b l og.l ejou r n al d u p a ti e n t. b e Bimestriel avril-mai 2014 P913801 - Charleroi X Retrouvez ACTION SANTÉ Internet: une information santé au bout des doigts à toute heure de la journée? N°16 100% belge! OFFRE DE LANCEMENT blo g.l ejo ur na ldu pa 2,90€ Journal Patient Le du Actua p.6 Les limites de l'automédication en librairie. Nutrition Diabète Sècheresse vagin pour que le plaisi ale: r dure! p.12 04 9 772034 44 5003 Dossier p.15 Manquons-nous de vitamine D? Santé de la femm e tie nt. be Un seul mot d’ordre: la prévention! 2,90 € ISSN 2034-4457 Vent de panique sur la toile, une étude conclut que le très célèbre site Wikipédia n’est pas une source fiable dans le domaine de la santé. 9 fiches sur 10 comportent des erreurs. Aujourd’hui, sur le territoire Belge, 77% des personnes utilisent un ordinateur tous les jours. La toile est devenue une source d’information simple, rapide, permettant en quelques clics d’avoir un ensemble de points de vue sur n’importe quel sujet. Il en va de la responsabilité de l’internaute de juger de la pertinence ou non de l’information reçue, celle-ci étant d’autant plus importante quand on y parle de santé. L’explosion des sites de santé En matière d’information santé, l’offre de sites consacrés à ce sujet explose proportionnellement à la demande d’un nombre croissant d’internautes. L’un des premiers créés est le très populaire Doctissimo qui compte 8 millions de visiteurs uniques par mois et pas moins de 150.000 contributions par jour sur ses forums. On y recherche notamment des informations telles que la pertinence du diagnostic, l’existence d’une alternative aux médicaments classiques (médicaments génériques, traitement idéal…), les effets indésirables connus concernant le traitement préconisé également, les témoignages des personnes vivant la même situation afin de partager des avis. Enormément de personnes utilisent internet pour s’informer à propos de la santé, et ce sont principalement les femmes (près de 80%) qui sont les plus emportées par ce phénomène. En Belgique Les résultats d’une enquête réalisée en ligne par Ipsos auprès d’un millier de Belges nous apprennent que 88% des personnes interrogées déclarent avoir déjà cherché de l’information santé sur Internet et ce, via un moteur de recherche dans 90% des cas. Si 82% des répondants consultent Internet quotidiennement, ils sont 5% à surfer tous les jours sur la toile pour de l’information santé. Ce qui les motive à visiter ce type de site? Pour 53%, simplement d’y trouver de l’information santé générale; les motifs personnels sont cités par 51% des sondés, désireux d’en savoir plus sur des symptômes personnels ou d’un proche (28%). L’information en matière de prévention est citée par 26% et sur les traitements par 21% alors que 17% sont en quête de témoignages… comme pour ne pas se sentir seul dans la maladie. Après une recherche sur le Net, on en sait plus sur une maladie et ses symptômes. Dans les cabinets médicaux, cela se ressent. Si quelques médecins ou pharmaciens se montrent agacés, la plupart, selon le Conseil de l’ordre, se réjouissent de voir leurs relations avec les patients enrichies. Cela fait partie d’une prise de conscience plus importante des questions de santé et d’hygiène de vie. Les forums ont libéré des personnes malades qui ont pu aborder des sujets intimes souvent inavoués. Cette parole virtuelle derrière un pseudo a permis d’oser en parler pour de bon à son médecin. Deux maladies sont mises en avant: l’incontinence féminine et les troubles de l’érection chez l’homme. Savoir être vigilant! - Attention aux «cybercondriaques»: la maladie rend anxieux et fragilise psychologiquement. Surfer sur des sites de santé peut parfois avoir des effets désastreux. On souffre d’une migraine et, en quelques clics, on se croit atteint d’un cancer. - Gare aux contrefaçons: l’achat de médicaments sur le Net est illégal. Parmi les produits les plus achetés: ceux qui font maigrir chez les femmes et ceux qui favorisent l’érection pour les hommes. L’Organisation Mondiale de la Santé rappelle qu’un médicament sur deux vendus sur le Net est contrefait. - Pas d’auto-diagnostic: il est parfois tentant d’utiliser l’information qu’on trouve sur Internet pour porter son propre diagnostic médical. Cependant, l’auto-diagnostic n’est jamais une bonne chose, quelle que soit la qualité de l’information qu’on a trouvée. Seuls les professionnels de la santé sont en mesure d’évaluer les symptômes et de prescrire un traitement approprié. Voyez plutôt la recherche sur Internet comme un outil qui vous permettra de mieux échanger avec votre médecin sur ce qui vous préoccupe. «Apportez-lui l’information que vous avez recueillie afin de pouvoir en discuter avec lui», conseille Katherine Wisener. - Ne croyez pas… - aux publicités utilisant des mentions telles que «percée scientifique», «remède miracle», «produit exclusif», «formule secrète», «combat le vieillissement», «améliore les performances sexuelles», «ingrédient traditionnel» ou «sans risque pour votre santé»; - aux témoignages de personnes «guéries», illustrant ainsi des résultats spectaculaires, qui sont souvent faux ou exagérés; - à la liste de symptômes et de maladies que le produit est supposé guérir; par exemple les affirmations selon lesquelles un produit peut guérir le SIDA, le cancer, l’arthrite, la maladie d’Alzheimer, les rides, les problèmes de poids, la perte de mémoire, etc. Il n’existe pas d’élixir miracle qui guérit de tout. L’accès à une information santé claire et fiable est essentiel pour chacun de nous. Malheureusement, les informations qui circulent sur la toile ne sont pas toujours correctes. En cas de doutes, de questions, rendez-vous chez votre médecin ou pharmacien, pour une information de qualité, validée scientifiquement. N. EVRARD Plus d’info: www.afmps.be L’Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé (AFMPS) a lancé en 2009 sa première grande campagne d’information, intitulée «Médicaments par internet? Ne surfez pas avec votre santé!» et diffusée tant sur les sites internet que dans la presse et les lieux publics.