Introduction
En 1849, Robert Smith décrivit pour la première fois le cas d’un patient porteur de
tumeurs cutanées multiples. À cette époque, il avait déjà pressenti cette pathologie comme
étant « de nature neurogénique ». C’est en 1882, lors du 25ème anniversaire de l'Institut
d'anatomo-pathologie de Berlin que Friedrich Von Recklinghausen, au cours d’une
conférence dédiée à son maître Rudolf Virchow, rapporta trois cas de la littérature, et deux
issus de son expérience personnelle. Sa description popularisa la maladie qui porte désormais
son nom : la maladie de Von Recklinghausen, ou neurofibromatose de type 1 (NF1).
La maladie de Von Recklinghausen appartient à plusieurs cadres nosologiques :
Elle appartient au cadre des neurofibromatoses. Les neurofibromatoses sont liées à des
désordres génétiques affectant primitivement la croissance cellulaire du tissu neural.
Elle appartient à la classe des néoplasies endocriniennes multiples et à la classe des
phacomatoses, décrites par Van der Hoeve, ou syndrome neurocutané. Ces syndromes
associent des tumeurs, ou phacomes, cutanées et extra-cutanées. Ils sont secondaires à une
atteinte embryologique d'un type cellulaire donné. Ainsi, lors de la vie extra-utérine, les
manifestations cliniques sont liées à l’atteinte des cellules qui descendent de celle touchée
pendant la vie embryonnaire. Elle appartient au groupe des neurocristopathies, néologisme de
Bolande (6,7) regroupant toutes les anomalies de la crête neurale.
De très nombreuses classifications des neurofibromatoses ont été proposées par le
passé : neurofibromatoses segmentaires, neurofibromatoses périphériques... Seules les
neurofibromatoses de type 1 et 2 ont fait, à ce jour, la preuve de leur différence clinique et
moléculaire. Les formes segmentaires de la NF1 sont en fait le résultat d'un mosaïcisme
génétique. La neurofibromatose de type 1 est une pathologie congénitale, touchant un
individu sur 3 500 naissances, toutes populations confondues. Elle est l'une des maladies
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