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Colloque Scientifique
« La financiarisation de l’Économie »
CRISES-HEC
Le 3 mai 2011
Salle Marie-Husny - HEC Montréal
Organisé par :
• Le CRISES-HEC - Centre de Recherche sur les Innovations Sociales, HEC Montréal
• La Direction du Développement durable, HEC Montréal
Contexte
La financiarisation / montée de l’influence de la finance de l’Économie observée depuis une vingtaine
d’années représente un mouvement de fond. La finance, qui était une fonction importante de la société et de
l’entreprise, s’est imposée et a souvent pris une influence majeure dans les décisions des entreprises et des
sociétés. Dans les entreprises, s’est construit, diffusé et imposé le modèle de valeurs aux actionnaires aux
États-Unis puis dans le reste du monde. Cette financiarisation a eu des effets sur la gestion des entreprises et
organisations. En ce qui a trait aux sociétés, la finance est passée du stade de servante de l’économie à
dominante dans l’économie (Dembinski 2009). Le mouvement de financiarisation a des implications sur la
société dans son ensemble (cf. crise de 2008), sur les organisations (la prise de décision, les critères de
décisions, les horizons de gestion, les priorités de l’entreprise), mais aussi sur la capacité collective et
organisationnelle pour l’innovation sociale ainsi que pour les conditions d’un développement qui serait
soutenable.
Face à ce nouvel enjeu, plusieurs approches se construisent (Ferraro, Pfeffer et Sutton (2005); Ghoshal
(2005); Pfeffer in Academy of Management Learning and Education), qui ont mis en évidence l’influence
négative des modes de raisonnement empruntés à l’économie et à la finance sur la prise de décision dans les
organisations. D’un autre côté sont à souligner de nouvelles initiatives visant à rendre les entreprises plus
responsables / durables émergent aussi du monde de la finance (ex. investissement responsable, microfinance, etc.).
Objectifs du colloque
Ce colloque vise à réunir des points de vue de participants provenant de disciplines et d’approches différentes
et complémentaires pour avancer dans notre compréhension collective de cet enjeu, ainsi que d’identifier et
de réfléchir sur ces enjeux et leurs implications pour la compréhension de la société et de la gestion.
L’objectif principal de ce colloque sera de discuter et d’analyser cette situation paradoxale en rendant compte
des processus grâce auxquels la finance s’est imposée à la société et aux organisations et de la façon dont la
finance travaille le social et la gestion. Nous explorerons et croiserons donc des perspectives historiques,
sociologiques, politiques ainsi que financières, comptables et de gestion pour mieux comprendre le
phénomène et en identifier les implications.
Thèmes
1.
Financiarisation : description et analyse d’un changement de société
2. Financiarisation : effets et implications pour la gestion des entreprises
3. Financiarisation : frein ou soutien à l’innovation sociale et au développement soutenable ?
4. Implications pour l’enseignement de la gestion et de la finance
Programme préliminaire
9h à 10h : Conférence d’ouverture
« Financiarisation : description et analyse d’un changement de société »
Paul H. Dembinski, Professeur, Université de Fribourg, et Directeur de l’Observatoire de la
finance, Genève
« Financiarisation : Risques et opportunités de la fragmentation »
2 10h15 à 11h45 : Thème 2
« Financiarisation : implications pour la gestion des entreprises »
Animé par Martine Vézina, Professeure, HEC Montréal
Michel Séguin, Professeur, Titulaire de la chaire Guy Bernier en coopération, ESG UQAM
« Vers une nouvelle légitimité du processus décisionnel au sein des entreprises »
***
Jean-Pascal Gond, Professseur, HEC Montréal
« Rendre compte de la financiarisation des organisations : la perspective de la performativité »
***
Bernard Sinclair-Desgagné, Professeur, Titulaire de la Chaire d’économie internationale
et de gouvernance, HEC Montréal
« Pour une révision du rôle des conseils d’administration »
12h à 13h : Pause déjeuner (Salon Deloitte – 4ème étage)
13h15 à 14h45 : Thème 3
« Financiarisation :
frein ou support à l’innovation sociale et au développement soutenable ? »
Animé par Réal Labelle, Professeur, HEC Montréal
Andrée De Serres, Professeure, ESG UQAM, Directrice du GREFI
« L’intégration des processus de gestion des risques ESG dans la gouvernance des entreprises et des
projets : vers le développement de la notation fiduciaire »
***
Denis Dupré, Professeur, Titulaire de la Chaire Managers Responsables, Université Pierre
Mendès-France, Grenoble
« Et si la société fabriquait sa finance ? »
***
Marguerite Mendell, Professeure, Concordia, Directrice Institut Polanyi
« Finance socialement responsable: une nouvelle architecture financière :
l’Innovation sociale pour un développement soutenable »
3 15h à 16h30 : Thème 4
« Implications pour l’enseignement de la gestion et de la finance »
Animé par Luciano Barin-Cruz, Professeur, HEC Montréal
Bouchra M’Zali, Professeure, ESG UQAM
« La place de la RSE dans l’enseignement des écoles de gestion »
***
Aurélien Acquier, Professeur, ESCP Europe
« Pour un enseignement sociologique et organisationnel de la financiarisation –
Retour d’expérience sur la conception et l’animation d’un cas pédagogique sur l’organisation des salles
de marché »
***
Emmanuel Raufflet, Professeur, HEC Montréal
« L’enseignement de l’éthique et de la responsabilité dans la formation en finance :
questionnements et perspectives »
4 Les Panélistes
Biographies & résumés des présentations
Paul DEMBINSKI
Paul H. Dembinski, economist and political scientist by training, educated in Poland, in Switzerland, in
Cameroon and in the UK (St Anthony College, Oxford). Dembinski is Professor at University of Fribourg where
he teaches International Competition and Strategy.
Initiator and Executive Director of Foundation of the Observatoire de la Finance (1996) which mission is to
promote awareness of ethical concerns in financial activities and the financial sector. Paul H. Dembinski is also
the editor of the French/English scientific journal Finance & the Common Good/Bien Commun (1998). Amongst
the latest books: Enron and the World of Finance: A case study in ethics (co-editor, Palgrave, London, 2005);
Finance: Servant or Deciever? (in French by Desclée de Brouwer, Paris, 2008; in English by Palgrave, London
2009); Pratiques financiers – regards chrétiens, (editor. Desclée de Brouwer, Paris, 2009); The Role of Large
Enterprises in Democracy and Society (co-editor, Palgrave, London 2010)
« Financiarisation : Risques et opportunités de la fragmentation »
Derrière les phénomènes en apparence propres à la finance se profilent, en fait des comportements, des choix et
des stratégies présentes dans toute l’économie et toute la société. Au-delà de la seule financiarisation, ils
induisent un changement profond dans le mode de fonctionnement des entreprises, des marchés, de la société et
des institutions publiques. Ils ont en commun la prééminence de la transaction sur la relation. La transaction
fractionne, la relation relie. La présentation va analyser avec plus de profondeur cette transformation et ses
principales conséquences tant économiques qu’éthiques.
Michel SÉGUIN
M. Michel Séguin est professeur régulier à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et titulaire de la Chaire
de coopération Guy-Bernier (CCGB) de cette même Université. Détenteur d’une maîtrise en sciences
économiques et d’un doctorat en philosophie, l’éthique, le modèle coopératif et la gouvernance d’entreprise
constituent ses champs de recherche privilégiés.
« Libéralisme et principe de neutralité : vers une nouvelle légitimité du processus
décisionnel au sein des entreprises »
Il existe un principe fondamental en philosophie politique qui distingue le courant libéral des autres courants
politiques, c’est le principe de neutralité (Dworkin, 1985). Ce principe stipule que les décisions gouvernementales
ne doivent pas favoriser une conception particulière du bon mode de vie mais maximiser la liberté des individus
de poursuivre leur propre conception de la vie bonne. L’objectif de cette communication est de démontrer que le
respect du principe de neutralité ne doit pas être exclusif au domaine politique, mais qu’il devrait également
s’appliquer aux entreprises puisque ces dernières possèdent également un pouvoir de coercition. Ce faisant, la
légitimité libérale du processus décisionnel au sein des entreprise ne repose pas sur la recherche du profits
comme le soutient Milton Friedman (Friedman, 1970) mais plutôt sur le respect du principe de neutralité.
Dworkin, R. 1985. Une question de principe (A. Guillain, Trans.) (1996 ed.). Paris: PUF.
o
5 Friedman, M. 1970. The social responsibility of business is to increase its profits, The New York Time
Magazine.
o
Bernard SINCLAIR-DESGAGNÉ
Bernard Sinclair-Desgagné est actuellement Professeur titulaire de la Chaire d’Économie internationale et de
gouvernance et Directeur du Service de l’enseignement des affaires internationales à HEC Montréal, Fellow du
CIRANO et Professeur invité à l’École polytechnique de Paris. Il détient une maîtrise en sciences économiques de
l’Université Laval et un doctorat en Économie managériale et recherche opérationnelle de l’Université Yale. Il a
enseigné successivement à l’INSEAD et à l’École polytechnique de Montréal avant de se joindre à HEC Montréal
en septembre 2001. Ses principaux champs de recherche et d’expertise se rapportent à l’analyse économique des
organisations, à l’économie de l’environnement et à la gestion des risques technologiques majeurs. Ces sujets ont
fait l’objet de publications dans des revues scientifiques majeures comme Econometrica, Management Science,
le Journal of Environmental Economics and Management, le Journal of Regulatory Economics et le Journal of
Law, Economics and Organization. En 2004, il a été élu par ses pairs Fellow de la European Economic
Association. En 2006, il s’est vu décerné (avec sa co-auteure Pauline Barrieu de la London School of Economics)
le «Finance and Sustainability European Research Award» pour l’article « On Precautionary Policies » publié
dans Management Science. Depuis août 2008, il siège à la Commission de l’éthique de la science et de la
technologie du Québec.
« Pour une mise à jour du rôle des conseils d’administration »
Selon la conception qui prévaut actuellement en finance et en économie, le rôle principal d'un conseil
d'administration est de s'assurer que le management de l'entreprise agit en fonction de l'intérêt des
actionnaires. Cette vision «financière» de la gouvernance semble contredire celle qui prévaut en droit de
l'entreprise, où le conseil d'administration est plutôt vu comme fiduciaire autonome des intérêts de la
corporation (une personne légale, dont l'existence est indépendante de la présence ou non des actionnaires).
Cette présentation fera le point sur ces deux visions de la gouvernance, en proposant que l'on mette désormais
l'emphase sur la seconde.
Andrée DE SERRES
Andrée De Serres est professeure titulaire au Département Stratégie, responsabilité sociale et environnementale
à l'École des sciences de gestion (ESG) de l'Université du Québec à Montréal (UQAM). Elle est titulaire de la
Chaire SITQ de l’immobilier, co-directrice du Groupe international de recherche en éthique financière et
φ
fiduciaire (GIREF ) et coordonnatrice du MBA pour cadres spécialisé en financement d’entreprises. Sa
formation et son expérience de travail combinent son intérêt pour la finance, la gestion et le droit. Détentrice
d'un doctorat en administration (Ph.D.) d’un MBA et d’un DESS en gestion, elle est aussi avocate et a œuvré en
droit des affaires en pratique privée et au sein de différentes institutions financières québécoises. Son
enseignement et sa recherche concernent principalement les domaines suivants : 1) la gouvernance et la gestion
des risques des organisations, notamment des institutions financières et des fonds d’accumulation de capitaux;
2) la structuration, la gestion de risques et le financement des projets immobiliers et d’infrastructures. Andrée
De Serres a publié de nombreux articles tant dans les revues académiques que professionnelles et a livré plus
d’une centaine de conférences touchant ces domaines. Elle agit comme professeure invitée à l’Université Paris
Dauphine et à l’ICN de Nancy en France. Elle est chercheure associée à la Chaire en responsabilité sociale et
6 développement durable de l’UQAM. Elle est aussi membre du conseil d’administration de Bâtirente, gestionnaire
de caisses de retraite, et du conseil de surveillance du Fonds de placement du Barreau du Québec.
« L’intégration des processus de gestion des risques ESG dans la gouvernance des
entreprises et des projets : vers le développement de la notation fiduciaire »
Le phénomène de financiarisation de l’économie correspond aussi à la complexification du processus d’allocation
de capitaux et, en parallèle, à la prise en considération de plus en plus importante de l’évaluation de la
gouvernance et des processus de gestion des risques souvent appelés à tort « extra financiers », soit les risques
ESG, incluant les risques éthiques adaptés aux spécificités des risques opérationnels de l’entreprise et de son
secteur d’activités. Le développement d’une performance plus globale, que j’appelle performance fiduciaire des
organisations, apparait comme moyen de compenser l’attrait des méthodes d’évaluation fondées uniquement
sur les performances financières passées des entreprises. L’évaluation de la performance fiduciaire s’applique
aux entreprises, incluant les banques et les fonds d’accumulation de capitaux, mais tout autant aux projets
immobiliers et d’infrastructures. Elle peut être utile pour supporter la micro-finance, le financement
d’entreprises d’économie sociale, le financement de divers types d’organisation utiles à l’économie et à la société
et servant souvent de fondements à une économie de développement plutôt que de croissance. Vu sous cet angle,
l’évaluation de la saine gouvernance des entreprises est un important modérateur à la financiarisation à outrance
de l’économie et devient attrayant pour de nombreux acteurs, incluant notamment les gouvernements et les
régulateurs ainsi que les banques ou autres sociétés d’état impliquées dans le financement et le soutien aux
entreprises. Sous cette même perspective, et à la lumière des leçons apprises des crises financières à répétition,
les écoles de gestion sont appelées à jouer un rôle de formateur et de recherche pour soutenir les méthodes et les
moyens d’évaluation permettant de construire la mesure de cette performance fiduciaire. Même la finance est
interpelée par ce phénomène et doit relever le défi d’étendre la définition du risques dans ses mesures de risque
telle que la Value at Risk, (VaR).
Denis DUPRÉ
Denis Dupré (Ingénieur; Doctorat de Finance de l’Université Paris-IX Dauphine) enseigne la finance et l’éthique
à l’IAE et l’ENSIMAG (INPG Grenoble, France). Il est titulaire de la chaire « Managers Responsables » à
l’Université de Grenoble après avoir été responsable de l’axe finance au laboratoire du CERAG. Il a donné des
cours à Pékin et l’université de Shanghai (Chine), L’université de Genève (Suisse), l’université de Jendouba
(Tunisia) et l’université de Belo Horizonte (Brazil).
Il est l’auteur de nombreux articles et livres sur l’éthique, le développement durable et la finance : parmi eux
“Ethique et capitalisme ” (sous sa direction), contributions de Bernard Perret, Patrice Meyer-Bisch, Hugues Puel,
Yvon Pesqueux, Gérard Verna, Denis Müller, édité par Economica en 2002; “La Planète, ses crises et nous ” écrit
avec Michel Griffon, édité par Atlantica (2008) et “Gestion des risques bancaires : L’apport des IFRS et De Bâle
II ” écrit avec Pascal Dumontier édité par Banque Editeur (2008).
« Et si la société fabriquait sa finance ? »
La finance a profondément changé notre façon de penser et de vivre. Nous vivons une basse époque caractérisée
par un affrontement d’intérêts entre « Main-Street » et « Wall-Street ». Le politique n’a pas relayé la volonté des
citoyens. Il n’y pas d’économie virtuelle mais une économie réelle de prédateur, une économie réelle de casino en
opposition à une économie productive et éthique. Ce n’est pas un retour à un ordre ancien des choses qui
7 résoudra la crise, ce moment court (kairos) de l’action opportune et décisive. Il faut créer une finance résiliente
ou les citoyens pourront dire à la finance son rôle et ses fonctions, faire contrôler par des experts indépendants
que les pratiques ne risque pas de leur porter tort dans le futur, interdire ce qui est nuisible.
Nous n’avons pas besoin de quelques sages. Nous avons besoin que le plus grand nombre acquiert et exerce la
passion des affaires communes. L’expert ne doit pas rendre compte aux marchands mais aux députés Européens
de Financewatch qui sont appelés à proposer les futures réglementations. Les régulations des paris et des
assurances maritimes depuis le 17ième siècle permettent de défendre l’interdiction des CDS. C’est un des combats
d’une « Révolution douce » démocratique qui fabriquerait sa finance avec des experts courageux, humbles et
citoyens. Le pari semble impossible. Ne pas le gagner marquera peut-être la fin de notre civilisation : « Ils ne
savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ».
Marguerite MENDELL
Dr. Marguerite Mendell is Professor, School of Community and Public Affairs, Concordia University and
Director, Karl Polanyi Institute of Political Economy, Concordia University. A graduate of McGill University
(1983 Ph.D. Economics), Dr, Mendell's research and teaching is on the social economy, community economic
development, comparative public policy, history of economic thought, and economic democracy. Her current
research concentrates on the social economy in Québec and in numerous countries in the north and in the south,
community economic development, social finance, economic democracy and governance from theoretical and
comparative perspectives, innovations in public policy formation and the life and work of Karl Polanyi. Her work
on the social economy, social finance, and enabling public policy design in Quebec has generated international
interest. She is participating in a growing international dialogue on innovative economic initiatives and enabling
public policy to reduce poverty and develop new collective forms of wealth creation through conference
presentations and publications. Dr. Mendell is committed to partnership research, or to what she refers to as the
"co-construction of knowledge". For more than two decades, Mendell has collaborated with practitioners in
community economic development, the social economy and the growing social finance sector, resulting in
important innovations in public policy. She is a member of two SSHRC-CURA research partnerships. Dr.
Mendell has published in English, French, Spanish, Italian and most recently in Korean on the social economy,
local development, alternative investment strategies, economic democracy. Her work on Karl Polanyi also
appears in several languages, including Hungarian. Professor Mendell has presented papers at scholarly
conferences, international meetings of the OECD and the ILO and civil society gatherings. With her colleagues,
she has participated in consultations at both the federal and provincial levels on issues related to social finance
and the social economy. Dr. Mendell's current research is on the role of the social economy in addressing social
exclusion in several OECD countries. She is collaborating on this project with the OECD-LEED in Paris.
« Finance socialement responsable: une nouvelle architecture financière : l’Innovation
sociale pour un développement soutenable »
Cette présentation porte sur l’histoire de la finance socialement responsable (FSR) au Québec. La FSR inclut le
capital du développement et la finance solidaire. Au Québec, on a construit une architecture financière
alternative qui répond aux objectifs socio-économiques. Au lieu de se concentrer sur le retour financier, le
rendement ; ces institutions cherchent un rendement économique, social et environnemental. La présentation
est un survol de ces institutions et de leurs engagements. La présentation va aussi aborder des conditions
préalables qui expliquent leur succès, l’atteinte de bons résultats, tout en respectant leurs engagements
sociétales. Et aujourd'hui dans l'abri de la crise, ces institutions ont une grande capacité de démontrer comment
il est possible de construire un secteur financier enchâssé dans la société en contraste avec le secteur financier
actuel et sa préoccupation pour la spéculation, etc....
8 Aurélien ACQUIER
Aurélien Acquier est Professeur à ESCP Europe, où il coordonne le cours d’Organisation & Management. En
collaboration avec Olivier Godechot, il a développé un cas pédagogique sur les aspects organisationnels des salles
de marché, et leur lien avec la crise financière de 2008. Ses principales recherches portent sur les enjeux
managériaux du développement durable et de la responsabilité sociale de l’entreprise.
« Pour un enseignement sociologique et organisationnel de la financiarisation - retour
d’expérience sur la conception et l’animation d’un cas pédagogique sur l’organisation
des salles de marché »
La financiarisation constitue l’une des transformations économique, managériale et sociale les plus structurantes
de ces vingt dernières années (Davis, 2009). Malgré son influence sociale et managériale considérable, la
financiarisation reste largement l’affaire des financiers, en particulier dans les écoles de management. En effet,
l’enseignement de la stratégie ou du management n’a pas su rendre intelligibles les rouages, les enjeux et les
risques liés à la financiarisation.
Pourtant les rares travaux sociologiques sur l’organisation du travail dans les institutions financières s’avèrent
particulièrement éclairants pour comprendre le fonctionnement et les possibles dérives financières. Partant de ce
constat, l’auteur de cette communication a développé un cas pédagogique avec Olivier Gaudechot –sociologue
ayant travaillé sur les traders et les métiers de la finance- détaillant les rouages organisationnels et managériaux
des salles de marché, et leur lien avec la crise financière de 2008. La communication détaillera les motivations, le
processus de conception et les enjeux liés à la diffusion de ce matériau pédagogique (réaction des étudiants et des
enseignants).
Références du cas :
ACQUIER A., GODECHOT O., (2009), "Crise financière ou crise organisationnelle ? Du rôle de l'organisation des
salles de marché dans la crise bancaire et financière", Centrale de Cas et de Médias Pédagogiques, G1656, 1310 p,
Web Link.
Emmanuel RAUFFLET
« L’enseignement de l’éthique et de la responsabilité dans la formation en finance :
questionnements et perspectives » La crise économique et financière actuelle a augmenté la pertinence d'intégrer davantage l’éthique et la
responsabilité dans la formation des gestionnaires et professionnels en finance. Le but de cet article est de
cartographier le domaine émergent de l’enseignement de l'éthique en finance et d’identifier et évaluer les
approches d’enseignement existantes. Ce faisant, il vise à proposer des pistes pour dépasser ce que Hawley (1991;
711) a décrit, il y a deux décennies, comme l’«abdication de la responsabilité des enseignants dans
l'enseignement de l'éthique des affaires dans la formation en finance". Cet article est divisé en trois sections.
D’abord, il examine les limites de l’intégration de l’enseignement de l'éthique des affaires dans la formation en
finance. Ensuite, il identifie quatre approches génériques et complémentaires de l'enseignement d'éthique en
finance. Enfin, cet article examine l'intégration de la responsabilité dans la formation en finance à la lumière de
la conception plus large des programmes d’enseignement en gestion.
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