Avant-propos
Trois hommes se rencontrent, au printemps
2001,
concernés
à
des titres divers par l'extrême désarroi du monde
arabe
:
un dirigeant politique libanais de stature internatio-
nale, Ghassan Tuéni
;
un historien franco-libanais disciple de
Georges Duby, Gérard
D.
Khoury,
et un écrivain français
auteur de plusieurs livres sur le monde arabe et les relations
arabo-israéliennes, Jean Lacouture.
Les définir ainsi, c'est bien marquer dès l'origine que
leurs situations et leurs implications dans le débat sont diffé-
rentes
-
l'un est acteur, l'autre impliqué, le troisième specta-
teur, mais non neutre.
Ces différences de responsabilités et d'engagement ne
sauraient ni imposer des contradictions ni surtout définir des
attitudes
:
elles n'en supposent pas moins les distinctions de
point de vue et de risques affrontés,
pi
donnent le ton
à
l'entretien, et en font, entre autres, l'intérêt.
Il
ne s'agit pas
à
proprement parler d'un débat comme
il
s'en organise
-
parfois bons, et enrichissants
-
dans les
universités, dans les salles de rédaction, sur les plateaux de
télévision ou
à
la radio.
Aucune de ces trois personnes ne prétend défendre
un
pouvoir, une école de pensée, une organisation. Si dissem-
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