Religions et Purification - Diocèse de Belley-Ars

La Purification dans les Différentes Religions
Introduction :
Le mot « pur » est présent dans le vocabulaire de chaque religion. Dans les normes
cultuelles de toutes les religions, les préceptes de purification ont un rôle important :
ils donnent à l’homme une idée de la sainteté de Dieu ainsi que de sa propre
obscurité, dont il doit être libéré pour pouvoir s’approcher de Dieu. Pour pouvoir
comparaître devant Dieu, pour entrer en communion avec Dieu, l’homme doit être
« pur ». Mais plus il entre dans la lumière, plus il se sent sale et plus il éprouve le
besoin de purification. C’est pourquoi les religions ont crée des systèmes de
« purification » afin de donner à l’homme la possibilité d’avoir accès à Dieu.
Préceptes de purification dans différentes religions :
Je vous présenterai les préceptes de purification dans différentes religions, en
commençant par des religions orientales et je finirai par les religions monothéistes.
1. L’Indouisme
2. Le Sikhisme
3. L’Islam
4. Le Christianisme
1. Indouisme :
L’indouisme est une des plus ancienne des religions et ses origines remontent à un
passé lointain (ses adeptes disent même qu’il a existé de toute éternité). A l’origine,
au IIème millénaire avant notre ère, l’indouisme fleurissait sur les rives du fleuve
Indus, dans le nord de l’Inde.
L’indouisme est pratiqué par 700 Millions de personnes –dont 650 millions d’Indiens-,
constitue la 3
ème
religion du monde. Il imprègne profondément la culture et la vie
quotidienne indiennes, mais il est vécu de façon différente selon les couches de la
société.
Textes Sacrés et révélés de l’Hindouisme :
En général, ces textes s’appellent « les Vedas » en sanskrit ce mot signifie
« Savoir »
Ces textes se divisent en quatre parties :
1. Le Rig-Veda : connaissance des choses
2. Le yajur-Veda : recueil de formules sacrificielles
3. Le Sama-Veda : savoir des mélodies
4. L’Atharva-Veda : recueil de formules magiques et de prières

Ces textes sont complétés par les 108 Upanishad (textes philosophiques
postérieures aux Veda.
Le Panthéon Hindou : (Panthéon : Ensemble des dieux d’une mythologie)
L’indouisme est dominé par une triade de divinités, ou trimurti (trois visages)
1. Brahma : Le Créateur de l’univers
2. Shiva : le Destructeur de l’univers
3. Vishnou : Le Conservateur de l’univers
Quelques autres divinités :
Ganesh, dieu à tête d'éléphant, fils de Shiva et de Parvati, jouit d'une popularité extrême, et
pour cause : c'est le dieu qui permet de surmonter les obstacles de la vie quotidienne ! On le
prie avant de passer un examen, de faire construire une maison ou d'entreprendre un
voyage.
Indra : dieu de la pluie
Varuna : dieu de l’orage
Surya : dieu du Soleil
Chandra : dieu masculin de la lune
Agni : dieu du feu
Kama : dieu de l’érotisme
Purification selon l’Indouisme :
1. Bain de Purification : Le Gange, le fleuve sacré: Chaque jour, des millions de personnes
viennent prier au bord du fleuve sacré. Les hindous pensent que le Gange a le pouvoir de
purifier l'esprit autant que le corps. Certains s'y baignent parce qu'ils désirent se débarrasser
de tous leurs péchés... D'autres abandonnent au fleuve des petites offrandes (barquettes
flottantes remplies de fleurs, de bougies, de fruits) pour le remercier de la vie que ses eaux
apportent... Le jour de la fête de Kumbh Mela, le Gange tient le premier rôle. Les hindous
participent en grand nombre à ce pèlerinage. Ils se baignent, prient, font des offrandes aux
saints.
Bain : certain ritualisme qui ne touche pas vraiment le cœur de l’homme
2. La Réincarnation : La Renaissance Perpétuelle
Selon la croyance hindouiste, l’âme de tout être vivant est soumise à un cycle infini de
réincarnations, qui s’effectuent en fonction de « Karma », c’est-à-dire des mérites accumulés
dans cette vie et dans les vies antérieures.
L’âme ne peut pas se délivrer de ces renaissances perpétuelles que par la fusion entre
l’atman « individu (essence sacré de chaque individu) et le brahman universel (ou « âme du
monde). Elle accède ainsi à la libération ou moksha, c’est-à-dire au niveau suprême de la
conscience, où elle trouve le repos et la paix.

Karma : (acte, action) dans un sens religieux, désigne la totalité des actions antérieures,
bonnes et mauvaise, de tout être vivant, lesquelles déterminent la qualité de sa réincarnation
dans sa vie ultérieure.
Réincarnation : l’homme se sauve lui-même par ses efforts personnels, aucune intervention
du bon Dieu, l’homme délaissé à lui-même dans ce combat de la purification de sa vie.
2. Sikhisme :
Le Sikhisme est né dans le nord de l'Inde au XV
ème
siècle avec la vie et la prédiction
de Guru Nânak. Né d'une famille noble en 1469 près de Lahore, il vécu jusqu'à l'âge
de 27 ans dans son village et s'y maria. A cette époque existait une vive tension entre
les hindous et les musulmans. Influencé par le poète Kabir qui prônait l'amour de
Dieu au delà des conflits confessionnels il prononça après trois jours de retraite
silencieuse : "Il n'y a pas d'hindous, il n'y a pas de musulmans". Ce qui signifiait sans
doute que la majorité des croyants des différentes religions n'étaient pas de vrais
croyants mais aussi que Dieu est au dessus des religions. Se sentant porteur d'un
message d'égalité entre les religions, de foi en un dieu unique éternel et infini, il
entreprit de longues tournées de prédication à travers toute l'Inde, l'Irak et l'Arabie.
Egalitaires et charitables, les sikhs rejettent le système des castes et prônent la
fraternité de tous les hommes : chez eux, les hommes portent tous le nom de
« Singh » (Lion), et les femmes, qui jouissent d’un même statut égal à celui de
l’homme, le nom de «gaur » (princesse).
Après leur initiation religieuse, tous les hommes sikhs portent les cinq (K) attributs
définitifs qui marquent leur appartenance à la communauté :
Les cinq (K) des sikhs
-Kesh : les cheveux non coupés qui montrent l'acceptation de la loi divine;
-Kangha : le peigne qui représente la maîtrise de la spiritualité;
-Kirpan : Le kirpan est un poignard à forme particulière qui religieusement montre
la détermination à défendre la foi sikhe. C'est le symbole de la résistance au mal.
-Kara : le bracelet d'acier qui démontre l'union avec Dieu et avec le Gourou;
-Kacha : le sous vêtement garantissant la force morale.
Ces différents insignes mettent l'accent sur l'égalité entre les membres de la
communauté.
2.1. Les croyances
L'enseignement de Guru Nânak est basé sur l'unicité et la souveraineté de Dieu. Il existe par lui
même, ne s'est jamais incarné et aucune image ne peut le représenter. Il ne se manifeste pas
dans le monde, contrairement aux avatars de l'Hindouisme mais il s'exprime à travers les
Gourous. Historiquement, cette foi est contemporaine du courant mystique qui s'opposait au
formalisme et aux rituels des religions (Soufisme pour l'Islam) et privilégiait l'expérience
intérieure. Guru Nânak ne considérait pas que les autres religions étaient sans valeur. Il leur
reprochait simplement de porter une trop grande importance aux rituels, obstacle majeur de la
relation avec Dieu.

La Khanda, le symbole du Sikhisme. Le glaive au centre symbolise la croyance au
Dieu unique et la protection de la communauté contre l'oppression. Les deux
cimeterres, les pouvoirs spirituel et temporel.
2.2. Purification selon le Sikhisme
La Mukti est le but à atteindre. Elle représente la libération du cycle des naissances,
le samsâra. L'obstacle principal est leHaumai, qui désigne l'égoïsme, celui qui se laisse guider
par la sensualité, la colère, l'avarice et l'orgueil. L'homme en suivant cette voie, se sépare de sa
source originelle, Dieu. La Mukti s'atteint en délaissant son ego et les liens qui l'attachent au
monde et en fixant son esprit de façon continuelle sur le nom de Dieu. Le but est pleinement
atteint lorsque l'union complète avec Dieu est réalisée, le dévot devient alors gurmukh.
Bain de purification
Purification dans le bassin du Temple d'or. Un conte populaire
raconte qu'un lépreu ayant vu des corbeaux plonger dans ce
bassin et ressortir sous forme de colombes, s'y plongea et
ressortit guéri.
La méditation (Nâm sinnaran) est donc très importante pour les sikhs. Ils attachent une
grande importance au Mul Mantra qui est une partie de la prière du matin où l'on rappelle les
principes de base sur Dieu et le Gourou.
3. Islam
L’islam est né de la prédication de Mohammed qui se présente comme porte-parole
de Dieu, aux VIème et VIIème siècles de l’ère chrétienne. La religion musulmane
s’appuie sur deux sources : Le Coran qui est l’expression même de la parole de
Dieu, et la littérature du Hadîth qui constitue la Tradition prophétique. Le Coran
est incréé dans la tradition musulmane : ce n'est pas une production humaine,
mais la parole de Dieu transmise à son prophète par l'archange Gabriel, d'où
l'importance de la langue arabe (arabe littéraire), même pour les musulmans

qui ne sont pas arabes. L'arabe littéraire est la langue avec laquelle Dieu a
révélé le Coran.
Selon la vision islamique, le Coran est un retour aux sources, une ultime
confirmation des écritures déjà révélées antérieurement (Torah/Bible), dont
les juifs et les chrétiens se sont éloignés. Tous les personnages bibliques sont
donc invoqués dans le Coran.
3.1. Foi musulmane
La foi des musulmans s’exprime à travers des rites, à savoir les cinq piliers de la
pratique religieuse. Les cinq piliers de l'islam constituent les obligations et les préceptes
fondamentaux de l'islam, obligatoires pour tous les musulmans.
Premier pilier : chahada, La profession de foi : unicité de Dieu et prophétie de
Mahomet,
Deuxième pilier : salat, La prière : l'accomplissement des cinq prières quotidiennes,
Troisième pilier : saoum, le jeûne du mois de Ramadan, 9
e
mois du calendrier lunaire
musulman,
Quatrième pilier : zakat, impôt obligatoire pour les Musulmans dont le taux est calculé
de manière stricte, et qui est destiné aux franges pauvres de la société,
Cinquième pilier : hajj, pèlerinage à la Mecque, au moins une fois dans la vie, si les
conditions physiques et matérielles s'y prêtent.
3.2. Purification selon l’islam
Au plan religieux, c’est se mettre dans de bonnes conditions d’adoration.
On distingue en Islam 2 niveaux de purifications : La purification du cœur dite
spirituelle ou interne et la purification du corps dite rituelle ou purification
externe. Avant de développer ces deux types de purifications, parlons d’abord
des mérites de la purification.
Dans un hadith à caractère divin, Allah dit : « Allah est pur et n’agrée que ce
qui est pur ».
Le prophète (SAW) a dit : « Quiconque fait ses ablutions et les fait bien, puis prie en
accomplissant deux génuflexions sans penser à quoi que se soit de ce monde, ses
péchés lui seront pardonnés et il sera (aussi innocent) comme au jour où sa mère l’a
mis au monde ».
Le prophète (SAW) a conseillé de renouveler chaque fois ses ablutions. Il dit :
« Quiconque fait ses ablutions alors qu’il est propre, dix rétributions lui seront
accordées », « Des ablutions sur ablutions, c’est comme de la lumière sur la lumière
» a-t-il ajouté.
Le prophète (SAW) a encore dit : « Lorsque le musulman fait ses ablutions et se
gargousse, les péchés sortent de sa bouche. Lorsqu’il se mouche, les péchés sortent