Liaison
N° 2
MAI
2008 hôpital et patients
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L’hygiène,
n°1 de la prévention contre l’infection nosocomiale
L' hygiène représente l'un des progrès médicaux les plus importants de l'histoire médicale récente. Son objectif est de
prévenir les infections nosocomiales qui sont les infections contractées durant des soins. Il est aussi de mener des
actions pour limiter la diffusion des bactéries résistantes aux antibiotiques.
Des mesures de prévention parfaitement bien codifiées permettent aujourd'hui d'éviter un très grand nombre d'infections
nosocomiales. Cependant, face à la complexité de certains mécanismes infectieux, parfois incomplètement expliqués, il demeure
indispensable d'appliquer des mesures de prévention spécifiques, destinées en particulier, à protéger les patients les plus fragiles.
Le problème de la résistance bactérienne aux antibiotiques reste aussi une préoccupation majeure du groupe
hospitalier Paris Saint-Joseph.
Depuis plus de 30 ans, le groupe hospitalier Paris Saint-Joseph a mis en place un CLIN (Comité de Lutte
contre l'Infection Nosocomiale), puis il a créé l'Equipe Opérationnelle d'Hygiène (EOH) en 1988, enfin l'Unité
Mobile de Microbiologie Clinique (UMMC) est venue ensuite compléter le dispositif.
L’expertise de l’hygiène
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L’hygiène
est une
priorité
Le comité de lutte contre l’infection
nosocomiale
Définit les stratégies prioritaires de
l’hygiène dans l’hôpital,
S’assure de la mise en place des
mesures,
Fait le lien avec la direction (soutien de
projet, définition des besoins, alertes
épidémiologiques),
Identifie les situations de risque.
Président :
Dr Jérôme Loriau, chirurgien
L’équipe opérationnelle d’hygiène
Met en place les mesures modernes de
prévention contre l’infection nosocomiale et
la diffusion des bactéries multirésistantes,
sur le terrain,
Met à jour les protocoles,
Evalue la bonne application des mesures
d’hygiène,
Délivre des conseils au cas par cas.
Médecins hygiènistes :
Drs Annie Chalfine et Barbara Vidal
un cadre hygièniste, 2 infirmières et un
technicien en bio-hygiène.
L’unité mobile de microbiologie
clinique
Détermine pour chaque patient le
traitement antibiotique le mieux adapté :
contrôle quotidien des prescriptions
d’antibiotiques, réajustement des traitements
avec le médecin prescripteur si besoin,
Elabore les stratégies de réduction des
résistances aux antibiotiques,
Lutte contre les sur-consommations
d’antibiotiques.
Médecin infectiologue :
Dr Adel Ben Ali
Des micro-
organismes sont à
l’origine des infections
nosocomiales
Ces micro-organismes sont
présents :
4chez le patient lui-même. Tous
les individus sont porteurs de
bactéries sans pour autant être
malades ou déclarer une infection,
4sur le mobilier, le matériel utilisé
pour les soins,
4 dans l’environnement des soins,
l’eau, l’air,
4dans la poussière de travaux.
Les modes de contamination
sont divers :
4la réalisation d’actes invasifs
(chirurgie, endoscopie, radiologie
interventionnelle ...) peut être la
cause d’infections nosocomiales.
Une incision chirurgicale, par
exemple, en rompant la peau et les
tissus qui constituent des barrières
naturelles de protection, laisse un
passage à la flore microbienne du
patient qui peut ainsi se déplacer
ailleurs dans son organisme,
4la transmission des bactéries
par les mains du personnel est
aussi un mécanisme majeur à
l’origine des infections
nosocomiales,
4 l’environnement est une source
exogène d’infections nosocomiales,
- les légionnelles présentes dans
l’eau chaude sanitaire peuvent
provoquer des infections
pulmonaires
- certains champignons
(aspergillus) logés dans les
moisissures sont, eux aussi, à
l’origine de pneumopathies graves.
Dans ces deux derniers cas, les
patients fragilisés par une
déficience de leur système
immunitaire sont particulièrement
exposés.
Réduire la résistance
aux antibiotiques
Il y a 50 ans, les antibiotiques ont
considérablement enrichi l'arsenal
thérapeutique ; ils ont permis de
combattre des maladies que l'on ne
pouvait pas jusqu'alors guérir.
Cependant une large
consommation d'antibiotiques a
favorisé la résistance de certaines
bactéries à ces médicaments. Les
bactéries qui sont des organismes
vivants ont développé des défenses
qui compromettent aujourd'hui
l'efficacité des antibiotiques.
Maîtriser la résistance aux
antibiotiques est devenu un
enjeu de santé publique.
C'est pourquoi l'hôpital a nommé un
médecin infectiologue, compétent
en antiobiothérapie, chargé de
développer le bon usage des
antibiotiques. Il intervient dans deux
directions :
4 prescrire le traitement le plus
adapté à chaque patient (choix de
la molécule active, durée et mode
d'administration) :
- l'analyse des antibiotiques
prescrits individuellement aux
patients de l'hôpital est effectuée
tous les jours.
4 mettre en place des stratégies
thérapeutiques destinées à réduire
l'émergence de bactéries
résistantes. En collaboration avec
les médecins de ville et les
laboratoires d'analyses du sud de
Paris, le médecin infectiologue
cherche à identifier le traitement
précisément adapté à chacune des
pathologies infectieuses.
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Prévention
1Désinfection des mains,
entre deux soins, entre
deux patients
L'utilisation d'une solution à base
d'alcool a été implantée depuis 10
ans dans le groupe hospitalier Paris
Saint-Joseph. Tous les soignants
portent dans leur poche un flacon
de ce produit. Toutes les chambres
sont équipées d'un distributeur de
solution hydro-alcoolique mis à
disposition des soignants, des
visiteurs et du patient lui-même.
Une formation à son utilisation est
régulièrement donnée à tout le
personnel.
2Quelques procédures
fondamentales de
prévention des infections
liées aux interventions
chirurgicales
4douche pré-opératoire au savon
antiseptique,
4badigeon de la peau avec un
antiseptique par le chirurgien, avant
de débuter l'intervention,
4administration d'un antibiotique
efficace sur les bactéries
endogènes, par l'anesthésiste,
4procédures strictes de
désinfection et/ou de stérilisation du
matériel chirurgical et du matériel
de soins,
4formation régulière de tous les
soignants.
3Protocoles de bionettoyage
de l’environnement des
patients
4 dans les chambres et espaces
de soins
- le mobilier et les locaux sont
désinfectés dans un ordre précis
- selon une fréquence des
nettoyages définie
- en utilisant une liste de produits
détergents et désinfectants
conformes aux recommandations
4 le personnel bénéficie de
formations régulières au
bionettoyage
4Programmes de
contrôle et de
maintenance du réseau
d’eau chaude sanitaire
4entretien du réseau et des
ballons d'eau chaude,
4surveillance des taux de
légionnelles aux points de
distribution (robinets, douches)
4prélèvements de potabilité de
l'eau
5Protections contre les
poussières de travaux
4écrans montés sur échafaudage
4empaquetage et évacuation
rapides des gravats
4séparation des circuits
soins/chantier
4élévation de cloisons protectrices
en cas de travaux intérieurs
PRINCIPALES MESURES DE
PRÉVENTION UTILISÉES PAR
LES SOIGNANTS DANS
LUNITÉ DE SOINS
8 Désinfection des mains avec la
solution hydro-alcoolique
8 Détection des patients porteurs
de bactéries multirésistantes
(prélèvement nasal dans les
services à risque)
8 Précautions spécifiques pour
les patients porteurs de bactéries
multirésistantes :
4si possible hospitalisation
du patient en chambre individuelle
et logo signalant le portage apposé
sur la porte de la chambre,
4renforcement de la
désinfection des mains avec la
solution hydro-alcoolique,
4port de gants et de
surblouse lors des soins.
CONSEILS AUX FAMILLES ET
AUX VISITEURS
8 Désinfection des mains avec la
solution hydro-alcoolique à l'entrée
et à la sortie de la chambre,
8 Eviter de conserver des fleurs
coupées dans la chambre,
8 Remettre la visite des proches
quand ils sont atteints de maladies
respiratoires.
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Toutes les mesures de prévention, dans l'état actuel des connaissances scientifiques, ne suppriment malheureusement
pas la survenue d'infections nosocomiales. Les patients très fragilisés présentent un risque d'infection qui n'est pas
totalement évitable ; de plus, les mécanismes de l'infection nosocomiale ne sont pas encore tous expliqués. On a en
effet constaté des cas d'infections osseuses après la pose de matériel chirurgical, en dépit de l'application correcte des
mesures de prévention en vigueur. L'apparition d'une infection sévère ou inhabituelle déclenche une investigation poussée pour
déterminer la gravité et le pronostic, pour évaluer et prévenir le risque de contamination potentielle d'autres patients.
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ACTIONS MENÉES EN CAS DE SURVENUE DINFECTIONS NOSOCOMIALES
Liaison hôpital et patients - Spécial hygiène - Réalisation CLIN/EOH/Comm n°2 / mai 2008
Contact : Equipe opérationnelle d’hygiène : 01 44 12 36 68 - CLIN e-mail : clin@hpsj.fr
185 rue Raymond Losserand - 75674 Paris cedex 14 - Standard : 01 44 12 33 33
Le tableau de bord du groupe hospitalier Paris Saint-Joseph dans la lutte
contre l'infection nosocomiale
L'hôpital se situe parmi les 25% d'hôpitaux français qui obtiennent les meilleurs résultats avec la note de
84,64/100 et le score B.
Activités déployées dans la lutte contre l'infection nosocomiale : score A, comme 68% des hôpitaux
français.
Consommation de solutions hydro-alcooliques : score B - l'hôpital se situe parmi les 10 premiers hôpitaux
français.
Bon usage des antibiotiques : score A- parmi les 15 premiers hôpitaux français.
La démarche suivante s’applique aux
infections graves
-Analyse du contexte de survenue de l'infection avec
les membres de l'équipe opérationnelle d'hygiène, le
service de microbiologie, les médecins et infirmières qui
ont pris le patient en charge
- Signalement de certaines infections aux autorités
sanitaires selon les dispositions des décrets 2001-671
et 26/07/2001
- Information du patient et de sa famille
- Intervention immédiate de l'équipe d'hygiène sur le
terrain si l'enquête révèle des imperfections dans
l'observation des protocoles de prévention
- Déclaration de l'infection au gestionnaire de risques
de l'hôpital qui s'attachera à rechercher les liens
éventuels avec d'autres évènements non infectieux
- Déclaration de l'infection à l'équipe des relations avec
les patients qui informera le patient des diverses voies
de recours qui lui sont ouvertes.
Le suivi épidémiologique
La surveillance des infections obéit à des critères
standardisés conformes aux critères utilisés par
l'Institut de Veille Sanitaire (InVS).
L'équipe opérationnelle d'hygiène effectue cette
surveillance en routine, elle mesure les taux d'infections
du site opératoire pour certaines spécialités
chirurgicales.
Les taux d'infection et leur évolution sont transmis aux
équipes chirurgicales de façon à ce qu'elles puissent
suivre et améliorer leurs résultats.
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