Haemophilus Influenzae

publicité
Haemophilus Influenzae
Le genre Haemophilus appartient à la famille des
Pasteurellaceae. Haemophilus influenzae est l’espèce
type du genre, qui contient seize espèces d’origine animale et humaine. Haemophilus influenzae est un petit
bacille ou coccobacille à Gram négatif, polymorphe,
immobile, aéro-anaérobie facultatif, oxydase +,
catalase +, dont la culture nécessite les facteurs de croissance X (hémine) et V (NADP) libérés des hématies par
chauffage. On distingue les biotypes de I à VIII. Seuls
certains biotypes, et notamment le biotype I, possèdent
une capsule de nature polysaccharidique, principal support de la virulence. Les souches capsulées ont été classées en 6 sérotypes de a à f, le sérotype b étant le plus
fréquent.
Haemophilus influenzae est un germe commensal des
voies respiratoires supérieures de l’homme, plus rarement rencontré au niveau de la muqueuse buccale et à
la surface de la muqueuse vaginale. Le portage
pharyngé est de l’ordre de 75 % chez les enfants de
moins de 7 ans et décroît avec l’âge pour atteindre
35 % chez l’adulte. Ce portage est essentiellement
représenté par des souches non capsulées, de biotype II
et III, impliquées dans des infections aiguës ou chroniques non invasives. Les souches invasives capsulées,
le plus souvent de biotype I et de sérotype b, sont isolées
chez moins de 5 % d’une population d’enfants sains.
Ce taux augmente cependant chez les enfants vivants en
collectivité, expliquant l’importance de la vaccination
anti-Haemophilus influenzae type b.
La transmission interhumaine des souches capsulées se
fait par les gouttelettes dispersées lors de la respiration
ou par contact direct intime avec les sécrétions d’un
malade ou d’un porteur. Le pouvoir pathogène de
Haemophilus influenzae repose sur des facteurs de virulence bactériens (capsule, fimbriae) ainsi que sur des
facteurs favorisants extérieurs, tels qu’infection virale
ou traumatisme local.
Les manifestations aiguës non invasives sont principalement des otites moyennes aiguës (OMA), des sinusites,
des bronchites et des pneumopathies infectieuses, favorisées par une infection virale antérieure. Chez l’adulte,
il s’agit surtout d’une surinfection de bronchite chronique.
Les infections aiguës systémiques concernent essentiellement les enfants de 6 mois à 3 ans non vaccinés. Elles
sont à type d’épiglottite et de méningite, majoritairement liées à Haemophilus influenzae de sérotype b et
de biotype I. La méningite purulente est d’installation
insidieuse, se compliquant de séquelles neurologiques
dans 20 à 30 % des cas et d’un décès dans moins de
10 % des cas. La survenue d’un cas de méningite à
Haemophilus influenzae type b nécessite l’isolement du
patient en chambre individuelle avec port de gants et de
masque du personnel soignant jusqu’à 24 heures après
le début d’un traitement efficace.
Le traitement repose sur l’emploi de l’association
amoxicilline + acide clavulanique dans les infections
non invasives et sur l’utilisation d’une céphalosporine
de 3e génération dans les infections systémiques. Le
taux de résistance de Haemophilus influenzae aux aminopénicillines par production de â-lactamase est de
33 % de l’ensemble des souches isolées en culture, mais
elle atteint 46 % des souches isolées d’OMA. La diminution de sensibilité par modification de la cible des
â-lactamines est moins fréquente, atteignant 8 à 10 %
des souches. Une chimioprophylaxie à base de rifampicine sera proposée, en cas de méningite, dans les collectivités abritant des enfants de moins de 2 ans, dans les
familles où il y a un enfant de moins de 4 ans ainsi que
chez les sujets contact.
La prophylaxie repose sur la vaccination antiHaemophilus influenzae type b, qui a permis de diminuer l’incidence des manifestations invasives de
25/100 000 à moins de 1/100 000 cas de méningites
par an chez les enfants de moins de 5 ans.
Le diagnostic bactériologique repose sur l’examen
direct (coccobacille à Gram négatif), notamment du
LCR, et la culture. La qualité du prélèvement est essentielle en raison du caractère commensal de Haemophilus influenzae. Les prélèvements respiratoires protégés
seront favorisés. Après ensemencement sur gélose chocolat polyvitex et incubation en atmosphère enrichie en
CO2, les colonies apparaissent en 24 à 48 heures,
plates, grisâtres et translucides. L’identification
d’espèce repose sur les caractères biochimiques d’une
galerie d’identification.
La PCR en temps réel ciblant le gène de la capsule est
adaptée au diagnostic rapide des infections invasives à
Haemophilus influenzae type b.
La recherche des antigènes solubles dans le LCR, le
sérum et l’urine est indiquée en cas d’infection systémique de l’enfant. Elle concerne le sérotype b de
Haemophilus influenzae. La méthode utilise des particules de latex sensibilisées par des anticorps dirigés
contre la capsule de type b. Les échantillons sont chauffés afin d’accroître la spécificité du test. Une réaction
positive se traduit par l’apparition d’agglutinats nets en
moins de 3 minutes.
L’intérêt de la recherche des antigènes solubles réside
dans la rapidité du diagnostic et dans l’aide au diagnostic des infections décapitées par une antibiothérapie.
(
Dabernat H, Seguy M, Faucon G, Delmas C.
Épidémiologie et évaluation de la sensibilité aux β-lactamines des
souches de Haemophilus influenzae isolées en 2001 en France.
Méd Mal Infect 2004 ; 34 : 97-101.
Marty A, Greiner O, Day PJR, Gunziger S, Mühlemann K, Nadal D.
Detection of Haemophilus influenzae type b by real-time PCR.
J Clin Microbiol 2004 ; 42/8 : 3813-3815.
Téléchargement