ACTUALITÉ
12 Santé-MAG N°15 - Février 2013
La vaccination constitue l’un des
meilleurs moyens de protection, contre
la plupart des maladies, causées
par des virus ou des bactéries. Elle
permet de protéger la population; soit,
d’une façon individuelle, où chaque
personne vaccinée est protégée contre
la maladie correspondante; soit,
d’une façon collective, en diminuant le
nombre de personnes atteintes, jusqu’à
l’éradication de la maladie.
Après les vaccinations contre la
tuberculose, la diphtérie, le tétanos,
la coqueluche, rendus obligatoires
en juin 1969, la vaccination anti-
rougeoleuse, en 1985, la vaccination
antipoliomyélitique orale, en 1997
et la vaccination contre l’hépatite
B, en 2000, c’est le tour du vaccin
contre l’haemophilus infuenzae b
d’être introduit dans le calendrier
de vaccination algérien, en octobre
2008, après avoir été demandé, depuis
plusieurs années, par les pédiatres
algériens.
Pour cela, nous allons voir, ensemble,
la raison pour laquelle le vaccin, contre
l’haemophilus inuenzae b, est rendu
obligatoire, en Algérie.
Par Sara Mohammedi
Qu'est-ce que l’Haemophilus influen-
zae b?
L’Haemophilus influenzae b (Hib) est
une petite bactérie à gram négatif
immobile, en forme de bâtonnet, qui
se produit dans l’appareil respiratoire
humain.
Deux types de souches sont isolés: les
souches non capsulées, responsables
d’infections bénignes, chez l’enfant et
l’adulte, comme la bronchite, l’otite, la
sinusite et la conjonctivite.
Les souches capsulées, responsables
d’infection invasives, graves et elles
comprennent six sous-types (les séro-
types de a à f); mais, le type b est res-
ponsable de plus de 90% de toutes les
infections, chez l’enfant, particulière-
ment: les méningites, les pneumonies,
les épiglottites et la septicémie, chez
l’enfant de moins de 5 ans.
Contrairement à ce que pourrait évo-
quer son nom, Haemophilus influen-
zae b n’est pas l’agent responsable de
la grippe.
Quelle est la situation épidémiolo-
gique?
L’Haemophilus influenzae b (Hib) est
la cause majeure de morbidité et de
mortalité, chez le jeune enfant, dans le
monde.
Dans les pays en voie de développe-
ment, l’Haemophilus influenzae b est
la première cause de mortalité, par
méningite et la deuxième cause de
mortalité, par pneumonie. C’est une
bactérie qui est responsable de près de
3 millions de cas d’infection graves et
d’environ 400,000 à 700,000 décès, par
an, dans le monde; principalement,
dus à des méningites et à des pneu-
monies.
Les décès surviennent, surtout, chez
les enfants de moins de 5 ans; les
nourrissons d’âge de 4 à 18 mois étant,
particulièrement, les plus vulnérables.
En Algérie, l’incidence des méningites
bactériennes purulentes a connu une
baisse significative, passant de 7,16
cas pour 100.000 habitants, en l’an
2000, à 1,87 cas pour 100,000 habi-
tants, en 2007.
23,9% de ces méningites bactériennes
purulentes sont dues à l’Haemophilus
influenzae b.
Comment se fait la transmission?
La transmission se fait par voie res-
piratoire. Le germe se propage par la
toux et les éternuements des malades,
qui projettent des gouttelettes de sa-
live infectées, dans l’air inhalé par les
autres. La transmission peut se faire,
aussi, par contact avec des sécrétions
du nez, ou de la gorge, durant les pé-
riodes de contagion. La porte d’entée
la plus courante est le naso-pharynx.
Quel est le portage?
Le portage de l’Haemophilus influen-
zae b est au niveau de la gorge et il est,
souvent, asymptomatique. Il concerne
3 à 5% des enfants et 50% des enfants,
dans la population vivant en promis-
cuité.
A noter qu'une forte concentration de
porteurs augmente la probabilité de
maladies invasives.
Quels sont les sujets à risque?
Tous les enfants non vaccinés sont
exposés aux infections, causées par
l’Haemophilus influenzae b, avant l’âge
de 5ans.
Quels sont les facteurs de risque?
facteurs personnels: âge, absence
d’allaitement, maladie sous-jacente,
facteurs génétiques, antécédents d’in-
fections.
environnement: hygiène de vie, pro-
miscuité, statut socio-économique.
agent infectieux: sa virulence et sa ca-
pacité invasive.
Quelles sont les séquelles de ménin-
gite à Haemophilus influenzae b?
Les séquelles sont observés dans 28%
des cas et elles sont représentés par:
l’atteinte de l’audition (surdité), dans
20% des cas.
Le vaccin contre Haemophilus
influenzae b (anti-Hib): pourquoi
est-il introduit dans le calendrier,
national, de vaccination?
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Santé-MAG
N°15 - Février 2013
les troubles du langage, dans 15%
des cas.
le retard mental, dans 11% des cas.
le retard du développement moteur,
dans 7% des cas.
Quand faut-il vacciner?
La vaccination, contre l’Haemophilus in-
fluenzae b, est obligatoire dès l’âge de 3
mois. Les trois premières injections sont
pratiquées à 3, 4 et 5 mois, en associa-
tion avec un vaccin contre la diphtérie, le
tétanos, la poliomyélite et la coqueluche
(éventuellement l'hépatite B); puis, un
rappel est effectué, à 18 mois.
Si l’enfant n’est pas vacciné entre 6 et
12 mois et que l’on décide de le pro-
téger contre l’Haemophilus influenzae
b, avec un vaccin monovalent, deux in-
jections suffisent. Entre 1 an et 5 ans,
une injection du vaccin monovalent est
conseillée. Au-delà de 5 ans, la vacci-
nation est inutile.
Conclusion:
Il est important de respecter ce calen-
drier vaccinal, en raison du risque im-
portant de la maladie, au cours de la
première année de vie.
Même, si le vaccin est connu depuis
le début des années 9O, des milliers
d’enfants mouraient, car le vaccin an-
ti-Hib est plus coûteux que les vaccins
classiques et c’est ce qui explique que
la plupart des pays en voie de déve-
loppement n’ont pas, encore, réussi à
l’inscrire dans leur programme vacci-
nal obligatoire.
Souhaitant que, très bientôt, la vaccina-
tion anti-HPV soit, sinon obligatoire, du
moins, recommandée chez les fillettes,
dès l’âge de 11 ans; éliminant, ainsi,
une autre pathologie, particulièrement
fréquente dans les pays en voie de déve-
loppement: le cancer du col de l’utérus
Bientôt une tablette, sous la langue,
contre le choléra
D'après les chiffres de l'OMS, l'in-
cidence du choléra a augmenté,
depuis quelques années. Cette
maladie se traduit par une diarrhée
sévère, qui entraîne la déshydrata-
tion et peut causer la mort, si l'in-
fection n'est pas traitée. La plupart
des vaccins contre le choléra, ac-
tuellement disponibles sur le mar-
ché, sont liquides et a injectables.
Ils doivent, donc, être conservés au
froid et administrés par des profes-
sionnels de santé. Cela rend leur
utilisation problématique, dans les
pays en voie de développement,
ou dans des situations de crise. Il
est, donc, important de développer
des vaccins sous forme de poudre
ou de tablette, qui pourraient être
utilisés dans des conditions moins
favorables: dans les camps de
réfugiés, par exemple, ou pour
des campagnes de vaccination de
masse.
C'est dans ce contexte qu'Annika
Borde, doctorante en technolo-
gie pharmaceutique de l'Univer-
sité technologique de Chalmers,
s'est intéressée à la possibilité de
développer un vaccin, sous forme
de tablette. Elle a travaillé sur les
premières étapes du processus:
trouver les bons excipients. Ses
travaux montrent que le choix des
excipients est un élément, impor-
tant, dans la mise au point de la
formulation, pour un vaccin sec, qui
sera absorbé via les muqueuses.
Les excipients jouent, en effet, un
rôle dans la stabilisation du vaccin,
durant le processus de séchage
(conservation des propriétés) et
permettent au principe actif d'être
relâché dans le corps de façon adé-
quate.
Annika Borde a collaboré avec Jan
Holmgren, professeur de microbio-
logie et d'immunologie à l'Univer-
sité de Göteborg, qui a une longue
expérience sur les vaccins, par
voie muqueuse. Actuellement, il
n'y a que 5 ou 6 vaccins, par voie
muqueuse, approuvés, dont un
vaccin contre la diarrhée, appelé
Dukoral. Ce vaccin, développé par
Jan Holmgren, peut être bu et offre
une protection adéquate contre le
choléra. Mais, ce vaccin buvable
est cher et nécessite d'avoir accès
à de l'eau potable. Annika Borde a
trouvé un excipient qui permet de
congeler le Dukoral. Dans le futur,
les chercheurs espèrent, donc,
pouvoir développer une tablette,
ou une poudre à mettre sous la
langue, qui servira à vacciner
contre les bactéries intestinales,
responsables de la diarrhée. Cela
permettra de se passer d'eau, dans
les nombreux pays en voie de déve-
loppement, où elle représente une
denrée rare
Les statines, un
médicament diminuant
le taux de cholestérol,
pourraient être utilisées
dans le traitement des
cancers.
La croissance des vaisseaux lymphatiques
contribue à la dissémination des cellules
cancéreuses, dans l'organisme et est à l'ori-
gine de rejets, lors de transplantations d'or-
ganes. Jusqu'à présent, aucun médicament
ne permettait d'inhiber, de manière fiable, la
croissance de ces vaisseaux. Or, l'équipe de
recherche de Michael Detmar de l'Institut
des Sciences pharmaceutiques à l'Ecole po-
lytechnique de Zurich (ETHZ), en partenariat
avec une équipe de chercheurs de l'Univer-
sité de Californie à Berkeley, a montré que
les statines, des médicaments largement
prescrits, permettant de réduire le taux de
cholestérol, pouvaient inhiber la croissance
des vaisseaux lymphatiques.
Les travaux de recherche ont été publiés
dans la revue Proceedings of the National
academy of science. On y découvre un nou-
veau système de culture de cellules, en trois
dimensions. Développé, pour l'occasion,
par les scientifiques, il a permis de tester
plus d'un millier de composés chimiques,
de façon automatisée. Une trentaine de ces
molécules ont révélé un effet inhibiteur, sur
la croissance des vaisseaux lymphatiques
in vitro et deux d'entre elles ont été analy-
sées plus en détail, dont une de la classe
des statines. L'effet de cette statine, sur
les vaisseaux lymphatiques, a été confir-
mé ‘’in vivo’’, chez la souris. Ces résultats,
concluants, encouragent la poursuite des
recherches. Les scientifiques déterminent,
actuellement, quel serait le dosage efficace,
chez l'homme
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