SSH – La naissance. Questions éthiques en néonatalogie
 B. Face aux dilemmes éthiques
Il n’y a pas de réponse univoque mais il y a quand même des choix à faire donc il faut prendre en compte 
l’ensemble  des données ; la décision  se prend avec le patient  et son entourage.  C’est l’argumentation qui 
compte plus que la voie choisie puisqu'il n’existe pas de « solution toute faite ».
Principes   de   Beauchamps   et   Childress   (principes   d'autonomie,   de   bienfaisance,   de   non   malfaisance   et   de 
justice) : peuvent orienter l’argumentation dans la réflexion éthique : on fait un choix en fonction de valeurs. 
Il existe 2 grandes orientations : idéaliste  ≠  réaliste,  Platon ≠ Aristote : essaie-t-on de sauver tout le monde 
coûte que coûte ? Ex : obstination déraisonnable chez un nouveau-né en danger de mort avec peu de chance de 
survie et possibilité de séquelles graves ! notion de prise de risque : faut-il prendre la décision d’un arrêt de 
vie ? Il faut prendre en compte les aspects subjectifs liés aux émotions certes, mais il faut peut-être aussi des 
critères objectifs : pourquoi s’obstiner, dépenser sans compter alors que pendant ce temps là ces ressources 
pourraient être consacrées à autre chose (sauver 2, 3, 4 vies ; cela valant d’autant plus dans les pays avec peu de 
ressources).
D’une éthique d’idée à une éthique de réalisme, de Platon à Aristote →  la réflexivité : il s’agit de réfléchir à la 
réflexion, à ses idées.
Attention aux tentations communautaristes, utilitaristes (= réalisme absolu) : ce sont des solutions de facilité si 
l’on peut dire. Concernant le communautarisme : 
•Faut-il penser comme le reste ? Faut-il adopter les consensus, les dogmes ?
•Nietzsche : « Veux-tu avoir la vie facile ? Reste toujours près du troupeau, et oublie-toi en lui.».
•Cependant certains moutons noirs peuvent susciter des divergences, cela aboutissant quelques fois à la 
création d’autres communautés : les idées changent souvent par transgression.
Le respect des Droits Universels de l’Homme ne doit pas être oublié malgré la difficulté du quotidien de 
médecin, on doit respecter la souffrance du patient mais aussi son autonomie... La loi importe peu face à la 
souffrance d’autrui notamment lorsqu’il s’agit d’euthanasie.
Ethique, droit, morale : ce sont des notions récentes, l’éthique est une discipline qui évolue.
 C. Réanimation néonatale : l'émergence d’un questionnement éthique
C'est une discipline jeune qui remonte aux années 60. Aujourd'hui on peut faire chez le nouveau-né tout ce 
qu'on fait chez l'adulte, il y a donc eu beaucoup de progrès mais aussi beaucoup de  questionnement.
- France
• 1963 : premier enfant traité par ventilation artificielle en France (il s’agissait d’un tétanos néonatal)
 
• Premiers questionnements et renoncements thérapeutiques (doit-on employer ces progrès techniques, 
comment, quelles limites ?)
• Réflexion collective organisée : 1985 en France
•Enquête de pratique de 1991-1999
◦  Environ  50%  de   décès   consentis sur  décision médicale : (notamment patients  sous  ventilation 
artificielle,   CEC,   épuration   rénale   artificielle   en   réanimation).   Faut-il   maintenir   la   nutrition 
artificielle quand à elle seule, elle assure la survie du patient ?
◦ L’ADV est pratiqué dans plus de 50% des unités de réanimation néonatale : A cette époque là, il 
arrivait   dans   des   circonstances   exceptionnelles   que   le   décès   soit   déclenché   artificiellement  par 
injection   de   substance   anesthésiante   si   connaissant   le   pronostic   (lourd   handicap   neurologique, 
lourdes conséquences…) et après arrêt des thérapeutiques, le NN ne décédait pas tout seul. 
◦Lié à l’avis des parents : l’ADV est décidé en concertation entre l’équipe médicale et les parents
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