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pour les personnes ayant utilisé de la drogue par voie nasale ou ayant vécu au moins un
épisode d’incarcération. En 2004, 56% des personnes séropositives pour le VHC
connaissaient leur statut vis-à-vis de ce virus.
La prévalence est plus élevée en cas de précarité sociale (2,65% versus 0,76%) et également
chez les personnes nées au Moyen-Orient (notamment en Egypte) avec un taux moyen de
11,28% contre 1,92 % pour les originaires de l’Afrique sub-saharienne, 1,26 pour les
maghrébins et 0,69% pour les européens.
La transmission du VHC est essentiellement parentérale et résulte de la mise en contact direct
du sang d’un sujet indemne avec le sang d’un sujet infecté.
La transfusion de produits sanguins et dérivés a été la principale cause reconnue et a joué un
rôle majeur dans la diffusion de l’infection jusqu’en 1990. C’est le génotype de type 1b qui
est principalement retrouvé. Le nombre de sujets infectés par cette voie en France est estimé
entre 100 000 et 400 000. Actuellement, grâce à un ensemble de mesure visant à l’éviction
des donneurs de sang à risque (sélection clinique des donneurs, dépistage génomique viral),
le risque résiduel est de moins d’une hépatite post-transfusionnelle par an.
L’usage de drogues par voie veineuse est un mode de transmission qui s’est développé depuis
la fin des années 1960. La pratique du partage des seringues, très fréquente avant l’épidémie
de VIH, explique la forte séroprévalence de l’infection à VHC chez les anciens usagers de
drogue par voie intraveineuse. Malgré l’autorisation de vente libre des seringues en
pharmacie dès 1987, le risque de transmission du VHC lié à la toxicomanie n’a pas diminué
aussi vite que le risque d’infection par le VIH. Sa persistance pourrait être liée au partage des
seringues lors des premières injections ou d’une incarcération et au partage du petit matériel
nécessaire aux injections (filtre, cuillère). Une enquête épidémiologique réalisée en 2004 en
France dans cette population montre une séroprévalence globale du VHC de 59,8% et de 28%
chez les moins de 30 ans (Jauffret-Roustide, 2006). Cette séroprévalence chez les jeunes est
préoccupante, et traduit une transmissibilité du VHC plus élevée que celle du VIH. La co-
infection VIH-VHC était de 10,2%, représentant la quasi-totalité des usagers de drogues
infectés par le VIH. Une étude réalisée dans le Nord et l’Est montre un taux de séroconversion
de 10% par an, malgré l’information, en partie lié au partage du petit matériel (Lucidarme,
2004). La diffusion du VHC semble également possible chez les usagers de drogue utilisant la
voie nasale (partage de la paille pour sniffer). Les génotypes 1a et 3 a sont principalement
retrouvés.
Le rôle joué par la contamination nosocomiale est difficile à évaluer. Des études cas-témoins
ont rapporté une fréquence plus élevée d’antécédents de certains actes médicaux ou