Avant-propos
La
masse des
archives relatives
aux spoliations et aux
restitutions
des
« biens
juifs »
de France est considérable.
S’il
est tout autant inutile qu’impossible
de dénombrer les cartons qui les renferment, ces documents
d’archives
sont
essentiels.
À
une époque où lesarchives sont fréquemment
l’objet
de débats de
la
part de leurs utilisateurs ou des médias, force
est
de reconnaître
la
qualité du tra-
vail des archivistes d’après-guerre qui ont collecté et conservé des
milliers
de
dossiers et des centaines de
fichiers
sans lesquels
il
serait impossible
d’élucider
lesquestionsqui ont été posées à
la
Mission
d’étude sur
la
spoliation des
Juifs
de
France. De même,
la
compétence et
la
disponibilité des
archivistes
d’aujourd’hui
ont contribué notablement aux recherches engagées.
Les
archives des spoliations et des restitutions des
« biens
juifs »
présen-
tent néanmoins
la
caractéristique d’être difficiles à repérer et à exploiter.
La
Mis-
sion
n’a
pu que rarement s’appuyer sur des recherches universitaires qui ont
débroussaillé les pistes archivistiques
1
.
Une
des spécificitésdes travaux
qu’elle
a
engagés est d’aborder des problèmes humains et économiques sur une longue
durée, rarement envisagée par les historiens,
celle
de
la
guerre et de
l’immédiat
après-guerre, de 1940 aux années soixante.
Ce guide des recherches dansles archivesdes spoliations et des restitu-
tions a deux principaux objectifs.
Le
premier objectif
est
de
faciliter
les recherches individuelles et
fami-
liales.
Il
s’agit
de donner les
fils
conducteursà
celui
ou celle quisouhaite retracer
l’histoire
des biens spoliés
à
sa
famille
sous l’Occupation et du
fait
des mesures
prises contre les personnes considérées comme
juives
par les autorités alleman-
des et
le
gouvernement de
Vichy.
Il
s’agit
ensuite de suivre ces pistes afin de
comprendre les mesures de restitution ou d’indemnisation misesen
oeuvre
après
la
Libération
par
le
gouvernement
français,
puis par
le
gouvernement fédéral
allemand.
Sous l’Occupation, les mesures d’exclusion sont multiples.
Un
système
d’asphyxie est
mis
en place au quotidien conjointement par les Allemands et
l’État
français. Toute personne considérée comme
juive
se
voit
menacée dans
son
travail,
par les risques
d’aryanisation
qui pèsent sur son commerce, son
entreprise ou son appartement, dansses moyens financiers, par les mesures
pri-
ses sur son compte bancaire, dans ses biens mobiliers et artistiques, par
la
volonté systématique de pillage opéré par les Allemands.
Si
elle
est
internée au
camp de
Drancy,
dans un camp de zone nord ou de zone sud,
l’argent
et les
objets
qu’elle
porte sur elle sont confisqués.
La documentation Française :
Guide des recherches dans les archives des spoliations et des restitutions