LE RENARD
Indices de présences
Le terrier : il peut être nettoyé en hiver et dans ce cas, on voit des déblais récents et la vieille
litière salie par l’urine et les crottes répand une forte odeur. On trouve des débris d’aliments
(plumes, pattes de lapins, musaraignes, taupes) près des terriers qui servent à la reproduction
et quand des renardeaux sont présents, l’odeur de la nourriture pourrissante est perceptible, il
y a aussi des mouches, on entend parfois les gémissements aigus et rythmés des jeunes.
les empreintes : on peut les observer sur les coulées empruntées au bord des champs et des
fossés, sous les clôtures et les amas d’ordures proches des terriers. Elles sont plus ovales que
celles de la plupart des chiens, mais ressemblent à celles de certains chiens de berger. Elles
mesurent environ 4 à 5 cm de long et 4,5 cm de large (les postérieures sont un peu plus petites
que les antérieures). Le pas laisse des empreintes espacées d’environ 30 cm. Sur les
empreintes des doigts, on peut voir les marques des griffes qui sont moins nettes que chez le
Blaireau. Les empreintes des chiens domestiques sont plus arrondies chez le Renard. Les 2
griffes centrales sont plus proches et sur la boue molle, les poils existant entre les pelotes
plantaires laissent des rayures. Dans la neige, la voie d’un Renard qui trotte est une piste
régulière, la patte postérieure s’appuyant dans l’empreinte de la patte antérieure. Si la neige
est épaisse, le Renard peut s’appuyer plusieurs fois dans les mêmes empreintes, ce qui lui
permet d’économiser de l’énergie. Les fils de fer barbelés et les ronces retiennent parfois des
poils là où le Renard est passé (la bourre est crépue et les poils de jarre ont des bandes noires,
rousses et blanches). Dans la boue ou les hautes herbes, les pistes sont plus étroites que celles
(très semblables par ailleurs) du Blaireau.
Patte antérieure
Patte postérieure
Laissées (crottes) : Elles sont souvent déposées sur une taupinière, une pierre, une touffe
d’herbes, une souche d'arbre et au croisement de pistes. Elles ressemblent parfois à celles du
chien domestique, mais sont généralement plus foncées, ont une odeur différente et sont plus
denses (elles contiennent des poils, plumes, en été des fragments d’élytres de Coléoptères et
des pépins de fruits.) Elles peuvent aussi renfermer de la terre qui provient des lombrics,
comme celles du Blaireau, mais elles sont moins molles et ne sont pas déposées dans des
trous. Une de leurs extrémités est souvent spiralée et pointue.
Reliefs de repas : il arrive que le Renard cache mal ses proies dont une partie reste visible à la
surface du sol. Des restes de repas caractéristiques : axe des plumes coupé (les rapaces
arrachent les plumes qui restent entières), tète des poulets parfois cachée à l’écart du corps,
peau parfois retroussée comme un gant sur les pattes (lapin par exemple), peau des hérissons
intacte, les entrailles ayant été dévorées (même chose chez le Blaireau). Accusé de tuer des
agneaux, mais souvent sans preuve quand il en tue un, les marques de ses dents sont visibles
sur les épaules et les vertèbres cervicales sont écrasées les blessures dues aux canines
supérieures sont distantes d’environ 3 cm, celle des canines inférieures de 2,6 cm (des
ecchymoses montrent que l’animal a été tué et que le Renard n’a pas mangé une charogne).
Mensurations
La longueur du corps varie entre 90 cm et 1,20 m. La queue du renard souvent
longue est touffue est de 30 à 45 cm. Le poids moyen du mâle est de 7 kg, celui de
la femelle de 6 kg. C’est donc un animal de taille assez modeste, même si son
épaisse fourrure d’hiver lui donne parfois une allure plus imposante.
Le Renard possède 42 dents.
Habitat
Le Renard s’adapte à des milieux très variés : campagne cultivée, broussailles, bois, parcs,
côtes, landes, en plaine et en montagne (jusqu’à 2 500 m), dunes, faubourgs des villes où il y
a des jardins et même au centre des agglomérations, Les grandes plantations de résineux sont
fréquentées tant que la végétation herbacée subsiste, après quoi elles servent surtout de
retraite. Il s'abrite dans un terrier qu’il creuse lui même ou qu’il emprunte aux lapins ou aux
Blaireaux et qu’il modifie (cohabite parfois avec ces deux espèces). Le terrier se trouve
généralement dans un talus (l'abri peut aussi se trouver dans une crevasse de rocher, sous une
grosse canalisation, etc.). Le terrier a souvent plusieurs entées (2 à 4). Il n’est occupé de façon
régulière que par la femelle qui a des petits, bien qu’elle puisse les mettre au monde à l’air
libre dans les broussailles. Les traces de forage (déblais) ne prouvent pas qu’un terrier soit
réellement occupé. Dans la journée, le Renard s'abrite dans un éboulis, un tas de bois, sous
des racines, dans un fossé où il se repose. Dans le terrier, la pièce où les jeunes naissent est
tapissée de poils de la renarde.
La surface de son habitat varie entre 20 et 40 ha dans les villes et jusqu'à 4 000 ha en
montagne. Le plus souvent, la zone se situe entre 200 et 600 ha dans la campagne cultivée. En
Lorraine, la surface moyenne est de 300 à 400 ha. La surface parcourue dépend de
l’abondance des proies, des emplacements disponibles pour le terrier et de la structure du
paysage. Les jeunes âgés de 6 mois à 1 an se dispersent ente octobre et janvier inclus et
peuvent aller à 250 km (plus souvent entre 5 et 10km). Les males se déplacent plus que les
femelles. Le pourcentage de sujets des deux sexes qui se dispersent varie selon le milieu.
Presque tous les mâles se dispersent pour les femelles. La densité des population est variable.
Dans la campagne cultivée, environ une famille de Renard au kilomètre carré, mais on peut
trouver cinq familles sur la même surface (peut-être 20 adultes), près des villes et une seule
(peut-être deux adultes) sur 40 km2 sur des plateaux pauvres en ressources.
Régime alimentaire
Le régime alimentaire du Renard est très varié : Rongeurs, Lagomorphes, oiseaux, insectes
(surtout Coléoptères), œufs, lombrics (pris à la surface du sol par les nuits chaudes et
humides). Il mange peu de musaraignes et de taupes, mais tue le Hérisson. Il exploite les
dépôts d’ordures, tas de compost, mangeoires pour oiseaux, etc. En été et en automne, il
consomme les fruits tombés (pommes, prunes, etc.) et les baies (surtout des mûres). La ration
quotidienne moyenne est environ de 500 g (120 kca). Il n'est pas rare que le Renard cache les
surplus de nourriture. Il est capable de profiter d’aliments variés et nouveaux.
Renard qui "mulote" - GL - Meurthe et Moselle
Reproduction
Les mâles s’accouplent de décembre à février quand leurs testicules augmentent six fois de
volume (l’œstrus des femelles dure trois semaines, la vulve est alors enflée, rose, humide, la
fécondation n'est possible que durant 3 jours). Le « verrouillage » qui suit la copulation dure
jusqu’à 90 minutes. Les naissances ont lieu de mars à mai. La maturité sexuelle est effective à
10 mois. La durée de la gestation est de 52 à 53 jours. Chaque portée compte 4 ou 5 petits.
L’abondance de la nourriture influe sur l’importance de la portée et l’absence - ou non - de
reproduction. Il n'y a qu'une portée annuelle. La femelle possède 8 tétines (parfois 7, 9 ou 10).
Le sex-ratio à la naissance est de 1/1, mais il semble qu’il y ait davantage de mâles à la
naissance chez les populations qui ont une forte densité.
Les jeunes pèse 100 g à la naissance. Ils possèdent une fourrure brun foncé velouté (bout de
la queue blanc chez les sujets qui l’auront à l’âge adulte). La face devient rousse à 4 semaines
quand le museau s’allonge, les oreilles grandissent vite (et apparaissent en premier à la sortie
du terrier). La denture de lait est complète entre 7 et 8 semaines. Après 6 mois, ne peut plus
guère être distingué de l’adulte. Aveugles et sourds à la naissance, les petits ont besoin de la
chaleur maternelle durant les 2 ou 3 premières semaines. Les yeux s’ouvrent entre 11 et 14
jours et sont bleus jusqu’à 1 mois, puis deviennent bruns à couleur ambre et à pupille
verticale. Le sevrage a lieu vers 6 semaines (à 12 semaines au maximum). Les petits mangent
de la viande dès l’âge de 4 semaines environ. Les femelles qui se reproduisent ont des tétines
plus grandes que les sujets stériles. Les jeunes prennent 50 g par jour entre 4 et 10 semaines.
Les deux parents s’en occupent (ce n’est pas général), le mâle apportant les aliments à l’entrée
du terrier où la femelle reste 2 à 5 jours après la mise-bas. Après le sevrage, les adultes
apportent de la nourriture aux jeunes y compris celle qu’ils ont stockée au préalable près du
terrier (rôle du mâle variable également à ce stade).
Peu à peu, la femelle reste davantage au-dehors pour échapper aux sollicitations des jeunes au
terrier. Le mâle joue avec eux et les lèche. Les jeunes restent avec leur mère jusqu’à
l’automne. Dans un groupe, seule une femelle (parfois 2) se reproduit même s’il y en a
plusieurs (jusqu’à 5). Si 2 renardes ont des petits, elles partagent un terrier. Celles qui ne se
reproduisent pas peuvent nourrir, lécher et s’occuper des jeunes et les adopter s’ils deviennent
orphelins (ce sont celles qui se trouvent au bas de la hiérarchie). Il semble que dans les
populations urbaines où la mortalité est importante à cause du trafic routier, cette limitation
sociale de la reproduction soit moins forte.
Renardeau près de Nancy - GL - Meurthe et Moselle
Longévité
L'age maximum connu en liberté est de 9 ans. La mortalité varie mais peut atteindre 80 % la
1ère année. Chez certaines populations où la mortalité est forte, près de 50 % des sujets
peuvent avoir moins d’un an et peu dépassent 3 ans. Si la mortalité est faible, il y a 15 % de
sujets de 1 an et 60% de 5 ans et plus. Pendant l’épidémie de rage, vers 1970 et 1980. des
centaines de milliers de Renards étaient touchés par la maladie chaque année et ils
représentaient probablement moins de 10 % des animaux qui en mouraient. Les sujets qui
s’éloignent de leur lieu de naissance ont une espérance de vie inférieure à celle de ceux qui y
restent (les petits mâles et les femelles des grosses portées sont les plus enclins à s’éloigner).
Sociabilité
Les groupements de Renard sont variables. Les couples sont provisoires. On trouve des
groupes de femelles et d’un mâle : ces femelles sont probablement apparentées. Celles qui ne
se reproduisent pas peuvent servir d’aides en gardant les jeunes, les nourrissant et en jouant
avec eux. Entre elles s’établit une hiérarchie, les dominantes pouvant être les seules à se
reproduire. Dans certaines populations, environ 20 % des femelles présentent un avortement
tardif (et non pas une absence de fécondation), ce qui est peut-être un moyen, pour celles qui
sont dominées, de garder jusqu’au dernier moment une chance de se reproduire avec succès.
Lorsque plusieurs femelles d’un groupe mettent bas simultanément, elles peuvent réunir leurs
petits et les allaiter collectivement.
On a distingué au moins 28 émissions vocales, différentes glapissements typiques (plusieurs
sujets peuvent donner de la voix simultanément), cris aigus, attribués aux femelles mais que
les mâles lâchent aussi parfois (ces cris sont très fréquents pendant le rut, soit en janvier-
février). On parvient à distinguer certains Renards à leur voix. On distingue aussi des
cliquètements manifestant l’agressivité, des gémissements traduisant la soumission. Les
adultes avertissent les jeunes de l’approche d’un danger en lançant un aboiement brusque et
monosyllabique. La position des oreilles, de la queue, du corps et diverses expressions
indiquent l’humeur de l’animal. La soumission extrême se manifeste par les oreilles rabattue,
la gueule ouverte, les lèvres rétractées mais non plissées. L'agressivité est caractérisée par les
oreilles abaissées latéralement, la gueule largement ouverte. Le salut d’un dominé se
reconnaît à la queue agitée de gauche à droite. Les disputes se font dos voûté, arrière-train
tourné vers l’agresseur qui arrive (bourrade). Si la bagarre est sérieuse, les adversaires se
dressent sur leurs pattes postérieures et se poussent mutuellement aux épaules avec les pattes
antérieures, la gueule ouverte.
Les marquages odorant s'effectuent avec l'urine et les crottes déposées de façon visible dans le
territoire, mais surtout dans les lieux fréquentés et notamment le long des chemins. les mâles
et les femelles lèvent la patte, mais le marquage avec l’urine est parfois le fait des seules
femelles dominantes. Les femelles dominées et les jeunes des deux sexes s’accroupissent pour
uriner. Sur la neige, les traces d’urine des mâles se trouvent en avant des empreintes
postérieures, celles des femelles en arrière. Projette parfois son urine sur d’autres membres du
groupe (surtout mâles sur les femelles). Sécrétion des glandes anales (orifices pairs visibles de
chaque côté de l’anus) rejetée par le Renard inquiet, parfois sur les crottes. La glande supra
caudale (violette) est entourée de poils foncés, disposés en ellipse (il y a des soies jaunâtres et
la peau est grasse en dessous) sur la partie supérieure de la queue, à 7 ou 10 cm de sa racine.
Chez les mâles, cette glande (dont la sécrétion passe, à tort, pour avoir une odeur de violette)
est plus active à la saison de reproduction, l’odeur de cette sécrétion est dispersée quand le
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