
de la plaque pacifi que sur laquelle 
sont localisés ces sept points chauds 
pouvaient intervenir dans leur formation. 
Pour cela, elles ont utilisé des modèles 
numériques mécaniques permettant 
de simuler l'effet du déplacement vers 
l'ouest de la plaque pacifi que sur ses 
déformations internes au cours  de 
ces 10 derniers millions d’années. Ce 
modèle incorpore notamment une force 
de traction différentielle qui s’exerce 
sur la plaque pacifi que, la partie nord 
se déplaçant plus rapidement que la 
partie sud, cette dernière se trouvant 
en quelque sorte freinée par le bloc 
de la plaque australienne (voir schéma 
en 3D).  Le modèle produit alors, dans 
cette région, une zone de cisaillement 
orientée est/ouest qui se superpose 
avec la zone géographique qui 
regroupe  les sept points chauds de 
l’étude.  
Un autre modèle a ensuite été construit 
en tenant compte du refroidissement 
de la plaque tectonique en fonction 
de l’éloignement de la ride océanique 
qui lui donne naissance. Bien que ce 
second modèle mette également en 
évidence une zone de cisaillement, 
elle apparaît plus diffuse vers l'est que 
lors de la première simulation. Par 
ailleurs, cette  zone de cisaillement 
plus diffuse se superpose avec une 
anomalie de la surface terrestre 
classiquement attribuée au bombement 
de la lithosphère océanique. Celle-
ci, provoquée par la poussée du 
manteau sous-jacent, s’accompagne 
d’une variation inexpliquée de la 
profondeur du plancher océanique. Ce 
second modèle numérique permettrait 
donc, indirectement, de concilier la 
localisation  géographique des points 
chauds sur une ligne de fragilisation de 
la lithosphère orientée est/ouest avec 
une variation de son épaisseur. 
On considère habituellement que 
l’existence d’un point chaud est  liée à un 
phénomène de panache mantellique, 
sorte de bulle géante de magma 
générée par les courants thermiques 
survenant dans le manteau. Cette bulle 
magmatique exerce une poussée sur la 
base de la lithosphère océanique qui, 
lorsqu’elle se rompt, permet au magma 
de percer la croûte terrestre. Alors que 
ce processus  permet effectivement 
d’expliquer l’origine des points chauds 
profonds, il n’apporte pas de  réponse 
satisfaisante à d’autres formes de 
volcanisme intraplaque tels que le rift 
africain ou certains points chauds d’âge 
plus récent situés dans la partie centrale 
de l’océan Pacifi que. 
Les résultats de cette étude proposent 
un  scénario alternatif qui accrédite 
l'implication des déformations 
cisaillantes à l'intérieur des plaques 
tectoniques lors de la formation d'un 
certain type de volcanisme de point 
chaud. Dans le Pacifi que  central, 
celui-ci pourrait alors être le prélude 
à une scission en deux de la plus 
grande plaque tectonique terrestre d’ici 
à une dizaine de millions d'années. 
Par ailleurs, si les mouvements 
d’une plaque tectonique devaient 
effectivement jouer un rôle dans 
la formation d’un point chaud, cela 
pourrait signifi er que ces derniers ne 
seraient pas aussi stationnaires qu'on le 
croyait jusqu’alors. En effet, l'échelle de 
temps caractéristique des processus de 
transferts de chaleur dans le manteau 
est d'un ordre supérieur à 100 millions 
d'années alors que le mouvement 
des plaques implique des temps 
géologiques plus courts de l'ordre de la 
dizaine de millions d'années. Certains 
points chauds pourraient ainsi évoluer 
relativement  rapidement dans l’espace, 
au gré des déplacements des plaques 
tectoniques.  
Rédaction DIC - Grégory Fléchet
CONTACTS :
Muriel GERBAULT 
Laboratoire des 
mécanismes de 
transfert en géologie
Adresse : 
Departamento de 
Geologia, Facultad 
de Ciencias Físicas y 
Matematicas
Universitad de Chile
Plaza Ercilla 803
Casilla 13518 correo 21
Santiago 
Chili
Tél : (56-2) 236 3464
mip.fr
Valérie CLOUART
RELATIONS AVEC 
LES MÉDIAS :
Gaëlle COURCOUX
+33 (0)1 48 03 75 19
INDIGO, 
PHOTOTHÈQUE DE 
L’IRD :
Daïna RECHNER
+33 (0)1 48 03 78 99
www.ird.fr/indigo
RÉFÉRENCE :
VALÉRIE CLOUARD, 
MURIEL GERBAULT, 
Break-up spots : Could 
the Pacifi c open as a 
consequence of plate 
kinematics?, Earth 
and Planetary Science 
Letters, 2007
Doi : 10.1016/
j.epsl.2007.10.013
MOTS CLÉS :
Point chaud, plaque 
tectonique, magma, 
cisaillement
Pour en savoir plus
Grégory Fléchet, coordinateur
Délégation à l’information et à la communication
Fiche n°285 -  Janvier 2008
En venant buter contre la plaque australienne, la partie 
sud de la plaque pacifi que progresse moins vite que la 
partie nord, provoquant une zone de cisaillement 
(représentée en pointillé) orientée est/ouest. 
©IRD/ Gerbault Muriel