Chers amis et chers clients,
L’agriculture biologique se laissera-t-elle absorber par l’agriculture conventionnelle
qu’elle soit durable, raisonnée, à bas niveau d’intrants, etc ? C’est ce qu’on pourrait penser
depuis janvier 2009. A cette date, le nouveau règlement européen de la bio est entré en
vigueur. La grande distribution d’amont et d’aval a obtenu ce qu’elle voulait malgré la
résistance d’une majorité d’agriculteurs bio.
Savez-vous que maintenant, en bio, on peut faire de l’élevage hors sol à condition de
trouver suffisamment de parcelles bio pour y déverser les fumiers et lisiers en excès ? Que
le taux minimum de produits bio dans un aliment transformé a été baissé car il a été décidé
que ce taux ne serait plus calculé par rapport au poids total de l’aliment mais par rapport à
son poids une fois déduit l’eau et le sel. Cette mesure permet, par exemple, le
développement de terminaux de cuisson pour le pain bio : le ‘’boulanger’’ reçoit de la pâte
fabriquée en usine et n’a plus qu’à la cuire.
L’AFSSA et certains journalistes auront désormais beau jeu d’expliquer qu’il n’est pas
prouvé que les produits bio soient meilleurs pour la santé que les produits conventionnels (à
condition, quand même, de ne pas prendre en compte les résidus de pesticides) et qu’ils ne
sont pas nécessairement de meilleure saveur. Tout dépend effectivement de la provenance
des produits bio analysés.
Pourtant, dans le même temps, la bio exigeante se développe pour répondre à une
demande croissante de clients qui cherchent dans les produits bio une qualité optimale pour
leur santé et pour celle de leurs enfants. Il suffit d’aller sur le site Internet de l’ITAB, ou
de lire la revue Biofil pour constater que les innovations en bio sont nombreuses. Et pas
seulement sur le plan technique.
Le plan de relance de l’agriculture biologique ne devrait pas changer profondément la
situation. Des mesures financières ont été prises pour inciter les agriculteurs conventionnels
à passer en bio. Mais l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) qui a fait
bénéficier l’agriculture conventionnelle de plus de 50 ans de recherche, n’a toujours pas
décidé, malgré ses beaux discours, de développer sérieusement des programmes de
recherche pour la bio.
L’Etat n’a pas décidé non plus de soutenir activement la formation en bio ni pour les
jeunes, pourtant très demandeurs, ni pour les adultes, encore moins pour les formateurs
eux-mêmes. En haut lieu, le mot ‘’biologique’’ n’est d’ailleurs presque jamais prononcé. On
préfère y parler de durable, d’environnemental, etc.
Si nous abordons les côtés négatifs du développement de la bio, ce n’est pas pour le
plaisir de râler, mais parce qu’il est impératif de regarder la réalité en face. Il en faut bien
plus pour nous décourager et cela nous incite, au contraire, à la vigilance.
C’est dans ce contexte que Germinance se développe régulièrement et nous voulons
garder la direction que nous nous sommes fixée : produire, de manière artisanale des
semences de variétés non manipulées génétiquement, adaptées à la culture biologique et de
valeur alimentaire et de saveur optimales.
Nous voulons que nos clients puissent garder entière confiance en la qualité de nos
variétés et de nos semences. Cette année encore quelques lots ont échappé à notre
attention : taux de germination insuffisant ou pureté variétale déficiente. Nous prions les
clients concernés de nous excuser pour les désagréments qui s’en sont suivis. Nous en
profitons pour remercier les trop rares clients qui nous ont signalé ces lots déficients. Nous
Catalogue 2010 2