Jean SIBELIUS (1865 – 1957)
Concerto pour violon et orchestre en ré-mineur op. 47
1. Allegro moderato
2. Adagio di molto
3. Allegro ma non tanto
Grand symphoniste, mais aussi compositeur de petites miniatures, le finlandais Sibelius a été
considéré, dès la fin du 19ème siècle, comme un représentant du mouvement nationaliste et
indépendantiste, attitude qu'il a, entre autre, exprimée par son poème symphonique
Finlandia. Reconnaissant son patriotisme, l'état finlandais lui octroya dès 1897 une rente à
vie, afin qu'il puisse composer en toute quiétude. Mais l'homme était aussi un grand solitaire.
Vers l'âge de 40 ans il se retira à Järvenpää, dans un site forestier au nord de Helsinki, pour y
trouver calme et inspiration. Dès la fin des années 1920 pourtant, il cessa tout travail de
composition, pris de profonds doutes sur lui-même. Souffrant, il vécut encore trente ans mais
n'écrivit plus rien.
La première version du concerto pour violon op. 47 date de 1903, peu après l'installation du
compositeur à Järvenpää. La partition fut révisée en 1905 et l'œuvre créée l'année même à
Berlin sous la direction de Richard Strauss. Bien qu'aujourd'hui le concerto soit unanimement
considéré comme une des pièces maitresse du répertoire pour violon, sa réception n'a pas été
facile. De manière générale l'œuvre de Sibelius a eu de la peine à s'imposer, en particulier dans
les pays latins. Un musicologue aussi renommé qu'Antoine Goléa a même pu parler de « vide
musical absolu… » (Fayard, Guide de la musique symphonique). Propos déroutants de sa part.
Si le concerto de Sibelius est construit formellement selon le schéma classique en trois
mouvements, il prend quelques libertés, laissant au soliste des monologues rhapsodiques,
sans jamais toutefois recourir à une virtuosité gratuite. Sibelius était lui-même violoniste et
connaissait les ressources de l'instrument.
Robert SCHUMANN (1810 – 1856)
Symphonie No 1 en si-bémol majeur op. 38 (dite « Printemps »)
1. Andante un poco maestoso/Allegro molto vivace
2. Larghetto
3. Scherzo : Molto vivace
4. Allegro animato et grazioso
Evoquer la vie et le destin de Robert Schumann, écouter sa musique, c'est plonger au plus
profond du romantisme allemand, ce courant sentimental, culturel, littéraire et spirituel qui
traversa tout le dix-neuvième siècle à la recherche d'un absolu, d'un perpétuel ailleurs, rejetant
le rationalisme sceptique qui avait caractérisé le Siècle des Lumières. Fils de libraire, le jeune
Robert ne se destinait pas d'emblée à une carrière de musicien. Son univers était la littérature,
la poésie surtout, mode d'expression privilégié des romantiques. Il était grand lecteur de
Goethe, de Schiller, de Novalis, mais c'est surtout le poète Jean Paul (de son vrai nom Jean-
Paul Richter) qui marquât profondément le jeune homme. Longtemps Schumann hésita entre
la littérature et la musique. Fallait-il exprimer l'indicible au travers du mot poétique ou de la
phrase musicale ? Si la poésie est musique du verbe, la musique est poésie sans mots.
Très jeune déjà Schumann fut traversé par de profondes crises. Ayant esquinté sa main droite
par des exercices inappropriés, il dut renoncer à son rêve de pianiste. Ce n'est que vers l'âge de
vingt ans qu'il entama sérieusement la composition. Les dix premières années il n'écrivit que
pour le piano, beaucoup de pièces pour Clara Wieck, la fille de son maître de piano, sa future
épouse. Mais l'homme de lettres qu'était Schumann n'avait pas disparu pour autant.
par des exercices inappropriés, il dut renoncer à son rêve de pianiste. Ce n'est que vers l'âge de
vingt ans qu'il entama sérieusement la composition. Les dix premières années il n'écrivit que
pour le piano, beaucoup de pièces pour Clara Wieck, la fille de son maître de piano, sa future
épouse. Mais l'homme de lettres qu'était Schumann n'avait pas disparu pour autant.
Fondateur de la très engagée « Neue Zeitschrift für Musik » il fut l'un des pionniers de la
critique musicale, reconnaissant instinctivement ou étaient les vrais génies, comme Chopin et
Brahms, mais poursuivant de ses sarcasmes les « philistins ».
Ce n'est que tardivement, sur conseil de son ami Mendelssohn, qu'il se mit à la composition
orchestrale. La première œuvre du genre est la symphonie en si-bémol op. 38. Elle illustre le
côté radieux d'un homme pourtant déjà déchiré entre ombres et lumière, troubles qui dès
1854 le plongeront définitivement dans les ténèbres. Schumann appela « Printemps » cette
première symphonie, sereine et pleine d'énergie, composée en 1841 en peu de temps, pour
un grand orchestre. A l'origine chacun des quatre mouvements portait un sous-titre, que
Schumann retira par la suite, estimant que la musique se suffisait à elle-même et n'avait pas
besoin de paroles explicatives.
Jacques Moser
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La SINFONIETTA de Genève, fondée en 1991 par un ancien membre de l'Orchestre de la
Suisse Romande est un orchestre de chambre type Mannheim d'une bonne trentaine de
musiciens, dont le répertoire s'étend du baroque au contemporain avec prédilection pour les
18ème et 19ème siècles. L'ensemble qui est dirigé par Benoît Willmann donne une dizaine de
concerts par année en Suisse et en France voisine (symphonies, concertos, accompagnement de
chœurs). En été La Sinfonietta fait de régulières tournées en France et en Italie.
La Sinfonietta de Genève est une association sans but lucratif, financée par les cotisations des
membres, les recettes des concerts, les dons et les contributions des pouvoirs publics et de
fondations privées de soutien à la culture.
Benoît WILLMANN assure depuis 2001 la direction artistique de La Sinfonietta de Genève.
D'origine française, Benoît Willmann est chef d'orchestre et clarinette solo à l'Orchestre de la
Suisse romande. Il a fait ses études musicales aux Conservatoires nationaux de Paris et de Lyon où
il a gagné un premier prix de clarinette. Il a ensuite obtenu son diplôme de chef d'orchestre au
Conservatoire de Genève.
Romain GEERAERT, d'origine française, est étudiant de la Haute Ecole de Musique de
Genève où il prépare un master d'interprétation. Lauréat du concours pour la sélection des chefs
de pupitre de la Sinfonietta de Genève, il occupe depuis l'automne 2015 le poste de premier
violon solo de l'orchestre pour la durée d'une année.
Prochains concerts de la Sinfonietta de Genève: 19.3.16 Temple de Rolle, 22.3.16 Genève (lieu à
déterminer) : œuvres de Beethoven et Max Bruch
www.sinfoniettageneve.ch