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Carl Nielsen
Helios, ouverture op. 17
Carl Nielsen est né la même année (1865) que son collègue finlandais, Jean
Sibelius. Peu satisfait de sa condition sociale, il pense émigrer en Amérique, mais,
par son père, il découvre la trompette et, à l’âge de 14 ans, il s’engage dans la
fanfare du 16
e
bataillon d’Odense. Par la suite, il prend des cours de violon, s’achète
un piano. Ses premières œuvres montrent de réelles dispositions et il décide de
parfaire ses études de composition en allant étudier, à Copenhague, auprès de Niels
Gade – ami de Mendelssohn –, compositeur et directeur du Conservatoire royal de
musique du Danemark. Quatre ans plus tard, en 1888, une Petite Suite pour cordes
le fait connaître. En 1894, la Première symphonie lui vaut un triomphe. Sa réputation,
comme celle de Sibelius, repose essentiellement sur son œuvre symphonique. À la
différence du compositeur finlandais dont les premiers opus sont fortement inspirés
par Tchaïkovski, ceux de Nielsen sont plus proches de l’esprit de Brahms. L’un et
l’autre évolueront vers une écriture de plus en plus personnelle. Nielsen ne néglige ni
la musique de scène ni l’opéra, bien qu’il n’écrive que deux ouvrages lyriques : Saül
et David en 1901 et Mascarade en 1906.
L’Ouverture Hélios date de 1903, composée deux ans après la Deuxième symphonie
« qui fixe le langage musical de Nielsen » et l’opéra Saül et David. C’est au cours
d’un voyage en Méditerranée et en Grèce où son épouse étudie l’art grec que
Nielsen couche sur le papier à musique cette ouverture. La structure en est assez
simple. Elle débute sur une pédale soutenue en ut majeur qui évoque le soleil levant
égéen. La section centrale, Allegro ma non troppo, laisse éclater les fanfares avant
que ne réapparaisse l’Andante tranquillo du début. Nielsen a laissé une indication sur
sa partition : « Silence et obscurité. Le soleil se lève ensuite avec un joyeux chant de
louanges, il parcourt son chemin d’or avant de sombrer calmement dans la mer. »
Mieczyslaw Weinberg
Concerto pour violoncelle et orchestre en ut mineur op. 43
Face à la barbarie nazie, le compositeur Mieczyslaw Weinberg quitte sa Pologne
natale en 1939. Il se réfugie à Minsk où il étudie la composition avec Vassili
Zolotarov (1872-1964), puis à Tachkent où il crée sa Première symphonie. Il envoie
son manuscrit à Chostakovitch qui, impressionné par la qualité musicale de son
oeuvre, facilite son installation à Moscou en octobre 1943. Weinberg y restera
jusqu’à la fin de sa vie malgré les vicissitudes du régime soviétique. En 1948, au nom
du formalisme affectant les arts soviétiques, certaines de ses œuvres sont interdites
et, en 1953, il est emprisonné pour « activités sionistes ». Chostakovitch envoya à
Beria, chef du NKVD, une pétition, mais c’est finalement la mort de Staline qui libéra
Weinberg.
Weinberg a laissé huit opéras, vingt-six symphonies et dix-sept quatuors à cordes
que l’on (re)découvre depuis quelques années. Il est indéniable que sa musique
présente une affinité avec celle de Chostakovitch, dans un rapport d’influence
réciproque.
Le Concerto pour violoncelle fut composé à la fin de l’année 1948 mais ne fut créé
que neuf ans plus tard, le 9 janvier 1957, par Mstislav Rostropovitch et l’Orchestre
symphonique de la Philharmonie de Moscou placé sous la direction de Samuel
Samossoud.