HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE - 11ÈME PÉRIODE
LA PHILOSOPHIE DES LUMIÈRES
LES LUMIÈRES
ET LE JUDAISME
CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN
Association ALDÉRAN Toulouse
pour la promotion de la Philosophie
MAISON DE LA PHILOSOPHIE
29 rue de la digue, 31300 Toulouse
Tél : 05.61.42.14.40
Site : www.alderan-philo.org conférence N°4312 401-01
LES LUMIÈRES ET LE JUDAISME
Conférence par Eric Lowen
De Montesquieu à l’abbé Grégoire, l’évolution du regard sur les juifs dans la
philosophie des Lumières, un travail préparatoire de l’émancipation de 1791.
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LA PHILOSOPHIE DES LUMIÈRES
Les Lumières et le judaïsme
LES LUMIÈRES ET LE JUDAÏSME
Le chrétien et le juif sont-ils chrétien et juif avant d’être hommes ?
Lessing
Nathan le Sage
IPRÉSENTATION
1 - Un aspect méconnu de la philosophie des Lumières, sa relation avec le judaïsme
2 - Une attitude nettement discernable dans les Lumières françaises et allemandes
II RETOUR SUR LA SITUATION EUROPÉENNE
1 - L’antisémitisme, l’attitude normale de la chrétienté à l’égard des juifs
2 - Un anti-sémitisme fondé principalement par la religion chrétienne
3 - Renforcé par le sentiment d’allogènéité, organisés en communauté étrangères
4 - Pourtant, en 1791 les juifs en France obtenait une normalisation de leur statut
5 - La conséquence d’une évolution considérable dans les mentalités
6 - Évolution dont les prémices sont discernables depuis le 17ème siècle en Hollande
7 - Le rôle stratégique des Lumières
III LES LUMIÈRES FRANÇAISES, NOUVEAU REGARD ET ÉMANCIPATION
1 - Un mouvement montant dans les Lumières, dont les Lumières française
2 - De nouvelles attitudes, fondées par un regard désormais non-chrétien sur les juifs
3 - Les principaux traits de ce nouveau regard
A - Une condamnation des persécutions contre les juifs au nom de la tolérance religieuse
B - Critique des croyances du judaïsme comme religion au nom de la raison
C - le judaïsme, une religion comme les autres
D - La banalisation des juifs, un peuple comme les autres mais au destin particulier
4 - Les positions de quelques philosophes des Lumières françaises
A - Montesquieu : dans les Lettres persannes et L’esprit des lois
B - Dans l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert
C - Rousseau, la reconnaissance des persécutions
D - Le cas ambigu de Voltaire, entre anti-judaisme religieux et tolérance
6 - A partir des années 1780, l’influence des Lumières allemandes et de la Haskala sur les
Lumières françaises, la revendication de l’égalité politique
6 - Mirabeau publie
Sur Moses Mendelssohn, sur la réforme politique des Juifs
, en 1787
7 - L’abbé Grégoire,
Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs
en 1789
8 - L’articulation avec le combat politique de l’émancipation des juifs pendant la révolution
IV DU COTÉ DES LUMIÈRES ALLEMANDES : LESSING, MENDEHLSSON, DOHM
1 - Les lumières allemandes, aufklärung
2 - Gotthold Ephraim Lessing (1729-1781), avec
Die Juden
en 1749, et
Nathan le sage
en 1779
3 - L’existence de cercles de juifs émancipés, acquis aux Lumières, ou Aufklärer
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4 - L’exemple de Raphael Levi (1685-1779), disciple de Leibniz, astronome et mathématicien
5 - Des Lumières juives dont Moses Mendelssohn (1729 - 1786) est le représentant le plus connu
6 - La naissance dans les années 1770 de la Haskala, un judaïsme des Lumières
7 - Christian Wilhelm von Dohm (1751-1820) et
L’amélioration civique des juifs
(1781)
VCONCLUSION
1 - Une relation entre judaïsme et Lumières complexe
2 - Plus précisément, quatre relations
A - Une évolution du regard et des conceptions sur les juifs et le judaïsme
B - La participation des juifs aux Lumières dans le cadre des Lumières allemandes
C - Une application des Lumières au judaïsme, la Haskala
D - L’engagement en faveur de leur émancipation en vertu des droits de l’Homme
3 - Une contribution majeure au regard nouveau sur les juifs et à leur émancipation
ORA ET LABORA
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Document 1 : Dans les
Lettres Persanes
(1721) de Montesquieu, deux lettres évoquent le sort des juifs.
Edition originale dite de Cologne, par pierre Marteau, 1721.
LETTRE IX
Usbek à Ibben À Smirne
Tu me demandes s'il y a des juifs en France ? Saches que partout où il y a de l'argent, il y a
des juifs. Tu me demandes ce qu'ils y font ? Précisément ce qu'ils font en Perse : rien ne
ressemble plus à un juif d'Asie, qu'un juif européen.
Il font paraître, chez les chrétiens, comme parmi nous, une obstination invincible pour leur
religion, qui va jusqu'à la folie.
La religion juive est un vieux tronc qui a produit deux branches qui ont couvert toute la terre,
je veux dire le mahométisme, et le christianisme : ou plutôt, c'est une mère qui a engendré
deux filles qui l'ont accablée de mille plaies : car, en fait de religion, les plus proches sont les
plus grandes ennemies. Mais, quelque mauvais traitements qu'elle en ait reçu, elle ne laisse
pas de se glorifier de les avoir mises au monde : elle se sert de l'une et de l'autre, pour
embrasser le monde entier, tandis que, d'un autre côté, sa vieillesse vénérable embrasse tous
les temps.
Les juifs se regardent donc comme la source de toute sainteté, et l'origine de toute religion :
ils nous regardent, au contraire, comme des hérétiques qui ont changé la loi, ou plutôt comme
des juifs rebelles.
Si le changement s'était fait insensiblement, ils croient qu'ils auraient été facilement séduits ;
mais, comme il s'est fait tout à coup et d'une manière violente, comme ils peuvent marquer le
jour et l'heure de l'une et de l'autre naissance, ils se scandalisent de trouver en nous des
âges, et se tiennent fermes à une religion que le monde même n'a pas précédée.
Ils n'ont jamais eu dans l'Europe un calme pareil à celui dont ils jouissent. On commence à se
défaire, parmi les chrétiens, de cet esprit d'intolérance qui les animait : on s'est mal trouvé
en Espagne de les avoir chassés, et en France d'avoir fatigué des chrétiens dont la croyance
différait un peu de celle du prince (1). On s'est aperçu que le zèle pour les progrès de la
religion est différent de l'attachement qu'on doit avoir pour elle ; et que, pour l'aimer et
l'observer, il n'est pas nécessaire de haïr et de persécuter ceux qui ne l'observent pas.
Il serait à souhaiter que nos musulmans pensassent aussi sensément, sur cet article, que les
chrétiens ; que l'on pût une bonne fois faire la paix entre Hali et Abubeker (2), et laisser à
dieu le soin de décider des mérites de ces saints prophètes. Je voudrais qu'on les honorât par
des actes de vénération et de respect, et non pas par de vaines préférences ; et qu'on
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