Université Pierre et Marie Curie Master de Mathématiques, M1 Analyse réelle, MM003 Année universitaire 2010-2011 Ayman Moussa [email protected] Rappels de Cours – Distributions tempérées. αd 1 Pour α pα1 , . . . , αd q PP Nd , on note |α| α1 αd , et pour x px1 , . . . , xd q P Rd , xα : xα 1 xd . Pour f P L1 pRd q on note fˆ ou bien F pf q sa transformée de Fourier. 1 L’espace de Schwartz Définition : Une fonction f : Rd Ñ R est dite à décroissance rapide si elle est indéfiniment différentiable et si pour tout α, β P Nd , pα,β pf q : sup |xα B β f pxq| 8. L’ensemble des fonctions à décroissance P x Rd rapide est l’espace de Schwartz, noté S pRd q. Remarque : Il est facile de voir qu’une fontion est à décroissance rapide si et seulement si le produit de toutes ses dérivées par n’importe quel polynôme tend vers 0 en l’infini. Définition : Une fonction f : Rd Ñ R est dite à croissance lente si elle est indéfiniment différentiable et si pour tout α P Nd , il existe Cα P R et qα P N tels que |B α f pxq| ¤ Cα p1 }x}qqα . Cet espace est noté OM pRd q. Remarque : Les fonctions à croissance à lente sont donc, elles et leurs dérivées, à croissance au plus polynômiale à l’infini. Proposition : S pRd q muni de la famille dénombrable de semi-normes ppα,β qpα,β qPNd Nd est un espace de Fréchet qui s’injecte continûment dans C0 pRd q et Lp pRd q, pour tout p P r1, 8s. Remarque : Il est parfois plus commode de remplacer les semi-normes pα,β pf q famille qm,β pf q : sup p1 P x Rd sup |xα B β f pxq| par la P x Rd }x}2 qm |Bβ f pxq| où m parcoure N, on obtient bien sûr la même topologie. Les fonctions tests sont un cas particulier de fonctions à décroissance rapide : Proposition : D pRd q ãÑ S pRd q avec injection continue et image dense. S pRd q est un espace de Montel : Proposition : Les compacts de S pRd q sont les fermés bornés. Théorème : Tous les opérateurs suivants sont des applications linéaires continues de S pRd q dans lui-même : (i) les translations τa pour a P Rd : τa f pxq : f px aq, (ii) les dilatations dλ pour λ P R : dλ f pxq : f px{λq, (iv) (v) (vi) » Bα pour α P Nd , Bα f : Bxα Bxα f , la convolution par un élément g P S pRd q : g f pxq : g px y qf py qdy, R la multiplication par un élément g P OM pRd q : pgf qpxq g pxqf pxq, la transformation de Fourier : F pϕq fˆpξ q : f pxqeixξ dx. Cette dernière est même un R ˇ isomorphisme d’algèbre de pS pRd q, q sur pS pRd q, q dont l’inverse est F 1 : ϕ ÞÑ p2π qd ϕ̂. (iii) les dérivations 1 1 d d » d d 1 Remarque 1 : Le point piv q peut-être précisé légèrement : en réalité si g est une fonction dont le produit avec tout polynôme est intégrable ( i.e. g P L1S pRd q - voir le cours), alors la convolution par g définit également un opérateur linéaire continu de S pRd q dans lui-même (sans aucune hypothèse de régularité sur g). Remarque 2 : Les deux derniers points sont les principales différences avec D pRd q. La stabilité par transformée de Fourier va nous permettre d’étendre celle-ci à une classe particulière de distributions. 2 2.1 Distributions tempérées Définition et premières propriétés Définition : Le dual topologique de S pRd q est noté S 1 pRd q, c’est l’espace des distributions tempérées. On le munit dans toute la suite de la topologie faible-. L’injection D pRd q ãÑ S pRd q se renverse quand on passe au dual : Proposition : Si S P S 1 pRd q, la restriction T de S à D pRd q est une distribution sur Rd vérifiant pour une certaine constante C, un certain entier q P N et toute fonction test ϕ : |xT, ϕy| ¤ C sup P | |¤q x Rd , α p1 }x}q q|Bα ϕpxq|. Inversement, une distribution T vérifiant une une inégalité de la forme précédente se prolonge de façon unique en une distribution tempérée. Proposition : Une distribution à support compact est tempérée. Une distribution tempérée est nécessairement d’ordre fini. On sait que tout élément de L1loc pRd q définit une distribution. Ce résultat tombe en défaut dans le cas des distributions tempérées : il faut imposer une condition de comportement à l’infini aux fonctions pour s’assurer que celles-ci définissent bel et bien une distribution tempérée : Proposition : Il existe des fonctions f P L1loc pRd q telles que Tf ne se prolonge pas en une distribution tempérée. Une condition suffisante pour assurer que Tf se prolonge en une distribution tempérée est l’existence de m P N et de p P r1, 8s tels que la fonction x ÞÑ p1 }x}2 qm f pxq appartiennent Lp pRd q. 2.2 Opérations sur les distributions tempérées Proposition : Soit T une distribution tempérée et α P Nd . La distribution tempérée. L’opérateur T ÞÑ B α T est continu de S 1 pRd q dans lui-même. Bα T est une distribution Proposition-Définition : Soit T une distribution tempérée et g une fonction à croissance lente. L’application définie sur S pRd q par ϕ ÞÑ xT, gϕy est une distribution tempérée appelée produit de T par g et notée g.T . L’opérateur T ÞÑ g.T est continu de S 1 pRd q dans lui-même. Comme S pRd q est stable par convolution, on peut définir gratuitement le produit de convolution d’une distribution tempérée et d’une fonction à décroissance rapide : Proposition-Définition : Soit T P S 1 pRd q et ψ P S pRd q. L’application définie sur S pRd q par ϕ ÞÑ xT, ψ̌ ϕy est une distribution tempérée appelée produit de convolution de T par ψ et notée ψ T . L’opérateur T ÞÑ ψ T est continu de S 1 pRd q dans lui-même. Remarque 1 : Dans le même esprit qu’une remarque effectuée précédemment, cette définition peut-être considérablement généralisée : la convolution peut-être définie exactement de la même manière avec un élément de L1S pRd q. 2 2.3 Transformée de Fourier des distributions tempérées Théorème-Définition : Soit T P S 1 pRd q. L’application définie sur S pRd q par ϕ distribution tempérée appelée transformée de Fourier de T et notée T̂ ou F pT q. ÞÑ xT, ϕ̂y est une Théorème : Soit T P S 1 pRd q. L’application définie sur S pRd q par ϕ ÞÑ xT, F 1 pϕqy est une distribution tempérée appelée transformée de Fourier inverse de T et notée F 1 pT q. Les applications linéaires F et F 1 sont continues de S 1 pRd q dans lui-même et inverses l’une de l’autre. Comme d’habitude toutes ces définitions prolongent le cadre fonctionnel déjà vu. Les formules connues se généralisent : { Proposition : Soit T une distribution tempérée. Pour tout k ixk .T . y P J1, dK on a Bk T iξk .T̂ et Bk T̂ Remarque : Les produits sont biens définis car les distributions sont tempérées et les fonctions polynômiales ! Proposition : Soient T z P S 1 pRd q et ϕ P S pRd q, alors ϕ T ϕ̂.T̂ . Théorème : Si T est une distribution à support compact, sa transformée de Fourier est une fonction à croissance lente, i.e. T̂ P OM pRd q et une expression de celle-ci est donnée par T̂ pξ q : xT, eξ y où eξ : x ÞÑ eixξ . Remarque : On sait que l’ensemble des distributions à supports compacts coïncide avec le dual de C 8 pRd q : le crochet a bien un sens. Proposition : Soit T une distribution à support compact. La convolution par T est un opérateur linéaire continu de S pRd q dans lui-même et de S 1 pRd q dans lui-même. 3