QUATRIÈME L E NUMÉRO : » O GEKÎÏMES.- N" 20» ET DE L'ARRONDISSIÏffiNT DE TOURNON •J. ï '{8S&. i -. "T^tî' »"'*'"* i'^ C7 > U / ? ^ 5/ORGANE INDÉPENDANT ET LIBÉRAL ^ !: :i , , .i .. „ 'Pi Des intérêts PaKjtitjiîës, Agricoles, Commerciaux et Industriels de rarroncUssementij;|.^ Rédacteur en chef : Paul D'ALBIGNY- On s'abonne et on reçoit les annonces à Annonay, an Propriétaire-Gérant : H . - C . R A N C H O N V PRIX DE L'ABONNEMENT ::• r.:. - *sr:r Bureau du Journal, rue du Champ, 72 ; Le JOTJKTAL D'AIWONAT parait tous les Dimanches. Les ABONNEMENTS et les ANNONCES sont payables d'avance, au Bureau du Journal, soit en espèces, soit en un bon sur la poste. Ils se font à partir des 4« et 16 de chaque mois. Tout ce qui concerne la rédaction et les publications d'é¬ change doivent être adressé à 11. Paul D'ALBIGNY, rédacteur en chef, à Annonay. &.< &f A TOURNON, chez M. Vialette, libraire, Grande-Rue ; naux des départements, rue du Louvre. 3. Il sera rendu compte de tous les ouvrages dont il sera adressé Slons. Philippeville, Blarienbourg (traité du 44 dé¬ cembre 4831). Le gouvernement français a fortifié BULLETIN POLITIQUE Paris et Lyon, créé les camps retranchés de Langres et de Béfort, la place des Rousses, et amélioré toutes les défenses des places de l'Est, surtout celles de Soissons, Sedan et Bilche. Le faisceau de la SainteAlliance est ébranlé, le PiembiifWâêfâelïë^aTTXîP"'*' énnonay, 31 octobre4€68. triche, mais la Confédération germanique, appuyée de cette dernière puissance et de la Prusse, forme en 4 847 une agglomération de 70,000,000 d'àmes. Les Nous renvoyons à la chronique poli¬ forteresses fédérales qui ont une garnison n ixte tique de la semaine, qui suit noire bul¬ d'Autrichiens et de Prussiens se sont accrues de letin, la plupart des faits, nouvelles et Rastadt, classée comme telle le 16 mars 4842. A la même époque, Ulm est fortifiée et remise à la garde bruits de la politique, ne réservant pour du Wurtemberg et de la Bavière; les ouvrages de Gerle bulletin que l'appréciation de fails mesheim. élevés dès 1836, sont confiés aux troupes bavaroises. La Confédération germanique est divisée particuliers. en 10 corps d'armée, avec une division de réserve, Les trois caries de l'Europe, réunies qui. en temps de guerre, peuvent compter environ en une seule feuille, publiées, comme 460,800 hommes. Les troupes prussiennes et autri¬ chiennes des contrées qui sont en dehors de la Confé¬ nous l'avons déjà dit, sous la haute ins¬ dération, peuvent en outre en augmenter le nombre, piration de l'Empereur, viennent de faire car on a vu dans la campagne du Schleswig des ba¬ leur apparition chez l'éditeur Dumaine, taillons hongrois, italiens et croates faire-la, guerre à côté des Prussiens, au nom de la nationalité alle¬ dont les magasins sont, paraît-il, as¬ mande. saillis d'acheteurs avides. Cent mille de¬ 3° Sous le second Empire, la France a retrouvé du mandes au moins lui avaient été adres¬ côté des Alpes ses frontières naturelles; les forts de Lesseilion ne lui barrent plus la route du mont Cenis ; sées d'avance. l'Italie a été affranchie du joug de l'Autriche. Au Ce document, qui a une incontestable Nord, la Hollande a rompa les liens qui l'attachaient à la'Confédération germanique par le Limboirg et le actualité et uae portée certaine, est au¬ Luxembourg. La Conféralion germanique a été dis¬ jourd'hui livré à l'appréciation comme â soute, les forteresse fédérales ont cessé d'exister, la critique du public et de la presse, qui îlayence est occupée par. la Prusse seule, Landau et Germesheîm appartiennent à la Bavière, et sont gar¬ s'en sont emparés avec empressement. dées par elle. Rastadt- est occupée par les troupes de Voici la partie la plus intéressante de Bade, et Ulm par la Bavière et le Wurtemberg réunis. ces cartes, c'est-à-dire le texte exact et La Prusse est sensiblement augmentée ; mais, en ré¬ sumé, l'équilibre européen n'a pas été détruit au dé¬ complet qui les accompagne et les expli¬ triment de la France. Avant les derniers événements, que : la Prusse et l'Autriche unies, maîtresses de l'Allema¬ gne, pouvaient nous opposer une population de Ces trois cartes font connaître au public la position 80,000,000 d'hommes lié* entre eux par des traités de la France vis-à-ris de l'Europe, à trois épo¬ par une organisation militaire formidable. Aujour¬ ques distincte-, sous la Restauration, le gouverne¬et d'hui, les puissances qui entourent la France sont ment de Juillet et le second Empire. indépendantes. Nous avons sur nos frontières la Bel¬ 1° Sous la Restauration. Les traités He 1815 n'ont gique et la Suisse qui sont neutres. La Prusse avec la eu qu'un but, entourer la France de puissances qui, Confédération du Nord compte 30.000,000 d'âmes; par leurs forteresses et leur position stratégique, la les États allemands du Sud, liés militairement S. la mettent dans l'impossibilité d'agir : au Word, la Hol¬ Prusse, 8.000,01)0; l'Autriche, 35,000,000: l'Italie, lande, maitresse de la Belgique, relève ou entretient 22.000.000. contre la France les forteressesrieMaestriciit. Liège, La France, avec son unité e\ ses 40,000.000 d'ଠHuy. Namnr, Dinant, Marienbourjr, Philippeville. mes. en comptant l'Algérie, n'a rien à craindre de Bouillon. Charleroi. Mons, Ath. Menin, Ypres, Kieupersonne, port. Ostende. Anvers, Tournay, Termonde, Audenaerde et Gand. Depuis Liège jusqu'à Triesle, la Con* Ce document soulève bien quelques fédération germanique ne forme qu'un tout prêt à observations el mérite bien quelques ré¬ s'unir contre toute agression de la France. Celte Con¬ fédération s'appuie sur les forteresses fédérales de serves qui ne manqueront pas d'êlre faites Mayence, Landau et Luxembourg. Au Sud-E«t. les en temps et lieu par la presse quotidienne, A pes ne couvrent plus nos frontières Le Piémont est de ce côté l'avant-uarde de l'Autriche, qui règne qui a plus de place el de loisirs que nous sur la péninsule italique, et les forts de Lesseilion pour en faire. nous ferment le chemin du mont Cenis. Ce qui ne nous paraît pas résulter de 2° Sous le gouvernement de Juillet, la révolution celte publication, c'est la paix, qui ne de la Belgique a amélioré notre position. Les places fortes élevées contre nous sont détruites, Menin, Ath, peut être sérieusement affirmée que par le du Journal d'Annonay N» 13. TENUE DEGEWDRES EN PARTIE DOUBLE Par Adrien PAUL. — Ma mère, que dites-vous ?... Ce n'est pas vrai ! cria Valcniine en incrustant ses doigts dans le bras de sa mère. — Et moi, continua madame Lemoine, je veux que ma Vulenline. que ma fille bienaimée inspire un amour sans partage... — La preuve!... la preuve I... s'écria la jeune fille. — Une affection exclusive comme celle de monsieur Vignaud, par exemple, que le temps consolide au lieu de l'éteindre. -r Mais la preuve, mon Dieu!... Maman, donnez-moi la preuve de ce que vous dites ! -T- N'est-ce pas, poursuivit madame Lemoine en s'adressant à Oscar, qui ne savait pas trop quelle contenance garder, n'est-ce pas que vous la rendrez bien heureuse ? Oscar balbutia quelque chose d'incompré¬ hensible. —- Cela est faux ! reprit Valentine avec énergie, si vous aviez seulement l'ombre d'une preuve, vous l'auriez déjà produite... /• -r-i • • ; * : : • / Pour six moi*. P<mr Wl m. • :. A PARIS, à l'Administration centrale de l'Union des jour¬ deux exemplaires au bureau du Journal. — Tu n'es ni assez calme ni assez raison¬ nable pour que nous le la donnions à présent. — Mais vous l'avez donc?... Non, vous ne l'avez pas!... dites-moi que vous ne l'avez pas 1 — Voyons, calme-toi ! reprit madame Le¬ moine avec un ton de réserve hypocrite ; nous t'expliquerons cela demain... plus tard. Jusque là Valenline avait fait preuve de courage ; mais il y avait tant de conviction dans les der¬ nières paroles de sa mère qu'elle se mit à san¬ gloter — Cela va lui faire du bien de pleurer ! dit madame Lemoine à Oscar. Une prostration complète succéda bientôt à ce quart-d'heure de résistance héroïque, et ce fut une triste victoire que remporta Oscar lors¬ qu'il put saisir et couvrir de baisers la main inanimée de la jeune fille, qui pendait hors du lit. Enfin, d'une voix faible et entrecoupée, Valentine laissa tomber ces paroles : — Si vous le voulez, maman, je mourrai. — Nous vouions que tu vives, pauvre chérie, que tu vives heureuse; et tu léseras malgré toi. Puis, se tournant vers Oscar : Allons, lui dit-elle en l'entraînant hors de la chambre, en voiià assez pour une dernière fois. Cependant, au lieu de congédier Oscar, elle lefilenlrer dans la salle à manger, en ferma soigneuse¬ ment la porte, lui désigna une chaise â côté de son fauteuil, et, prenant une altitude et une voix mystérieuse, elle lui dit : Mon cher gar¬ çon, je crois que j'ai louché la corde sensible... Alfred serait absolument ruiné, comme vous le dites et comme je n'en crois rien, que l'exal¬ tation s'en mêlerait, et que Valentinè se croi rait d'autant plus obligée de partager é Pour le département et les départements limitrophes.... 7 fr. Pour le reste de la France Sir. 1 2 fr. 14 fr. PRIX LES tNSKBTIOHS : Annonces 25 e« la Kgra. Réclames dans le corps du Journal.......... 40 c* la ligne. On ne répond de l'insertion : que des ANNONCES on R i e n s » qui seront données avant le vendredi a midi. retour de la France et des puissances voi¬ sines à un état militaire moins formidable et moins milieux. En dehors de cela, et surtout lorsque - B # ^ entëndrmrTles ministres''""comme M. de Beust en Autriche, comme le ma¬ réchal Niel en France, réclamer des sol¬ dats et vouloir le maintien du chiffre élevé des troupes, nous serons fondés à croire que quelqu'un est trompé ou se trompe par toutes ces assurances pacifi¬ ques si fort en contradiction, avec les actes. Il est toujours fortement question de changements ministériels en France, ces jours-ci, et l'on peut dire qu'il n'y a pas de furnêe sans feu. ... , =•••»-.•: L'Espagne s'organise, et nous donnons plus bas les nouvelles récentes qui sa rapportent à ce pays. L'analyse télégraphique du manifeste du gouvernement provisoire nous dispense de reproduire le manifeste lui-même, long et diffus. Ce manifeste incline visiblement vers le régime monarchique, tout en réservant l'expression de la volonté nationale à cet égard, ce qui est fort sage pour un gou¬ vernement issu de la révolution. L'Autriche, comme on peut le voir par le discours de M. de Beust, songe à s'ar¬ mer et à se mettre en état de défense. Contre qui ? En faveur de qui ? La Turquie ne veut-elle pas aussi se munir de mitrailleuses? Quelle fureur! L'Angleterre et les Etals-Unis sontdans la fièvre électorale, et, dans l'un comme dans l'autre pays, les idées libérales ont grande chance d'avoir le dessus. L'Italie, la première qui ait tendu la main à l'Espagne révolutionnaire, paraît jouir d'un calme momentané, quoique rêvant toujours Rome. Le roi, galant homme, laisse faire, laisse dire, et vit assez constilutionnellement au milieu des écarts de la petite presse, qui s'em¬ pare de tous ses actes pour en faire des scandales, et au milieu des difficultés Vous ne savez pas ce dont ces petites têtes-là sont capables ! Mais une infidélité du jeune homme, si nous pouvions en acquérir la preuve évidente, écrite, ferait plus que tous les ser¬ ments et que tous les raisonnements du mon¬ de... Or, il faut que nous la sauvions, bon gré, mal gré ; n'est-ce pas votre avis ?... — C'est le plus cher de mps vœux, madame. ' — Ayons celle preave, et Valentinè ne tar¬ dera pas à revenir à vous, à vous qu'elle n'a, cessé d'aimer, car en ce moment elle marche à l'aveugle et s'ignore elle-même. — On croit volontiers ce qu'on désire ; aussi Oscar avalat-il cette couleuvre. — II senit bien extraor¬ dinaire, reprit madame Lemoine, qu'un jeune homme, el surtout Alfred, n'eût pas quelque peccadille de ce genre sur la conscience, et que, de par le monde dé ses conquêtes, il n'eût pas laissé traîner quelque tendre billet qui se¬ rait une arme terrible... caries femmes peuvent tout pardonner, hors cela. — Maïs où la trouver, celte preuve? deman¬ da Oscar. — Dame ! je ne sais pas. moi. C'est à vous, qui êtes partie intéressée, de voir. Une pauvre femme comme moi, cela ne peut rien... mais un homme va partout. Ah l si j'étais homme, moi, il me semble que je ne serais pas embar- . rassée. Je frapperais à toutes les portes ; i l n'est pas un seul jour, pas une minute de la vie de mon rival dont je ne parviendrais à scruter l'emploi... Ou s'informe, on provoque une confidence... . .... — Et vous croyez qu'alors...? !..''.,'".'. — Mon LJieu ! reprit avec impatience madame ypem.oin.p, que les amoureux d'aujourd'hui sont ; et niais. [.... De mon, temps, Us ii'éj- financières que M. Cambray-Digny s'ef¬ force de résoudre avec une vigueur digne du meilleur sort. - ; Paul D'AXBIGHT. V . ; . CHEOMQUE POIUlQUE On lit dans Y Avenir national : Le futur candidat officiel dans la Manche sera, dit-on, M. le marquis de Piennes, cham¬ bellan de l'impératrice. Rien de plus juste. La dernière candidature officielle avait été donnée à un écuyer. C'était maintenant le tour d'an chambellan. Tout le château y passera. On pourra alors tenir lés séances aux Tuileries, afin de ne pas trop déranger les députés ayant charge à la cour. Entré deux votes; ceux-ci pourront au moins continuer à remplir leur emploi. La sonnette du président de la Cham¬ bre les rappellera dans les moments oppor¬ tuns, et s'ils ne sont,pas trop occupés par leur service personnel, ils pourront encore prendre une part suffisante aux délibérations; i OÏ;;. La maréchal Niel aurait offert sa démission de ministre de la guerre à l'Empereur des Français. Cebrnit.irès-accrédifôâPàns^, serait basé sur ceci : Depuis la nomination du général Castelnan aux fonctions de directeur général du personnel au ministère de la guerre, plusieurs nomina¬ tions auraient été faites dans l'armée, nomina¬ tions peu sympathiques au maréchal ; de plus, des mutations diverses auraient été consenties, des répartitions nouvelles d hommes entre les divers corps auraient élé ordonnées, et cela, le ministre n'ayant été consulté que pour l a forme. Cet amoindrissement de ses pouvoirs, alors qu'il a la responsabilité des mesures prises, aurait décidé le maréchal Niel à rendre son portefeuille. Nous ne croyons pas, répé¬ tons-le, à la réalité de cette rumenr. Quant à la signification de la retraite du maréchal comme ministre, elle ne nous parait pas être pacifique, surtout si, comme on l'af¬ firme, le maréchal est créé chef d'élat-major général de l'armée. (International)'.VÀkhbar du 23 octobre nous apporte l a nouvelle de l'issue du procès plaidé par M Jules Favre et Desmarets devant la cour impé¬ riale d'Alger, et dont nous avons dit un mot dans notre précédent numéro. M Jules Favre, dont VAkhbar reproduit la plaidoirie éloquente et habile, a gagné la cause 8 8 c - taient pas ainsi... Oui, monsieur, je crois, je suis sûre que le meilleur moyen de tuer l'a¬ mour, c'est de blesser l'amour-propre. — Le marteau de la porte extérieure venait de re¬ tentir. Mariette entra vivement dans la salle à manger et renouvela le signe mystérieux qu'elle avait fait à sa maitresse lors de l'arrivée d'Os¬ car. Celte brave fille, peu nourrie dans le sé¬ rail, en connaissait mal les détours. Elle craignait toujours de trop parler ou de trop se taire, et ne savait plus sur quel pied danser. — Vous pouve? parler, lui dit madame Lemoine, nous n'avons pas de secrets pour mon: sieur Vignaud. — Madame, reprit Mariette, voilà monsieur Alfred qui descend de son cabriolet. — Oscar, je vous en prie, dit madame Le- ; moine en se levant avec terreur, cachez-vous dans le salou. Je né veux pas qu'il y ait.de • scène chez moi... Trois secondes après, Alfred Millet était assis en face de madame Lemoine, sur la chaise même que venait de quitter Oscar Vignaud. ;. — Madame, dit Alfred, je vous avais deman¬ dé jusqu'à ce soir; vous voyez que je devancé l'heure. — Pardon, se hâta d'interrompre madame Lemoine, je suis à vous dans l'instant. Et, en femme habile autant que prudente, sachant que > du salon on pouvait entendre ce qui se disait dans la salle à manger, elle courut renvoyer, ï Oscar, dont la présence l'inquiétait, —r L'état^; où vous venez de voir Valentinè, objecta-t-eUè:^.* en manière de calmant, nous force encore à->r> quelques ménagements envers monsieur M i l t e t ^ i Mais soyez sûr, Oscar, que son règne est prèT definir,et que nous ne tarderons pas à le prie^M