LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI La Réponse que l'Institution Sciences Po ne veut pas que vous lisiez... Réplique aux thèses non fondées de Stéphane Lacroix, « Spécialiste de l’Islam Politique », Professeur à Sciences Po et Chercheur au CERI LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI MOT DU TRADUCTEUR professeur de Sciences Po nommé Stéphane Lacroix2, connu pour diffamer la religion musulmane et les savants de l’Islam. La réponse a été écrite en anglais quelque temps avant la défaite électorale de Sarkozy par un étudiant au Yémen… comme quoi les drones peuvent parfois aller dans l’autre sens. L’étudiant démontre que les analyses, recherches et conclusions du professeur sont en réalité un mélange des fables de Lafontaine et des Mille et une Nuits présentées sous forme d’ouvrage académique. Or, comme vous le verrez dans cette réponse, les écrits de Lacroix n’ont rien d’académique. Après la sortie de « Les Fables de Lacroix commentées par l’œuvre de Sheikh al-Albani » en anglais3, la réputation du professeur s’est effondrée dans le monde académique anglo-saxon. L’humiliation subite par Stéphane Lacroix fut telle que, dès lors, il n’a presque plus rédigé d’articles en anglais sur ce qu’il nomme le « salafisme » et le « wahhabisme ». a France n’est plus ce qu’elle l’était durant l’avant-Sarkozy. Les lois votées contre la liberté des femmes musulmanes leur interdisant de s’habiller selon leurs convictions, les profanations récentes de mosquées et de cimetières musulmans, les caricatures ignobles du Prophète Mohammed ainsi que la diffamation croissante des politiciens envers les musulmans pratiquants ne sont que quelques éléments qui démontrent que la France a déclaré persona non grata tout musulman qui refuse de s’assimiler à la überculture française. L Certes, la politique et les médias de l’hexagone sont trempés dans l’islamophobie et le racisme antimusulman comme l’était, au siècle précédent, la propagande antisémite en Allemagne. Tout comme la démocratie allemande a permis à Hitler, en 1933, de populariser le fascisme antijuif, la laïcité française véhicule dans ce nouveau siècle le fascisme antimusulman. Or, les islamophobes français ont appris à ne pas commettre les mêmes erreurs de leurs précurseurs allemands et mènent leur campagne antimusulmane sous couvert d’une liberté d’expression et un combat pour « des valeurs républicaines et laïques ». Ils transforment les appellations pour atténuer le caractère xénophobe de leurs attaques calomnieuses contre les musulmans qui pratiquent ouvertement leur religion et ne parlent plus de croyance musulmane ou de citoyens musulmans — termes exclusivement réservés aux Arabes occidentalisés –, mais d’islamistes, wahhabites, extrémistes, intégristes, fondamentalistes et fous d’Allah. Ce sont des termes avec lesquels ils augmentent sans cesse le sentiment de peur dans ce pays qui, à en croire les médias asservis, semble être sous occupation « salafiste ». Il était donc important de partager les compétences académiques de cet expert en Islam avec le monde francophone où il continue à se faire passer pour un spécialiste. Il est, en effet, temps que la France sache qui est réellement le professeur Stéphane Lacroix comme il est grand temps qu’en France, on se rende compte à quel degré les charlatans islamophobes se sont infiltrés dans les universités, les instituts et les centres de recherches français. Dans une interview avec le Figaro4, Stéphane Lacroix reprochait aux « Salafistes » de rester dans leur bulle. C’est un reproche qu’il ne devra plus faire, car aujourd’hui un Salafi est sorti de sa bulle pour mettre au grand jour les tromperies académiques de cet imposteur qui sombre dans l'escroquerie intellectuelle... Il n’y a que très peu de résistance scientifique ou intellectuelle de la part des membres de la communauté musulmane et ceux qui ripostent se contentent d’énumérer quotidiennement les agressions islamophobes, chose d’ailleurs totalement inutile, car il suffit de suivre les infos pour comprendre que la France est aujourd’hui le pays le plus islamophobe d’Europe. Dans le monde anglophone, les choses diffèrent ; l’islamophobie est moins présente et plusieurs auteurs1 sont connus pour écrire des répliques académiques aux islamologues, orientalistes et journalistes antimusulmans. Une de ces réponses s’est faite à un 2 Stéphane Lacroix est connu pour rédiger des articles islamophobes en anglais et passe régulièrement dans les médias français. Il a participé à un débat avec un Imam d’une mosquée à Marseille après la diffusion d’un reportage d’Harry Roselmack sur le « Salafism ». 3 L’article original en anglais s’intitule « Sheikh al-Albani’s works reply to Stephan Lacroix’ revolutionary Lie » 4 « Les Salafistes en France restent dans leur bulle » Le Figaro, 12/10/2012 1 Comme Haneef Oliver, auteur des livres « The Wahhabi Myth » et « Sacred Freedom ». 2 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI commerce à « profit garanti ». Or il est impressionnant de constater que la quasi-totalité de ces « islamologues » sont inaptes à effectuer de simples recherches académiques dans les livres d’origine en arabe qui urant les quatre années sous le « régime » de constituent la source primaire pour tout chercheur qui Nicolas Sarkozy, la France a non seulement désire étudier les origines, l'influence et le connu un déchaînement d'islamophobie dans les développement des sectes musulmanes contemporaines. médias principaux et sur de le devant de la scène Il n’y a probablement pas d’autre branche de politique, mais aussi dans ses universités les plus spécialisation dans les cercles académiques où prestigieuses qui, aujourd’hui, sont clairement l'illettrisme dans la langue primaire, sur laquelle est contaminées par le nouveau fléau du siècle. Le basée son étude, ne pose aucun problème pour devenir « Sarkozysme » a produit des drôles de spécimens qui se expert dans le domaine. De plus, leur incapacité de sont autoproclamés « islamologues » et « experts de conduire des recherches de base conformes à la réalité l'Islam » dans le but de mener une campagne visant à ne semble les déranger en rien. Les militants de discréditer la communauté musulmane de France. l'islamophobie française recyclent principalement les anciennes ambiguïtés de leurs précurseurs orientalistes Les articles dans la presse occidentale qui traitent la en ajoutant leur touche personnelle avec des religion musulmane et ses différentes sectes ont argumentations insolites. En effet, ils semblent bien clairement révélé que tout ignare peut s’infiltrer dans le conscients de leur immunité presque domaine complexe des sectes absolue lorsqu’ils rédigent des contes musulmanes et leurs différences de fées présentées sous forme de religieuses. Dans certains milieux recherches académiques. Ils n’ont académiques, ils font même figure de jamais à se justifier et ne doivent pas référence sans avoir la moindre notion prendre en considération les ou compréhension de la matière dans sentiments des musulmans de qui ils laquelle ils se font nommer écrivent, car ces derniers se « experts ». En auscultant les écrits de retrouvent citoyens de seconde zone ces « islamologues » et pseudo spécialistes du Moyen-Orient, le Certains professeurs à Sciences Po exploitent dans cette nouvelle France où lecteur intègre se doit de conclure que l’industrie fructueuse de l’islamophobie pour l'apartheid religieux n’a pas d’égal. leur vaste majorité est composée entamer leur carrière Aujourd'hui, nous allons analyser de d’imposteurs incompétents qui plus proche les écrits de Stéphane Lacroix qui est un amassent des fonds de recherche considérables destinés adversaire fervent de la famille royale saoudienne et des aux études académiques d'universités comme Princeton, Salafis de France qui refusent de s’agenouiller devant la Cambridge, Oxford, la Sorbonne et Sciences Po. Ils laïcité française et les valeurs occidentales. Comme c'est gagnent leur vie en rédigeant des articles d'amateurs qui, le cas pour la plupart des professeurs de Sciences Po, les à de rares exceptions près, contiennent des thèses écrits du professeur Lacroix révèlent une animosité farfelues, voire des histoires fictives. En France, une particulière envers l'Islam et plus spécifiquement à élite de fondamentalistes laïques5 a entamé une vendetta l’égard des musulmans qui pratiquent leur religion7. médiatique contre les musulmans qui refusent de Dans ses articles, il juge ceux qui suivent les préceptes s'assimiler à la culture française et de se soumettre à ses musulmans comme des personnes intellectuellement normes. C'est souvent en exploitant l'ignorance des retardées qui ont abandonné toute pensée rationnelle. À masses que cette nouvelle génération « d'orientalistes » l’inverse, il décrit les arabes laïques qui se sont est parvenue à diaboliser une partie bien précise de la hardiment assimilés aux idéaux de l'Occident comme des communauté musulmane en France et cela en présentant intellectuels courageux et audacieux. Stéphane Lacroix les « musulmans qui s’habillent islamiquement » comme rêve bel et bien d'une Arabie Saoudite laïque déchue de des islamistes, fanatiques, intégristes et 6 toutes ses valeurs musulmanes8… fondamentalistes . D Éditer des articles sur l'Islam et ses sectes est devenu un 7 En mars 2007, Stéphane Lacroix participe au colloque xénophobe et islamophobe « Le Rôle de l’Etat Civil qui plaide pour les Reformes dans le Monde Arabe » organisé par le FPC à Londres. Comme tout bon islamophobe, Lacroix revendique le droit aux « sociétés civiles » d’imposer des réformes chez les arabes dans leurs « sociétés primitives ». 8 Dans sa croisade pour libéraliser les lieux saints occupés par les musulmans, Stéphane Lacroix a fait une intervention à l’Institut des Affaires Etrangères de Norvège qu’il a nommé « Perspectives pour une libéralisation religieuse et politique de l’Arabie Saoudite ». 5 Parmi les islamophobes les plus actifs en France, nous avons Jacques Myard, André Gerin, Jean-Marie Le Pen, Bernard Rougier, Caroline Fourest, Manuel Valls, George Freche, Jean-François Copé, Bernard Henry Lévy, Nicolas Sarkozy, Alain Finkielkraut, Fadela Amara, Marine Le Pen et Siham Habchi. 6 Notez que les juifs religieux — contrairement aux musulmans qui pratiquent ouvertement l’Islam—, sont toujours décrits comme des « orthodoxes » et non comme « fondamentalistes » ou « intégristes ». 3 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI La Riposte de Sheikh Naser al-Din al-Albani « Cela fait maintenant plus d'un demi-siècle que nous constatons comment la diffamation prend, chaque année, une nouvelle forme. En effet, chaque année il y a quelque chose qui se répète, chaque année on invente une nouvelle chose contre moi alors que personne parmi ces gens-là n’est venu me voir directement… » 11 Mohammed Ibn Nouh Nadjati, mieux connu sous le nom de Mohammed Naser al-Din al-Albani fut incontestablement un des savants musulmans les plus aimés du XXe siècle. Lors de son enfance, il a dû fuir l'Albanie à cause de la persécution religieuse du Malheureusement, la calomnie lancée contre Naser aldictateur sanguinaire Ahmed Zogolli9, de la même Din al-Albani n’a pas cessé après son décès. Il y a façon dont de nombreux musulmans français émigrent quelques années, une tentative fut aujourd’hui vers des pays musulmans entreprise pour lier le Sheikh pour échapper à la politique indirectement à l'attentat sanglant de antimusulmane de Sarkozy. La 1979 perpétré sur la mosquée de la famille de Sheikh al-Albani choisit la Mecque par Mohammed al-Qahtani12. Syrie comme nouveau pays d'accueil D'autres, encore, ont dépeint ce grand et c’est là où Mohammed al-Albani, homme de science comme un simple encore très jeune, se lance dans les d’esprit qui rejette le raisonnement études religieuses dans la humain. Et en France, le savant bibliothèque « al-Thahiriya » de albanais fut gravement diffamé dans Damas. Il devint renommé pour son un article de Stéphane Lacroix intitulé zèle ardent dans la recherche du Après avoir fui l’Albanie la famille d’al-Albani « l'Approche Révolutionnaire d’alHadith à tel point que l'administration s’est installée dans cette maison à Damas Albani du Hadith13 ». de la bibliothèque mit une pièce à disposition du Sheikh et lui donna une L'œuvre de Sheikh al-Albani contient clé de la bibliothèque où il passait la suffisamment de matière à démanteler plus grande partie de son temps10. Alles accusations calomnieuses du Albani, qui devint un savant professeur Lacroix. Par conséquent, mondialement reconnu dans la cette réponse sera majoritairement science du Hadith, fut plus tard invité restreinte aux paroles du Sheikh qui, en Arabie Saoudite pour enseigner à même après sa mort, s’avèrent la prestigieuse Université Islamique de Médine. Il finit en Jordanie où il …et voici la maison dans laquelle Sheikh al- toujours très utiles pour répondre aux articles islamophobes écrits par les décède au milieu de ses livres en Albani a grandi pendant son enfance partisans fanatiques et xénophobes de s’adonnant à l’occupation qu’il la laïcité française. appréciait le plus : la recherche de hadiths. Lorsqu’alAlbani décède, les musulmans au monde entier avaient perdu un de leurs savants les plus éminents et le plus grand Muhaddith de leur époque. Tout au long de sa vie, Sheikh al-Albani fut harcelé par de nombreux islamophobes, polythéistes et partisans sectaires pour avoir appelé à la tradition prophétique et avoir exposé les enseignements erronés des sectes égarées. Dans ses livres, al-Albani consacra beaucoup de temps à se défendre contre les nombreuses fausses allégations à son égard. Cela, comme il l’avait mentionné à plusieurs reprises, lui prenait beaucoup de son temps : 9 Dictateur albanais laïc, connu pour avoir assassiné ses rivaux politiques et avoir mené une politique de collaboration étroite avec l’Italie fasciste. Sa dictature royale fut caractérisée par une combinaison de despotisme et réformes occidentales dans lesquelles il prit des mesures oppressives en adoptant des lois civiques et commerciales ainsi que des codes pénales occidentaux. Les musulmans furent les plus grandes victimes de ce tyran impitoyable. 10 Voir la biographie officielle de Sheikh al-Albani : www.alalbany.net/albany_serah.php 11 Muhammad Nasir al-Din al-Albani, « As-Salafiya wal Madhahib » [La Salafiya et les Madhabs], p.103 12 Voir la ‘1e Partie’ de la série « Thomas Hegghammer under the Sledgehammer » (à venir incha Allah). 13 Stéphane Lacroix « Al-Albani’s Revolutionary Approach to Hadith », ISIM Review 21, p.6-7. 4 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI Les Origines de la Salafiya… ? niqab fut une innovation imposée aux femmes par certains savants saoudiens au début du XXe siècle. L’islamophobie et l'histoire culturelle de l'Islam ne vont clairement pas de pair, ce qui explique d’ailleurs pourquoi les islamophobes sont incapables de situer la Salafiya dans un contexte historique. Comme la plupart des islamophobes institutionnalisés, le professeur Lacroix étiquette l’Islam orthodoxe comme du « Wahhabisme » et le présente comme une secte islamique qui se base sur les enseignements de Sheikh Mohammed Ibn Abdel-Wahhâb alNajdi. Dans son article, il décrit le « Wahhabisme » comme étant : Dans plusieurs articles, le professeur Lacroix emploi le terme « jurisprudence Wahhabite ». Le fait qu’un spécialiste de l’Islam improvise « … le discours produit et soutenu par un discours invoquant un madhab l'établissement officiel et religieux de inexistant qui n'a jamais été mentionné l’Arabie Saoudite » dans un livre de jurisprudence islamique met en péril sa réputation de Avant tout, Stéphane Lacroix chercheur islamologue. Il est clair que, considère le « Wahhabisme » comme L’entrée de la bibliothèque « al-Thahiriya » dû à leur manque d'études adaptées et un discours produit par l'établissement à Damas où le Sheikh fit ses recherches de recherches approfondies, beaucoup officiel et religieux de l’Arabie « d’experts du Moyen-Orient et de Saoudite. Ensuite, il fait une différence l’Islam » rendent confus leurs lecteurs avec le « Salafisme » en mentionne : quand ils s’efforcent de décrire la Salafiya. C’est pourquoi nous allons « Contrairement au Wahhabisme, le laisser derrière nous Stéphane et Salafisme se réfère à toutes les Dounia aux pays des merveilles laïques hybridations qui ont eu lieu depuis les et voir ce que les vraies spécialistes des années 1960 entre les enseignements sciences musulmanes ont à dire sur le de Mohammed Ibn 'Abdel-Wahhâb et La pièce de la bibliothèque mise à sujet. Dans ses écrits, Sheikh al-Albani d'autres écoles juridiques islamiques. » disposition à Al-Albani. Le Sheikh y passait a clarifié à plusieurs reprises parfois plus de quinze heures par jour. qu’historiquement, les origines de la Donc, si nous avons bien compris, le Salafiya remontent à fort longtemps : « Wahhabisme » est une école juridique et le « Salafisme » a vu le jour dans les années 196014… Tout « De nombreux savants, au passé et au présent, ont cela est, certes, très intéressant et évoque le témoignage 15 adopté la dénomination de 'L’appel à la Salafiya’. bouleversant de Dounia Bouzar invitée à parler devant 16 Certains l’ont décrit par l’appel de ceux qui préconisent la mission d'information parlementaire en 2009 établi la Sounna Prophétique, d'autres l’ont nommé l’appel dans le but de priver les femmes musulmanes de leur d'Ahl al-Hadith. Ce sont toutes des dénominations qui droit de s’habiller selon leurs convictions religieuses. indiquent une même signification. Beaucoup de gens Dans sa déclaration ahurissante, Bouzar a allégé que le dans la communauté musulmane, au passé comme au présent, ont souvent été insouciants de cela ; ou peut14 Cette déclaration de Stéphane Lacroix comme quoi le être ils en étaient conscients, mais ne l'ont jamais « Salafisme » se réfère aux hybridations des années 1960 contredit appliquée de façon appropriée »17 ses propos dans l’interview avec le Figaro où il allège que le « Salafisme » est né au XVIIIe siècle (voir « Les Salafistes en France restent dans leur bulle » Le Figaro, 12/10/2012). Ce n’est qu’une des nombreuses contradictions qui confirme bien l’incompétence du professeur Lacroix qui sombre dans la plus grande confusion. 15 Dounia Bouzar est une ancienne éducatrice à la Protection Judiciaire de la Jeunesse qui est devenue « islamologue » grâce à son expérience acquise avec de jeunes délinquants issus des banlieues (c.à-d. voyous, voleurs, dealers, braqueurs de banque, etc.). 16 En juin 2009, l'Assemblée nationale a nommé une Commission de 32 députés pour mener une mission d'information sur la pratique du port du voile intégral sur le territoire national. La commission s’est terminée en tribunal d'inquisition moderne où une meute de xénophobes a diabolisé les porteuses de niqab avec un acharnement pathétique afin de justifier une loi ôtant la liberté aux musulmanes de France de se vêtir selon les préceptes de leur religion. Éric Raoult, le rapporteur de la mission sur le port du voile intégral fut placé en garde à vue en octobre 2012 pour violences conjugales après que sa femme dépose plusieurs plaintes à son encontre. Lors de la commission, il a toujours prétendu vouloir défendre les « femmes opprimées sous leur niqab »…natürlich mein Führer! En effet, l'affiliation à la Salafiya est très ancienne ; c’est une chose qui est bien connue et peut aussi bien être retrouvé dans les œuvres des anciens savants que dans la littérature musulmane contemporaine. Mais si la Salafiya ne se réfère pas aux hybrides imaginaires du professeur Lacroix qui ont eu lieu dans les années 1960, alors de quoi s’agit-il ? Sheikh al-Albani nous l'explique d’une manière simple et claire : 17 Muhammad Nasir al-Din al-Albani, « Ousoul al-Da’wa alSalafiya » [Principes de la Da’wa al-Salafiya], p. 13 5 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI « La Salafiya est l’Islam selon sa compréhension correcte ; elle invite les gens à se cramponner à leur croyance islamique originale et n’exclus pas injustement un type de personnes. Dans son appel au Coran et à la tradition prophétique, elle ne fait aucune distinction entre la personne cultivée et l'illettrée, entre la personne éduquée et celle qui n’a pas eu d’éducation. » 18 Ainsi, la Salafiya peut simplement être définie comme l’orthodoxie ou comme l’Islam dans sa forme originale puisqu’elle est basée sur la compréhension des gens qui étaient les plus rapprochés de la période de la révélation. Une fois les trois premières générations révolues, les sectes islamiques n’ont cessé d’accroitre tout en développant leur propre compréhension du Coran et de la Sounna Prophétique. Mais, comme l’explique Sheikh al-Albani, toutes les sectes islamiques revendiqueront toujours leur adhésion aux deux sources de la révélation musulmane : Ainsi, la Salafiya n'est rien de nouveau. Al-Albani explique la fausse conception qui est présente chez ceux qui considèrent que la Salafiya prend ses racines dans l’œuvre de Sheikh Mohammed Ibn Abdel-Wahhâb ou d’Ibn Taymiya : « Certains prétendront que l’appel à la Salafiya est quelque chose de nouveau, qu’il s’agit d’un développement ou que la première personne s’être affilié à elle fut Sheikh al-Islam Ibn Taymiya et après lui, à l’époque contemporaine, Ibn Abdel-Wahhâb. Or, cette conception est entièrement fausse. Plutôt, il s’agit d’un mensonge puisque l'appel à la Salafiya est l'appel correct et original de l'Islam en soi... » 19 La Salafiya vs le Sectarisme L’école primaire dans laquelle étudiait alAlbani avant que son père lui apprenne le Coran et lui enseigne le madhab Hanafite « La caractéristique de ce groupe de gens (c.-à-d. Ahl al-Sounna) ne se limite pas à leur affiliation à l'application du Coran et de la Sounna car aucune de ces sectes, que ce soit au passé ou au présent, ne peut nier s’affilier au Coran et à la Sounna de manière générale. Par conséquent, je dis que les groupes islamiques et les sectes qui ont été mentionnés par le Prophète et auxquels il faisait référence dans le hadith (des 73 sectes), sont unanimes pour revendiquer leur affiliation au Coran et à la Sounna. »23 L’entrée de la même école à Damas, qui, à la base, fut une maison d’orphelins. Il semble, en effet, n’y avoir aucune différence entre les sectes quant à leur appartenance au Coran et à la Sounna. Cependant, ils diffèrent fondamentalement dans leur compréhension : La Salafiya diffère des sectes islamiques dans le fait qu'elle se réfère à la compréhension des compagnons du Prophète et des grands savants aux trois premières générations après la révélation20 : « La société dans laquelle nous vivons aujourd'hui comprend de nombreux groupes qui prétendent tous s’adhérer à la religion de l'Islam et qui ont tous la conviction que l'Islam est basé sur le Coran et la Sounna. Cependant, la grande majorité d'eux n’approuvent pas le suivi de la voie des compagnons et ceux qui les ont suivis avec droiture… »24 « L'appel à la Salafiya est basé sur la connaissance du Coran et la Sounna suivant la compréhension des pieux prédécesseurs des (premières) trois générations et de qui le Prophète a attesté la droiture dans le hadith connu : 'Les meilleurs des gens sont ceux de ma génération, puis ceux de la génération d’après, puis ceux de la génération d’après.' Les quatre Imams21 et les autres savants qui ont vécu pendant — ou un peu après — leur temps appartiennent tous aux grands savants des pieux prédécesseurs. Et ce sont eux que nous suivons dans notre appel à Islam. » 22 Les sectes musulmanes se distinguent par le suivi étroit de leur fondateur dans la compréhension de l'Islam ; les Salafis, en revanche, basent leur compréhension non seulement sur les sources islamiques les plus authentiques, mais ils étudient également l’œuvre des grands savants des trois premières générations pour ainsi atteindre la compréhension adéquate et originale de leur religion. Ils ne suivent pas aveuglément ces savants en question, mais se servent de leurs ouvrages pour arriver à une compréhension correcte de l'Islam25: 18 Muhammad Nasir al-Din al-Albani, « Shubah Hawl al-Salafiya » [Ambiguïtés concernant la Salafiya] p.130 19 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Durus Lil Sheikh Nasir alDin al-Albani » (Shabakat al-Islâmiya) 20 Plusieurs sectes revendiquent également leur appartenance à la Salafiya. Or, leurs actes et idéologues invalident leur allégation. 21 C.-à-d. les Imams Abu Hanifa, al-Shafi’i, Malek et Ahmed. 22 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Shubah Hawl al-Salafiya » [Ambiguïtés concernant la Salafiya] p.113 23 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Ousoul al-Da’wa alSalafiya » [Principes de la Da’wa al-Salafiya], p.18 24 Ibid, p.35 25 Un des reproches que répète souvent le professeur Lacroix est que les « Salafistes » ont une lecture littéraire puisqu’ils appliquent « à la 6 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI « Nous voyons les grands savants comme un moyen et nous les considérons comme des intermédiaires qui transmettent la science d'Allah et de Son Prophète . Nous ne les suivons pas pour 'qui' ils sont (mais pour ce qu’ils transmettent). De plus, nous ne considérons pas leur suivi comme un de nos objectifs (en soi) puisque notre intention unique est de comprendre la voie que suivait le Prophète . Cela veut dire que l'objectif est de savoir ce qui lui a été révélé dans le Coran ou ce qu'il a clarifié dans sa Sounna. »26 dit : « Ce qui ne faisait pas partie de la religion à la première époque, ne fera pas partie de la religion aujourd'hui. Certes, les générations futures de notre communauté seront uniquement rectifiées par ce qui a rectifié les premières générations »29. Al-Albani voyait que c’était le seul moyen pour que la communauté musulmane sorte de sa situation misérable. Mais si Salafiya est aussi ancienne que la religion musulmane elle-même et représente, certes, la forme originale de l’Islam, pourquoi alors les musulmans de nos jours semblent-ils si peu familiers avec la Salafiya? Sheikh al-Albani explique que c’est principalement dû au fait que beaucoup de musulmans suivent aveuglément une école juridique: Selon al-Albani, toutes ces différentes façons de comprendre les deux sources divines ont divisé la communauté musulmane comme elle l'est aujourd'hui : « Par conséquent, je dis que la défaillance par laquelle est atteinte la communauté dans le fait de revenir à la compréhension, les idées et les opinions de nos pieux prédécesseurs constitue le facteur principal dans la division des musulmans en plusieurs 'madhabs' et diverses sectes. »27 L’horlogerie du père d’al-Albani dans lequel le Sheikh a appris le métier d’horloger, à l’entrée se trouve son plus jeune frère. « La raison de ceci est que notre communauté a subi de nombreux siècles dans lesquels une forme solidifiée du suivi aveugle des ‘madhabs’ s’est ancrée dans les cœurs des gens qui s’affilient à Ahl alSounna. »30 À maintes reprises, al-Albani déclara Sheikh al-Albani s’est souvent que la raison pour laquelle la indigné de cette ignorance largement communauté musulmane doit revenir répandue chez les musulmans qui est à la compréhension des trois apparue après leur négligence de la premières générations est parce qu'il religion et de son apprentissage. Il a s’agit des générations qui ont transmis mentionné que beaucoup sont tombés l’Islam au reste du monde dans sa dans une ignorance profonde à tel forme correcte et originale28. Le point qu'ils n’éprouvent plus tard al-Albani devient indépendant et Sheikh comprenait bien que, pour Plus d’émotion en lisant le Coran ou en ouvre sa propre horlogerie à Damas. Il devient éviter les divisions et les frictions un des meilleurs horlogers de la ville. étudiant les textes authentiques de la dans la Oumma, il est essentiel Sounna Prophétique31. d’obtenir une façon unie de comprendre l’Islam. En effet, l'ignorance a toujours eu des conséquences Il est important de souligner que cette façon de néfastes et des répercussions historiques pour la comprendre l’Islam a toujours existé et peut être communauté musulmane et a même facilité la retrouvée dans l’œuvre des savants qui se sont distingués colonisation occidentale du monde musulman. Sheikh lors des quatorze siècles passés. Revenir à la al-Albani expliquait souvent qu’il n'était pas admissible compréhension des premières trois générations n’est, en que les musulmans soient satisfaits de leur situation effet, rien de nouveau et Sheikh al-Albani faisait souvent actuelle dans laquelle ils sombrent dans l’ignorance et référence à la parole de l'Imam Mâlik dans laquelle il n’apprennent plus les croyances indispensables de leur religion. En suivant les enseignements du Coran et de la Sounna, al-Albani maintenait le principe selon lequel lettre » ce qu’ils trouvent dans les textes religieux. Cette thèse sert l'ignorance actuelle des musulmans est la cause de leur ensuite de prétexte pour justifier des appellations comme humiliation incessante32. « fondamentalistes » ou « intégristes ». Imaginez-vous que nous traiterions de « fondamentalistes intégristes » tous les citoyens de France qui appliquent « à la lettre » toutes les lois de leur démocratie tout en prétextant qu’ils ont lecture littéraire. Tout bon citoyen français deviendrait ainsi un intégriste fondamentaliste. 26 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Shubah Hawl Al-Salafiya » [Ambiguïtés concernant la Salafiya] p.120 27 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Ousoul al-Da’wa alSalafiya » [Principes de la Da’wa al-Salafiya], p.35 28 Ibid, p.46 29 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Al-Fatawa al-Manhajiya LilAlbani » [Les Fatwas d’Al-Abani liées au Manhaj] p.85 30 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Ousoul al-Da’wa alSalafiya » [Principes de la Da’wa al-Salafiya], p. 14 31 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « As-Salafiya wal Madhahib » [La Salafiya et les Madhabs], p.101 32 Ibid, p.106 7 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI Briser le mythe « Wahhabite » « Wahhabite » fut déjà employé par les Ottomans en tant qu’outil de propagande : L’article de Stéphane Lacroix sur Sheikh al-Albani aurait pu être crédible si le professeur avait fait l’effort de lire au moins quelques chapitres dans les livres du Sheikh. Il n’aurait probablement pas décrit si maladroitement la Salafiya, ni aurait-il attribué sa propre vision du « Wahhabisme » à Sheikh al-Albani, car pour Lacroix, le « Wahhabisme » est une secte islamique fondée par Mohammed Ibn Abdel-Wahhâb et ses héritiers : « L'emploi du terme (Wahhabite) faisait partie de la politique menée par l'Empire Ottoman lorsqu'un homme de science et de réforme nommé Mohammed Ibn AbdelWahhâb commença à appeler les gens (à l’Islam) dans certaines parties de la région du Najd. »36 Le nom « Wahhabisme » fut dès lors repris dans les ouvrages tendancieux d'islamophobes et d’orientalistes et cela, jusqu’à notre époque. En effet, il s’agit aujourd’hui « Le Wahhabisme fait initialement d’une appellation très populaire référence à la tradition religieuse exploitée dans la virulente campagne développée à travers les siècles par les de propagande antimusulmane. ulémas de l'établissement officiel Certains « islamologues » utilisent le religieux saoudien et a été fondée par terme pour décrire les Takfiris (c.-à-d. les héritiers de Mohammed Ibn Abdelceux qui déclarent d’autres musulmans Wahhâb. » mécréant sans respecter les prescriptions de l'Islam), d'autres Si le « Wahhabisme » est une tradition emploient le terme de façon très religieuse qui s’est développée à générale pour cataloguer les hommes travers les siècles suivants le décès de barbus et les femmes qui portent le Sheikh Ibn Abdel-Wahhâb, alors il niqab, et puis il y a encore ceux qui serait très intéressant de savoir en quoi de « al-Thamar al-Mustatâb fi considèrent que le « Wahhabisme » est le « Wahhabisme » diffère des Manuscrit Fiqh al-Sounna wal Kitab», premier livre un système politique. De cette façon, duquel Sheikh al-Albani a évalué les hadiths. enseignements originaux de l'Islam chaque spécialiste possède sa façon transmis par le Prophète et dans personnelle de représenter et de comprendre ce qu'il quels aspects il contredit le Coran et la Sounna. Les appelle le « Wahhabisme ». Dans son article, Stéphane islamophobes ont toujours refusé d’aborder ce sujet et se Lacroix commence par décrire al-Albani comme un contentent d’étiqueter l’Islam orthodoxe comme du « Wahhabite » et mentionne : « Wahhabisme »33. Cela leur permet de dénigrer de manière indirecte la foi musulmane sans pour autant « Il est connu de tout le monde que Sheikh Nasir al-Din devoir mentionner le terme ‘Islam’34. Il n'est pas al-Albani fut un partisan loyal du Wahhabisme. » surprenant de voir que l’appellation « Wahhabite » trouve ses origines dans la poésie injurieuse de la secte Plutôt, il est connu de tout le monde que cette des Déobandis au Pakistan et en Inde au début du XXe déclaration est simplement absurde. Sheikh al-Albani, siècle35. Sheikh al-Albani est remonté encore plus loin ainsi que tous les autres savants sunnites n'emploient pas dans l’histoire et a mentionné que le terme le terme « Wahhabite » et le considèrent comme une injure. Dans son explication du livre « al-Tahawiya » Sheikh al-Albani mentionne : 33 D’autres experts autoproclamés, comme le sociologue-mufti Samir Amghar, présentent toute pratique orthodoxe de l’Islam comme une radicalisation. Comme la laïcité française néglige et éradiqué le statut de toute référence musulmane compétant dû à son savoir islamique, les médias font recours à des sociologues totalement ignorants des préceptes musulmans. Ce sont souvent ce genre d’Arabes ou Berbères qui servent de faux alibi aux médias tendancieux qui les exploitent pour transmettre leur protocole qui stipule que le musulman peut uniquement être un ‘bon citoyen’ s’il s’habille, se comporte et pense entièrement comme le Français de souche. 34 Lacroix diffame ainsi la religion musulmane en employant le terme « Wahhabisme ». En janvier 2005, il a présenté une communication à un colloque organisé par le CERI intitulé « La critique du Wahhabisme… », ce qui passe mieux que « la critique de l’Islam » 35 L'animosité de la secte des Deobandis envers Sheikh Ibn AbdelWahhâb réside dans le fait que le Sheikh prônait un Islam orthodoxe qui interdit l'adoration des tombes, des saints, etc. Voir al-Shams alSalafi al-Afghani « Al-Maaturidya wa Mawqifuhum min Al-Asmaa wa Al-Sifaat » Vol.3, p.312, 313 « Et parmi les preuves principales qui prouvent que le Sheikh (al-Tahawi) fut bien Salafi, est que ses ennemis le décrivent comme étant un ‘Wahhabite’. Ce terme est une accusation préfabriquée portée contre tous ceux qui suivent le chemin des prédécesseurs, qui appellent à la tradition prophétique et rejettent le suivi aveugle.»37 36 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Fatawa al-Sheikh al-Albani wa Muqaranatuha bi Fatawa al-Uléma » [Les Fatwas de Sheikh alAlbani comparées à celles d’autres savants], p. 12 37 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Sharh Aqida al-Tahawiya » [Explication de ‘Aqida al-Tahawiya], p.53 8 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI pose : d’où le professeur Lacroix obtient-il ses informations. Vu que dans son article, il ne cite pas une seule référence des paroles attribuées à Sheikh al-Albani, j'ai personnellement contacté Stéphane Lacroix pour lui demander une référence de cette citation en question40. Bien que j’aie réitéré ma demande à maintes reprises, le professeur Lacroix a obstinément refusé de me fournir la moindre source. J'ai poursuivi ma recherche dans l’œuvre d'al-Albani et je suis tombé sur une parole dans laquelle le Sheikh explique avoir subi des insultes grossières lancées par Ahmed al-Ghimari41. Sheikh al-Albani conclut cette partie dans son livre en mentionnant les propos dénigrants d'al-Ghimari que voici : Dans sa « Silsila al-Ahadith al-Da'ifa », Sheikh alAlbani mentionne un extrait d'une lettre qui remonte à 1959 dans laquelle un de ses adversaires le décrit de la manière suivante : « Ensuite, Nasir al-Din al-Albani est arrivé à Damas où il apprit l’arabe et étudia la science du Hadith dans laquelle il a acquis la maîtrise. Il a bénéficié largement d'une bibliothèque qui contient de précieux manuscrits de hadiths. L'année dernière, lorsque j'ai rendu visite à cette bibliothèque, c’était lui qui m’apportait les livres que je cherchais et c’est lui qui m’informait de leur contenu. Et Sheikh al-Albani est un homme malicieux et un pur ‘Wahhabite Taymite’. Si ce n'était pas pour son vicieux madhab et son obstination, il aurait été une des Cour intérieure de la librairie « al-Thahiriya » personnes uniques à son époque dans où Sheikh al-Albani acceuilla al-Ghimari la science du Hadith, malgré qu'il gère toujours une horlogerie... » 38 « Celui qui considère Sheikh al-Albani comme Wahhabite a eu tort, car il est plus partial à l'esprit du Wahhabisme qu’Ibn Abdel-Wahhâb lui-même et il est plus têtu que lui... »42 Sheikh al-Albani et les autres savants Dans ce passage, Sheikh al-Albani de l'Islam orthodoxe sont souvent explique qu'un de ses plus grands dépeints comme « Wahhabites » par adversaires l'accuse d'être plus partial leurs opposants. De même, dans son à l'esprit du « Wahhabisme » qu’Ibn livre « Tahdhir al-Sajid min Ittighadh Abdel-Wahhâb lui-même. Le al-Qubur Masajid », al-Albani tire A l’intérieur de la bibliothèque, al-Albani professeur Lacroix a l’attention sur les orientalistes informait al-Ghimari du contenu des livres intentionnellement déformé cette contemporains qui offensent les gens déclaration et l'a présentée comme de la Sounna avec l’appellation « Wahhabite »39. étant une affirmation d’al-Albani lui-même. Notre « chercheur » français a tout simplement pris une insulte d'al-Ghimari pour l’attribuer à Sheikh al-Albani dans le L’Imposture d'un Professeur Charlatan but de convaincre le lecteur qu’al-Albani se considérait comme « Wahhabite ». Le professeur n'a jamais donné Un peu plus loin, le professeur Lacroix attribue les suite à ma requête d’une référence de la citation de propos suivants à Sheikh al-Albani : Sheikh al-Albani parce qu'il a sciemment inventé un mensonge qu'il a alors exploité pleinement pour faire « Mais plus important que ça, al-Albani affirmait être croire aux lecteurs que Sheikh al-Albani fut populaire plus fidèle à l'esprit du Wahhabisme que Ibn 'Abdelchez la « jeunesse Salafie » et cela, en prétendant qu’il Wahhâb lui-même. Cette parole a rendu les idées d’alse disait plus fidèle à l'esprit du « Wahhabisme » qu’Ibn Albani très populaires chez la jeunesse Salafie. » Abdel-Wahhâb lui-même. En France, si vous volez l’ouvrage d'un auteur vous avez commis du plagiat, si Premièrement, la « jeunesse Salafie » rejette totalement vous volez de plusieurs auteurs, vous avez effectué des le terme « Wahhabite ». Par conséquent, cette recherches et si vous inventez des propos que l'auteur déclaration du professeur ne peut être vraie. n’a jamais dits, ça devient de la « spécialisation ». Deuxièmement, Sheikh al-Albani n'a jamais prononcé ces mots et celui qui est familier aux écrits du Sheikh sait pertinemment qu’il est impossible que cette parole puisse être sortie de la bouche du Sheikh. La question se 38 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Silsila al-Ahadith al-Da’ifa Wal Madou’a Wa Atharouha Al-Sayyi’ Fil Umma » [Collection des hadiths faibles et inventés et leur effet néfaste sur la communauté musulmane] 4/6 39 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Tahdhir al-Sajid Min Ittighadh al-Qubur Masajid » [Prémunir ceux qui se prosternent contre le fait de transformer les tombes en mosquées], p. 102 40 Le professeur Lacroix fut contacté par mail à l’adresse mail [email protected] 41 Sheikh marocain qui, d'après al-Albani, penchait vers l’idéologie Shi’ite (Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Silsila al-Ahadith alDa'ifa... », Vol.6, p.212) 42 Ibid, Vol.3, p. 15 9 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI Mais pourquoi le professeur Lacroix forge-t-il un mensonge aussi flagrant ? Tout simplement parce qu'il est obsédé par l’appellation « Wahhabite » et sans représenter al-Albani comme quelqu’un qui se revendiquait comme « Wahhabite », une partie principale de son article perd toute signification et ses conjectures fantaisistes s'écroulent comme un château de cartes. comprendre la réalité de l'appel (da’wa) de Mohammed Ibn Abdel-Wahhâb, nous devons d’abord retracer l’histoire de la péninsule Arabique à son époque... L'appel de Mohammed Ibn Abdel-Wahhâb al-Najdi Avant la da’wa de Sheikh Mohammed Ibn AbdelWahhâb, la région du Najd se trouvait dans une situation où la majorité des gens furent ignorants des enseignements fondamentaux de l'Islam. L’analphabétisme largement répandu, ce fut l’époque où l’Arabie se trouva dans « l’Âge Obscur » où les croyances de bases musulmanes ne furent plus enseignées. Les gens adoraient tombes, statues et arbres et prenaient les morts comme intermédiaires pour invoquer leur Seigneur. D’un point de vue global, leur situation fut, à plus d’un égard, très semblable à la période préislamique du paganisme…46 On peut se demander quelle aurait été la réaction de Sheikh al-Albani à ce professeur « spécialiste de l’Islam » qui l’a taxé de partisan loyal du « Wahhabisme » tout en attribuant des insultes grossières lancées par ses adversaires au Sheikh luimême. Il est important de comprendre que les savants de l'Arabie Saoudite joignent leurs voix à la désapprobation d’al-Albani face au terme « Wahhabisme ». Pour citer un exemple, l’ancien Mufti du Royaume d’Arabie, Sheikh AdbelAziz Ibn Baz, a dit que le terme « Wahhabite » est uniquement Il semble que les islamologues employé par les adversaires refusent de commenter cette tendancieux et ignorants de époque et s’ils le font, ils la l'Islam43. Sheikh Saleh al-Fawzan, décrivent comme une période un autre savant majeur du pays, a riche et culturellement diversifiée. déclaré que le « Wahhabisme » Ceci, bien entendu, est une simple n'existe pas dû au fait que Sheikh façon d’ignorer les exploits Mohammed Ibn Abdel-Wahhâb fabuleux qu’avait réalisés Sheikh n'est pas venu avec un dogme ou La région du Najd où a débuté la da’wa de Sheikh Mohammed Ibn Abdel-Wahhâb une méthodologie propre à lui Mohammed Ibn Abdel-Wahhâb. sur le plan religieux, pédagogique, pour attribuer cette da’wa à son structurel et politique. nom. En conséquence, le « Wahhabisme » n’est pas plus qu’une dénomination inventée pour aliéner le public des Cependant, c'est dans ce contexte historique qu'Ibn écrits de Mohammed Ibn Abdel-Wahhâb et pour le Abdel-Wahhâb a fait renaître la Sounna Prophétique, représenter comme quelqu'un qui a son propre madhab qu’il a relancé les enseignements originaux de l'Islam et et qui contredit les imams du passé44. qu’il a commencé à instruire la population. Le dogme (aqida), la jurisprudence (fiqh), le Hadith, le Tafsir ainsi Le « Wahhabisme » est aujourd'hui devenu un mythe que toutes les autres sciences religieuses s’enseignaient à populaire dans les cercles islamophobes. Une des raisons nouveau et bénéficiaient largement à la communauté47. les plus apparentes pour laquelle les islamologues Tout comme l’Imam Ahmed, Ibn Taymiya et d'autres, fabulent en inventant ces nouveaux termes non reconnus Ibn Abdel-Wahhâb fut un des rénovateurs de l'Islam auprès des savants musulmans est simplement parce orthodoxe et tentait de ramener sa communauté vers la qu'ils ne sont pas capables de mener des recherches pratique et la compréhension correcte de l'Islam. Sheikh comparatives entre les idéologies de sectes musulmanes Al-Albani mentionne : d’une part et les œuvres historiques de savants musulmans contemporains et modernes, de l'autre45. « Ensuite, ce fut Sheikh al-Islam Mohammed Ibn AbdelL’histoire a démontré que Mohammed Ibn AbdelWahhâb qui a fait renaître cet appel dans le Najd à une Wahhâb n'est pas venu avec une nouvelle tradition époque où la région se trouvait dans un état religieuse comme certains semblent croire. Pour d’abomination ténébreuse et où le paganisme fut prédominant dans tout le pays. Les gens de la région 43 Abdel-Aziz Ibn Baz, « Fatawa al-Sheikh Ibn Baz » [Recueil de sont redevenus instruits grâce aux enseignements de Fatwas de Sheikh Ibn Baz], 3/1306 Sheikh Al-Islam (Ibn Taymiya) de qui il (c.-à-d. 44 Voir le site officiel de Sheikh al-Fawzan sur ce lien Ainsi, Stéphane Lacroix a rédigé un article dans une revue « académique » qu’il a intitulé « Les courants islamiques après le 11 septembre ». Le professeur ne comprend pas qu’il n’y a pas eu de nouvelles sectes ou « courants islamiques » après le 11 septembre dû au fait qu’il n’a aucune notion des développements des sectes musulmanes à travers l’histoire. 45 46 Madiha Darwish, « Tarigh al-Dawla al-Sa’udiya » [L’Histoire de l'Etat Saoudien] 47 Dr Abdel-Aziz Ibn Mohammed al-Hujaylan, « Al-Fiqh WalFuqaha Fil-Mamlaka al-Arabiya al-Sa’udiya...” [La Jurisprudence et les savants de Fiqh au Royaume d’Arabie Saoudite], p.37 10 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI Mohamad Ibn Abdel-Wahhâb) a bénéficié en lisant ses livres... »48 les fondations méthodologiques dont parle notre professeur. En étudiant ces développements dans la région du Najd dans un contexte historique, l'appel d'Ibn Abdel-Wahhâb ne semble n’être rien de plus qu'une extension de la longue succession de savants d'Ahl al-Sounna qui commence par les compagnons du Prophète , les savants majeurs des premières trois générations, les quatre Imams, les Muhaddithin tout en poursuivant avec Ibn Taymiya, ses étudiants et les autres grands savants musulmans49. Les enseignements de tous ces savants sont basés sur la même fondation idéologique au point que plusieurs « spécialistes de l’Islam » en Occident ont décrit des savants comme Ibn Taymiya et al-Souyouti comme étant des « Wahhabites », bien que Sheikh Ibn Abdel-Wahhâb soit né plusieurs siècles après eux50. Si vraiment l'appel à l’Islam de tous ces savants est considéré comme du « Wahhabisme », alors le Prophète Mohammed et ses compagnons peuvent aussi bien être appelés « Wahhabites ». Sheikh Mohammed Ibn Abdel-Wahhâb, les générations successives des savants du Najd ainsi que tous les autres savants saoudiens n'avaient pas de principes indépendants. Or, ils suivaient tous les fondations méthodologiques51 connues et maintenues par les Compagnons, les quatre Imams et les savants d'Ahl alSounna au passé52. Ceux-ci s’avèrent être exactement les mêmes principes sur lesquels se basait Sheikh al-Albani. Des Fondations « Wahhabites » ? Les exploits de Sheikh Ibn AbdelWahhâb ne seront jamais appréciés — voire compris — par ceux qui ne les ont jamais étudiés, et encore moins par ceux qui n’ont pas bénéficié d’un enseignement de base de l'Islam à travers les œuvres des savants Musulmans orthodoxes qui permettra de mettre en corrélation leur credo et méthodologie indiscernable. Cette incompréhension a fait que beaucoup de chercheurs simples d’esprit Toutefois, le professeur Lacroix a une comprennent l’œuvre de Sheikh Ibn autre façon de voir les choses. Dans Manuscrit de l’évaluation du recueil de hadiths Abdel-Wahhâb comme une nouvelle son article, il développe une thèse « Sahih Abu Dawud » par Sheikh al-Albani. religion qu’ils taxent alors de conspirationniste et prétend que « Wahhabisme ». Dû à leur mépris de Sheikh al-Albani a eu des ennuis avec les savants l’Islam et leur refus de mener la moindre étude saoudiens dû au fait qu'il aurait « remis en question leurs approfondie des textes de révélation, ils considèrent fondations méthodologiques » : l'appel d'Ibn Abdel-Wahhâb comme une tradition religieuse qui ne se réfère pas aux œuvres principales de « Cependant, l'opposition qu’a endurée al-Albani de la l’Islam, mais qui se base plutôt sur des écrits apparus part de l'établissement religieux Wahhabite ne fut pas bien après. C’est également ce que prétend Stéphane uniquement intellectuelle. En remettant en question les Lacroix : fondations méthodologiques sur lesquelles le Wahhabisme avait bâti sa légitimité, il avait également « Dès son début, le Wahhabisme s'est établi en tant que défié leur position dans le champ religieux saoudien. » tradition religieuse qui s’est basée sur quelques livres clés, aussi bien dans le dogme (aqida) que la Ici, nous voyons clairement comment les hallucinations jurisprudence (fiqh). » s’emparent du professeur Lacroix qui, dans sa nouvelle déception, prétend que Sheikh al-Albani a défié la Le professeur décrit l'héritage d'Ibn Abdel-Wahhâb position des savants saoudiens en remettant en question comme une nouvelle tradition religieuse et indépendante leurs fondations. Mais pourquoi donc ? Craignaient-ils basée sur ses œuvres personnelles et celles de ses que ce savant albanais devienne le futur Mufti de héritiers. Sheikh Ibn Abdel-Wahhâb était sans aucun l'Arabie Saoudite, le ministre des Affaires religieuses, ou doute un réformateur qui a fait revivre les sciences est-ce qu'ils le considéraient comme un héritier potentiel islamiques dans la péninsule Arabique, mais la plupart du trône ? Quoi qu’il en soit, analysons de plus proche des livres qui se trouvent à la base de l'appel des savants saoudiens, depuis l’époque de Sheikh Mohammed Ibn 48 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Haqiqatou al-Da’wa alSalafiya » [La Réalité de la Da’wa al-Salafiya] p.156 49 Saleh Ibn Mohammed Âl al-Sheikh, « Al-Minhaj al-Fiqhi Li A’imma al-Da’wa al-Salafiya Fil Najd » [La Méthodologie Jurisprudentielle des Grands Savants Salafis du Najd], p. 93 50 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Silsila al-Ahadith alSahiha » [Recueil de Hadiths Authentiques], 8/1 51 Ces fondations sont le Coran et la Sounna, le Consensus, les Jugements des Compagnons et le Qiyaas juridique. Voir Saleh Ibn Mohammed Âl al-Sheikh, « Al-Minhaj al-Fiqhi… », p.252-268 52 Saleh Ibn Mohammed Âl al-Sheikh, « Al-Minhaj al-Fiqhi Li A’imma al-Da’wa al-Salafiya Fi Najd » [La Méthodologie Jurisprudentielle des Grands Savants Salafis du Najd], p. 251-256 11 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI Abdel-Wahhâb jusqu'à ce jour, sont des œuvres qui datent d’avant le temps d’Ibn Abdel-Wahhâb. Dans son ensemble, les savants du Najd ont bénéficié des savants d’Ahl al-Hadith53 comme peut facilement être déduit de leurs écrits, fatwas et propos54. « Cette tradition (c.-à-d. le « Wahhabisme ») fut monopolisée par une petite aristocratie religieuse du Najd, qui s'est d’abord concentrée autour de Mohammed Ibn ‘Abdel-Wahhâb et ses descendants (connus sous les Âl al-Sheikh) avant de s'élargir à un petit nombre d'autres familles... les membres de cette aristocratie étaient devenus les seuls transmetteurs légitimes de la tradition Wahhabite; dans ce contexte, les savants indépendants furent exclus parce qu'ils n'avaient pas reçu de ‘science adéquate’ de ‘savants qualifiés’. » En somme, les livres qui sont enseignés dans le Royaume appartiennent à de grands savants issus du monde entier. Dans le dogme (aqida) ils ne dépendaient pas uniquement des ouvrages d'Ibn Abdel-Wahhâb mais aussi, et surtout, de ceux d’Ibn Taymiya (Syrie XIIIe siècle) et son Plus loin, il insinue que « l'approche étudiant Ibn Qayim (Syrie XIIIe révolutionnaire » d’al-Albani de la siècle) qui ont soutenu et transmis les science du Hadith contredisait les croyances originales de l’Islam. Dans normes saoudiennes puisque cette la grammaire arabe une de leurs approche menait au fait que : références principales est « alAjurrumiya » rédigé par le savant « ... la science du hadith peut être marocain Mohammed Ibn Ajurrum mesurée selon des critères objectifs (XIVe siècle) et dans la jurisprudence sans qu’ils soient liés à la famille, la ils dépendaient en grande partie des tribu ou à la descendance locale ce écrits du Sheikh palestinien Abdelqui a permis une certaine mesure de Ghani al-Maqdisi (XIIe siècle). Dans méritocratie56 qui fut auparavant la science du Hadith ils revenaient absente. » aux livres du savant syrien al-Nawawi (XIIIe siècle) et du Muhaddith Stéphane Lacroix représente la égyptien Ibn Hajar al-Asqalani (XVe Manuscrit de « Sahih al-Sira al-Nabawiya », la renaissance de l'Islam au Najd comme biographie du Prophète . siècle) et dans la science de l'héritage une aristocratie religieuse instaurée ils dépendaient surtout du livre « al-Rahabiya » du par une famille bourgeoise qui tente de monopoliser la savant irakien Mohammed al-Rahabi (XIIe siècle).55 da’wa en favorisant des tribus locales. Par conséquent, l'état saoudien est tout sauf une méritocratie dû à la prise Cela confirme la tendance observée à travers l’histoire : de pouvoir de la « mafia religieuse Wahhabite ». Certes, les œuvres des savants du Najd ont toujours eu une tous les moyens sont justifiés pour diaboliser les savants dimension internationale et n’ont jamais été restreintes, saoudiens. comme le prétendent certains professeurs, à quelques livres clés d'une tradition religieuse saoudienne. Cependant, l'histoire conteste cette allégation du jeune professeur, car les archives des savants du Najd révèlent clairement que le seul critère de réussite chez les ulémas a toujours été la connaissance des différentes sciences de Une Bande Tribale qui prend contrôle de la Péninsule l’Islam. L’origine tribale ou les liens de famille n’ont Arabique ? jamais fait d’une personne un savant religieux. Ici, nous pourrions citer l’exemple du Roi Abdel-Aziz qui avait le Stéphane Lacroix persiste obstinément dans sa fausse plus grand respect pour les gens de science et était connu représentation de la da’wa de Sheikh Ibn Abdel-Wahhâb pour avantager les savants aux membres de sa propre et explique comment la conspiration des savants famille57. saoudiens a débuté par une aristocratie : De même, le grand nombre de savants étrangers qui ont atteint de hauts rangs dans l’établissement religieux 53 Comme les Imams al-Shafi’i, Malek, Ahmed, al-Bukhari, Muslim, Abu Dawud, al-Tirmidhi, al-Awza’i, al-Darimi, al-Dar al-Qutni, alBayhaqi, Ibn Hazm, Ibn Hajr, Ibn Abdel-Bar, Ibn Taymiya, Ibn Qayim ainsi que d’autres savants qui portaient une grande attention au Hadith. 54 Saleh Ibn Mohammed Âl al-Sheikh, « Al-Minhaj al-Fiqhi Li A’imma al-Da’wa al-Salafiya Fi Najd » [La Méthodologie Jurisprudentielle des Grands Savants Salafis du Najd], p. 241-242 55 Dr Abdel-Aziz Ibn Mohammed al-Hujaylan, « Al-Fiqh WalFuqaha fil-Mamlaka al-Arabiya al-Sa’udiya... »[La Jurisprudence et les savants de Fiqh au Royaume d’Arabie Saoudite], p.39, 44. 56 NDT La méritocratie est un système qui classe les gens selon leur mérite. Ce que Lacroix entend par là est que les savants du Hadith en Arabie, chez les « Wahhabites », n’ont pas de mérite réel (comme la science, l’intelligence, etc.) puisqu’ils sont uniquement devenus savants dû à leur origine et à leur appartenance à une certaine famille ou tribu. Le fait qu’ils aient étudié les sciences islamiques pendant des décennies n’a, bien entendue, joué aucun rôle, car l’Arabie Saoudite, avant l’arrivée d’al-Albani fut un pays vide de toute méritocratie. 57 Al-Zarkali, « Al-Wajiz », p.197 12 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI saoudien58 est une preuve claire qui le tribalisme et l’origine locale ne jouent aucun rôle dans la reconnaissance et l’admission des savants en Arabie Saoudite. De plus, Stéphane Lacroix sait très bien qu’à Sciences Po, un arabe d’Arabie Saoudite ou du Yémen, par exemple, ne sera jamais admis dans leur institut pour enseigner. la déduction de preuve fut identique59. Il divergeait évidemment avec eux dans certaines fatwas de la manière dont divergent tous les savants Sunnites entre eux dans les affaires de jurisprudence. Ce n’est rien de spectaculaire pour ceux qui ont une connaissance superficielle des sciences religieuses au long de l’histoire islamique et prouve simplement que les savants d’Ahl al-Sounna font leur propre ijtihad, à Les islamophobes tentent souvent d’arabiser la religion l’inverse des partisans qui suivent aveuglement une musulmane en insinuant que l’Islam est basé sur une certaine école de principes jurisprudentiels ou un forme de nationalisme ou tribalisme. Cependant, jamais madhab. De plus, ces différences n'ont pas causé la dans l’histoire la science du Hadith n’a-t-elle été moindre animosité entre Sheikh al-Albani et ses mesurée selon les liens de famille, les tribus, les classes confrères parmi les savants saoudiens comme devient sociales, l’origine ou la descendance du Muhaddith. Les clair dans les éloges prononcés par deux des plus grands savants musulmans et narrateurs de hadith représentants principaux de « l’établissement religieux sont une parfaite illustration de cela puisque la majorité saoudiens » à l’époque d’al-Albani. Le premier est d’eux étaient des non-arabes Sheikh Abdel-Aziz Ibn Baz qui a souvent très pauvres. Néanmoins, déclaré qu'il n'a jamais vu, dans ça ne les a pas empêchés de son temps, un savant de Hadith devenir les détenteurs et les comme Sheikh al-Albani. L’ancien narrateurs de la tradition mufti a même avoué qu’il a prophétique à niveau mondial. Ce beaucoup bénéficié de lui et dit sont eux qui ont transmis les qu’il le considérait comme un des hadiths et une partie majeure des meilleurs savants de son époque60. sciences islamiques au reste du Le deuxième est Sheikh Ibn monde. Al-Bukhari, Muslim, Abu Utheymin qui l'a loué pour ses Dawud, al-Tirmidhi, Al-Nassa'i, œuvres dans le dogme et la Ibn Majah furent tous des nonjurisprudence61 et l'a appelé le arabes qui ont instauré les Couverture de la première revue islamique pour laquelle Muhaddith de son époque62 ainsi ouvrages de référence du Hadith Sheikh al-Albani a rédigé des articles que le Muhaddith de la région du sur lesquels dépend aujourd'hui Châm63. toute la communauté musulmane. Les savants dans le Royaume Arabe qui ont réfuté alAlbani ont tous explicitement mentionné dans leurs La critique « Haddadi » de Lacroix : Al-Albani contre réponses que leurs différences n’étaient pas basées sur les Saoudiens des contradictions fondamentales et qu'ils respectaient et aimaient Sheikh al-Albani64. Un d'entre eux, Sheikh En examinant le développement des assertions du Mohammed Aman al-Jami, a déclaré dans sa réfutation professeur Lacroix, nous voyons qu’il arrive maintenant de Sheikh al-Albani : au message principal dans lequel il reflète un conflit intense entre al-Albani et les savants saoudiens : « Allah, les anges, et ceux présents (dans cette assise) sont témoins de mes propos dans lesquels je déclare que « Al-Albani est fortement en désaccord avec les j'aime Sheikh al-Albani pour (la cause) Allah. »65 Wahhabites - et surtout avec leurs représentants principaux, les ulémas de l'établissement religieux 59 Saleh Ibn Mohammed Âl al-Sheikh, « Al-Minhaj al-Fiqhi Li saoudien – dans le domaine de la jurisprudence (loi). » A’imma al-Da’wa al-Salafiya Fi Najd » [La Méthodologie Jurisprudentielle des Grands Savants Salafis du Najd], p. 90 60 Sheikh Abdel-Aziz Ibn Baz, “Durus Lil Shaikh Abdel-Aziz Ibn Baz” (Shabaka al-Islamiya), cours 17 61 Mohammed Ibn Salih al-Utheymin, “Al-Diya’ Al-Lami’ min Khutab Al-Jawami’” [Etincelles Lumineuse des Sermons de Vendredi] p.446 62 Muhammad Ibn Salih al-Utheymin, “Sharh Aqidatul Safariniya” [Explication de la Aqida Al-Safariniya] p.185 63 Les pays du Châm sont le Liban, la Palestine, la Syrie en la Jordanie. 64 Voir Rabi’ Bin Hadi al-Madkhali, [Les Egarements Limpides d’Abdul-Latif Bashmel], p. 9 et « A Lighthouse of Knowledge from a Guardian of the Sunnah », p.41 65 Ibid, p.39 De manière globale, Sheikh al-Albani n'était pas en grand désaccord avec les savants saoudiens dans les affaires de jurisprudence puisque leur méthodologie dans 58 Parmi eux nous comptons Sheikh Mohammed Aman al-Jami (Ethiopie), Sheikh Abdel-Razzaq al-A’fifi (Égypte), Sheikh Mohammed Aman al-Shinqiti (Maurétanie), Sheikh Mohammed Nasir al-Din al-Albani (Albanie), Sheikh Hammad al-Ansari (Mali), Sheikh Wasiyullah A’bbas (Inde), Sheikh Mohammed al-Harras (Egypte) etc. 13 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI De même, Sheikh al-Tuwayjari a déclaré, tout en réfutant le savant albanais, que « critiquer al-Albani permet (à certains) de critiquer la Sounna66 ». Malgré avoir réfuté al-Albani, ces savants partageaient tous sa méthodologie et ne l’ont jamais accusé d'avoir des différences fondamentales ou une approche révolutionnaire du Hadith. qui diffame uniquement le Royaume saoudite dans ses articles et exprime son admiration envers les Saoudiens occidentalisés qui préconisent une constitution occidentale pour se débarrasser des valeurs islamiques dans le Royaume Arabe70. Comprendre Hanbalisme Il y a plus d’une décennie Abdul-Lateef Bashmel, un Haddadi67 notoire et un ennemi juré de Sheikh al-Albani, a essayé d’exploiter les réfutations de quelques savants saoudiens contre le Muhaddith albanais pour porter atteinte à son intégrité et ameuter les gens contre lui. Ainsi, il a voulu faire croire que les réponses des savants saoudiens à Sheikh al-Albani étaient motivées par une animosité et une opposition totale à alAlbani. Malgré que Bashmel se soit vigoureusement efforcé de diviser l’unité des savants Salafis68, ces derniers ont exposé ses égarements et ont ouvertement mis en garde contre lui. l’adhésion d'Ibn Adel-Wahhâb au La raison du « profond désaccord » entre al-Albani et les savants saoudiens est, selon Stéphane Lacroix, l’appartenance des « Wahhabites » au Hanbalisme : « Ici, al-Albani fait allusion à une contradiction fondamentale dans la tradition Wahhabite : les partisans Wahhabites ont préconisé une dépendance exclusive au Coran, à la Sounna et au consensus d'al-salaf alsalih (les pieux prédécesseurs). Cependant, pour leurs fatwas ils se sont presque uniquement référés à la jurisprudence Hanbalite. Par conséquent, ils agissent en tant que partisans d'une école juridique spécifique, à savoir le Hanbalisme.» Aujourd'hui, Stéphane Lacroix marche sur les traces d’Abdul-Lateef Bashmel en suivant des principes Haddadis indiscernables. De façon identique, il accentue avec ardeur les différences Ibn Taymiya fut incarcéré dans cette entre al-Albani et les savants saoudiens prison, plus de sept siècles avant Dans un autre article, le professeur afin de porter atteinte à leur réputation. l’emprisonnement d’al-Albani. Lacroix prétend même qu’al-Albani D’une part, les savants saoudiens sont reprochait aux savants saoudiens de suivre aveuglément dépeints comme des malfaiteurs fanatiques qui ne le madhab Hanbalite : tolèrent aucune divergence d’opinion alors qu’al-Albani est, d’autre part, représenté comme un savant dont « Cependant, les Hanbalites contemporains ont eu l’approche révolutionnaire du Hadith constitue une base tendance à imiter (taqlid), de plus en plus, d’anciennes idéologique pour des extrémistes qui finissent par fatwas des membres de leur école, au lieu de pratiquer commettre des attentats terroristes69. leur propre interprétation (ijtihad) basé sur le Coran et la Sounna. C'était un des reproches principaux d’alOn pourrait également s'interroger sur la raison pour Albani aux Wahhabites qui prétendaient faire du ijtihad laquelle le professeur Lacroix insiste à démontrer toute mais avaient tendance à agir comme des Hanbalites. » 71 cette « hostilité saoudienne » alors qu’il passe sous silence le conflit intense qui a eu lieu entre al-Albani et Depuis le XVIe siècle, les savants du Royaume saoudite l’établissement religieux syrien. Mohammed Nasir alont adhéré au madhab de l'Imam Ahmed Ibn Hanbal Din al-Albani fut emprisonné à deux reprises en Syrie dans la jurisprudence, tout en prenant en considération après que ses adversaires l’accusent à tort auprès des des verdicts d'Ibn Taymiya et Ibn Qayim72. Initialement, autorités. Au début des années soixante, le Sheikh fut l'influence du Hanbalisme a marqué la région du Najd emprisonné pour une période d’un mois dans la grâce aux circonstances de voyage favorables pour les forteresse de Damas, l’endroit où fut incarcéré Ibn étudiants saoudiens qui, avant la période d’Ibn AbdelTaymiya sept siècles auparavant. En 1967, al-Albani est emprisonné pour une deuxième fois, faisant huit mois de 70 prison dans le nord-est de la Syrie. Tout cela semble NDT Stéphane Lacroix ne formule pas la moindre critique contre le régime syrien puisqu’il est bien connu que les laïques fanatiques de n’être d’aucune importance pour le professeur Lacroix la France ont toujours soutenu Bachar al-Assad dans sa répression des Salafis en Syrie. 71 Stéphane Lacroix et Thomas Hegghammer, « Rejectionist Islamism in Saudi Arabia : The Story of Juhayman al-‘Utaybi Revisited », p.4 72 Dr Abdel-Aziz Ibn Mohammed al-Hujaylan, « Al-Fiqh WalFuqaha fil-Mamlaka al-Arabiya al-Sa’udiya... » [La Jurisprudence et les savants de Fiqh au Royaume d’Arabie Saoudite], p.223 66 Ibid La secte des Haddadis a été nommée après Mahmoud al-Haddad, un comptable égyptien connu pour diffamer les savants de la Sounna. 68 Ibid, p.41 69 NDT Ce qui deviendra clair vers la fin de l’article 67 14 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI Wahhâb, voyageaient à Damas (Syrie) et à Nables (Palestine) où ils assistaient au cours de savants Hanbalites. De retour au Najd, ils transmettaient la science qu’ils avaient acquise dans leurs régions73. Cependant, il est important de bien saisir ce qui est voulu par cette adhésion au Hanbalisme. Dans une lettre de Sheikh Abdoullah al-Sana’âni à Sheikh Mohammed Ibn Abdel-Wahhâb, le savant yéménite lui demanda de quelle manière les savants du Najd adhéraient au madhab Hanbalite : « Nous ne nous limitons pas à un madhab spécifique. Si nous trouvons une preuve tangible dans un des quatre madhabs, quel qu’il soit, nous l'acceptons et nous nous y accrochons. » 76 Le Sheikh a également fait remarquer que la priorité devait être donnée au Coran et à la Sounna prophétique sur les jugements de son propre madhab : « Si nous tombons sur un texte clair du Coran ou de la Sounna qui n'a pas été abrogé ni spécifié, qui ne contredit rien de plus tangible et qui a été accepté par un des quatre Imams77, alors nous acceptons cette décision et abandonnons le madhab…Nous ne suivons pas aveuglément les savants, et cela dans aucun domaine, parce que la parole de chacun peut être acceptée ou rejetée, à l’exception des paroles du Prophète . » 78 « Que voulez-vous dire lorsque vous dites que vous suivez le madhab de l'Imam Ahmed? Le suivez-vous aveuglément ou suivez-vous sa méthodologie dans la pratique du ijtihad? » Sheikh Mohammed Ibn AbdelWahhâb répondit avec les paroles suivantes : « Toute déclaration et tout acte doit Ibn Abdel-Wahhâb fut suivi dans être mesuré aux paroles et aux cette méthodologie par les savants du actions du Prophète . Ce qui est en Royaume saoudite qui exigeaient que accord avec celles-ci est accepté, et leurs étudiants délaissent le madhab ce qui les oppose est rejeté, peu si une preuve contradictoire leur importe la personne qui tient les En 1967, al-Albani fait huit mois de prison à al- devenait apparente79. Et cela propos. Aucune priorité n’est Hasakah, dans le nord-est de la Syrie. correspondait avec la méthodologie donnée aux opinions personnelles de Sheikh al-Albani qui dit : sur le Coran et la Sounna Prophétique. Nous suivons les principes de l'Imam Ahmed de la façon qui fut « Par conséquent, nous disons qu'en nous accrochant à mentionnée par Ibn Qayim a dans son livre ‘I'lâm El tout ce qui a été rapporté dans la Sounna de façon Muwaqqi'în’…Voici ce que nous voulons dire quand authentique, personne ne pourra nous accuser d’avoir nous disons que notre madhab est le madhab de l'Imam contredit intentionnellement le madhab des imams ou Ahmed. »74 leur méthodologie, même si nous contredisons certains de leurs verdicts. »80 Bien que les savants de la péninsule Arabique aient toujours attaché une grande importance scolastique à Tout comme al-Albani81, Ibn Abdel-Wahhâb bénéficiait l’œuvre de l'Imam Ahmed, ils ne suivaient pas des jugements des quatre madhabs et tout comme aveuglément son madhab. Les archives historiques Sheikh al-Albani82, il rejetait la petitesse d'esprit cachée attestent toutes qu'ils abandonnaient le jugement du dans le suivi aveugle des madhabs en donnant la priorité madhab si celui-ci était en contradiction avec un hadith aux preuves du Coran et de la Sounna sur les jugements 75 ou avec toute autre preuve claire . Le madhab Hanbalite a été utilisé en tant que fondation dans la jurisprudence 76 Dr. Abdel-Muni’m Abdel-Athim Khayrah, « Al-Qada fil-Mamlaka ce qui est considéré comme un élément facilitateur pour al-Arabiya al-Sa’udiya » [Le Système Juridique dans le Royaume de apprendre le fiqh. Cependant, Sheikh Ibn Abdel-Wahhâb l’Arabie Saoudite], p.68 77 a déclaré explicitement que ses fatwas n'étaient jamais Sheikh al-Albani ne voyait pas ceci comme étant une condition. Cependant, les fatwas dans lesquelles al-Albani contredit l’ensemble restreintes à un madhab précis : des quatre madhads sont si rares qu'elles n'auraient jamais pu mener à un conflit profond avec les savants saoudiens. 78 Sheikh Mohammed Ibn Abdel-Wahhâb, « Al-Durar al-Saniya Fil Ajwiba al-Najdiya » [Les Perles Inestimables Tirées des Réponses du Najd] Vol.4, p.10 79 Saleh Ibn Mohammed Âl al-Sheikh, « Al-Minhaj al-Fiqhi Li A’imma al-Da’wa al-Salafiya Fi Najd » [La Méthodologie Jurisprudentielle des Grands Savants Salafis du Najd], p.364-366 80 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Asl Sifat Salat al-Nabi » [La Description de la Prière du Prophète, Version Originale], p.32 81 Ibid, p.23 82 Voir Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Haqiqatou al-Da’wa al-Salafiya » [La Réalité de la Da’wa al-Salafiya] p.170 73 Dr Abd-Allah al-Turki, « Al-Madhab Al-Hanbali » [Le Madhab Hanbalite], Vol.1, p.291-295 74 Sheikh Mohammed Ibn Abdel-Wahhâb, « Al-Durar al-Saniya Fil Ajwiba al-Najdiya » [Les Perles Inestimables Tirées des Réponses du Najd] Vol.4, p.21 75 Dr Abdel-Aziz Ibn Mohammed al-Hujaylan, « Al-Fiqh walFuqaha fil-Mamlaka al-Arabiya al-Sa’udiya... » [La Jurisprudence et les savants de Fiqh au Royaume d’Arabie Saoudite], p.43 et Saleh Ibn Mohammed Âl al-Sheikh, « Al-Minhaj al-Fiqhi Li A’imma alDa’wa al-Salafiya Fi Najd » [La Méthodologie Jurisprudentielle des Grands Savants Salafis du Najd], p. 361 15 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI du madhab. Ses livres contiennent de nombreuses fatwas dans lesquelles il contredit les décisions de l'école Hanbalite83 ; et ce fut également la méthodologie adoptée par les savants saoudiens qui l’ont succédé jusqu'à ce jour84. Ils ont adhéré au Hanbalisme en considérant l’école comme une structure générale de principes jurisprudentiels sans déployer acharnement ni suivi aveugle. Leur référence décisive reste invariablement le Coran et les hadiths de la Sounna Prophétique suivant la compréhension des pieux prédécesseurs85. professeur Lacroix n'a pas été capable de discerner cette différence, il s’est imaginé que la méthodologie de Sheikh al-Albani fut en contradiction fondamentale avec l'approche des savants saoudiens dû, bien entendu, à leur adhésion à l'école Hanbalite. Si le professeur Lacroix avait pris la peine d’examiner brièvement les fondations de la jurisprudence Hanbalite ou s’il s’était fait une idée plus au moins exacte des fatwas des savants saoudiens, ses hypothèses farfelues, son audace et son ignorance insolente n'auraient jamais vu le jour dans ses articles. Cela soulève à nouveau la question de l’intégrité de ce professeur qui ne dispose pas des capacités nécessaires pour analyser les textes sources dans un domaine qu’il prétend maitriser. Tout ceci invalide la théorie du professeur Lacroix qui repose sur une contradiction fondamentale entre alAlbani et la tradition « Wahhabite ». Rappelons que la chose que blâmait réellement le savant albanais était le Attiser un Conflit Imaginaire avec courant où les gens suivent une Parole Révolue aveuglément un madhab sans diverger sur le moindre point, sans demander de Pour démontrer la « contradiction preuves et en abandonnant le jugement fondamentale » supposée entre alinterprétatif (ijtihad)86. Une Albani et les savants saoudiens, le contradiction fondamentale entre alprofesseur Lacroix avance l’argument Albani et les savants saoudiens aurait suivant: certainement été présente si ces derniers suivaient aveuglément le « D'après al-Albani, cela s’applique madhab Hanbalite. Or, ce ne fut pas le aussi à Mohammed Ibn 'Abdelcas avec Sheikh Ibn Abdel-Wahhâb Wahhâb qu'il décrit comme ‘salafi qui a pavé le chemin menant à la dans le credo, mais pas dans le fiqh’.» réouverture des portes de l’ijtihad Manuscrit du « Recueil de hadiths faibles et après que celles-ci s’étaient fermées inventés » par Sheikh al-Albani À une seule occasion, Sheikh allors de la chute de Bagdad au XIIIe Albani a déclaré que l’engagement de Sheikh Ibn Abdelsiècle. Ironiquement, le Sheikh fut reproché de faire du Wahhâb dans son appel au Tawhid dans une région ijtihad pendant sa vie et ce n’est qu’après son décès que totalement infectée de polythéisme lui prenait tellement ses adversaires l'ont faussement accusé de suivre de temps qu’il n’a pas assez pu se consacrer à la science aveuglément un madhab87. du Hadith89. Selon al-Albani, il aurait par conséquent fait des évaluations de hadith incorrectes dans le domaine de Il y a deux groupes de gens qui adhèrent au madhab la jurisprudence. Pour appuyer son assertion, al-Albani Hanbalite. Les premiers — auxquels appartiennent les reprochait Sheikh Ibn Abdel-Wahhâb d’avoir jugé savants saoudiens — font leur propre ijtihad et donnent, authentique (sahih)90 un hadith que la majorité des en cas de désaccord, priorité aux preuves religieuses sur les jugements du madhab. La deuxième catégorie est composée d’individus qui sont ancrés dans la 89 Avant l'arrivée du Sheikh Ibn Abdel-Wahhâb, les livres de méthodologie du suivi aveugle du madhab88. Vu que le référence du Hadith furent absents dans région du Najd. Ce n'est qu’avec la venue du Sheikh que ces livres ont massivement été propagés dans la région. De même, les enfants de Sheikh Ibn AbdelWahhâb étaient des Muhaddithin qui enseignaient des livres de hadith tel que Sahih al-Bukhari. Les livres de hadith ont uniquement été répandus dans le Najd dû au fait que les savants de la région y attachaient une grande importance. Que ces savants aient traité plus souvent les livres de fiqh que les livres de hadith est parce que la population était plus en besoin de la jurisprudence que la science du Hadith. Source : Sheikh Saleh Âl al-Sheikh « Al-farq Bayn Kutub alfiqh wa Kutub al-Hadith » [La Différence entre les livres de Jurisprudence et les livres du Hadith] 90 Il s’agit d’un hadith rapporté par Abu Said al-Khudri qui mentionne l’invocation de celui qui sort de chez lui pour aller à la mosquée (Ahmed 11156). Sheikh Mohammed Ibn Abdel-Wahhâb a mentionné ce hadith dans son livre « Âdab al-Machi Ila al-Masjid » [L’étiquette de celui qui se dirige vers la Mosquée] 83 Saleh Ibn Mohammed Âl al-Sheikh, « Al-Minhaj al-Fiqhi li A’imma al-Da’wa al-Salafiya fil-Najd » [La Méthodologie Jurisprudentielle des Grands Savants Salafis du Najd], p.363 et « AlDurar... », Vol.7, p.285 84 Sayid Mohammed Ibn Ibrahim, « Tarigh al-Mamlaka alSa’udiya » [Historique du Royaume Saoudien], p.136 85 Dr Abdel-Aziz Ibn Mohammed al-Hujaylan, « Al-Fiqh WalFuqaha fil-Mamlaka al-Arabiya al-Sa’udiya... » [La Jurisprudence et les savants de Fiqh au Royaume d’Arabie Saoudite], p. 227 86 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Haqiqatou al-Da’wa alSalafiya » [La Réalité de la Da’wa al-Salafiya] p.170 87 Saleh Ibn Mohammed Âl al-Sheikh, « Al-Minhaj al-Fiqhi Li A’imma al-Da’wa al-Salafiya fi Najd » [La Méthodologie Jurisprudentielle des Grands Savants Salafis du Najd], p. 406 88 Ibid, p. 172,173 16 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI Ainsi, le professeur Lacroix passe d’une invention à l’autre et son article devient un vrai tissu de fables: savants du Hadith avaient rendu faible (da’if)91. Il a ensuite déclaré que son intention n’était pas de ternir l’image du Sheikh puisqu’un acte pareil pouvait uniquement venir d’un ennemi de l'Islam92. Or, Sheikh al-Albani s’est plus tard rendu compte que sa parole fut inexacte93. Il s'est excusé pour ses propos tenus à l’égard de Sheikh Ibn Abdel-Wahhâb et est revenu sur cette accusation94. Au passé, plusieurs savants de Hadith ont témoigné que les écrits d'Ibn Abdel-Wahhâb prouvent bien qu'il prêtait une grande attention au Hadith dans tous ses jugements95. Et jusqu'à ce jour, les Muhaddithin témoignent encore de la grande connaissance que possédait le Sheikh dans le domaine du Hadith96. « De plus, pour al-Albani, être un ‘salafi dans le fiqh’ adéquat implique qu’on fasse de la science du Hadith le pilier central du procédé jurisprudentiel, car les hadiths en soi peuvent fournir des réponses à des sujets qu’on ne retrouve pas dans le Coran, sans devoir dépendre de l'école juridique. » Comme mentionné précédemment, Sheikh Ibn Abdel-Wahhâb et tous les autres savants saoudiens ont toujours considéré les hadiths— accompagnés du Coran — comme étant le pilier essentiel de tout verdict religieux. Dans ses œuvres, Sheikh al-Albani ne Par conséquent, cela ne peut être manquait pas une occasion pour louer considéré comme une particularité Ibn Abdel-Wahhâb. À nombreuses ‘révolutionnaire’ et distinctive de reprises, il l'a appelé le réformateur Sheikh al-Albani. Cependant, dans du Tawhid de la péninsule Arabique Tout comme les savants saoudiens, al-Albani se les affaires de fiqh pour lesquelles il et il l’a défendu contre ceux qui le basait sur le Coran et la Sounna selon la n'y avait pas de preuve claire dans compréhension des premières générations critiquaient97. Curieusement, Lacroix les hadiths prophétiques ou versets a négligé toutes ces apologies à l’égard d'Ibn Abdelcoraniques, ils se référaient aux différents jugements de Wahhâb et a soigneusement choisi l’unique parole d’all’école juridique Hanbalite alors qu’al-Albani se référait Albani dans laquelle il a critiqué Ibn Abdel-Wahhâb — également aux décisions de savants en dehors des quatre et qu’il a rétracté par la suite – pour en faire l’argument imams. Stéphane Lacroix a interprété cette différence clé de son article. En amplifiant cette critique de Sheikh d'application pratique dans ce cas particulier – qui est al-Albani, le professeur Lacroix a établi un conflit fictif d’ailleurs très rare – comme une différence dans la entre Sheikh al-Albani et Sheikh Ibn Abdel-Wahhâb méthodologie. Il s’agit d’une perception erronée qui est basé sur des « contradictions fondamentales dans évidente puisque nous parlons de cas où les questions l'approche du Hadith ». religieuses ne contiennent pas de hadiths suffisamment clairs pour fournir une preuve décisive. Malgré cette différence, les savants saoudiens ainsi qu'al-Albani, 91 Sheikh al-Albani avait critiqué ce hadith aussi bien dans la chaîne considéraient tous le Hadith comme un support de narrateurs (sanad) que dans son texte (matn) (« Silsila al-Ahadith indispensable dans le fiqh pour clarifier des décisions. al-Da’ifa » no.24) 92 Leur divergence n'avait aucun rapport avec le fait de Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Haqiqatou al-Da’wa alSalafiya » [La Réalité de la Da’wa al-Salafiya] p.183-186 rendre la science du Hadith le pilier essentiel de la 93 Sheikh Saleh Âl al-Sheikh avait réagi à la parole de Sheikh aljurisprudence ou avec le fait que les hadiths en soi Albani dans laquelle il disait que Sheikh Ibn Abdel-Wahhâb ne fournissent des réponses qui ne peuvent être trouvées différenciait pas entre le hadith sahih et da’if dû au fait qu’il a rendu dans le Coran, car nous parlons d'une situation faible le hadith en question. Sheikh Saleh explique que c'est l'avis spécifique dans laquelle il n'y a pas de hadiths personnel du Sheikh (al-Albani) et que d'autres Muhaddithin au passé, comme al-Hafidh Ibn Hajr (et al-Hafidh al-Dimyata), avaient – disponibles pour pouvoir fournir une réponse claire à tout comme Ibn Abdel-Wahhâb – rendu authentique ce même hadith. une matière juridique. Sheikh Saleh conclut en disant que ces divergences dans l’évaluation des hadiths ne doivent pas mener à ce genre de critique. Source : Sheikh Saleh Âl al-Sheikh « Al-farq Bayn Kutub al-fiqh wa Kutub alHadith » [La Différence entre les livres de Jurisprudence et les livres du Hadith] 94 Voir Sheikh Rabi’ Bin Hadi al-Madkhali, « Sharh Kitab al-Iman li Sahih al-Boukhari » [Explication du Chapitre de la Foi de Sahih alBukhari] Cassette no. 2, face B. 95 Saleh Ibn Mohammed Âl al-Sheikh, « Al-Minhaj al-Fiqhi li A’imma al-Da’wa al-Salafiya fi Najd » [La Méthodologie Jurisprudentielle des Grands Savants Salafis du Najd], p. 244-246 96 Le grand Muhaddith à cette époque, Sheikh Abdel-Mouhsin alAbbad, fait partie des nombreux savants de Hadith contemporains qui ont déclaré qu’Ibn Abdel-Wahhâb faisait partie des Muhaddithin. 97 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Silsila al-Ahadith alSahiha » [Recueil de Hadiths Authentiques], Vol.5., p.302, Vol.1, p.8, etc. Il est connu que dans ses réfutations, Sheikh al-Albani mentionnait toujours, et de façon très précise, les défauts liés à la méthodologie des gens qu'il réfutait. Dans le cas présent, si la dépendance secondaire des savants saoudiens au madhab Hanbalite avait été une contradiction fondamentale ou un défaut important, alAlbani l’aurait certainement signalé dans une de ses réfutations. Or, cela ne s'est jamais produit. Finalement, il doit être souligné que les jugements d’ijtihad d’al-Albani dans lesquels il a contredit les verdicts de l’ensemble des quatre madhabs 17 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI simultanément sont si peu qu’il est inconcevable que cela ait pu aboutir à une forme de conflit quelconque. Tawhid98. C’est d’ailleurs pourquoi il a rédigé un livre intitulé « Le Tawhid avant toute chose »99 où il explique que la mère de toutes les sciences religieuses est l'étude de l'adoration unique d'Allah sans Lui attribuer d’associés dans les différentes formes d'adoration. Par Une Approche Révolutionnaire du Hadith ? conséquent, il considérait l’étude du Coran, le Hadith, le fiqh et toutes les autres sciences religieuses comme un Après avoir mis en place le conflit « Albanomoyen d'atteindre le but pour lequel l'homme fut créé: Wahhabite » qui repose sur des différences l'adoration unique du Seigneur de méthodologiques supposées dans le l’Univers. Vu que Stéphane Lacroix Hadith, Lacroix tente de démontrer n’a pas pu ramener la moindre qu’al-Albani adoptait une approche déclaration de Sheikh al-Albani révolutionnaire du Hadith: indiquant qu’il place la science du Hadith au-dessus de l'étude du Coran « Comment al-Albani, avec ses origines et des autres sciences islamiques, on ne sociales et ethniques peu distinguées, apeut que conclure une des deux choses t-il réussi à occuper une place tellement suivantes : Lacroix est ou bien un prestigieuse dans un domaine qui fut trompeur audacieux ou bien quelqu’un longuement monopolisé par une élite qui est ignorant des opinions réelles de religieuse dans la région saoudite du Sheikh al-Albani. En outre, il y a de Najd ? La réponse, comme nous verrons nombreuses déclarations dans à travers l'exemple d'al-Albani luilesquelles Sheikh al-Albani approuve même et certains de ses disciples, se les jugements spécifiques ainsi que la trouve dans son approche méthodologie globale des savants révolutionnaire du Hadith. » majeurs du Hadith à travers les siècles. Dans son livre « al-Tawhid Awwalan », alexplique que le Tawhid passe avant Ceci annule explicitement la thèse Ainsi, le professeur de Sciences Po Albani toute chose. farfelue d'une « approche prétend qu’al-Albani favorisait « une révolutionnaire du Hadith. » nouvelle approche dans la critique du Hadith » qui mettrait au défi « le monopole même de l’aristocratie Al-Albani et le Raisonnement Indépendant religieuse Wahhabite ». De plus, la méthode du Sheikh aurait un « pouvoir révolutionnaire » selon Lacroix qui semble persuadé du bien-fondé de ses opinions. Selon le professeur Lacroix, le premier aspect dans l'approche révolutionnaire d'al-Albani du Hadith est En analysant la méthodologie des grands savants du l'abandon de la raison : Hadith de manière comparative, on peut facilement conclure qu’al-Albani n’a jamais adopté une approche « Selon al-Albani, le raisonnement indépendant doit être révolutionnaire du Hadith. Il n’a pas instauré de exclu du procédé : la critique du matn (le texte du nouveaux principes dans la science du Hadith, ni a-t-il hadith) devrait être exclusivement formelle, c.-à-d. inventé de nouvelles règles dans sa méthodologie de grammaticale ou linguistique ; seulement le sanad (la critique. Toutefois, le professeur Lacroix avance chaîne de narrateurs du hadith) peut réellement être mis plusieurs arguments qu'il croit soutenir sa thèse. Il en question. » déclare en premier lieu: Voici, une fois de plus, une série de déclarations « La mère de toutes les sciences religieuses devient par malhabiles du professeur. Sheikh al-Albani a toujours conséquent la "science du Hadith" qui vise à réévaluer été partisan du raisonnement indépendant, que ce soit l'authenticité de hadiths connus. » globalement dans le domaine des sciences islamiques ou, plus spécifiquement, dans la science du Hadith. En Dans ses écrits, Sheikh al-Albani a mentionné de 98 manière systématique que toutes les sciences religieuses Le Tawhid, souvent traduit par « monothéisme », est le fait de sont basées sur le Coran et la Sounna prophétique (c.-àrendre Allah unique dans l'adoration sans ne rien Lui associer. L'appel au Tawhid fut le message principal de toutes les religions d. les hadiths) suivant la compréhension des pieux monothéistes, issues du même Dieu Unique. Non seulement le prédécesseurs. Quant à la science qu’il considérait Tawhid est-il considéré comme le premier et le plus important des comme la plus importante de toutes, alors il faut savoir cinq piliers de l’Islam, c’est également le premier des dix que le Sheikh fut d’avis que c’était la science du commandements du Christianisme : « Un seul Dieu tu aimeras et adoreras parfaitement ». 99 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Al-Tawheed Awalan Ya Du’at al-Islam » [Ô Prêcheurs de l’Islam: Le Tawhid avant toute chose], p.6-11 18 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI peut uniquement se faire en stimulant l’intellect et en employant le raisonnement105. outre, al-Albani était connu pour inciter ses étudiants à ne pas le suivre aveuglément et à mener leurs propres recherches de façon indépendante. Le Sheikh comparerait alors les résultats de ses étudiants avec les siens et ils bénéficieraient tous les uns des autres100. Une simple recherche dans la science du Hadith confirmera avec certitude que lors des quatorze siècles passés, la méthodologie de l’évaluation du Hadith des En se lançant dans la science du Hadith, le professeur Muhaddithin a toujours contenu l’analyse de la chaîne Lacroix croit étaler sa science et ses connaissances de narrateurs ainsi que l’une analyse du matn106. Les d’islamologue. Or, il s’exprime sur des sujets dont il ne critiques de la chaîne et du matn ont chacun leurs saisit même pas les notions de base. propres conditions et sont évalués de En déclarant que Sheikh al-Albani façon indépendante107. De plus, la 101 n’analysait pas le continu du hadith critique du matn est loin d'être (matn), il tente de recycler un vieil simplement grammaticale108 comme outil de propagande déployé par les le prétend Stéphane Lacroix. Ainsi, orientalistes pour dénigrer les le matn peut être mis en question Muhaddithin. En effet, ce fut un scolastiquement et empiriquement moyen pour des orientalistes comme tout comme c’est le cas pour le 102 Ignác Goldziher et Alfred sanad. Et cela, bien évidemment, Guillaume103 de représenter les Un hadith contient une chaine de transmission peut uniquement se faire avec un et un contenu savants du Hadith comme des gens (sanad) jusqu’au Prophète raisonnement indépendant109. Cette textuel (matn) qui n'utilisent pas de raisonnement approche est précisément la indépendant et qui approuvent méthodologie adoptée par Sheikh alsystématiquement le matn tant que la chaîne de Albani qui, dans son recueil de hadiths faibles, a jugé 104 narrateurs (sanad) est correcte . faibles de nombreux hadiths uniquement à cause d'une anomalie dans le matn110. À première vue, il peut paraître que les Muhaddithin se sont uniquement concentrés sur la chaîne de narrateurs En outre, les savants de Hadith ont toujours appliqué la sans avoir pris en considération le matn. C’est pourquoi règle qui stipule que l’exactitude de la chaîne de certains orientalistes ont accusé les savants du Hadith de narrateurs n’implique pas nécessairement l’exactitude du délaisser tout raisonnement. Or, cette thèse se heurte aux contenu du hadith111. Ce fut également l’avis de Sheikh réalités des sciences musulmanes puisque la critique du al-Albani112 qui, tout comme d’autres Muhaddithin, a contenu ou texte du hadith (matn) a toujours existé et énuméré plusieurs situations dans lesquelles un hadith peut être jugé comme inventé (mawdu’) en basant ce jugement uniquement sur le matn et cela, en dépit d’une 100 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Al-Rawda al-Dani fil chaîne de narrateurs correcte113. Fawa’id al-Hadithiya lil-Allama Al-Albani », p.9 101 Dans la Sounna prophétique chaque hadith est précédé d’une chaîne de narrateurs qui monte du dernier Mouhaddith qui a compilé les hadiths (comme al-Bukhari ou Muslim) jusqu'aux compagnons qui ont rapporté le hadith du Prophète Mohammed . 102 Ignác ‘Yitzhaq Yehuda’ Goldziher fut un orientaliste hongrois juif qui rejeta la méthodologie des Muhaddithin en prétendant que celleci ne comprenait pas l'étude du matn. Ainsi, il a établi son approche personnelle dans l’analyse du matn ayant l’audace de rendre faible les hadiths qui mentionnent les vertus de la visite de la Mosquée sacrée d’al-Aqsa. Voir « Mohammedanische Studien », 2e imp. Hildesheim 1961. 103 Alfred Guillaume fut un Orientaliste anglais qui, par sa critique du matn, a fait la fabuleuse « découverte » que la Mosquée d'Al-Aqsa n'est pas située à Jérusalem, mais à Jirana (40 kilomètres de la Mecque). Voir « Où se trouvait la Mosquée d’al-Aqsa? » AlAndaluse, Madrid, 1953 p. 323-336. Les critiques du matn de Goldziher et Guillaume furent motivées religieusement puisqu’ils ont uniquement rendu faibles ces hadiths dans le but de représenter la Palestine comme n'ayant aucun patrimoine musulman. D'autres orientalistes tendancieux comme Joseph Schacht et Arent Jan Wensinck ont aussi développé une critique personnelle du matn pour ternir l’image de l’Islam. Il s’agit de personnes qui, durant toute leur vie, ont étudié la science du Hadith dans le but unique de diffamer la religion musulmane de façon « académique ». 104 Dr Mohammed Mustafa al-A’thami, « Minhadj al-Naqd I’nd alMuhaddithin » [La Méthodologie de la Critique employée par les Muhadithin], p. 127-149. Par conséquent, la thèse de Lacroix comme quoi la critique du matn, pour Sheikh al-Albani, fût restreinte à une perspective linguistique est une nouvelle fantaisie ou tromperie ingénieuse du Muhaddith en herbe de 105 Ibid, p. 81, 83 106 Ibid, p. 82 107 Dr. Abdoullah Bin Dayfoullah al-Rouhayli, « Manhadj AlMouhadditheen fi Naqd al-Riwayat Sanadan wa Matnan ». [La Méthodologie des Muhaddithin dans la Critique du Hadith dans la Chaine de Transmission et le Matn], p.14. 108 Ibid, p.24-25. 109 Ibid, p.22. 110 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Silsila al-Ahadith al-Da’ifa Wal Madou’a Wa Atharouha al-Sayyi’ fil Umma » 111 Dr. Abdoullah Bin Dayfoullah al-Rouhayli, « Manhadj alMouhaddithin fi Naqd al-Riwayat Sanadan wa Matnan ». [La Méthodologie des Muhaddithin dans la Critique du Hadith dans la Chaine de Transmission et le Matn], p.21. 112 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Silsila al-Ahadith alSahiha » [Recueil de Hadiths Authentiques], voir l’introduction 113 Dr. Abdoullah Bin Dayfoullah al-Rouhayli, « Manhadj alMouhadditheen fi Naqd al-Riwayat Sanadan wa Matnan ». [La Méthodologie des Muhaddithin dans la Critique du Hadith dans la Chaine de Transmission et le Matn], p.42. 19 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI Sciences Po puisque les œuvres d'al-Albani, publiées pendant plusieurs décennies, sont truffés d’exemples qui invalident totalement cette hypothèse114. d’al-Bukhari et Muslim. Al-Albani a été jusqu'à déclarer certains de ces hadiths comme faibles. » Sheikh Mohammed al-Albani a effectivement réévalué certains hadiths dans les recueils d’al-Bukhari et Muslim. Toutefois, l'allégation de Lacroix comme quoi le Sheikh aurait rendu faible certains hadiths dans les deux recueils en question est fausse. Après avoir fait une explication approfondie d'un hadith dans sa « Silsila alAhadith al-Sahiha », al-Albani mentionne : Il est étonnant de constater que le professeur Lacroix ignore que Sheikh al-Albani a rendu faible des hadiths dû à leur contenu textuel, car dans son même article il mentionne que Sheikh al-Albani a jugé faibles des hadiths dans les recueils canoniques d’al-Bukhari et Muslim. Celui qui entreprend une lecture superficielle de la critique de Sheikh al-Albani des hadiths dans les recueils d’al-Bukhari et Muslim, saura que le Sheikh en a critiqué une bonne partie dû à un défaut dans le matn, non dans le sanad. Il devient clair, une fois de plus, que Lacroix, qui est chercheur au CERI, est incapable d’effectuer de simples recherches. Il se contente de répéter comme un perroquet les conjectures d'autrui, alors qu’il ignore entièrement le contenu réel et la véracité des propos qu’il tient dans ses articles, comme le démontre également sa déclaration suivante : « J'ai volontairement pris plus de temps pour commenter ce hadith et ses narrateurs. J'ai fait ceci dans le but de défendre la Sounna prophétique et pour que personne n’invente des mensonges à mon égard. J'ai fait ceci afin que la personne ignorante, envieuse ou tendancieuse ne dise pas : 'Al-Albani a dénigré Sahih alBukhari et a rendu faibles ses hadiths'…»115 En effet, la thèse comme quoi al-Albani aurait rendu faible des hadiths dans alBukhari et Muslim peut uniquement « Par conséquent, l’aspect principal de Contrairement à ce que prétendent venir d’une personne ignorante, certains orientalistes, la critique du Hadith la science du Hadith devient 'ilm al- englobe également le matn envieuse ou tendancieuse — et je ne rijal (la science des hommes), aussi considérerais certainement pas le connu comme 'ilm al-jarh wa-l-ta'dil (la science de la professeur Lacroix comme étant envieux. Sheikh alcritique et de l’évaluation positive) qui évalue la Albani avait une grande estime pour Sahih al-Bukhari et moralité – qui équivaut à la fiabilité — des narrateurs. » Muslim et a toujours loué ces deux recueils pour leur précision et authenticité : Cette tentative désespérée de tromper le lecteur échoue rapidement lorsqu’on apprend que la science des « Les recueils d’al-Bukhari et Muslim sont les deux narrateurs (du hadith) ou « I'lm al-Rijal » a toujours été livres les plus exacts jamais écrits après le Livre d'Allah l’aspect principal de la science du Hadith pour tous les d’après le consensus des savants musulmans du Hadith Muhaddithin à tous les temps. C’est cette science qui a et d’autres. Ils ont un avantage sur les autres recueils de préservé la Sounna de toute altération et qui a exposé hadith dû à leur distinction qui repose sur leur sélection toute implication de menteurs dans le sanad du hadith ou des hadiths les plus corrects et plus authentiques ainsi de narrateurs ayant une mauvaise mémoire. que sur leur omission de hadiths faibles et ceux qui contiennent un matn très faible…Il est devenu connu de manière générale que tous les hadiths dans les recueils d’al-Bukhari et Muslim, ou dans l’un des deux, ont Al-Albani et la Critique d’al-Bukhari et Muslim atteint le degré d’exactitude le plus élevé et sont considérés comme authentiques et correct sans aucun Selon Lacroix, Sheikh al-Albani adoptait une approche doute. Voici notre position de base sur ces deux livres. unique dans le Hadith dû au fait qu'il aurait rendu faible Cependant, cela ne veut pas dire que chaque lettre, mot des hadiths dans les collections de hadiths d’al-Bukhari ou expression dans al-Bukhari et Muslim doit être placé et Muslim : au même niveau (d’exactitude) que le Coran. Il se peut que certains hadiths contiennent une fausse conception « En même temps — et contrairement aux pratiques ou une erreur dans un certain aspect qui fut commise antérieures —, al-Albani insiste sur l'étendue de cette par un des narrateurs du hadith. En effet, à l'exception réévaluation qui doit englober tous les hadiths existants, même ceux mentionnés dans les recueils canoniques 114 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Silsila al-Ahadith alDa’ifa… » – « Rhayatoul Maram » – « Ta’liqat A’la Moukhtasir Sahih Muslim lil-Moundhiri », etc. 115 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Silsila al-Ahadith alDa’ifa », Vol.4, p.465. 20 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI du Coran, nous ne considérons aucun livre infaillible. » En effet, al-Albani fut précédé dans la réévaluation des recueils canoniques d’al-Bukhari et Muslim par plus de soixante savants différents119. Parmi les premiers Cette parole démontre que Sheikh al-Albani ne rendait savants, plusieurs Muhaddithin ont écrit des ouvrages pas faible certains hadiths dans al-Bukhari ou Muslim. Il indépendants dans lesquels ils ont réévalué les hadiths a uniquement critiqué quelques termes et expressions d’al-Bukhari et Muslim. Le plus célèbre parmi eux est dans le matn du hadith ainsi que quelques chaînes de al-Dar al-Qutni (Xe siècle) qui a écrit le célèbre « alnarrateurs. Il est important de comprendre que dans la Ilzamât wal-Tattabu ». D'autres comme Mohammed alscience du Hadith, on fait une distinction entre la Shaheed120 (IXe siècle), Yehya al-Attar121 (XIIIe siècle), critique d’un hadith d’un point de vue des anomalies Abdel-Rahim al-Iraqi122 (XIVe siècle) ainsi qu’Abu dans le sanad et entre le fait de rendre Zur’a al-Iraqi123 (XVe siècle) ont tous faible un hadith dans sa totalité. Par écrit des critiques indépendantes sur le exemple, la chaîne d'un hadith peut même sujet. En outre, nous retrouvons être critiquée dû à une certaine parmi ceux qui ont critiqué certains critique d'un narrateur présent dans hadiths dans al-Bukhari ou Muslim cette chaine. Or, cela en soit, ne rend plusieurs savants très connus tels que pas forcément faible le texte du hadith l’Imam Ahmed, Ibn Ghuzeyma, Ibn dû au fait que d'autres hadiths avec le Hazm, al-Nawawi, al-Qortobi, Ibn almême contenu textuel, mais une Qayim, Ibn Hajr, Ibn Taymiya, alchaîne différente, peuvent renforcer la Dhahabi, al-Zarqashi, al-Suyuti et Ibn solidité du premier hadith qui, par Kathir124. Ce sont, un par un, des conséquent, atteindrait le niveau de savants reconnus dans le Hadith et les « Hassan » (bon) ou « Sahih » Les recueils d’al-Bukhari et Muslim ont été sciences islamiques qui n’ont jamais (authentique) bien que sa chaîne de réévalués par plus de soixante Muhaddithin été accusés d’avoir contredit les narrateurs soit critiquée. Cela vaut « pratiques antérieures » de la également pour tous les hadiths que Sheikh al-Albani a réévaluation du Hadith. Finalement, al-Albani n'était critiqués dans les recueils d’al-Bukhari et Muslim certainement pas le seul à son époque à avoir critiqué puisqu’il a toujours conclu qu'ils étaient corrects dans certains hadiths d’al-Bukhari et Muslim. Plusieurs leur contexte textuel. C'est ainsi qu’al-Albani a expliqué savants de hadith contemporains, Sunnites et autres, l'ont cette forme de critique : précédé dans sa critique : al-Mu’allimi, Moqbil, Shu’ayb al-Arna’out, Tariq Ibn I’wadillah, al-Kawthari, Hassan « L’authenticité d’un hadith dans ‘Sahih al-Bukhari’ ne al-Saqqaf, etc.125 peut être contesté en se basant simplement sur une certaine faiblesse dans sa chaîne puisqu’il reste la Une fois de plus, une étude élémentaire confirme qu'il possibilité que le hadith fut rapporté avec une autre n'y a rien d’inhabituel concernant l’approche de Sheikh chaîne par laquelle les deux hadiths se consolideront al-Albani à la science du Hadith puisque tous les hadiths réciproquement. » 117 d’al-Bukhari et Muslim critiqués par al-Albani avaient déjà, précédemment, subi une forme de critique par La deuxième allégation du professeur Lacroix est que la d'autres savants du Hadith. critique ou la réévaluation de Sheikh al-Albani englobait, contrairement aux pratiques antérieures, tous les hadiths existants. Regardons plutôt ce que disait le Muhaddith du siècle précédent au sujet de ces pratiques 119 Muhyi al-Din al-Samarqandy, « Naqd Matn al-Hadith fi Daw antérieures des Muhaddithin du passé : 116 Nata’ij al-Ulum al-Tajribiya » [La critique du Matn dans le Hadith à la lumière des Sciences Expérimentales], p.113 120 Mohammed Ammar al-Shaheed, « I’lal Sahih Muslim », [Défauts dans Sahih Muslim] 121 Yahya Ali al-Rasheed al-Attar, « Gharar al-Fawa’id al-Majmou’a fi Bayan ma Waqa’a fi Sahih Muslim... » 122 Abdel-Rahim Ibn al-Hussein al-Iraqi, « Al-Ahadith al-Mughrija fil Sahihayn Allati Takallama fiha » [Sélection de Hadiths dans les recueils authentique d’al-Bukhari et Muslim qui ont été critiqués] 123 Abu Zura’ Ahmed Ibn Abdel-Rahim al-Iraqi, « Al-Bayan wal Tawdih Liman Kharaja lahu fil Sahih wa Qad Massa Bi Darb Min al-Tajrih » [Clarification des Hadiths dans Sahih al-Bukhari qui sont sujet à une certaine forme de Critique] 124 Muhyi al-Din al-Samarqandy, « Naqd Matn al-Hadith Fi Daw Nata’ij al-Ulum al-Tajribiya » [La critique du Matn dans le Hadith à la lumière des Sciences Expérimentales], p.115-140 125 Ibid, p.144-148 « Malgré la magnificence de Sahih al-Bukhari et malgré le consensus des savants sur son acceptation — comme je l’ai mentionné dans l'introduction —, nous devons savoir que le livre a été critiqué aux passé par certains savants. » 118 116 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Sharh Aqida al-Tahawiya » [Explication de al-Aqida al-Tahawiya], p.22-23 117 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Silsila Al-Ahadith AlSahiha » [Recueil de Hadiths Authentiques], Vol.4, p.185 118 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Moukhtasir Sahih alBoukhari » [Résumé de Sahih al-Boukhari], 2/4 21 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI Lorsqu’al-Albani fut interrogé au sujet d'une personne qui, tout comme Stéphane Lacroix, prétendait que les hadiths d’al-Bukhari et Muslim ne sont plus soumis à la critique et que leur réévaluation était contraire aux pratiques antérieures, sa réponse fut la suivante : page 57, il mentionne même explicitement que je rejette le consensus… »129 Il est impossible qu’al-Albani ait prononcé des fatwas qui vont à l’encontre du consensus établi des savants puisqu’il considérait le consensus islamique comme une preuve irréfutable dans la déduction de jugements. « Cette déclaration en soi est suffisante pour convaincre le lecteur de l'ignorance de cet escroc rusé et démontre sa diffamation envers les savants antérieurs et contemporains lorsqu’il prétend qu'il y a un consensus à ce sujet126. Ainsi, jusqu'à ce jour même, les savants critiquent toujours certains hadiths dans les recueils d’al-Bukhari et Muslim. » 127 Ce que le professeur Lacroix n’a pas réussi à saisir, dû à son incapacité à faire des recherches dans ce domaine, est qu’al-Albani remettait en question des consensus supposés qui furent prononcés par certains savants. Grâce à sa connaissance remarquable, Sheikh al-Albani fut capable de démontrer que le consensus proclamé par certains savants dans plusieurs questions était invalide ou qu’il s’agissait d’un consensus qui, en réalité, n’a jamais eu lieu130. Ce qui fut considéré comme un consensus islamique dans ces questions précises ne pouvait, par conséquent, plus être vu comme un consensus reconnu et acceptable. Ainsi, al-Albani avait établi que ces consensus en question avaient été contredits et remis en question par des savants au passé : Les Illusions Révolutionnaires du Professeur Lacroix Après s’être défoulé dans la science du Hadith, le professeur Lacroix, très confiant dans ses capacités, se lance maintenant dans la jurisprudence islamique et se permet de citer une liste de ce qu'il nomme des « interprétations révolutionnaires » de Sheikh alAlbani : « Dû à la particularité de sa Sheikh al-Albani avait démontré que l'opinion de la méthode, al-Albani finissait par majorité des savants allait parfois à l’encontre de « J'ai certes, étudié de nombreuses questions dans lesquelles un prononcer des fatwas qui allaient à certains consensus proclamés. consensus a été proclamé et j'ai l’encontre du consensus islamique, découvert qu’il s’agissait, en réalité, de questions sur et plus spécifiquement, à l’encontre de la jurisprudence lesquelles les savants ont divergé. J'ai même découvert Hanbalite-Wahhabite. » que l'opinion de la vaste majorité des savants allait à l’encontre du prétendu consensus dans ces L'imagination déréglée du professeur Lacroix fait de questions. »131 plus en plus de dégâts. Il s’est, en premier lieu, cramponné à la thèse qui stipule que l'approche d’alLa personne qui ignore les divergences entre savants Albani du Hadith fut particulière pour ensuite l’exploiter dans lesquelles un consensus a été proclamé aura par en soutenant une autre fausse assertion dans laquelle il conséquent la fausse impression qu’al-Albani défiait le accuse al-Albani de contredire le consensus islamique consensus islamique établi. Pour ce qui est de l’assertion des savants. du professeur Lacroix que les fatwas prononcées par alAlbani iraient à l’encontre de la jurisprudence Hanbalite, Certains critiques ont déjà précédé Lacroix dans cette alors ce n’est bien entendu rien de révolutionnaire, car allégation128 qui d’ailleurs, dérangeait Sheikh al-Albani. les savants saoudiens font, et ont toujours fait, la même Dans son livre « L'Étiquette du Mariage », al-Albani chose. répondit à Isma’il al-Ansari qui l'avait accusé de contredire le consensus islamique : Dans sa quête d’exemples qui devraient prouver l’approche révolutionnaire d'al-Albani du Hadith, « Au début de son livre ‘Al-Ibaha’, ce pauvre homme Lacroix mentionne : m'a accusé de contredire le consensus islamique. À la « Par exemple, il a écrit un livre dans lequel il a redéfini les gestes et formules adéquats qui constituent le rituel 126 NDT c.-à-d. qu’il n’a plus de réévaluation des hadiths d’alBukhari et Muslim 127 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Âdab al-Zifaf » [L’étiquette du Mariage], p. 54 128 NDT Et c’est sans aucun doute d’eux que Stéphane Lacroix a calqué sa critique. 129 Ibid, p.41-42. Ibid, p.44-47 – p.238-239 131 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Ahkam al-Jana’iz wa Bida’uha » [Jugements liés aux Funérailles et à ses Innovations], p.219 130 22 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI de la prière musulmane ‘selon la pratique du prophète’en contredisant les prescriptions de toutes les écoles juridiques établies. » spécifique. Par contre, il prenait ce qu’il y avait de mieux dans chaque madhab en se basant d'abord et surtout sur les preuves directes de la Sounna. Dans son livre sur la description de la prière, al-Albani fait d’abord un jugement sur chaque question séparément et le compare ensuite avec les jugements des quatre écoles pour déterminer celles qui correspondaient à sa recherche analytique et celles qui la contredisaient : Le livre en question ici est « La Description de la Prière du Prophète » et notre chercheur au CERI132 aurait mieux fait de lire ou feuilleter ce chef-d’œuvre avant de le commenter de cette manière dérisoire. La réalité est que dans cette étude, Sheikh al-Albani a uniquement contredit les jugements des quatre écoles simultanément « Je suis d’avis que cette approche est la meilleure, car dans certains cas133. Dans son introduction, al-Albani elle correspond au chemin qu’Allah a ordonné de suivre confirme qu'il y a un consensus établi aux croyants et à son Prophète dans un grand nombre d’aspects de la Mohammed . C'est la méthodologie prière musulmane134 ce qui, en soit, est des pieux prédécesseurs qui comportent assez pour démolir la thèse de Lacroix les compagnons et les générations après dans laquelle il prétend qu’al-Albani, en eux auxquelles appartiennent les quatre redéfinissant les gestes adéquats de la Imams. Ils ont tous consenti à prière, aurait contredit les prescriptions l'obligation de revenir et de s'accrocher de toutes les écoles juridiques établies. À à la Sounna et sont unanimes pour dire la fin de son introduction, le Sheikh que chaque allégation qui la contredit déclare explicitement que son travail ne doit être rejetée. » 138 contient pas un seul jugement dans lequel il n’a pas été précédé au passé par un Pour appuyer sa thèse, al-Albani citait de autre savant, ni un jugement qui va à nombreuses paroles des quatre Imams l’encontre du consensus des savants135. dans lesquelles ils réprimandent ceux qui De plus, Sheikh al-Albani mentionne suivent aveuglément leurs jugements et Dans son livre «Asl Sifat Salat aldans l'introduction que : verdicts sans les mesurer au Coran et à la Nabi », al-Albani fut précédé dans tous ses jugements par d’autres savants Sounna139. C'était une façon ingénieuse « Ce livre rassemblera tous les éléments du Muhaddith albanais de démontrer que dispersés des livres du Hadith et de jurisprudence y celui qui suit un madhab quelconque dans tous ses compris les divergences entre les madhabs qui sont liées jugements de fiqh a contredit les enseignements des à ce sujet »136 quatre Imams. Ainsi, ces mêmes paroles venants des Imams Abu Hanifa, Malek, al-Shafi’i et Ahmed dans Al-Albani avait critiqué ouvertement ceux qui, comme le lesquelles ils interdisent les autres de suivre aveuglement professeur Lacroix, l'accusaient de ne pas prendre en leurs jugements, constituent une approbation de la considération les jugements des quatre imams : méthodologie de Sheikh al-Albani et des Muhaddithin : « Par conséquent, je dis qu’en nous accrochant à tout ce qui a été rapporté de façon authentique dans la Sounna, même si cela contredit certains verdicts des Imams, on ne peut être accusé de contredire leur madhab, ni leur méthodologie. En agissant de la sorte, on suit plutôt la méthodologie incontestable sur laquelle ils se basaient tous... C’est une chose qui ne peut être dite de ceux qui abandonnent ce qui est authentique dans la Sounna en suivant aveuglément un de leurs jugements dans l’école juridique. »140 « Cette accusation ne peut être plus farfelue. C'est une fausse accusation dans chaque aspect comme cela peut être déduit clairement de mes déclarations précédentes qui indiquent toutes que le contraire est vrai. Tout ce que nous demandons c’est de ne pas transformer un madhab quelconque en religion en élevant ce madhab au statut du Coran et de la Sounna... » 137 En suivant la méthodologie des Muhaddithin du passé, al-Albani refusait de suivre aveuglément un madhab Ainsi, les jugements d’al-Albani étaient en parfaite harmonie avec la méthodologie des quatre imams qui, aujourd'hui, ont chacun un madhab qui leur est attribué. 132 Sur le site du CERI, le centre prétend mener des travaux qui s’enracinent dans une tradition comparatiste et qui valorisent les trajectoires historiques des sociétés étudiées. Certains chercheurs ne semblent réellement pas être à leur place au CERI. 133 Dans ce livre, les jugements d'Al-Albani coïncident pour plus de 90 % avec au moins un jugement des quatre écoles juridiques. 134 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Asl Sifat Salat al-Nabi » [La Description de la Prière du Prophète, Version Originale], p.21 135 Ibid, p.52 136 Ibid, p.22 137 Ibid, p.48 138 Ibid, p.23 Ibid, p.23-32 140 Ibid, p.32 139 23 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI Les Consensus Islamiques inventés par Lacroix Sheikh Moqbil153 et Abdoullah al-Ghimari154 avaient également prononcé un jugement identique quant aux mihrabs. Or, Stéphane Lacroix considère que déclarer les mihrabs comme une innovation est une interprétation révolutionnaire qui va à l’encontre du consensus islamique ! Les lecteurs n’auraient pas été confrontés avec ce genre d’absurdités ridicules, si le professeur avait pris le temps de faire une petite recherche. Lacroix semble bien conscient qu’il, comme le veut le vieux proverbe arabe, est « comme l’homme borgne parmi des aveugles. » 155 Et décrire le professeur Lacroix comme un borgne peut même être une surestimation, car il s’étonne du faut que : Une fatwa de Sheikh al-Albani que le professeur Lacroix considère aller à l’encontre du consensus islamique est celle-ci : « Aussi, il a déclaré que les mihrabs — c.-à-d. la niche que l’on retrouve dans les mosquées pour indiquer la direction de la Mecque — fut une bida'a (une innovation)... » La déclaration d’al-Albani comme quoi les mihrabs sont une innovation141 est tout sauf révolutionnaire. À nouveau, un grand « … al-Albani disait qu’il était permis de nombre de savants l'ont précédé dans ce prier en chaussures dans une mosquée. » jugement. Ce n’est d’ailleurs rien d’étonnant, car le mihrab tire son origine Une fois de plus, il n'y a rien exceptionnel de la courbure que l’on retrouve dans les à ceci. Dans son jugement sur la églises chrétiennes d’Égypte et de permission de prier dans une mosquée en Najran142. Divers savants et historiens chaussures, al-Albani a été précédé par le mentionnent que les mihrabs ont Prophète de l'Islam lui-même, les seulement été introduits dans les mosquées compagnons et tous les savants après l’époque du Prophète Mohammed 143 islamiques, car il existe un consensus . On comprend ainsi pourquoi al-Albani fut déjà précédé il y a environ quatorze Al-Albani et de nombreux savants établi sur la permission de prier en siècles par le compagnon Ibn Masu’d qui avant lui ont déclaré que le mihrab chaussures. Si cette parole d'al-Albani est une innovation. coïncide avec le consensus des savants déclarait qu’il n'était pas permis de prier 144 musulmans, comment alors peut-elle être dans une mosquée qui contenaient un mihrab . Il a été décrite comme un jugement révolutionnaire ? Prier en suivi par de nombreux savants à travers les siècles 145 chaussures fait, en effet, partie de la tradition comme Salim Ibn Abd al-Dja’d (VIIe siècle), Ibrahim prophétique156 puisque le Prophète priait en al-Nakha'i146 (VIIe siècle), Sufyan al-Thawri147 (VIIIe chaussures dans la mosquée, comme ce fut rapporté par siècle), Ibn Hazm148 (Xe siècle), Ibn Taymiya149 (XIIIe al-Bukhari qui a intitulé le chapitre à ce sujet « Prier en siècle), al-Zarqashi150 (XIVe siècle), Ali al-Qari151 chaussures ». Plus encore, prier en chaussures est une (XVIe siècle), etc. Au XVe siècle, le célèbre savant recommandation en Islam, car le dernier des Messagers Abder-Rahman al-Souyouti a même composé un a ordonné sa communauté de se différencier des juifs ouvrage qu’il a nommé « Renseignements Utiles qui étaient connus pour prier sans chaussures157. Bien concernant l’Apparition de l'Innovation du Mihrab ».152 entendu, il faut mentionner qu’al-Albani et les autres De plus, à l’époque d’al-Albani, certains savants comme savants ont uniquement permis de prier en chaussures dans la mosquée sous certaines conditions158. Prétendre 141 que cette tradition prophétique qui est mentionnée dans Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Silsila al-Ahadith al-Da’ifa Wal Madou’a wa Atharouha al-Sayyi’ fil Umma », Vol.1, p.452. 142 Dr Ibrahim Ibn Saleh al-Khodeir, « Ahkam al-Masajid fil Sharee’a al-Islamiya » [Jugements liés aux Mosquées dans la Législation Musulmane], Vol.1, p.339. 143 Dr Hussein Mou’nis, « Al-Masajid » [Les Mosquées], p.77-79 144 Al-Bazzar, « Kashf al-Astar », no 416 145 Rapporté par Ibn Abi Shayba, « Musannaf Ibn Abi Shayba », Vol.1, p.408 146 Rapporté par Abdel-Razaq al-Sana’ani, « Musannaf AbdelRazaq », Vol.2, p.412 147 Ibid, p.413 148 Ibn Hazm, « al-Muhalla », Vol.4, p.239-240 149 Sheikh al-Islam Ibn Taymiya, « Iqtida al-Sirat al-Moustaqim », p.215-225 150 Mohammed Bin Abdillah al-Zarqashi, « I’lam al-Masajid bi Ahkam al-Masajid », p.258 151 Ali Ibn Sultan Mohammed al-Qari, « Marqat Al-Mafatih Sharh Mishkat Al-Masabih », Vol.2, p.223. 152 Abder-Rahman Jalal al-Din al-Souyouti, « I’lam al-Arib bi Huduth Bid’a al-Maharib » 153 Mohammed Ibn Abdel-Wahhâb al-Wasabi, « Al-Qawl al-Sawab fi Hukm al-Mihrab » [L’avis correct concernant le Jugement du Mihrab], p.51-52 154 Abdoullah Ibn Mohammed al-Ghimari, voir ses annotations dans « I’lam al-Arib bi Huduth Bid’a al-Maharib”, p.20 155 Ceci n’est qu’un proverbe parmi les nombreux proverbes arabes connus qui ont été absorbés dans les langues occidentales. En français, ce proverbe en question est aujourd’hui devenu : « au royaume des aveugles, les borgnes sont rois ». 156 Isma’il Ibn Marshud al-Rumayh, « Ahkam al-Ni’al » [Jugements liés aux Chaussures], p.18 157 Sounan Abi Dawud, « Kitab al-Salat– al-Salat Fil-Ni’al » [Chapitre de la Prière – Prier en Chaussures], Vol.1, p.176, no 652. 158 La personne doit s'assurer que ses chaussures soient propres avant d’entrer à la mosquée. Également, elle ne doit pas prier en chaussures dans une mosquée si les gens du commun (qui ignorent cette Sounna) réagissent de manière à semer des problèmes. 24 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI presque chaque recueil de hadiths159 irait à l’encontre du consensus islamique est une chose que Sheikh al-Albani décrivait comme étant impossible : pratiquer leur foi comme ils devaient et ceci est beaucoup plus important qu'un morceau de terre. » Mais quel est donc le rapport entre cette fatwa et la soi« Il est impossible d’obtenir un consensus islamique disant approche révolutionnaire d’al-Albani du Hadith ? correct qui contredit un hadith authentique, à moins que Cette position du Sheikh devient beaucoup moins le hadith en question soit correctement abrogé. »160 controversée si on comprend que, dans cette fatwa, Sheikh al-Albani s’est basé sur la « hijra » Dans son approche trompeuse et inepte des œuvres d'al(l’émigration) du Prophète qui a quitté la Mecque, son Albani, le professeur Lacroix s'est contenté de lieu préféré, pour pouvoir pratiquer l’Islam à Médine. rassembler quelques fatwas du Sheikh qu’il a, C'est un avis que tient la vaste majorité des savants, au audacieusement et sans la moindre passé et au présent, par rapport aux recherche, jugé révolutionnaires. Son personnes qui se trouvent dans une désir de faire passer al-Albani comme situation pareille. Le professeur Lacroix quelqu’un qui contredisait le consensus ne devrait pas concevoir cette fatwa fut tellement ardent qu’il a inventé luicomme controversée, car dans son même des consensus islamiques qui propre pays, des milliers de musulmans n’ont jamais existé pour ensuite tentent de fuir l’oppression et accuser al-Albani de les avoir l’apartheid religieux du régime français contredits. N’est-ce pas agréable de pour obtenir des droits religieux, et cela travailler en tant que professeur et bien entendue, dû aux nombreuses Après les massacres suivant l’occupation de spécialiste de l’Islam à Sciences Po ? Il la Palestine, al-Albani conseilla aux atteintes à la pratique individuelle de vous suffit de fabuler un peu, de Palestiniens de quitter leur terre l’Islam162. rédiger des histoires avec des termes arabes que personne ne comprend et de présenter le tout Un peu plus loin, Lacroix sort les paroles de Sheikh alsous couvert d’un ouvrage académique. Ensuite, il ne Albani de leur contexte : vous reste qu’à empocher le pactole. Le professeur Lacroix n'a pas effectué la moindre recherche dans les « Finalement, al-Albani prit une position ferme contre livres de jurisprudence pour pouvoir comparer les toute participation à la politique, en répétait que ‘la déclarations d’al-Albani aux autres fatwas des bonne politique était d’abandonner la politique’ – une Muhaddithin. Par conséquent, les fatwas du Sheikh expression salafiste… » albanais ont été conçues comme révolutionnaires selon l’avis personnel de Lacroix. Cette déclaration est également contestable puisque Lacroix a tout d’abord mal traduit la parole d’al-Albani Dans un de ses livres, Sheikh Mohammed al-Albani qui est « min163 al-siyasa tark al-siyasa » qui se traduit s’est adressé à ceux qui, tout comme Stéphane Lacroix, correctement par « délaisser la politique fait (également) écrivent sur les sujets qu'ils ne comprennent pas : partie de la politique ». Al-Albani entendait par là que, dans certains cas, il était mieux de ne pas participer au « Je les conseille de ne pas écrire dans un domaine de système politique. Or, la traduction de Lacroix sousscience quelconque qu’après l’avoir maîtrisé et après y entend qu’al-Albani était entièrement opposé à la avoir gagné une certaine expérience pendant un certain politique, ce qui est entièrement faux et une autre 161 temps... » tentative du professeur de faire passer les savants Salafis pour des gens arriérés et non structurés qui sont coupés Le professeur pédant poursuit en étalant les conclusions du monde. Al-Albani s'est uniquement opposé à la de ses « recherches académiques » : participation politique si celle-ci n'est pas basée sur les valeurs islamiques : « Une autre position controversée était son appel aux Palestiniens de quitter les territoires occupés puisqu’ils y étaient, comme il le prétendait, incapables de 162 NDT Voir l’article du même auteur: « The French Suburban House and Field Negro » 163 La préposition arabe « min » ici est « lil tab’id » ce qui veut dire que la préposition exprime « une partie de » ou « une portion de » la politique. Il est étonnant de voir que le professeur Lacroix n’a pas saisi le sens de cette préposition, car dans son cv, il prétend maîtriser la langue arabe et même l’avoir enseignée. Tout comme on peut douter sur ses capacités de recherche, on peut également remettre en cause ses capacités dans la langue arabe, car quelqu’un qui ne comprend pas des prépositions aussi simples ne peut avoir la capacité d’enseigner la langue arabe, à moins qu’il s’agisse d’un charlatan. 159 Al-Bukhari (1/102), Abu Dawud (1/176), al-Tirmidhi (2/247), Ibn Majah (1/330), Al-Dar al-Qutni (1/313), Musnad al-Imam Ahmed (11/241)… 160 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Âdab al-Zifaf » [Les règles du Mariage], p. 42. 161 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Difa’ a’n al-Hadith alNabawi wal-Sira » [En Défense de la Tradition Prophétique et la Biographie], p. 60 25 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI Al-Albani et les Ecoles Juridiques « Malgré que la politique est une chose requise sans aucun doute, je pense que ce n'est pas le bon moment de participer à la politique. » 164 Après avoir étalé sa science infuse du Hadith et de la jurisprudence islamique, le professeur Lacroix nous transmet maintenant son savoir des écoles juridiques : Ce que disait donc réellement Sheikh al-Albani est qu’avant de participer à la politique, les gens devaient d’abord acquérir la connaissance de leur religion et entreprendre un processus essentiel de purification et d’éducation (« Tasfiya wa Tarbiya») : « Malgré son milieu social insignifiant, al-Albani est devenu connu comme le plus grand savant de Hadith de sa génération. Sa dépendance du Hadith comme pilier central de la législation aux dépens des écoles juridiques l'a poussé à prendre des positions controversées. » « Nous ne disons pas que la politique (c.à-d. la Politique Islamique) n'est pas obligatoire en Islam. Au contraire, cela fait partie des devoirs collectifs Dans un autre article, Lacroix explique ce islamiques. Cependant aujourd'hui, nous qu’il pense être la position d’al-Albani savons qu'en se consacrant à la politique vis-à-vis des écoles juridiques : les gens qui sont responsables de la da'wa se déroberont aux deux « Al-Albani, en échange, rejetait toutes obligations principales qui sont 'la les écoles juridiques, et appelait à une Purification et l’Éducation’…Par dépendance directe et exclusive sur le conséquent, nous aimerions pour nos Coran et le Sounna. »167 frères dans le monde islamique qui participent à l'appel au Coran et à la Al-Albani et les autres savants d’Ahl Dans cette nouvelle distorsion de notre Sounnah selon la compréhension des al-Sounna dépendaient tous du Hadith chercheur infatigable, la prédication de dans la législation pieux prédécesseurs, d’acquérir, en Sheikh al-Albani aurait été incompatible premier lieu, de solides bases avant de consacrer leur avec les quatre écoles juridiques dû à sa dépendance du temps à la politique. » 165 Hadith. Or, un aperçu des ouvrages des quatre Imams montre bien que les écoles juridiques se sont Cela veut dire que la compréhension de l'Islam dans la initialement basées sur le Hadith. Les quatre Imams communauté musulmane doit d’abord être purifiée de interdisaient explicitement de donner la priorité à leurs toute chose qui l’a infiltrée et qui ne fait pas partie de la fatwas si celles-ci allaient à l’encontre d’un hadith religion. Deuxièmement, al-Albani était d’avis que les quelconque. L’Imam Abu Hanifah a déclaré : « Si mes musulmans doivent être éduqués et élevés selon la propos contredisent le livre d'Allah ou un hadith du croyance correcte et originale de l’Islam166. Cependant, Prophète , alors abandonnez mes propos. »168 L’Imam la majorité des systèmes politiques dans le monde Malek a dit : « Acceptez tout ce qui correspond au Musulman ne sont aujourd’hui plus basés sur l’Islam. Coran et à la tradition prophétique et rejetez tout ce qui Par conséquent, il n'est pas admissible religieusement contredit le Coran et la Sounna. »169 De même, l’Imam pour les musulmans d’y participer. De la même façon al-Shafi’i disait : « Si le hadith est authentique, alors dont les non-musulmans refuseront de participer à la c'est mon madhab. »170 Finalement, l’Imam Ahmed politique d’un état Islamique, les musulmans orthodoxes accentuait l'importance de se référer aux hadiths en voient qu’il n’est pas acceptable de participer aux disant : « Celui qui rejette les hadiths du Messager systèmes politiques non-musulmans. Mais à nouveau, d'Allah se trouve au bord de la destruction. » 171 quel est le rapport entre le fait de ne pas participer à la politique et cette soi-disant approche révolutionnaire du Ainsi, toutes les écoles juridiques dépendaient du Hadith Hadith ? comme le pilier essentiel de la législation. C'est seulement lors des derniers siècles qu'un grand nombre de musulmans ont cessé de donner la priorité aux hadiths et cela, en suivant aveuglément les jugements d'un certain madhab. Et voilà ce qu’al-Albani désapprouvait réellement : 164 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Al-Fatawa al-Manhadjihya lil-Albany » [Les Fatawas d’al-Albani liées aux affaires de Manhadj] p. 20-21 165 Muhammad Nasir al-Din al-Albani, “Durus Lil Shaikh Nasir AlDin Al-Albani” (Shabaka al-Islamiya), Cours no. 20 166 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Al-Fatawa al-Manhadjihya lil-Albany » [Les Fatawas d’al-Albani liées aux affaires de Manhadj] p. 20-21 167 Stéphane Lacroix et Thomas Hegghammer, « Rejectionist Islamism in Saudi Arabia : The Story of Juhayman al-‘Utaybi Revisited », p.4 168 Al-Fulani, « Al-Iqath », p.50 169 Ibn Abdel-Bar, « Al-Jami’ », 2/32 170 Al-Nawawi, « Al-Majmou’ », 1/63 171 Ibn al-Djawzi, « Al-Manaqib », p.182 26 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI « Une chose qui est devenue très répandue chez les gens lors des derniers siècles est que lorsqu’une personne atteint l'âge adulte, on le force à suivre un des quatre madhabs. Il suivra par exemple le madhab de son père qu’il acceptera alors entièrement. Il restera fidèle à ce madhab sans jamais diverger sur le moindre aspect. Il suivra ce madhab aveuglément sans réclamer la moindre preuve. Il n’attachera aucune importance au jugement interprétatif (ijtihad) puisqu’il considère que les portes de l’ijtihad sont fermées. » 172 le madhab Hanbalite. Si c'était le cas, al-Albani aurait certainement été en conflit majeur avec les savants saoudiens et n'aurait, en premier lieu, jamais été invité par ces « Wahhabites féroces ». Les différences d’opinions qui ont eu lieu entre alAlbani et d'autres savants n’étaient pas dues au fait qu’al-Albani dépendait sur le hadith comme pilier central de la législation, car c’est aussi ce que font les savants dans le Royaume. C’est une chose qui devient claire comme le jour dans les nombreuses conversations qui ont eu lieu entre Sheikh al-Albani et ses confrères saoudiens; toutes leurs discussions et argumentations étaient basées sur des preuves directes du Coran et de la Sounna prophétique. Dans ces débats, les ulémas de l'Arabie Saoudite n’ont jamais pris l’avis du madhab comme étant une preuve. Pour justifier son refus du suivi aveugle des madhabs, al-Albani démontrait comment, au passé, les savants majeurs d'un certain madhab abandonnaient les décisions de leur Imam173 s’ils considéraient qu’elles contredisaient la Sounna174. Sinon, al-Albani a toujours eu une grande estime des différents madhabs et ne tolérait aucune critique à leur égard : Certes, les différences scolastiques entre al-Albani et les autres savants « Il y a certaines personnes qui ne doivent pas être dramatisées. Ceux s'affilient de façon directe ou indirecte qui fréquentaient le plus Sheikh alà l'appel de la Salafiya et qui se Albani ont témoigné que le Sheikh Sheikh al-Albani n’acceptait pas que l’on permettent de critiquer un des critique les écoles juridiques. réfutait ses propres étudiants et ses madhabs. Nous disons que ce n'est amis les plus proches sans que pas permis dans notre religion et dans notre personne ne conçoive cela comme un conflit176. Il s’agit croyance... »175 de différences d’opinions qui ont toujours existé chez les savants d'Ahl al-Sounna. Dans ses écrits, al-Albani a Le professeur Lacroix prétend ensuite que l’allégeance mentionné que les quatre Imams divergeaient, eux aussi, d’al-Albani au Hadith — et qui se faisait soi-disant au dans beaucoup de sujets : détriment des quatre madhabs — l'a poussé à prendre des positions controversées qui ont engendré un conflit « Et je sais avec certitude que les grands Imams se avec les savants saoudiens : respectaient mutuellement même lorsqu’un d’entre eux se trompait et (je sais) qu'ils se réfutaient « Cela l'a non seulement mis en conflit avec réciproquement. » 177 l'établissement religieux saoudien, mais l’a également rendu populaire dans les cercles Salafis. » Le chercheur non initié ou celui qui a des motivations secrètes interprétera ces différences d’opinions comme La grande majorité des savants de « l’établissement une discorde interne qui aboutit à de majeurs conflits religieux saoudien » sont considérés comme Salafis, insolubles qui reposent sur des contradictions même par Sheikh al-Albani. Donc comment est-il fondamentales. Par conséquent, la thèse concevable, pour quelqu’un qui se trouve en conflit avec conspirationniste où les « Wahhabites » se trouvent en les savants saoudiens, de gagner la popularité dans les conflit frontal avec les Salafis existe seulement dans cercles Salafis ? l'imagination de Lacroix. La mauvaise compréhension du professeur Lacroix dans cette partie de l’article est basée sur son impression erronée que les savants saoudiens suivent aveuglément Si vraiment il y avait eu un conflit entre al-Albani et les savants saoudiens basé sur des divergences fondamentales, ce premier n'aurait jamais conseillé vivement ses lecteurs de se référer à la compréhension de Sheikh Ibn Abdel-Wahhâb et des savants saoudiens actuels qu'il appelait « ses frères Hanbalites dignes de 172 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Haqiqatou al-Da’wa alSalafiya » [La Réalité de la Da’wa al-Salafiya] p.170 173 Mohammed Ibn al-Hassan et Abu Yousouf furent deux savants Hanafites qui contredisaient Abu Hanifa dans un tiers de son madhab. 174 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Asl Sifat Salat al-Nabi » [La Description de la Prière du Prophète, Version Originale], p.35 175 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Shubah Hawl al-Salafiya » [Ambiguïtés concernant la Salafiya] p.128 176 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Al-Rawda al-Dani fil Fawa’id al-Hadithiya lil-Allama al-Albani », p.9 177 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Asl Sifat Salat al-Nabi » [La Description de la Prière du Prophète, Version Originale], p. 50 27 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI confiance »178. De plus, Sheikh al-Albani fut récompensé pour les exploits remarquables qu'il a réalisés au Royaume. Plusieurs années après son départ du Royaume, le « Comité International de Gratification pour les Études Islamiques du Roi Faysal » lui a accordé un prix pour ses efforts scientifiques dans le domaine du Hadith. Est-ce ainsi qu’un organisme reconnu pour la science religieuse en Arabie Saoudite récompenserait une personne avec qui elle a des contradictions fondamentales dans l'approche du Hadith ? principale dans le milieu des Saoudiens occidentalisés qui se considèrent comme des « libéraux ». C'est, en effet, al-Nuqaidan qui a prétendu qu'al-Albani est entré dans le Royaume grâce au traitement préférentiel de Sheikh Abdel-Aziz Ibn Baz. Cependant, prendre alNuqaidan comme référence pose un problème. Tout d’abord, il s’agit d’un individu qui n’a jamais bénéficié d’un enseignement quelconque. C’est un fait prouvé qu’il a dû se retirer de l’école à cause de son instabilité mentale. Il a ensuite tenté d’étudier les sciences islamiques mais échoue, à nouveau, lamentablement. Dans son testament, al-Albani a offert sa bibliothèque Mansur al-Nuqaidan finit en tant que hooligan Takfiri personnelle entièrement à l'Université de Médine, car il dans les rues de Riyad où il brûle des commerces. Dans reconnaissait son statut particulier dans la propagation un de ses articles, il admet avoir incendié une association des sciences islamiques. Pour al-Albani, c’était l’endroit caritative pour veuves et orphelins. Al-Nuqaidan est où il avait gardé de très agréables souvenirs dans son condamné à deux années et huit mois de prison fermes et appel à l’Islam. se rend finalement compte qu’il est un incompétent incapable de mener une vie stable. Certes, il a échoué dans les différents types d’études et son espoir de Le Royaume : Arrivée et Départ de Sheikh Al-Albani devenir un leader dans le mouvement Takfiri s’est envolé. Le docteur Les fables de Lacroix semblent Istifham explique dans le compte inépuisables. Voici comment il décrit rendu de son analyse de la personne l’arrivée d’al-Albani dans le d’al-Nuqaidan intitulé « Mansur alRoyaume d’Arabie: Nuqaidan, Djawla fi radahat nafsi wa damirihi »179 qu'il s’agit d’un individu « La présence d'al-Albani en Arabie totalement déséquilibré qui prend une Saoudite — où il fut invité en 1961 par opinion le soir uniquement pour son bon ami Sheikh Abdel-'Aziz bin Sheikh al-Albani fut professeur à l’Université l’abandonner le lendemain180. En effet, Baz pour enseigner à l'Université Islamique de Médine de 1961 à 1963 al-Nuqaidan est passé de Takfiri Islamique de Médine — a incité des radical et délinquant pyromane à réactions gênantes au cœur de l'établissement néoconservateur extrémiste et diffamateur laïque de la Wahhabite... » religion musulmane. Il a été poursuivi en justice pour calomnie et diffamation et fut condamné pour une Résumé de cette nouvelle thèse : l’ancien mufti du deuxième fois par la justice saoudienne. Mansur Royaume d’Arabie se rend coupable de favoritisme dû exploitera plus tard cette condamnation pour tirer au fait qu’il a fait entrer al-Albani dans le Royaume, non l’attention des médias tendancieux en Occident et pas parce que ce fut le Muhaddith du siècle, mais parce prétend avoir été déclaré coupable parce qu’il se battait que c’était son bon ami. Il s’agit d’une autre accusation pour « la liberté »181. pathétique puisque Sheikh al-Albani fut déjà invité en Arabie Saoudite avant cela. En 1957, le ministre saoudien de l’Éducation Sheikh Hassan Ibn Abdoullah 179 Source : http://www.saaid.net/mktarat/almani/46.htm Âl al-Sheikh lui avait demandé de remplir la fonction de 180 Dr Istifham a démontré comment le dénommé Mansur alresponsable du plus haut département des études Nuqaidan, durant toute sa vie, est tombé d'un extrême à l'autre. Dans islamiques à l’Université de la Mecque. Al-Albani a dû sa période Takfiri, il refusa par exemple de prier derrière un Imam décliner cette offre merveilleuse dû à des circonstances Sunnite qu'il accusait d'être un membre de la secte des Murjiyas. Un an après, Mansur commença lui-même à inviter les gens ouvertement imprévues, mais quatre années plus tard, il reçoit une à l'idéologie des Murjiyas. Puis, quelques mois avant sa conversion à nouvelle invitation. Si al-Albani fut aussi demandé en la laïcité, al-Nuqaidan offensa un Sheikh qui ne partageait pas son Arabie Saoudite, pourquoi son arrivée aurait-elle suscité avis en lui disant : « Tes propos sont de la mécréance! » Et de l’hostilité et des réactions gênantes dans le aujourd'hui, ce pantin des islamophobes occidentaux, accuse Royaume ? Mais plus important que cela, où sont les l’ensemble des savants saoudiens de rendre mécréant les musulmans. Avec un comportement si incohérent, il n’est pas étonnant que références du professeur Lacroix pour soutenir ses Lacroix et al-Nuqaidan aillent admirablement de pair. revendications ? Il n'en mentionne pas, car la plupart de 181 Mansur al-Nuqaidan « Telling the Truth, Facing the Whip », New ses écrits sont clairement basés sur des idées calquées York Times [Dire la vérité face au fouet]. Le fait qu’un journal des écrits de Mansur al-Nuqaidan qui est une figure comme le New York Times demande à une personne inculte et tendancieuse comme al-Nuqaidan de rédiger un article où il diffame les savants de l’Islam montre bien que les médias occidentaux acceptent uniquement les articles d’Arabes à condition qu’ils se déchaînent contre l’Islam et les musulmans. 178 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, voir ses annotations dans « Mukhtasir al-Uluw Lil-Dhahabi », p. 64 28 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI Dr Istifham explique que Mansur est extrêmement égocentrique et en besoin d'attention continuelle. Ce sont, bien entendu, des gens comme le professeur Lacroix et d’autres islamophobes occidentaux qui, avec un acharnement imbécile, lui consacrent l’attention dont ils sont tellement en manque. Dans certains de ses articles, Lacroix tente de porter aux nues ce délinquant psychopathe et sacré menteur en le décrivant comme un « intellectuel courageux »182. Les quatre Imams (Abu Hanifa Malek, al-Shafi'i et Ahmed) étaient tous d’avis que le niqab est une recommandation religieuse et non une obligation184 ce qui montre bien que les savants saoudiens contredisent parfois le jugement de la majorité des savants islamiques et des quatre écoles juridiques. L'allégation de Lacroix comme quoi ce livre aurait donné à ‘l'établissement « Wahhabite » la justification requise pour expulser al-Albani du Royaume en 1963 est impossible, car le livre a été écrit en 1949, douze années avant l'arrivée du Sheikh en Arabie Saoudite. Bien au contraire, la position d’al-Albani sur le niqab n'a manifestement pas empêché les plus hauts représentants de « l’établissement Wahhabite » d'inviter le Sheikh albanais pour enseigner dans une de leurs universités les plus prestigieuses. Mais revenons aux contes imaginaires du professeur Lacroix qui, de plus en plus, remettent en question son intégrité professionnelle. Les propos suivants sur le voile musulman qu’il attribue à Sheikh al-Albani n’étonnent donc guère venant de sa part : « La controverse suscitée par son livre ‘Le Voile de la Femme Musulmane’ dans lequel il a argumenté avec des preuves qu’il ne faut pas que les En outre, d’autres articles du femmes musulmanes se couvrent le professeur Lacroix démontrent qu’il se visage — un avis inacceptable selon Sheikh al-Albani a gardé de très agréables livre à des conjectures et s’imagine souvenirs de l’Université Islamique de Médine les normes saoudiennes — a fini par des choses insensées pour lesquelles il donner à l'établissement Wahhabite la est incapable de citer la moindre justification requise pour le faire sortir du Royaume en référence. Dans un de ses articles, il mentionne : 1963. » « Dans son célèbre livre ‘Les Caractéristiques de la C’est avec ce ton pédant que le professeur Lacroix parle Prière du Prophète’ (sifat salat al-nabi) al-Albani a d’un livre d'al-Albani qu’il n'a jamais lu. Dans « Le présenté plusieurs avis particuliers sur des rituels Voile de la Femme Musulmane », le Sheikh albanais islamiques qui ont suscité une controverse avec d'autres conclut que les femmes musulmanes doivent couvrir leur savants. Certains affirment que ces controverses ont visage, mais mentionne que ce n'est pas une obligation. mené à son expulsion de Médine en 1963... » 185 Comme la majorité de savants musulmans, il considère que le niqab fait partie de la Sounna et tombe sous la Cette assertion est également impossible parce que 183 catégorie « mustahab » des actes d'adoration . Par Sheikh al-Albani a écrit ce livre à Damas avant qu'il ne conséquent, il n’est pas surprenant de savoir que les voyage en Arabie Saoudite. Donc, si nous avons bien femmes dans la famille d’al-Albani portaient le niqab. compris : un jour le départ d’al-Albani du Royaume était L’assertion de Lacroix, attribuée à al-Albani, comme dû à sa position sur le voile de la femme musulmane et, quoi il ne faut pas que les femmes musulmanes se un autre jour, c'est à cause de ses verdicts sur les rituels couvrent le visage implique qu’al-Albani considérait le islamiques de la prière. Est-ce que l’incompétence port du niqab comme un acte détestable (makruh), stupéfiante du professeur doit être attribuée à sa illicite (haram) ou qui ne fait pas parti des préceptes de fourberie islamophobe ou tout simplement à une l’Islam (mubah). confusion mentale186? Une chose est certaine; il saisit chaque prétexte pour présenter les savants saoudiens comme des individus intolérants et mauvais qui n'acceptent pas d'autres opinions. 182 Stéphane Lacroix est connu pour défendre ce genre d’Arabes incultes avec un acharnement si furieux qu’il a présenté une communication au colloque islamophobe de l'ISIM intitulé « Les intellectuels saoudiens et le mouvement Islamo-Liberal ». En effet, pour les racistes antimusulmans l’Arabe ne peut être intellectuel que s’il prône la laïcité dans son pays. En contrepartie, les savants musulmans qui ont étudié pendant des décennies n’ont obtenu ce titre que par leur appartenance à une tribu qui a réussi à monopoliser une partie du désert Arabe. De plus, ils ont tellement de science qu’ils ont délaissé tout raisonnement humain. 183 Ce qui veut dire qu’il s’agit d’adorations fortement recommandées. 184 L’Imam Ahmed a deux paroles dans ce sujet. Dans une parole il considérait qu’il s’agissait d’une obligation, dans l’autre il voyait que c’était mustahab (une adoration recommandée). 185 Stéphane Lacroix et Thomas Hegghammer, « Rejectionist Islamism in Saudi Arabia : The Story of Juhayman al-‘Utaybi Revisited », p.4 186 La confusion mentale est un état psychiatrique aigu, caractérisé par une obnubilation de la conscience, un ralentissement de la pensée, une désorientation dans l’espace et le temps et des troubles de la mémoire. (Larousse médical) 29 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI Sheikh al-Albani n'a jamais été expulsé officiellement de l'Arabie Saoudite, mais a décidé de partir de lui-même pour des raisons inconnues à tout le monde. Il n’a jamais mentionné pourquoi il a dû quitter le Royaume et cela reste un secret bien gardé jusqu'à ce jour. Il est regrettable que Stéphane Lacroix utilise cet événement pour critiquer les savants saoudiens, quelque chose qu’al-Albani n'a jamais fait. réfère à la maitrise et la connaissance approfondie d'une certaine œuvre et à la capacité de l'enseigner aux autres. Le premier type d’ijazas consiste d’autorisations qui étaient basées sur des sessions de hadith auprès d’un Sheikh187 et qui avaient souvent lieu à l’époque des premiers savants du Hadith et contenaient une audience beaucoup plus large188. Aujourd'hui, ces sessions existent toujours, mais ce genre d'ijazas n'est plus considéré comme un élément décisif dû à la propagation d'exemplaires imprimés des livres de source. Les savants saoudiens contemporains ont presque tous cessé d’attacher ce degré d’importance à ce type d’ijazas bien que certains les emploient toujours pour garder en vie cette pratique des prédécesseurs189. De nos jours, avoir plusieurs ijazas n’est plus forcément une garantie que la personne soit qualifiée pour enseigner190. Le professeur foufou conclut cette partie de son article avec une autre bévue monumentale : « Il s'est ensuite réinstallé dans son pays de naissance, la Syrie, avant de partir pour la Jordanie en 1979. » Mohammed Nasir al-Din al-Albani est né en 1914 à Shkodër près du la frontière Monténégrine dans le nord-ouest de l’Albanie, pas en Syrie. En brossant le portrait du plus grand savant du Hadith au siècle passé, le professeur Lacroix a été incapable de déterminer correctement son pays de naissance! L'idée que Stéphane Lacroix se fasse rémunérer pour ses articles maladroits fait froid dans le dos. Al-Albani est né en 1914 à Shkodër dans le nord-ouest de l’Albanie. Les « Ijazas » et d'autres perceptions erronées Les nombreuses théories mentionnées par notre expert islamologue tombent en désordre total. Il n'y a pas une seule phrase dans son article qui paraît vide d’erreur, mensonge, fabulation ou perception erronée. En voici un autre : La ville natale d’al-Albani ne se Le deuxième type d’ijazas est un certificat qui témoigne de la maitrise d’un certain domaine des sciences Islamiques ou d’un certain livre et qui est accompagné d’une autorisation de l’enseigner. La raison pour laquelle al-Albani ne possédait pas un grand nombre de ce genre de certificats est parce qu’il a grandi dans un pays avec très peu de savants Sunnites. Malgré cela, personne ne l’a considéré comme étant un savant non qualifié, même pas les « Wahhabites » qui l’ont invité pour enseigner dans leur pays. En présentant l’avis supposé d’al-Albani sur les ijazas comme un nouvel élément dans son approche révolutionnaire du hadith, Lacroix pense avoir trouvé une nouvelle preuve pour sa déduction insolite : « Par conséquent, la science Wahhabite trouve pas en Syrie mais près de la traditionnelle fut le fruit d'un processus frontière Monténégrine. de transmission et dépendait du nombre d'ijazas — un certificat avec lequel un savant reconnaît « C'est exactement cette logique qu’al-Albani — qui luila transmission de sa science (ou une partie d’elle) à un même, ne possédait que très peu de ce genre de de ses élèves, et lui autorise de la transmettre – certificats — allait défier en promouvant son approche attribuées par les savants Wahhabites respectés… » personnelle de la critique. En effet, selon al-Albani, la transmission n'a aucune importance, car, chaque hadith Les « ijazas » ne sont rien de caractéristique pour ce que Lacroix appelle le « Wahhabisme », elles ont toujours existé depuis l’époque des tout premiers Muhaddithin et 187 Cela signifie que l'étudiant présenterait à un Sheikh une certaine des savants en général. Le professeur Lacroix nous matière dans une science d’une façon précise. Le Sheikh lui démontre, une fois de plus, son inaptitude à faire des accordera alors une ijaza ou une permission de transmettre cette recherches dans un domaine qu’il prétend pouvoir science aux autres. 188 expliquer aux autres. Ce que Lacroix n’a pas saisi c’est Parfois, le nombre de personnes qui assistaient à ce genre d’assises dépassait 200.000 individus. qu’il y a plusieurs types d’ijazas. Une catégorie autorise 189 C.-à-d. sans la présence des sévères conditions imposées par les de transmettre une collection de hadiths à travers une Muhaddithin chaîne de transmission distincte, tandis qu’une autre se 190 Abdoullah Ibn Mohammed al-Shamrani, « Thabt Mu’allafat alAlbani », p. 97-98 30 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI étant suspect, le fait qu'il soit rapporté par un savant respecté ne peut garantir son authenticité. » plus importante, les biographies d'un grand nombre de narrateurs. » En développant son argumentation, Lacroix confond les deux types d’ijazas et cela dans un même contexte. Après avoir décrit les certificats de transmission du savoir islamique, il mentionne soudainement le deuxième type d’ijazas qui est exclusivement restreint à la transmission de hadiths. Par conséquent, notre professeur donne l’impression que les deux types d’ijazas sont une chose identique poussant le lecteur à croire qu’al-Albani dédaignait les ijazas. Ceci est impossible, car nous parlons d’une des façons reconnues dans la transmission du hadith qui est universellement acceptée chez les Muhaddithin. Les livres d’al-Albani contiennent d’innombrables exemples où il mentionne comment certains narrateurs transmettent des hadiths authentiques par le biais d’une ijaza191. De même, sa collection de hadiths authentiques intitulée « Silsila alAhadith al-Sahiha » déborde d'exemples de ce type de transmission. Voici une des paroles d’al-Albani: Voici une nouvelle tentative de dépeindre les Muhaddithin comme des gens qui n’emploient pas le raisonnement indépendant, car ‘ils dépendent uniquement de la mémorisation’. Or, il est bien connu qu’une personne ne peut jamais devenir un vrai Muhaddith sans avoir profondément étudié les autres sciences Islamiques de la même façon qu’une personne ne peut être considéré comme un expert dans les mouvements Islamiques sans posséder une connaissance de base de l’Islam, ses sciences et son histoire. À nouveau, Lacroix confond les choses. Ce qu’il attribue ici à al-Albani est une description de la réalité des savants du Hadith à l’époque avant la composition des recueils de Hadith. Or, le professeur comprend qu’alAlbani voyait ceci comme une condition pour les Muhaddithin au passé et au présent. Voici ce que disait al-Albani à propos des conditions du savant du Hadith : « Je dis que cette chaîne de narrateurs est correcte et que le hadith est authentique parce qu'il a été renforcé par d’autres hadiths par le biais de la ijaza. »192 « Pour résumer, nous disons que la seule condition requise pour juger les hadiths authentiques ou faibles est que la personne possède la compétence nécessaire. En ce qui concerne la mémorisation, alors c’est Comment le professeur Lacroix a-t-il une autre chose. Si la personne pu penser qu’al-Albani considérait possède un grand nombre de hadiths cette approche célèbre d'être sans mémorisés, alors c'est préférable. importance ? Une autre interprétation Mais s'il ne possède pas cette grande plausible des récits incohérents de Les « ijazas » ont toujours existé depuis quantité de hadiths, alors ce n'est pas l’époque des premiers Muhaddithin Lacroix est qu’il croit que la une condition. Et cela a été établi par succession des rapporteurs du hadith existe jusqu’à ce les savants antérieurs. » 193 jour dans une chaine de transmission ininterrompue qui comprend donc les Muhaddithin contemporains. Si c’est De plus, al-Albani a déclaré qu'il y avait un consensus vraiment sa compréhension, alors il est parfaitement chez les savants dans la question : connu que l’époque de la transmission narrative personnelle s’est terminée avec la composition « Les grands savants sont unanimes pour dire que la universelle des hadiths dans les recueils canoniques de seule et unique condition pour celui qui désire juger hadiths au IXe et Xe siècle. Mais peu importe si Lacroix authentiques ou faibles les hadiths, est qu'il maitrise l’a compris de la première ou de la seconde façon, son bien la science du hadith... »194 allégation est fausse dans les deux cas. Mais selon le professeur Lacroix, l’importance est Or, en analysant l’assertion suivante de Lacroix, il uniquement d’accumuler et de mémoriser des hadiths. semble plutôt qu’il est d’avis que les Muhaddithin Cette fable de Lacroix sert d’ailleurs d’appui pour sa contemporains font encore partie de la chaine de thèse qui veut que les « Wahhabites saoudiens » soient transmission du hadith : devenus savants par leur descendance familiale ou tribale, non par leur connaissance : « Au contraire, le processus important est l’accumulation — un bon savant de hadith est quelqu'un « Ainsi, la science du Hadith peut être mesurée selon des qui a mémorisé un grand nombre de hadith et, de façon critères objectifs qui ne sont pas liés à la famille, la 191 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, voir ses commentaires dans « Al-Tankil Bima fi Ta’nib al-Kawthary min al-Abatil » 192 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Silsila al-Ahadith alSahiha » [Recueil de Hadiths Authentiques], 1/8 193 Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Al-Rad A’la Ta’aqub alHadith », p.60 194 Ibid, p.57 31 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI tribu ou à l’origine régionale, ce qui a permis une certaine mesure de méritocratie qui fut auparavant absente. » rejeté la présence militaire américaine dans le Royaume Saoudien. Le terme est aussi utilisé par les ennemis de l'appel au Tawhid pour aliéner les gens de la croyance musulmane196. Il n'y a bien entendu aucune secte ou réseau religieux au nom de « al-Jamiyya » et personne n’a jamais prétendu appartenir à ce groupe fictif197. De plus, Mohammed Aman al-Jami a toujours condamné la formation de groupes et de sectes et n’aurait jamais admis que des gens s’associent à un groupe qui est dérivé de son nom198. Or, pour le professeur Lacroix, le Sheikh fut un membre clé de cette soi-disant organisation. Ce n'est certainement pas la première fois que Lacroix représente les Saoudiens comme des ignorants et leur société comme étant non méritocratique. C'est en effet, la perception raciste que les islamophobes ont stimulée et propagée dans les médias occidentaux durant de longues décennies. Au lieu de parler sans science sur les conditions des savants du Hadith, le professeur Lacroix ferait peut-être mieux de se poser la question s’il remplit lui-même les conditions pour travailler en tant que chercheur au CERI où « l’ancrage empirique des recherches, adossé à une connaissance des langues195 et des terrains, a vocation à nourrir les débats conceptuels en sciences sociales »…selon le site du centre. En employant le terme « al-Jamiyya », Stéphane Lacroix a rejoint les rangs des partisans d’Osama Bin Laden dans leurs attaques des Salafis. Espérons seulement que ce lien apparent à al-Qaïda ne va pas susciter une attaque de drone américain sur les immeubles de Sciences Po et du CERI à Paris d’où opère le professeur Lacroix. Certes, plusieurs endroits dans ce monde ont déjà été dévastés par les yankees pour des liens aux terroristes beaucoup moins évidents que celui-ci. La Connexion Lacroix-Bin Laden Il ne fait plus aucun doute que, dans sa description de Sheikh al-Albani, le Comme d’habitude, Stéphane Lacroix n’a professeur Lacroix a recueillis les différentes critiques des ennemis de Pour Lacroix, les Muhaddithin pas entrepris la moindre recherche sur font partie de la l’origine du terme « al-Jamiyya » et s’est l’époque du Sheikh. Après avoir exploité contemporains chaine de narrateurs du hadith tout simplement contenté de suivre les argumentations fallacieuses des also includes. aveuglément son gourou saoudien Mansur al-Nuqaidan islamophobes laïques, des Soufis, des Haddadis et des qui a acquis cette appellation lors de ses fréquentations orientalistes, Lacroix reprend maintenant les calomnies avec ses anciens compagnons Takfiris. de la secte des Takfiris: Le professeur Lacroix va encore plus loin et exploite cette appellation forgée comme un nouvel argument dans sa thèse manigancée pour représenter les savants saoudiens comme une bande de racistes: « A la fin des années 1980, certains élèves d'al-Albani, sous la direction d’un Sheikh Médinois nommé Rabi’ alMadkhali, ont formé un réseau religieux non officiel généralement connu sous le nom d'al-Jamiyya (‘les Jamis’ sont nommés après un de leurs membres clés, Mohammed Aman al-Jami). » « Au-delà de leur focalisation sur le Hadith, les Jamis sont devenus connus pour souligner avec force l’appel d’al-Albani à ne pas participer à la politique et à dénoncer ceux qui le faisaient. À nouveau, beaucoup de Jamis étaient d'origine périphérique (al-Madkhali était de Jazan, à la frontière yéménite, alors qu'al-Jami était d'Ethiopie) et furent, par conséquent, exclus de toutes les positions principales dans le champ religieux. » Le terme « al-Jamiya » fut introduit par les Takfiris et des membres de la secte des neo-Khawarij après la Guerre de Golfe pour riposter aux paroles des grands savants comme Sheikh Ibn Baz, Mohammed Aman alJami et d’autres qui avaient prononcé des fatwas qui autorisaient de faire appel aux américains pour repousser l’agression irakienne de Saddam Hussein. Les savants d’Ahl al-Sounna qui avaient prononcé cette fatwa furent couvert d’injures par les Takfiris qui les surnommaient les « savants d'Amérique ». Comme Sheikh Mohammed Aman al-Jami réfutait ouvertement les ambiguïtés de ces gens qui adhéraient aux idéologies révolutionnaires et qui suivaient le chemin de l'excommunication, ils ont commencé à taxer de « Jamis » tous ceux qui n'ont pas 195 196 Abdul-Aziz Ibn Rayyis, « Al-Jamiyya wa al-Wahhabiyya wa alHachwiyya Alqab Tanfiriya », [Les Jamis, les Wahhabites, Hachwiya, des termes d’aliénation], p.7 197 Bilal Ibn Abdul-Ghani al-Salimi « Abra’a Ila Allah min alJamiyya wal Madkhaliyya », [Je cherche refuge auprès d’Allah des Jamis et des Madkhalis], p. 81-82 198 Ibid, p.87, 117 …y compris les prépositions comme « min » par exemple. 32 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI Comme nous l’avions déjà mentionné, l’appellation des « Ils gagneraient finalement de l’importance au début Jamis fut basée sur le rejet de la secte des neo-Khawarij des années 1990, lorsque le gouvernement saoudien les des fatwas prononcées lors de la Guerre du Golfe et non appuya financièrement et institutionnellement dans sur des critères tribaux ou raciaux puisque plusieurs l'espoir de créer un contrepoids idéologique et savants Saoudiens d’origine ‘non périphérique’ (comme apolitique à l'opposition islamiste mené par 'al-Sahwa par exemple Shaikh Saleh al-Fawzan) ont également été al-Islamiyya’ (l'Éveil Islamique), un mouvement accusé d’être membre de ce soi-disant ‘réseau non religieux-politique et informel qui est apparu en Arabie officiel’. En conséquence, Sheikh Mohammed Aman alSaoudite dans les années 1960. ‘Al-Sahwa al-Islamiyya’ Jami et Sheikh Rabi’ al-Madkhali n'ont jamais été exclu fut le résultat d'une hybridation entre le Wahhabisme de positions principales dans le champ religieux, en dans les affaires religieuses, et les idées de la Confrérie dépit de leurs origines étrangères ou périphériques. Pour Musulmane, dans les affaires politiques. » clarifier ceci, il suffit de mentionner que Sheikh Mohammed Aman al-Jami faisait Lorsque des savants comme Sheikh partie de l’élite religieuse qui a eu al-Jami et Sheikh al-Madkhali l’honneur de pouvoir enseigner au avaient réfuté des individus qui « Masjid al-Nabawi », la grande adhéraient au mouvement d’alMosquée du Prophète. Sheikh alSahwa, ces derniers les ont accusés Jami fut également embauché d’être les apologistes du comme professeur de dogme (aqida) gouvernement saoudiens, voir leurs à la faculté de « Shari’a » de la agents. En prétendant que ces prestigieuse Université Islamique de savants se sont fait influencer dans Médine. Mais, ce qui prouve hors de leurs fatwas par des financements tout doute qu’il ne fut jamais exclu gouvernementaux, Stéphane Lacroix En dépit de ses origines, Sheikh Mohammed Aman par « l’établissement religieux al-Jami a eu l’honneur de pouvoir enseigner à la rejoint à nouveau les Takfiris dans Wahhabite », est que le Sheikh Mosquée du Prophète à Médine. leurs attaques calomnieuses à éthiopien était un ami proche du l’égard des savants Sunnites mufti de l’Arabie à l’époque, Sheikh Abdel-Aziz Ibn reconnus. Baz, avec qui il a effectué plusieurs voyages199. Il a également eu de nombreux entretiens personnels avec le A-t-il réellement fallut trois décennies pour le 200 mufti Sheikh Mohammed Ibn Ibrahim Âl al-Sheikh . gouvernement saoudien avant de contrecarrer le De même, Sheikh Rabi’ al-Madkhali n’a jamais été mouvement d’al-Sahwa en finançant quelques savants exclu du fait qu’il a grandi à la frontière yéménite « d'origine périphérique »? La thèse conspirationniste de puisqu’il fut à la tête du département « al-Sounna » de Lacroix devient très complexe. D’où obtient-il ses l’Université Islamique de Médine et était membre du informations dérisoires ? Si ces savants en questions département d’enseignement. Il y a, en effet, une liste avaient réellement été soutenus institutionnellement, innombrable de savants non-saoudiens et de savants alors où sont leurs organisations, où sont leurs d’origine périphérique qui ont atteint les positions immeubles et où sont leurs institutions? Il est bien connu religieuses les plus élevées dans le Royaume Saoudien que le gouvernement saoudien n’a pas besoin de grâce à leur savoir islamique, non à leur origine ou leur favoriser financièrement les savants du pays puisqu'ils tribu. sont, à la base, déjà tous bien rémunérés. Lacroix fait passer al-Albani pour un Takfiri Dans une prochaine étape, le professeur Lacroix prétend que le gouvernement saoudien aurait financé ce groupe imaginaire des Jamis: En survolant les fables de Lacroix dans cet article, une question fondamentale surgit : pourquoi le professeur se fatigue-t-il autant à inventer toutes ces histoires ? Il le fait pour arriver à une conclusion finale qui sert à porter atteinte à l’image du Muhaddith albanais. L’approche « révolutionnaire » d’al-Albani du Hadith, son conflit dissimulé avec les savants saoudiens, son adhésion présumée au « Wahhabisme » ainsi que sa soi-disant critique d’Ibn Abdel-Wahhâb auraient engendré d’audacieux entrepreneurs religieux indépendants qui mettraient au défi le « Wahhabisme ». Voici par quoi Lacroix conclut son article : 199 Sheikh Mohammed Aman al-Jami accompagna Sheikh Ibn Baz pendant ses voyages à Riyad après l'ouverture de l'Institut de la Science (al-Ma’had al-I’lmi). Il fut également très proche du Mufti pendant ses assises de sciences. 200 Imaginez-vous maintenant un étudiant Ethiopien qui atterrit en France et qui finit comme professeur dans une des grandes universités de l’hexagone. Ensuite, imaginez-vous que ce même étudiant africain noue une amitié avec une personne haute placée dans le gouvernement français (genre Sarko ou Valls) et effectue des voyages avec elle. En effet, ce n’est même pas imaginable. Or, Stéphane Lacroix a eu l’audace de prétendre que Sheikh al-Jami fut exclus par les saoudiens dû à ses origines éthiopiennes. 33 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI « Par conséquent, les idées d’al-Albani ont donné aux entrepreneurs indépendant et religieux Salafis une arme pour se frayer un chemin dans des cercles qui, auparavant, étaient très fermés… Pour toutes ces raisons, les idées d’al-Albani deviendraient très vite un moyen pour les entrepreneurs religieux Salafis, qui n’étaient pas issus de l'aristocratie Wahhabite, de défier la hiérarchie existante. » arabe de personnes qui prétendaient également avoir eu le même rêve qui présageait l’arrivée du mehdi dans la personne d’al-Qahtani. Le groupe de Juhayman a ensuite exploité cette « répétition » de rêves pour corroborer leur assertion que leur gourou fut réellement le mahdi. Dans ses livres, al-Albani mentionna que bien avant Juhayman, de nombreuses personnes démentes avaient déjà faussement prétendu être le mehdi et que cela avait également résulté en des agitations et séditions ténébreuses. De même, il a expliqué que Juhaiman s’était égaré justement à cause de son ignorance immense et a déclaré que ses adeptes furent des simples d’esprit et des scélérats.201 Le chercheur égyptien Dr Mohammed al-Muqaddam explique dans son livre « alMahdi » que les partisans de Juhayman avaient, à ce stade, été imprégnés par l'idéologie Soufie dans laquelle les rêves ont le même statut de véracité que la révélation divine202. Il est important de noter que ses adeptes sont tombés dans un suivi aveugle absolu qui, par conséquent, contredisait entièrement les enseignements d’al-Albani. De même, leur idéologie de « khuruj » et de « takfir » fut entièrement opposée aux principes salafis de Sheikh al-Albani. Le message que Lacroix essaie de faire passer, est que l'héritage d’al-Albani se compose d’un groupe de jeunes aux idées insensées qui s’opposent aux savants saoudiens. Or, Lacroix ne semble pas avoir saisi que les gens qui défient les savants saoudiens et la « hiérarchie existante » sont précisément les Takfiris et neo-Khawarij connus pour rendre mécréant Sheikh al-Albani, pas pour le défendre ! Les allégations du professeur Lacroix sont loin d’être innocentes, car il tente d’argumenter que ce soi-disant défi des jeunes albanistes de « l'aristocratie Wahhabite » fut seulement la phase initiale d'un mouvement qui résulterait plus tard en attentats terroristes : Dans un article qu’il a consacré à « Vers le milieu des années Juhayman203, le professeur Lacroix a soixante, plusieurs disciples d’alaffirmé lui-même que le Albani à Médine ont fondé algroupement de Juhayman fut un Jama’a al-Salafiyya al-Muhtasiba Dans ses articles, S. Lacroix tente fallacieusement de groupe politique204 alors qu’il (Le Groupe Salafi qui Ordonne le lier les Sheikhs Ibn Baz, Moqbil et al-Albani à certifie qu'al-Albani n’était pas du l’attentat de Juhayman à la Mecque en 1979 Bien et Interdit le Mal), une faction tout intéressé par la politique en radicale, dirigée par al Juhayman al-‘Utaybi, qui finira attribuant au Sheikh la parole que « la bonne politique par assaillir la grande mosquée de la Mecque en est d’abandonner la politique ». Cependant, d'une façon novembre 1979. » ou d'une autre, Stéphane Lacroix veut nous faire croire que les membres de ce groupe terroriste étaient des Le professeur Lacroix a rédigé une biographie de Sheikh partisans de Sheikh Albani ?!? Au moment de l'attaque, al-Albani truffée de fabrications et d’arguments Juhayman et ses partisans n'avaient plus rien en commun fallacieux dans le but unique de le lier à un mouvement avec le credo de la Salafiya ni avec les savants Salafis. terroriste. De plus, ils n'étaient pas les disciples ou étudiants d’alAlbani mais plutôt un groupe de novices qui assistaient à Les islamologues, orientalistes et « spécialistes » du certains de ses cours tout comme ils assistaient au cours Moyen-Orient sont bien conscients qu’en liant des 201 personnages musulmans au terrorisme ils attireront Mohammed Nasir al-Din al-Albani, « Silsila al-Ahadith altoujours plus d’attention. En élargissant de façon Sahiha » [Recueil de Hadiths Authentiques], Vol. 8 (Hadiths 1529, 1924 et 2236) imaginaire le réseau d’al-Qaida et en diabolisant la 202 Dr Mohammed Ahmed Isma’il al-Muqaddam, « Al-Mahdi », communauté musulmane et ses savants reconnus, leurs p.557-559 articles auront toujours plus de chance d'être publiés. 203 Dans l’article « Rejectionist Islamism in Saudi Arabia… » coécrit avec l’islamophobe norvégien Thomas Hegghammer, le professeur Lacroix prétend fallacieusement que son histoire sur Juhayman est basée des recherches approfondies. Or, une petite recherche démontre très vite qu’il s’agit d’un texte plagié en grande partie de l'article arabe « Juhayman al-Uteybi, Maqati’ min Hayat Astura » écrit par Mansur al-Nuqaidan que beaucoup considèrent comme la version saoudienne de Hirshi Ali. 204 Stéphane Lacroix et Thomas Hegghammer, « Rejectionist Islamism in Saudi Arabia : The Story of Juhayman al-‘Utaybi Revisited », p.12 L’assaut de Juhayman de la grande mosquée de la Mecque n'était en aucune façon lié à Sheikh al-Albani et encore moins à son dogme ou à ses idées. L’attentat fut basé sur le rêve présumé de certains partisans de Juhayman dans lesquels ils ont vu que Mohammed alQahtani était supposément le mahdi attendu. Peu après, de nombreux témoignages sont apparus dans le monde 34 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI est l’utilité de mentionner ces attentats à la bombe commis par des gens qui détestaient et rendaient mécréant al-Albani? Certes, les racistes antimusulmans s’acharnent à lier tout ce qui revient aux enseignements originaux de l’Islam au terrorisme. Il y a malheureusement dans ces méthodes ignobles et perverses de quoi prospérer dans le monde de la recherche académique. de beaucoup d'autres savants. Plusieurs années avant l’attentat de 1979, ils se sont égarés dans les ténèbres du sectarisme. Ils ont d’ailleurs été conseillés par certains Sheikhs Salafis qui leur ont demandé de ne pas former un groupuscule indépendant. Prétendre que cette attaque cruelle qui a eu lieu seize ans après le départ d’al-Albani du Royaume soit liée à ses idées ou à son idéologie est aussi farfelue que de prétendre que Saddam Hussein avait un lien quelconque avec al-Qaïda. Mais comment peut-on s’attendre à ce que le professeur Lacroix comprenne réellement les idées de Sheikh al-Albani en sachant qu’il n’a même pas réussi à déterminer correctement son pays de naissance ? Le vrai Héritage de Sheikh al-Albani L’Albanie, le pays le plus pauvre du continent européen, est uniquement connue dans le monde musulman grâce à Sheikh Mohammed Nasir al-Din al-Albani et son remarquable patrimoine scientifique. Le dictateur albanais Ahmed Zogolli n'aurait jamais été cité dans un livre arabe si la biographie d’al-Albani ne mentionnait pas comment lui et sa famille ont dû fuir son régime dictatorial et laïc. Le message sous-entendu qui est également la conclusion tirée de l’article du professeur Lacroix est qu’un groupe d’étudiants d'al-Albani qui promouvaient le rôle central du Hadith et défiaient « l’aristocratie religieuse Wahhabite » ont fini par commettre des attaques terroristes : En France, le professeur Stéphane Lacroix est représenté dans les « À nouveau, la plupart de ces médias comme spécialiste de l’Islam savants étaient des figures politique et expert de l’Arabie périphériques, tel que Sulayman alSaoudite. Or, ses articles sur les 'Alwan. Né en 1970, al-'Alwan a musulmans et leur religion sont des commencé à être connu comme savant compilations frauduleuses lorsqu’il avait la vingtaine. À part ce d’illusions, de distorsions de faits, de jeune Sheikh d'origine non tribale, il y contrevérités flagrantes et de avait également Abdallah al-Sa’d, de Selon Stéphane Lacroix, des « savants Salafis » – compréhensions erronées dans âgés d’une vingtaine d’années – ont participé qui la famille était venue de la ville de aux attentats de Riyad en 2003 lesquelles il prend une approche Zubayr situé dans l’Irak Moderne. révolutionnaire dans la diffamation Tous les deux deviendraient plus tard des figures clés de l’Islam et les musulmans. Le professeur Lacroix est dans le mouvement Jihadi saoudien qui, après avoir inapte à mener des recherches académiques dans le défié l'ordre religieux, se sont mis à défier l'ordre domaine qu’il prétend maitriser avec si grande politique. Par conséquent, ils ont été arrêtés et confiance. Ses analyses et recherches « académiques » emprisonnés après les attentats à la bombe en mai s’avèrent être un mélange de recherches Google, de 2003. » 205 plagiat éhonté et d’anciennes ambiguïtés orientalistes modifiées à sa guise. Stéphane Lacroix est bien Et voilà ! Lacroix a d’abord imaginé une approche conscient qu'il peut écrire des articles en toute impunité révolutionnaire du Hadith qu’il a machiavéliquement tant qu’il traite des sujets avec lesquels son public n’est attribué à Sheikh al-Albani. Ensuite, il a élaboré un pas familier. Et comme c’est le cas pour bien d'autres scénario dans lequel cette approche a mené à des enseignants à Sciences Po, il tire de grands avantages de frictions avec les savants de l’Arabie et, plus tard, à une l’industrie fructueuse qui se cache derrière révolte contre « l’aristocratie Wahhabite ». Il conclut en l’islamophobie. Il est d’ailleurs très déplorable qu’un insinuant que l’attentat de Riyad en 2003 fait partie de centre comme le CERI — qui se vante de « valoriser les l’héritage de Sheikh al-Albani en liant l’assaut du trajectoires historiques des sociétés étudiées à travers ses Haram al-Mekki en 1979 à certains de ses étudiants travaux » — serve de tremplin pour des islamophobes présumés. Or, rattacher, directement ou indirectement, le qui, justement, n’ont aucun respect des sociétés qu’ils grand Muhaddith du siècle passé à des actes de étudient. terrorisme montre que le professeur Lacroix est une immonde créature qui n’éprouve aucun scrupule à Cependant, une chose reste incontestable: dans ses souiller l’honneur des grands savants musulmans. Quelle fables, le professeur Lacroix fait preuve d’une imagination débordante. Il est ingénieux et pond des 205 Selon Lacroix, des jeunes d’une vingtaine d’années sont devenus articles invraisemblables qui contiennent des intrigues connus pour être des savants Salafis aux côtés de Sheikh Ibn détaillées qui sont toutes le fruit béni de son imagination Utheymine et Sheikh Ibn Baz. De plus, ces jeunes savants Salafis ont féconde. Il n'y a aucun doute que Stéphane Lacroix a le fini par commettre des attentats terroristes à la bombe. 35 LES FABLES DE LACROIX COMMENTEES PAR L’ŒUVRE DE SHEIKH AL-ALBANI profil idéal d’un écrivain de romans policier et, peut-être même, d’un comédien humoriste. On peut conclure que les islamologues qui sont incapables d'analyser les fondations de la croyance musulmane, l’œuvre des Muhaddithin ainsi que l'influence et l’expansion des sectes islamiques dans un contexte historique viendront toujours avec les déclarations les plus incohérentes. Mais en France, il ne faut pas être expert dans le domaine pour attirer l'attention des médias. Khalida Messaoudi206 est un parfait exemple de comment les médias français sont prêt à absorber toute forme de diffamation islamophobe, peu importe la profonde débilité mentale de ces « experts ». Messaoudi a proclamé, avec une rare insolence, que la prosternation dans la prière musulmane est « une position d’esclave inventée par des Bédouins esclavagistes de l’Arabie Saoudite ». En contrepartie, les auteurs musulmans qui ont les compétences d’effectuer des recherches académiques sont exclus de toute participation dans les médias principaux qui assurent ainsi un cordon sanitaire pour éviter que l’assaut médiatique mené contre « les barbus » et les porteuses de niqabs soit interrompu. charlatans issus du fanatisme laïciste français qui a gâché sa vie dans la calomnie de la religion musulmane. Il s’est entièrement dévoué à la cause des xénophobes antimusulmans qui ont pour but unique de porter atteinte à l’image des musulmans qui souhaitent pratiquer ouvertement, et en toute liberté, leur religion. Le professeur Lacroix sera oublié, son discours obscurantiste dissoudra sous la lumière éclatante du savoir musulman et ses écrits diffamatoires continueront ainsi à être connus comme des escroqueries qui disparaitront à jamais dans les ordures de la propagande islamophobe…207 K. El Hidjaazi208 Le dictateur albanais laïc Ahmed Zogolli collaborait avec l’Italie Fasciste Stéphane Lacroix, un charlatan islamophobe en croisade contre les musulmans et l’Islam. REMARQUE : Suite à la publication de cette réponse sur ‘stéphane-lacroix-sciencespo.com’, il semble que Stéphane Lacroix a fait appel à l'assistante de direction à Sciences Po pour porter plainte contre ce site dans lequel sont divulguées ses fourberies scientifiques. Ainsi, Olivia Ameye, a exigé à notre hébergeur que le site soit supprimé au plus vite possible, car celui-ci, selon elle, contiendrait une usurpation d'identité. Bien entendu, ceci est faux, car, à aucun moment, n'avons-nous prétendu être Stéphane Lacroix ou Sciences Po. Jusqu'à ce jour, la France n'a pas de loi interdisant les diffamations et injures à caractère islamophobe, comme c’est le cas pour les juifs toujours si « intouchables ». Cette politique à deux mesures a permis aux icônes de l'islamophobie française de se présenter comme de bons Samaritains qui prétendent défendre « le monde laïque et civilisé » des « grands maux de l'Islam ». Dans les médias et la politique, ils sont de plus en plus nombreux à se justifier et à se vanter de leur haine envers les musulmans pratiquants et leur religion. Tous les jours, la France ressemble un peu plus à l’Allemagne Nazie. Il ne fait plus de doute que Sciences Po cherche, coute que coute, à défendre ses employés islamophobes. Alors que beaucoup s’attendaient justement à une plainte contre Stéphane Lacroix pour racisme antimusulman, plagiat et diffamation, il semble que Sciences Po assume pleinement la défense de l'islamophobie au sein de son institution. Lorsque Sheikh al-Albani décède en 1999, ce fut un jour de deuil pour des millions de musulmans au monde entier. Bien que le Sheikh ne soit plus dans ses livres à rechercher des hadiths, son œuvre continue d’exister et personne ne doute que ce Muhaddith, si unique à son époque, ne sera jamais oublié. Ses nombreuses recherches scientifiques et ses écrits profitables pour la Oumma ont fait de Mohammed Naser al-Din al-Albani un homme qui sera aimé pour toujours. Quant au professeur Lacroix, alors c’est l’un des nombreux Plusieurs nouveaux sites apparaîtront bientôt (incha Allah) pour mettre au grand jour les tromperies de l'islamophobe Stéphane Lacroix. La résistance au fascisme antimusulman et à la diffamation islamophobe des Tartuffes islamologues continu… Pour justifier leurs attaques continues visant la communauté musulmane, les islamophobes en France font souvent appel à la liberté d'expression, mais lorsque les musulmans désirent s'exprimer et se défendre contre les affronts portés à l'égard de l'Islam et des membres de leur communauté, il n'y plus de liberté d'expression, ni même de droit à l'autodéfense. Les adresses des nouveaux sites seront postées en bas de ce document PDF. 207 Les recherches pour cet article ont été faites dans la bibliothèque de « Dal al-Hadith » à Ma’bar (Yémen). Je demande à Allah de récompenser Sheikh Mohammed al-Imam pour mettre à disposition aux étudiants la bibliothèque de son institut précieux... 208 Article original: « Sheikh al-Albani’s works reply to Stéphane Lacroix’ revolutionary Lie » 206 Khalida Messaoudi est une islamophobe Algérienne mis sur un piédestal pas les medias antimusulmans. Elle est professeure de mathématiques, mais ses attaques contre l’Islam en France ont fait d’elle un expert de la religion musulmane. 36