Centre d’analyse stratégique – Revue
Horizons stratégiques
n° 3/janvier 2007
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avec la constitution d’un système de transport régional maillé, ou encore en matière de formation et
de reconnaissance réciproque des diplômes ; et possiblement, la coordination des agences de
régulation nationales, qui pourrait donner un cadre régional aux partenariats public-privé en matière
de services au public. Enfin, le renchérissement pétrolier risque de limiter les échanges d'un bout à
l'autre de la planète pour préférer des dispositifs productifs plus compacts.
La géographie des échanges confirme la régionalisation : le commerce progresse davantage au sein
des régions qu’avec le reste du monde. Dans la région euroméditerranéenne au sens large, celle de
l’Europe et de ses voisinages, l’intégration commerciale intra zone est impressionnante : 80 % ou
90 % du commerce extérieur des pays de la région se font au sein de la région. Cela dit, si
l’intégration entre l’Est et l’Ouest du continent se fait à grande vitesse, les échanges entre l’Europe et
son voisinage Sud reculent, en valeur relative, tant avec l’Afrique du Nord qu’avec le Proche et
Moyen Orient (cf. tableau n° 1).
Côté américain, les évolutions sont assez différentes selon que l’on considère les exportations nord-
américaines (progression de l’intégration panaméricaine) et les importations (réduction
panaméricaine du fait des importations depuis l’Asie), ce qui rend plus difficile à cerner la géographie
de la régionalisation commerciale nord-américaine ; mais si l’on considère le triptyque Canada-États
Unis-Mexique, l’intégration est avérée (cf. figure n° 1). Du côté du Japon, c’est la vitesse de
l’intégration commerciale avec les Dragons, la Chine puis l’Asean au cours de la dernière période qui
frappe : après une stratégie de conquête des marchés nord-américain et européen, le Japon est
entré dans une puissante stratégie d’intégration régionale est-asiatique. Corrélativement, les
investissements nippons privilégient désormais leur environnement régional. Par ailleurs, l’Asie
orientale est la destination de la moitié des exportations des quatre Dragons ou des pays de l’Asean,
et de près des deux tiers de celles de la Chine. Contrairement à ce qu’on pense, la première cible
commerciale de l’industrie chinoise n’est pas occidentale mais asiatique.
Tableau n° 1. L’intégration commerciale régionale
Commerce extérieur de l’Amérique du Nord, de l’Europe occidentale, et du Japon, 1963-2004
--------------exportations-------------- --------------importations--------------
1963 1983 2004 1963 1983 2004
Amérique du Nord
Amérique du NordAmérique du Nord
Amérique du Nord
:
:::
% Amér. du Nord (a) 35,4 34,2 40,3 34,3 28,8 23.4
% Mexique 2,7 3,3 10,0 2,5 5,3 9.3
% autres Amér. latine 9,6 6,6 5,6 17,0 8,5 6,2
% Asie 17,6 21,5 20,9 15,9 29,8 33,7
% Europe Occidentale
(b)
27,6 21,6
18,3
24,3 18,6
19,8
% PECO & CEI (c) 1,1 1,6 0,5 0,4 0,5 0,9
% Proche et Moyen
Orient
1,9 4,5
2,2
1,8 2,4
3,2
Europe Occidentale:
Europe Occidentale:Europe Occidentale:
Europe Occidentale:
% EU 15 56,3 59,1 61,7 (d) 51,8 56,1 62,1 (d)
% autres Europe
Occident.
7,8 6,0 5,6 (d) 4,3 5,6 5,2 (d)
% PECO & CEI 4,0 4,3 6,3 (d) 4,2 5,4 6,5 (d)
% Proche et Moyen
Orient
2,5 6,7 2,6 (d) 4,9 5,6 1,6 (d)
% Afrique du Nord 2,5 3,1 1,2 (d) 2,5 3,4 1,4 (d)
% autres Afrique 5,2 3,0 1,3 (d) 5,1 3,2 1,4 (d)
% Amér. du Nord (a) 8,8 8,4 10,2 (d) 13,9 8,9 7,3 (d)
% Asie 7,6 5,7 7,8 (d) 7,0 7,5 11,3 (d)
Japon
JaponJapon
Japon
:
:::
% Dragons 15,8 17,8 24,7 8,4 9,7 10,1
% Chine (e) 1,1 3,3 13,1 1,1 4,0 20,4
% Australie & N-Zélande 3,7 3,6 2,5 8,4 6,0 4,8
% autres Asie 14,2 6,3 13,3 10,3 12,9 18,8
% Amér. du Nord (a) 30,2 32,0 24,2 35,6 23,1 15,6
% Amér. latine (f) 5,8 4,0 2,4 8,4 5,0 2,7
% Europe Occidentale
(b)
13,3 15,8
16,8
10,0 8,8
14,0
% Moyen Orient 3,2 10,7 2,6 11,2 26,5 13,6
Marchandises. (a) Mexique non compris. (b) en 2004, PECO compris. (c) en 2004, CEI seule, PECO exclus.
(d) 2002. (e) hors ré-exportations. (f) Mexique compris.
Source : OMC,
International Trade Statistics 2005