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Les juifs furent longtemps
des patriotes ardents.
Ceux qui, dans le passé,
se désignaient eux-mêmes
comme des « israélites »
s’étaient toujours compor-
tés comme des citoyens
modèles, affirmant haut et
fort leur patriotisme et réin-
terprétant le judaïsme sur
un mode essentiellement
spirituel. Aujourd’hui, la République s’affaiblit,
l’antisémitisme de l’extrême-gauche rejoint
l’antisémitisme traditionnel de l’extrême-
droite, l’insécurité grandit. Comment les juifs
réagissent-ils ? Assiste-t-on à l’émergence
d’une nouvelle condition juive en France ? C’est
à ces questions qu’une enquête par question-
naires réalisée auprès d’un échantillon de la
population juive à Strasbourg, Toulouse et dans
la région parisienne, apporte des réponses ob-
jectives. Mais l’analyse de la situation actuelle
ne peut négliger la réflexion plus large, à la
fois historique et sociologique, sur les trans-
formations actuelles des rapports entre les
identités ethnico-religieuses et la citoyenneté.
L’exemple des juifs peut aussi être un révéla-
teur. Doit-on voir dans les inquiétudes de tous
et dans la tentation du repli sur soi d’une par-
tie des juifs le signe d’une « ethnicisation » ou
d’une « communautarisation » croissante de la
société démocratique ? Cette enquête montre
pourtant qu’entre la tentation de vivre entre soi
et celle d’intervenir en tant que juifs dans l’es-
pace public, la majorité des juifs français tente
d’élaborer ce qu’on peut appeler un « nouvel
israélitisme ».
La Condition juive en France,
avec Chantal
Bordes-Benayoun et Freddy Raphaël
(PUF,
2009)
Diasporas et nations,
avec Chantal Bordes-
Benayoun (Odile Jacob, 2006)
Qu’est-ce que l’intégration ?
(Gallimard, 2007)
Né de l’inquiétude sur les
nouvelles formes de vie so-
ciale que suscitait la moder-
nité, le concept d’intégration
recouvre les modalités spé-
cifiques de la vie collective
dans les sociétés contempo-
raines.
A l’origine, Durkheim le ré-
serve au problème de la so-
ciété dans son ensemble. Puis les sociologues
s’interrogent sur la formation et le maintien
des entités collectives, sur les relations entre
l’individu et le groupe. Les recherches mon-
trent alors que l’assimilation des immigrés
n’est pas un processus unique ou rectiligne,
mais comporte des dimensions et des modali-
tés différentes, voire discordantes.
Désormais, les sociologues distinguent entre
l’adoption des traits culturels de la société
- selon les auteurs, on parlera d’« accultura-
tion », d’« assimilation », voire d’« intégration
culturelle » - et la participation aux diverses
instances de la vie sociale - l’« assimilation so-
ciale » ou l’« intégration structurelle ». Toute
la richesse comme l’ambiguïté particulière de
l’intégration - puisque le mot appartient en
même temps aux registres du politique et de
la sociologie - se tiennent là, dans le fait que
le concept porte à la fois sur l’intégration des
individus à la société et sur l’intégration de la
société dans son ensemble.
Pourquoi les diasporas, te-
nues en suspicion par les
Etats nations contempo-
rains, sont-elles devenues
l’objet d’un véritable culte ?
Pourquoi le modèle de la
diaspora s’étend-il à tous
les peuples dispersés ?
Comment en est-il venu à
désigner toutes les reven-
dications identitaires, des
cultures régionales aux pratiques religieuses,
des modes de vie aux mobilités sociales ? Ce
livre prend la mesure du phénomène dans
toutes ses dimensions sociales et politiques.
La Compréhension sociologique
(PUF, 2005)
« La compréhension so-
ciologique se donne pour
ambition de substituer à
l’incohérence du monde
humain des images intel-
lectuelles des relations in-
telligibles ou, en d’autres
termes, de remplacer la
diversité et la confusion
du réel par un ensemble
intelligible, cohérent et
rationnel. Ce projet implique de prendre en
compte le sens que les individus donnent à leur
conduite, ce par quoi ils sont véritablement hu-
mains. »
Publié précédemment dans la collection « Le
lien social » dirigé par Serge Paugram, cet ou-
vrage, considérablement remanié et actualisé,
a été conçu par son auteur comme un manuel.
C’est également une initiation, une introduc-
tion généreuse, intelligente et critique à une
discipline dont l’enjeu est de « montrer qu’il
ne s’agit pas de comprendre les conduites des
hommes de manière intuitive et sympathique,
mais de les rendre intelligibles dans un projet
de connaissance intellectuelle et rationnelle. »
Fondé sur un travail de chercheurs et d’en-
seignante, une confrontation avec les auteurs
du passé et du présent, une conception de la
pratique de l’analyse typologique, instrument
privilégié de le démarche sociologique, cet ou-
vrage veut contribuer à expliciter les malen-
tendus, encourager la rigueur et maintenir « la
voie étroite entre le scientisme et l’essayisme »
dans une discipline dont le projet intellectuel
est de rendre lisibles les relations entre les
hommes.