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Mme le Pr Hawa Keita Meyer (Colombes) a exposé la révolution qui consiste à passer outre
la malédiction biblique (tu enfanteras dans la douleur !) et avoir le choix de ne plus accoucher
dans la douleur…avec là encore des procédés antalgiques ayant plus d’efficacité et moins
d’effets secondaires sur la mère et l’enfant…avec aussi le sentiment de conserver une certaine
maîtrise des évènements… mais il est aussi mis en avant le risque de la technicité, qui peut
s’accompagner d’un sentiment d’abandon, de solitude, de moindre accompagnement du fait
de la mise en place de ces traitements …
Pendant la pause, visite des posters présentés par 4 services : Le prix a été décerné à l’équipe
de Versailles pour la mise au point et la validation d’une échelle comportementale
d’évaluation rapide de la douleur aigüe en médecine d’urgence (ECERDA)
3 présentations d’expérience
Le CLUD de Versailles sur l’évaluation de la qualité des soins concernant la pose de
chambres implantables, en présentant une étude de pratique multicentrique. Les critères de
qualité comportent entre autre la présence d’une équipe entraînée et d’une consultation
préalable, facteur de diminution du niveau d’anxiété …
Les urgences de Meulan ont présenté leur expérience réussie d’hypno analgésie, dans la prise
en charge de la douleur liée à un soin …cette technique s’est révélée très bénéfique,
améliorant la communication soignant /soigné, remis au centre du soin… nous avons regretté
de ne pas avoir pu assister à quelques applications pratiques.
Enfin un étudiant IADE a présenté le rôle de l’infirmier anesthésiste dans le parcours de soin
d’un patient lors d’un traitement neuro- chirurgical de la douleur… Les 4 ateliers l’après midi
étaient animé par un service et un membre du groupe de réflexion éthique ; ils ont cherché
quels étaient les principes éthiques de bienfaisance, non maltraitance et équité, dans des
situations cliniques complexes, que ce soit le regard sur une douleur aigüe en psychiatrie (la
parole du patient est en quelque sorte disqualifiée, l’adhésion à un projet de soin fluctuante, la
perte de chance d’être traité avec équité … mais la certitude qu’il nous faut mieux prendre en
compte la plainte somatique d’un patient psychotique) ; une souffrance inexprimée en
gériatrie (comment prendre le temps d’écouter la souffrance derrière la plainte, donner leur
juste place aux aidants, à la créativité des soignants ?) ; la place des parents en pédiatrie à
partir d’un film « Sparadrap » (comment fournir une information adaptée qui permet aux
parents de choisir sans culpabilité le mode d’accompagnement de leur enfant lors d’un geste
douloureux ?) ; le désir exprimé à l’équipe de soins palliatifs , difficile à réaliser, d’une fin de
vie au pays (entre respect de l’autonomie, de l’ambivalence , des directives anticipées, le
principe de bienveillance…)…
Enfin, Mme Anne de la Tour a brossé un panorama des progrès en soins palliatifs, à l’hôpital
comme en ville, avec maintenant la possibilité d’hospitalisation de « répit »…qui ne sont plus
réservés à la seule oncologie. Elle a insisté sur l’implication des bénévoles, non seulement
pour l’écoute mais aussi pour des « services », comme dans les pays anglo-saxons : une sorte
de chaîne de solidarité… Ces soins sont une vraie alternative à la demande d’euthanasie ou de
suicide assisté…quand on peut écouter, respecter les directives anticipées actualisées et
correctement consignées (opposables, mais non « contraignantes ») dans une procédure
collégiale de soins (qui permet le débat mais n’évite pas toujours les conflits, et ne supprime
pas la clause de conscience)… là encore, elle insiste sur la nécessaire compétence, formation,
des équipes, à formuler clairement l’intention d’un type de soins (une sédation terminale ne
doit pas être prolongée inutilement par le maintien des autres traitements), adapté au désir du
patient… une prise en charge « responsable », qui nécessite bienveillance, énergie et
créativité !
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