DERMATO-n379-P10-16_Mise en page 1 24/04/14 18:01 Page15 Cas clinique Drôle de verrue ! S. ABIL, B. GUERROUJ, J. BOUHALAB, B. HASSAM CHU Ibn Sina, Faculté de Médecine et de Pharmacie, Université Mohamed V, Rabat, Maroc Observation Un jeune patient âgé de 32 ans sans antécédents pathologiques notables consultait pour un nodule verruqueux, de couleur chair, à surface kératosique, à limites nettes, saillant, mesurant 5 mm/4 mm de grand axe, siégeant au niveau de conduit auditif externe de l’oreille droite (figure 1). Selon le patient, il était d’apparition spontanée, sans aucun signe fonctionnel ni de lésions similaires à distance. La gêne esthétique occasionnée par la localisation de cette lésion constituait, à elle seule, le motif de consultation pour notre patient. Le diagnostic clinique était évident, en faveur d’une verrue vulgaire, ce qui était confirmé par l’histologie après exérèse chirurgicale (figure 2). Discussion La fréquence des verrues cutanées est évaluée à 10 % de la population générale, en nette augmentation depuis deux ou trois décennies. Ce sont les enfants en âge scolaire et les adultes jeunes qui sont les plus touchés, avec un pic d’incidence entre 9 et 15 ans. La transmission est favorisée par les microtraumatismes et la fréquentation des piscines et salles de sports (douches)(1). Certaines professions (bouchers, vétérinaires, abattoirs, poissonniers) sont plus exposées aux verrues des mains causées par un type spécifique d’HPV7, dont l’origine animale n’est pas prouvée. Il existe plusieurs formes cliniques, chaque forme étant préférentiellement associée à certains types de HPV. Les verrues vulgaires sont très répandues surtout chez l’enfant, et elles touchent préférentiellement la face dorsale des mains et des doigts, mais peuvent siéger n’importe où sur le tégument, la fréquence des autres localisations n’a jamais été rapportée. L’atteinte du conduit auditif externe, comme chez notre patient, est rarement soulevée. Les lésions peuvent être uniques ou multiples. Un phénomène de Koebner peut être présent avec l’apparition de verrues aux sites de traumatismes. Les localisations périunguéales ou sousunguéales sont souvent fissurées et douloureuses et entraînent parfois une dysmorphie de l’ongle. Les HPV associés sont de types 1 et 2. Les verrues filiformes sont dues à HPV-2, se localisant au niveau du visage, où elles sont périorificielles, comme les verrues périnarinaires ou péribuccales inoculées par un tic de léchage, ou au niveau du cuir chevelu et de la région cervicale des adolescents du fait d’autoinoculation par le rasage(2). Concernant les verrues planes, ces dernières siègent sur le visage, le dos des mains et les doigts. Leur disposition est volontiers linéaire ou en nappes confluantes. Elles sont liées aux papillomavirus humains de types 3, 10 et 28. Elles sont plus fréquentes chez l’immunodéprimé. Les verrues plantaires représentent un motif fréquent de consultation, douloureuses et/ou responsables d’une gêne fonctionnelle. On distingue deux tableaux cliniques très différents : les myrmécies et les verrues en mosaïque. Le diagnostic des verrues est clinique. Lorsqu’il existe un doute, l’examen histologique confirme le papillome viral en montrant un effet cytopathogène spécifique au sein des kératinocytes (koïlocyte). Le diagnostic virologique par analyse moléculaire de l’ADN viral n’est pas fait en routine. La PCR est la méthode la plus sensible pour déterminer le type de papillomavirus humain, elle est utile pour la détection des virus oncogènes ou en cas de doute sur l’existence de sévices sexuels. Bien que des régressions sponta- Figure 1. Verrue vulgaire du conduit auditif externe. Figure 2. Après exérèse complète. nées soient décrites, le retentissement fonctionnel ou esthétique et la contagiosité des verrues imposent souvent des mesures thérapeutiques(3). Le traitement des verrues cutanées n’est pas consensuel, le choix thérapeutique dépend du type de verrues, de leur localisation et de leur nombre, mais aussi de facteurs dépendant du patient, comme l’âge, le statut immunitaire, l’ancienneté des lésions et les traitements antérieurs(4). Les traitements les plus utilisés en pratique courante dermatologique restent la cryothérapie et les préparations kératolytiques, isolés ou en association lorsque l’hyperkératose est importante. Le caractère parfois douloureux du traitement doit toujours être mis en balance avec le bénéfice réel que l’on peut en attendre. Vu la petite taille de la lésion, la gêne esthétique induite et la localisation, une excision chirurgicale sous anesthésie locale a été réalisée chez notre patient. Aucune récidive n’a été notée, avec un recul actuel de 6 mois. Références 1. Penso-Assathiany D, Flahault A, Roujeau JC. Verrues, piscine et atopie : étude cas-témoins réalisée en cabinet de dermatologie libérale. Ann Dermatol Venereol 1999 ; 126 : 696-8. 2. Modules transdisciplinaires : cancérologie, onco-hématologie Item 149CEDEF Tumeurs cutanées épithéliales et mélaniques : tumeurs à papillomavirus humain. Ann Dermatol Venereol 2005 ; 132 : 7S1347S139. 3. Jabłonska S, Majewski S, Obalek S, Orth G. Cutaneous warts. Clin Dermatol 1997 ; 15 : 309-19. 4. Combemale P, Delolme H, Dupin N. Traitement des verrues. Ann Dermatol Venereol 1998 ; 122 : 443-62. A ctualités Pharma Psoriasis : pour une prise en charge personnalisée e psoriasis est une maladie chronique qui a pour particularité de prendre des formes différentes et dont le vécu par les patients varie considérablement d’un patient à l’autre pour un même type de lésions. Aussi, est-il nécessaire, au-delà des scores traditionnels, de type PASI, de prendre en compte toutes les dimensions de la maladie avec chaque patient. Ainsi, est-il nécessaire d’avoir en tête les facteurs qui favorisent le développement de la maladie, qu’il s’agisse de prédispositions familiales, d’anomalies immunitaires, du stress, des infections, du statut hormonal ou de la prise de certains médicaments (bêtabloquants, antipaludéens, interférons, lithium, certains antihypertenseurs). L’exposition au soleil, l’alcool et le tabac sont également des facteurs favorisants une poussée de psoriasis. À noter, par ailleurs, qu’il est indispensable de rechercher systématiquement un rhumatisme psoriasique associé, présent dans 30 % des cas. Une fois ce contexte exploré, le choix thérapeutique dépend à la fois du contexte clinique et du type de psoriasis. Le traitement dépendra donc de l’âge (enfant, patient âgé), du sexe (homme, femme en âge de procréer), des comorbidités (métaboliques, cardiovasculaires, psychiatriques, articulaires) du risque infectieux, du risque néoplasique, d’une éventuelle insuffisance rénale ou hépatique… et de la disponibilité des patients (déplacements fréquents par exemple). L Par ailleurs, le choix thérapeutique sera fonction également du type de psoriasis : psoriasis en plaques, chronique, ou en plaques, instable et rapidement évolutif ; psoriasis des ongles, du cuir chevelu, érythrodermique, palmo-plantaire, pustuleux généralisé, en gouttes ; rhumatisme psoriasique avec lésions cutanées actives. Si certains psoriasis en plaques sont parfois relativement bien tolérés, le retentissement des formes modérées à sévères peut être important : dépression, repli sur soi, souffrances physiques et morales… En résumé, et selon une étude récente, près de 9 patients sur 10 considèrent que le psoriasis et les rhumatismes associés affectent leur bien-être émotionnel. Les biothérapies à cet égard apportent depuis 2005 une solution pour les patients atteints de psoriasis modéré à sévère, intolérants ou résistants aux traitements systémiques, avec une efficacité sur les différentes parties atteintes (peau, ongles, cuir chevelu, articulations) et un profil de tolérance clairement identifié à court et à long terme. Ces caractéristiques sont autant d’éléments favorisant un meilleur maintien thérapeutique. Après une décennie d’utilisation, l’etanercept a démontré, à travers plusieurs études, son efficacité à long terme dans le psoriasis et le rhumatisme psoriasique associé. G. Gertner D’après une conférence de presse des laboratoires Pfizer World Rendez-vous on Dermatology Tokyo 2014 Grand succès pour la 3e édition près Dubaï et Shanghai, la 3e édition du World Rendez-vous on Dermatology a eu lieu les 11 et 12 mars 2014 à Tokyo. Organisé avec le soutien de la Fondation BIODERMA sous l’égide de la Fondation de France, l’événement a réuni plus de 400 participants de 43 nationalités. Fidèle à sa vocation de partage des connaissances et de soutien au développement de la dermatologie dans le monde, la Fondation BIODERMA avait défini cette année 4 thématiques en affinité avec les problématiques rencontrées au quotidien par les dermatologues : A la dermatite atopique, les troubles de la pigmentation, la dermatooncologie et les cellules souches. Deux workshops ont complété les sessions, l’un sur la chirurgie dermatologique, l’autre sur l’utilisation des lasers en esthétique. Pendant 2 jours, des dermatologues des 5 continents ont pu échanger avec quelques-uns des plus grands experts de leur spécialité : Pr Thomas Bieber (Allemagne), Pr Jean-François Bach (France), Pr Selim Aractingi (France), Pr Boon Kee Goh (Singapour), Pr Kiarash Khosrotehrani (Australie), Pr Katsuto Tamai (Japon), Pr Tokura (Japon), Pr Peter Soyer (Australie), Dr Caroline Robert (France)… Chacun a fait le point sur les dernières avancées de la recherche et sur son expérience pratique personnelle avant de répondre aux nombreuses questions d’un public très intéressé. La qualité des interventions et la richesse des échanges de cette édition 2014 ont fait l’unanimité auprès des participants et font du World Rendez-vous un moment fort, et désormais incontournable, du monde de la dermatologie. D’après un communiqué de la Fondation BIODERMA ROC : une nouvelle jeunesse e nombre de femmes qui utilisent des produits cosmétiques, particulièrement les soins anti-âge, ne fait que croître. Cependant, si 60 % des femmes de plus de 35 ans sont touchées par des signes de l’âge, seulement 40 % d’entre elles achètent des produits spécifiques. Aussi, RoC, laboratoire pionnier en matière de science dermo-cosmétique et d’innovations technologiques et dont les produits ont toujours été considérés comme sérieux et crédibles, se devait de renouveler son image et de valoriser son offre, afin d’en faire la marque de référence en anti-âge. Désormais, RoC offre la première solution anti-âge globale, avec des soins haute performance tels que RoC Pro-Renove, fluide anti-âge unificateur, dont l’efficacité cli- L Directeur de la publication : Dr L. Elgozi – 2e trimestre 2014 – N° Commission Paritaire : 0511 T 81273 – N° ISSN 0982-8567 Reproduction interdite de tous les articles sauf accord de la Direction – Imprimerie de Compiègne Dépôt légal : 26963 – Ce numéro a été imprimé à 4825 exemplaires. nique a été prouvée par des protocoles de tests uniques. Ainsi, la gamme comporte des produits qui préservent le capital jeunesse (Pro-Préserve), corrigent les rides et ridules (Pro-Correct), redéfinissent les contours (Pro-Define), subliment le regard (Pro-Sublime) ou prennent soin des peaux sensibles (gamme Pro sans parfum pouvant être utilisée juste après les interventions esthétiques : Pro-Calm, Pro-Cica, Pro-Protect), entre autres. Les actifs utilisés (acide hyaluronique, hexinol, rétinol, vitamines C et E, feverfew, THPE) ont largement démontré leur efficacité et leur tolérance, ainsi que leur complémentarité avec les interventions de dermatologie esthétique : tests cliniques hémi-visages, tests de tolérance, tests sur explants de peau. Par ailleurs, RoC propose un accompagnement quotidien avec des conseils tenant compte des facteurs du vieillissement cutané liés au style de vie : diagnostic individuel réalisé par des conseillères beauté en pharmacie et parapharmacie, newsletters, conseils d’experts, outil de suivi avec programme éducatif, welcome box pour faire tester les produits et transmettre son approche globale de l’anti-âge… Enfin, une équipe de visiteurs médicaux et de délégués pharmaceutiques, dédiée à RoC est en place auprès des dermatologues esthétiques et des pharmaciens afin de leur faire connaître la nouvelle approche RoC. G. G. D’après une conférence de presse de ROC Dermatologie Pratique • N° 379 - Avril 2014 15