
n
Il est communément d’usage de parler de la relation
entre le praticien et le patient (le soignant et le soi-
gné). J’aimerais aujourd’hui davantage insister sur
la relation triangulaire entre le praticien, le patient et
l’assistante.
En effet, cette dernière, qu’elle soit secrétaire, assis-
tante ou encore aide dentaire, a de plus en plus une
place prépondérante dans la vie quotidienne et le
fonctionnement du cabinet. Aussi, je ne peux que me
réjouir des évolutions récentes avec la reconnaissance
de la profession d’assistante dentaire comme faisant
partie à part entière des professions de Santé.
L’ère de l’assistante « ouvre-porte et porte-canule »
est bien révolue. Cependant, cela reste encore malheu-
reusement une réalité dans certains cabinets.
L’assistante joue le rôle de confidente et devient une
interlocutrice privilégiée pour le patient. Sa présence
est sécurisante. D’ailleurs, la réaction de certains pa-
tients en témoigne lorsque l’assistante n’est pas là. Le
patient s’en inquiète, il pose des questions. En même
temps, d’un autre côté, elle joue un rôle tampon pour
préserver le praticien de certaines sollicitations inu-
tiles des patients. Elle est alors l’alliée et la partenaire
du praticien.
Grâce à sa présence et aux tâches qu’il lui confie, le
praticien peut se concentrer sur l’essentiel : la réalisa-
tion des traitements en bouche et le temps passé avec
le patient. Le praticien et l’assistante forme un couple
où le praticien renonce à une partie de son pouvoir
au sein du cabinet en acceptant une tierce personne
sur son territoire. Une alliance thérapeutique est ainsi
formée pour prodiguer les meilleurs traitements et ser-
vices au patient. Cela contribue à projeter une image
de marque professionnelle et à accroître la satisfaction
du patient.
Cependant, après cette description idyllique, alors que
tout semble si simple en théorie, la réalité n’est pas
aussi évidente.
Le constat que j’ai pu faire au fil de mes années de
rencontres avec les membres des équipes dentaires est
fait autant d’expériences positives que négatives.
Il est intéressant de connaître les différents types de
situations qui, classiquement, seraient susceptibles
d’aboutir à des désillusions :
Tout d’abord, je rencontre un(e) praticien (ne) tra-
vaillant généralement seul(e) et désireux(se) de réa-
liser les meilleurs traitements possibles. Afin de se
consacrer en priorité aux tâches cliniques, il décide
donc d’embaucher une assistante en vue de gérer
l’accueil des patients, de répondre au téléphone, de
prendre les rendez-vous, de réaliser les encaissements,
l’explication du détail des devis, des ententes finan-
cières, de suivre la comptabilité et les stocks, d’effec-
tuer la stérilisation, le rangement, l’asepsie, etc.
Pour ce faire, il recrute :
n Soit une assistante stagiaire en contrat de profes-
sionnalisation. Afin de la former, il l’inscrit à une
école pour être qualifiée. Au bout de 18 mois, elle
obtient son diplôme. Malheureusement, il n’est pas
rare qu’il soit déçu car malgré tous ses efforts, elle
ne réalise pas les tâches demandées comme lui, le
souhaite !
n Soit une assistante dentaire qualifiée. Partant du
principe qu’elle est déjà formée, le praticien ne
prend pas le temps de lui expliquer en détail le
mode de fonctionnement spécifique du cabinet. Là
encore, la désillusion est partagée. Malgré un cur-
Être praticien ou assistante en 2011, nous oblige à réfléchir sur la nature
de notre collaboration. L’objectif est de bien travailler ensemble (non pas
côte à côte) tout en évitant une routine destructrice. Le but recherché est
évidemment une efficacité au quotidien. Cependant, il faut également
y voir la recherche d’un épanouissement professionnel et personnel.
J’ai même la conviction que la meilleure démarche de développement
personnel consiste à s’épanouir dans sa vie professionnelle.
PRATICIEN - ASSISTANTE :
Les clés d’une collaboration
réussie
AssistAnte
ALLiAnCe
tHÉRAPeUtiQUe
PRAtiCien PAtient