DENTAL TRIBUNE - N°08 - 20 FÉVRIER 2010
ERGONOMIE
14
rectement maintenue et qu’il ne soit
pas possible de courber le dos. Enfin,
la garniture du dossier doit être suffi-
samment flexible.
Positionner le faisceau
lumineux du scialytique
parallèlement
à la direction de la vue
Il s’agit de positionner le faisceau lu-
mineux du scialytique parallèle à la di-
rection de la vue, afin d’éviter les om-
bres et d’obtenir une bonne harmonie
lumineuse entre l’éclairage du champ
opératoire et celui de la bouche. En ef-
fet, la présence d’ombres, qui se for-
ment sur les mains, les dents, les lèvres
et les joues, sur et autour du champ
opératoire, provoquent la fatigue du
praticien. Pour cela, le scialytique doit
disposer de trois axes (orthogonaux) de
rotation, axes qui permettent d’orien-
ter la lampe dans toutes les directions
et de la positionner de manière opti-
male à côté de la tête du chirurgien-
dentiste, en évitant un positionne-
ment oblique du rectangle lumineux
sur le visage du patient, ce qui est in-
confortable pour ce dernier.
Positionnement du patient
Le patient doit être positionné hori-
zontalement, tant au niveau de la tête
que du buste, que ce soit pour des trai-
tements, au maxillaire ou à la mandi-
bule et ce, pour trois raisons :
1. Pour permettre au praticien de se
mouvoir, sans encombre, de 8 h 30 à
CONSEIL D’EXPERT
12 h 30, avec les jambes sous le dos-
sier du fauteuil ; pour le praticien
gaucher, c’est de 3 h 30 à 11 h 30. Le
but est de pouvoir se déplacer le plus
aisément possible ou de modifier la
position assise de sorte d’acquérir
une pratique efficace.
2. Pour que l’assistante puisse être
assise, proche du chirurgien-den-
tiste, face à lui, elle doit être assise
avec sa cuisse gauche sous le dossier
du fauteuil.
3. Pour ne pas positionner la zone
opératoire trop près du praticien, spé-
cialement pour ceux de petite taille et
pour présenter l’ouverture buccale le
plus possible face au chirurgien-den-
tiste. De cette façon, l’opérateur évite
de se courber en direction de la bouche.
Uniquement quand il n’est pas possi-
ble d’obtenir une vision correcte des in-
cisive et prémolaires en baissant le
menton sur la poitrine ou en soulevant
la têtière, le dossier du fauteuil dentaire
sera légèrement incliné.
La position du praticien
En utilisant la position 12 h, le praticien
peut travailler, le dos droit, les bras le
long du corps. Dès l’instant où le
champ opératoire est situé hors de
l’axe de la colonne vertébrale du chi-
rurgien-dentiste, celui-ci doit lever les
bras, se pencher sur le côté, tordre la
tête et la colonne et génère une posture
pathogène. La tête et le buste du patient
doivent former une ligne plus ou moins
droite en fonction de l’inclinaison de la
tête de sorte que cette position soit
confortable. Une position allongée
confortable permet d’avoir un patient
détendu et une position correcte de la
tête. Le type de traitement exécuté en
position 11 h comprend l’examen, le
charting et l’examen parodontal com-
plet, le détartrage et polissage, les soins
des faces occlusales des dents maxil-
laires et mandibulaires, les traitements
de racines et les préparations vestibu-
laires du côté gauche.
Nos recommandations
Le praticien doit satisfaire à deux
conditions pour travailler de manière
saine. Il doit être assis, le dos droit, et
faire le minimum de mouvements
Robert Maccario
Consultant Efficience
Il est évident que les postures de travail des
chirurgiens-dentistes français ont nettement
besoin d’être améliorées, mais cela ne
servirait à rien si l’on ne prenait en même
temps en compte deux autres paramètres :
l’assistante et la gestion de la zone active.
• Nombre de mauvais comportements posturaux viennent du
fait que les praticiens ont tout leur matériel sous la main ou
devrais-je dire dans leur dos, dans des tiroirs ou placards qui
leur imposent des postures extrêmes afin d’attraper tel ou tel
produit.
• La zone active couvre l’ensemble du matériel et mobilier
absolument nécessaire durant la séance de soins. Tout autre
matériel ou produit pouvant être utilisés de manière accessoire
doit être stocké dans la zone proximale. L’usage des bacs et
cassettes (Ba-Ca) permet ce minimalisme et ainsi, réduit de
manière importante les risques de contamination croisée.
Le plan occlusal du maxillaire inférieur
est légèrement incliné en arrière pour le
traitement des secteurs 3 et 4, les dents
inférieures sont placées dans l’axe de la
direction de la vue.
Le plan occlusal de la mandibule est
tourné d’environ 40° vers l’arrière, pour
le traitement de la région prémolaire.
Le plan occlusal est tourné d’environ 45°
vers l’arrière, ce qui permet au dentiste
d’observer les molaires sans devoir
courber le buste.
35-40 ° 40 °
40-45 °
S’il n’est pas possible d’orienter la tête du
patient de sorte d’avoir le plan occlusal
du maxillaire en position suffisamment
arrière, après avoir positionné le torse et
la tête du patient horizontalement, la tête
pourra être orientée dans la position
désirée par pression, avec un doigt,
derrière les incisives supérieures.
Même principe pour travailler en vision
indirecte avec un miroir en position
oblique de sorte d'être capable d’y
regarder plus ou moins
perpendiculairement, avec le faisceau
lumineux parallèle à l’axe de la vision.
Au maxillaire gauche, préparation de
couronne, en vision directe. La surface
occlusale de la mâchoire inférieure est
orientée de 40-45 ° vers l’arrière.
Inclinaison et rotation de la tête vers la
droite. Le faisceau lumineux du
scialytique est parallèle à l’axe de vision.
À la mandibule, en lingual : détartrage
et polissage.La surface occlusale de la
mâchoire inférieure est orientée de 40-45
° vers l’arrière. Inclinaison et rotation de
la tête vers la droite. Le faisceau
lumineux du scialytique est parallèle à
l’axe de vision.
pendant le traitement. Le chirurgien-
dentiste doit changer son mode opé-
ratoire statique en changeant, en per-
manence, de position assise. Il doit
aussi éviter de pencher la tête et le torse,
de lever les bras, etc. Travailler dans une
posture de travail correcte en faisant
des déplacements et en positionnant
la tête du patient est un préambule. Dès
qu’il doit changer de position pour
commencer d’autre soins, s’il n’a plus
le dos droit, s’il a besoin d’une meilleure
visibilité, s’il commence à lever les
bras, etc., l’opérateur doit se déplacer
autour du patient pour changer de
position au lieu de pencher la tête et le
tronc. Cela signifie que le praticien
doit apprendre à se déplacer et à chan-
Plan de travail latéral
Zone
de réserve
Zone de vision
correspondant
aux diérents
mouvements de
classes 1 à 3
Plan de travail
central
ger la position de la tête du patient. En
bougeant, il alterne contraction et re-
laxation des muscles, nécessaires à
son bon équilibre postural. En traite-
ment ou examinant les surfaces den-
taires orientées vers la gauche, l’opé-
rateur se déplace en position midi
pendant que la tête du patient est
tournée vers la droite. En traitement ou
examinant les surfaces dentaires orien-
tées vers la droite, il se déplace en po-
sition 9 h ou 10 h pendant que la tête
du patient est tournée vers la gauche.
À midi, il traite les surfaces occlusales.
Et rappelons-nous : les mouvements
remplacent les inclinaisons de la tête
et du thorax et préviennent des posi-
tions statiques.
DT
Positionnement du scialytique pour un
dentiste droitier assis derrière le patient,
légèrement au-dessus.
Il est aujourd’hui avéré que l’on peut travailler en position 12 h sur l’ensemble
des cadrans et sur chaque face. Pour cela il est important de pouvoir disposer
d’un fauteuil permettant une élévation suffisante ainsi que d’une têtière qui
donne la possibilité de mobiliser la tête du patient.Cette position est souvent
délaissée car elle nécessite de travailler sous aspiration et souvent en vision
indirecte avec un miroir. Pour le travail en solo, il faudra donc utiliser un miroir
avec aspiration intégrée (pompe à salive). Pour le travail en duo, il est préférable
que le praticien se décale à 11 h 30 ouvrant ainsi l’angle pour un meilleur accès
de l’assistante sans changer grandement sa posture.
Postures selon le secteur traité