LA CHIRURGIE DE PONTAGE AORTO-CORONAIRE : COMPLICATIONS POST OPERATOIRES A PROPOS
D’UNE SERIE DE 120PATIENTS
Dr H.HEJAJI, PR A.Y.ETTAOUMI , Service de chirurgie cardio vasculaire .IBN rochd casablanca
Dr Y.JARMOUNE ,I.BENSAHI, PR A.ASSAIDI, R.HABBAL. service de cardiologie IBN ROCHD
CASABLANCA
Introduction : Malgré les progrès immenses qu’a connu la chirurgie cardiaque au cours de ces deux
dernières décennies et l’amélioration de la prise en charge des patients aussi bien en per qu’en post
opératoire, la revascularisation myocardique par pontage aorto-coronaire reste grevée d’un taux
élevé de complications post opératoires.
Patients et méthodes : Nous avons réalisé une étude rétrospective de 220 patients hospitalisés au
sein du service de cardiologie vasculaire de l’hopital ibn rochd, ayant bénéficié d’un pontage aorto-
coronaire entre janvier 2011 et avril 2015 .
Résultats : Dans notre population, nous avons recensé huit cas de médiastinite, soit 3,6% des
patients. L’un d’entre eux s’est compliqué d’une septicémie. Quatre malades soit 1,8% de notre
population ont présenté un IDM post opératoire avec élévation des marqueurs myocardiques et
apparition de nouvelles ondes Q de nécrose. Trois d’entre eux étaient de siège inférieur et le
quatrième était antérieur. Ces patients avaient en commun des temps de clampage et de CEC
relativement prolongés (respectivement 93min et 131 min en moyenne). Seize patients (7,2%) ont
présenté un état de bas débit cardiaque en post opératoire par dysfonctionnement de la pompe
myocardique. Treize patients ont nécessité des drogues inotropes positives avec évolution favorable.
Une altération de la fonction rénale était observée chez 6 de nos patients (2.7%). Aucun d’entre eux
n’a cependant nécessité de séance de dialyse. Les complications rythmiques ont intéressé 10% de la
population (soit 22 malades). La fibrillation atriale dominait largement ce groupe. Deux malades ont
présenté un flutter auriculaire. La cardioversion pharmacologique par cordarone était la règle
permettant la récupération d’un rythme sinusal chez 13 d’entre eux (y compris les 2 cas de flutter).
Trois patients ont retrouvé un rythme sinusal après leur sortie. Les autres patients sont restés en
fibrillation atriale permanente. Concernant les complications thrombo-emboliques, nous avons noté
1 seul cas (0,4%) d’embolie pulmonaire. L’évolution était favorable sous anticoagulants. Les
complications neurologiques ont intéressé 4 malades (1,8%). Ils ont présenté un AVC ischémique
post opératoire. Ces patients n’ont pas bénéficié d’un doppler des troncs supra aortiques en pré
opératoire. Une récupération partielle du déficit était constatée chez 3 patients. Le quatrième a
gardé une hémiparésie séquellaire. Enfin, la paralysie phrénique était assez fréquente. Elle a
intéressé 16 de nos patients (7,2%). La coupole gauche était atteinte dans 11 des cas. Le taux de
mortalité intra-hospitalière était de 9.5% ce qui correspond à 21 décès.
Conclusion : Malgré les progrès de la revascularisation chirurgicale, le taux de complications post
opératoires immédiates reste élevé. Ces complications pourraient être mieux contrôlées par une
réduction des temps opératoires et une amélioration des conditions de la prise en charge post
opératoire en réanimation.