une gastrite chronique et 66,6 %, une inflammation chronique du duodénum (Horvath, 1999).
Ashwood a révélé la présence d’inflammation et d’immunopathologie chez certains enfants
autistes dans diverses parties de l’organisme, qui vont de la gorge à l’anus (Ashwood, 2003).
D’autres chercheurs ont constaté que des enfants autistes présentaient une colite lymphocytaire
(inflammation intestinale liée aux lymphocytes, types de globules blancs) qui n’était pas aussi
grave que la maladie intestinale inflammatoire classique (la maladie de Crohn ou la colite
ulcéreuse, par exemple). Ils ont également remarqué que la densité des lymphocytes gamma-
delta et l’épaisseur de la membrane basale étaient plus importantes que chez les patients qui
souffraient de maladie intestinale inflammatoire. La densité des lymphocytes T CD8+ et le
nombre de lymphocytes intra-épithéliaux étaient également supérieurs, par comparaison aux
personnes souffrant de la maladie de Crohn, d’hyperplasie lymphoïde nodulaire (HLN) et à
celles qui faisaient partie du groupe témoin et n’étaient pas malades. Il y avait en outre
altération des glycosaminoglycanes d’origine épithéliale et les auteurs en ont conclu «que les
données recueillies portaient à croire encore davantage à un dysfonctionnement de l’épithélium
intestinal chez les personnes autistes» (Furlano, 2004).
Intolérance alimentaire et autisme
Est-ce qu’un dysfonctionnement intestinal peut avoir un effet sur le fonctionnement du
cerveau? Le Dr Hadjivassiliou a effectué des recherches sur la présence d’anticorps
antigliadines et de la maladie cœliaque chez des personnes présentant des troubles
neurologiques. Il a découvert que l’hypersensibilité au gluten était courante (30 cas sur 53)
chez les personnes qui souffraient de maladie neurologique d’origine inconnue (Hadjivassiliou,
1996). L’un de nos patients adolescents ne peut formuler que quelques mots, mais s’il s’en
tient à un régime sans gluten ni caséine, son état neurologique s’améliore. Les membres de
mon personnel peuvent savoir s’il a cessé sa diète lorsqu’il vient au bureau et qu’ils remarquent
alors qu’il a une démarche ataxique.
La plupart des enfants qui présentent une intolérance au lait de vache souffrent de diarrhée
chronique. Iacano et ses collègues ont mené une étude croisée à double insu et contrôlée par
placebo afin de comparer le lait de vache au lait de soya et ont constaté que l’intolérance au lait
de vache pouvait causer des lésions périanales douloureuses et de la constipation (Iacano,
1998). Cela peut sembler aberrant de suggérer que certains enfants ne devraient pas
consommer de lait, mais beaucoup d’enfants qui présentent une diarrhée chronique, de la
constipation, des allergies, des otites récurrentes ou des troubles autistiques voient leur état
s’améliorer lorsqu’ils ne consomment plus de produits laitiers. Les enfants qui suivent un
régime sans gluten ni caséine doivent cependant avoir des taux adéquats de protéines, de
vitamine D et de calcium.
Neuro-inflammation et autisme
À Johns Hopkins, Vargas et ses collègues ont examiné le cerveau de 11 patients autistes âgés
de quatre à 45 ans et ont pu remarquer une dégénérescence du cortex cérébral, de la matière
blanche et, plus particulièrement, du cervelet. Leurs élégantes études neuropathologiques,
effectuées à l’aide de profils de cytokines, d’immunocytochimie et de la méthode
immunoenzymatique à double détermination d'anticorps ont permis de révéler une activation
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