Dans l’Oklahoma, face à cette crise sismique, les autorités ont pris des premières mesures de régulation. Si
cela a engendré en 2016 une légère baisse du nombre de séismes d’une magnitude moyenne, cette année-là,
l’état a aussi été frappé par trois tremblements de terre d’une magnitude supérieure à 5. "Le problème, c’est
que l’on connaît mal la physique de ces choses-là", note Robin Lacassin. "Si l’on cesse ou qu’on limite
effectivement les injections massives d’eaux usées en Oklahoma, normalement la sismicité devrait
s’atténuer au bout d’un certain temps. Mais il est difficile de dire si cela va prendre deux ans, dix ans ou
cinquante ans".
En Europe et en France aussi
Ces crises sismiques ne sont pas l’apanage des Etats-Unis. Il suffit de jeter un œil à la base de données mise
en ligne par les chercheurs de l’université britannique de Durham pour constater que l’Asie, mais aussi
l’Europe et même la France, ont leur lot de tremblements de terre provoqués par les activités humaines, bien
que le taux d’activité soit beaucoup plus faible qu’aux Etats-Unis.
En Europe, on peut notamment citer le séisme de 2006 dans la région de Bâle, en Suisse. D’une magnitude
de 3,4 sur l’échelle de Richter, il est attribué à un projet de géothermie qui a finalement été abandonné après
que les études sismologiques ont démontré que l’injection d’eau avait activé une petite portion d’une faille
préexistante et que la poursuite des travaux risquait d’engendrer un séisme de magnitude 4,5.
En Espagne, c’est à l’exploitation intense de la nappe souterraine pour l’irrigation que les chercheurs
attribuent le séisme de magnitude 5,1 qui a frappé en 2011 la ville de Lorca, située à proximité de la faille
d’Alhama de Murcia, "déjà reconnue comme active et capable de produire des magnitudes 5 à 6", souligne
Robin Lacassin. Un tremblement de terre qui n’était donc pas vraiment inattendu mais qui a "probablement
été avancé dans le temps", en raison des activités humaines. En l’occurrence, le pompage d’eau, qui aurait
modifié les contraintes sur la faille, provoquant sa rupture anticipée.