La maladie de Crohn a des répercussions considérables sur les personnes qui en souffrent et sur le
système de santé, compte tenu de la fréquence des traitements médicaux et des chirurgies à long terme
qui s’imposent. L’avènement des technologies géniques à capacité élevée et des technologies du
génome dans les dernières années a permis de réaliser d’importants progrès dans la compréhension de
ces maladies. Cependant, ces progrès ont entraîné très peu d’avantages pour les personnes affectées.
Ce projet de recherche recourra à des technologies génétiques avancées pour appliquer les découvertes
scientifiques sur le plan clinique. Plus de la moitié des patients atteints de MC souffrent d’une maladie
incapacitante, à l’origine de fréquentes hospitalisations et chirurgies, ou d’incapacité au travail. Les MII
constituent le modèle pathologique ayant donné lieu aux plus nombreux progrès en recherche
génétique parmi toutes les maladies inflammatoires chroniques affectant l’humain. On a en effet pu
confirmer que les variantes de plus de 40 gènes étaient associées aux MII. L’objectif de ce projet est
d’appliquer les principaux progrès de la génétique liée aux MII aux recherches destinées à identifier les
personnes les plus sujettes à cette maladie grave et incapacitante.
À cette fin, le groupe d’étude des MII au Mount Sinai Hospital collaborera avec l’University of Calgary
IBD Center pour découvrir un ensemble de marqueurs génétiques. Grâce à une simple analyse de sang,
ces marqueurs permettront au personnel médical d’identifier à l’avance les personnes atteintes d’une
MC qui sont les plus susceptibles de présenter une maladie évolutive grave, et celles qui présenteront
une maladie légère et indolente. Nous pourrons ainsi mieux cibler les traitements et les examens, et
assurer aux patients les meilleurs résultats possible.
Bruce Vallance
Université de la Colombie-Britannique
La modélisation de la fibrose intestinale dans la maladie de Crohn
La maladie de Crohn se manifeste chez des personnes porteuses d’une prédisposition génétique,
lorsque leur système immunitaire est exposé à des bactéries intestinales. Malgré les progrès récents de
la médecine dans le traitement de la MC, d’importantes complications surviennent encore dans les
tissus cicatriciels qui se forment dans l’intestin enflammé des patients touchés par cette maladie.
La fibrose est le processus de formation de tissu cicatriciel visant à réparer les lésions tissulaires. Pour
des raisons encore peu claires, les processus normaux de fibrose dans l’intestin peuvent s’exacerber.
Ainsi, un grand nombre de cellules de réparation appelées « fibroblastes » se forment dans l’intestin, et
une protéine dite « collagène » est produite. Le collagène épaissit la paroi intestinale, provoquant des
occlusions qui empêchent les aliments de traverser l’intestin. Ces occlusions peuvent menacer le
pronostic vital et exiger une intervention chirurgicale.
Nous avons établi, au moyen d’un modèle de souris de la colite causée par des bactéries, que les
bactéries qui envahissent l’intestin peuvent déclencher une inflammation et une fibrose. Nous avons
découvert, étonnamment, que la réponse fibrosique pouvait être très rapide une fois que le système
immunitaire a détecté la présence de bactéries. Ce phénomène entraîne l’accumulation d’un grand
nombre de fibroblastes responsables d’occlusions intestinales graves, pour une raison qui nous échappe
encore.