
NMG/TVA sociale Page 4 sur 11
- réduire de 5 points (sur 13,1 points existant) des cotisations maladie (pertes de recettes
pour la Sécurité sociale= 20 mds€ par an).
Au total, les préconisations du rapport de la CNI conduiraient à une perte de 42 mds€ de
recettes pour la Sécurité sociale.
Par ailleurs, ce rapport préconise la baisse du taux d’impôt sur les sociétés à 20 voire à
15 % (le taux affiché est actuellement à 33,3 %), ce qui conduirait à une perte de 13 mds€
de recettes pour le budget de l’Etat.
Les salariés seront doublement pénalisés. Ils vont perdre en pouvoir d’achat et ils doivent
supporter la dégradation des prestations à cause de la baisse des recettes de la Sécurité sociale.
Les partisans de la « TVA sociale » prétendent que cette opération est neutre en termes
de prix à la consommation. Est-ce vrai ?
Leur raisonnement, qui est totalement contestable, est le suivant : les cotisations sociales
patronales entrent dans les coûts de production ; elles sont récupérées dans les prix. Si ces
cotisations diminuent, les coûts de production, et par conséquent les prix, vont diminuer. Cela
permettrait de neutraliser la hausse des prix du fait de l’augmentation de la TVA.
Ce raisonnement est infondé.
Le gouvernement n’a pas encore précisé son projet. Comme nous l’avons vu plus haut, le
patronat veut réduire la part des employeurs de 42 mds € par an.
Du point de vue de l’économie prise dans l’ensemble, chaque point de TVA au taux normal
rapporte 5,8 € par an. Si la « TVA sociale » devait compenser intégralement les pertes de
recettes de la Sécurité sociale (42 mds €, comme le préconise le rapport de la CNI), il faudrait
alors augmenter la TVA de 7 points, pour le porter pratiquement à 27 %. Il s’agit d’une forte
ponction sur le pouvoir d’achat qui est inadmissible et contreproductive surtout dans les
conditions actuelles.
Il faut rappeler qu’aujourd’hui le taux le plus élevé de la TVA dans l’Union européenne est à
25 %, pratiqué au Danemark et en Suède.
Qu’en est-il alors au niveau des produits ?
La hausse du prix à la consommation et donc la perte du pouvoir d’achat dépendent du poids
des cotisations sociales dans le prix de chaque produit.
Prenons l’exemple d’une Peugeot 107 qui vaut 10 000 euros. Le « coût du travail » (salaire
plus cotisations sociales, part salarié et part employeur confondues) représente environ 12 %
de ce prix. Réduire les cotisations sociales dites patronales de 10 points, comme le propose le
rapport précité du CNI, permettrait de baisser le coût de production de 75 euros par voiture.
Ça sera autant d’argent qui sera mis du côté au profit des actionnaires.
S’agissant de l’impact sur le prix, tout dépend bien sûr du taux qui sera appliqué. Selon le
quotidien d’affaires Les Echos (18 janvier 2012) il pourrait s’agir d’une hausse de 2 points.
Dans un tel cas de figure, le prix de vente va augmenter de 200 euros.
Les actionnaires et propriétaires des entreprises seront donc des principaux gagnants, car les
bénéfices des entreprises vont augmenter du fait de la baisse des coûts de production.
Les consommateurs, particulièrement les salariés, les retraités et les privés d’emploi seront les
perdants, car ils verront leur pouvoir d’achat diminué.