Évaluation économique et sociale du périmètre d`intervention

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Évaluation économique et sociale du
périmètre d’intervention du CNC
en 2012
octobre 2013
Créé en 1958, le BIPE est une société d’études économiques et de conseil en stratégie
auprès des grandes entreprises privées et des pouvoirs publics.
Le BIPE s’appuie sur ses méthodes d’intervention sur :
 la combinaison de savoir-faire en prévision économique, en analyse stratégique
et en prospective ;
 la maîtrise des outils de simulation et de modélisation ;
 une spécialisation de ses experts dans les secteurs-clés de l’économie.
Le BIPE a développé une compétence particulière dans l’évaluation d’impacts
économiques et sociaux dans différents secteurs de l’économie. Son expertise et ses
services d’analyse de l’économie des médias accompagnent par ailleurs les acteurs
privés, les pouvoirs publics et leurs partenaires institutionnels dans leur développement.
2
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
Cette étude a été réalisée par :
Hélène Bout, Julien Salles
Centre national du cinéma et de l’image animée
Direction des études, des statistiques et de la prospective
12, rue de Lübeck 75784 Paris cedex 16
Tél : 01.44.34.38.26
www.cnc.fr
Benoît Danard, Louis Gauthier
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
3
Sommaire
Objectifs .......................................................................................................................... 5
Méthodologie .................................................................................................................. 6
Synthèse ......................................................................................................................... 8
I.
A.
Impact économique et social du périmètre d’intervention du CNC ............ 12
Ensemble des postes considérés .............................................................. 12
1. Le cinéma ................................................................................................. 12
2. L’audiovisuel ............................................................................................. 13
3. La vidéo physique et délinéarisée ............................................................. 13
4. Les jeux vidéo physiques et dématérialisés .............................................. 14
Le périmètre d’intervention du CNC .......................................................... 15
B.
C.
1.
2.
3.
4.
II.
Impact économique et social par secteur .................................................. 19
Impact économique et social du cinéma ................................................... 19
Impact économique et social sur la production audiovisuelle.................... 23
Impact économique et social de la vidéo physique et délinéarisée ........... 27
Impact économique et social du jeu vidéo ................................................ 29
Impact économique et social par métier .................................................... 31
Annexe .......................................................................................................................... 33
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Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
Objectifs
Pour la deuxième année consécutive, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC)
a demandé au BIPE de réaliser une étude d’évaluation du poids économique et social de son
périmètre d’intervention. Cette étude mesure le poids économique et social de l’ensemble des
secteurs d’activité économiques effectivement soutenus par le CNC. Il comprend les secteurs du
cinéma, de la production audiovisuelle de programmes de stock, de la vidéo physique et en
ligne et des jeux vidéo.
Cette étude s’intéresse aussi aux secteurs économiques qui sont directement concernés par
l’action du CNC, ceux qui le sont de manière indirecte et enfin ceux qui le sont de manière
induite. Cette distinction permet de mesurer l’impact de l’activité du CNC sur l’économie
française, et d’évaluer les effets induits des secteurs qui sont régulés par le CNC.
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
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Méthodologie
L’impact économique et social d’un secteur d’activité se mesure habituellement à partir de trois
indicateurs :
- la production ou le chiffre d’affaires : cette unité économique représente essentiellement les
ventes réalisées par une entreprise et permet d’évaluer la taille de son activité économique.
Cette mesure induit des doubles comptes sur les consommations intermédiaires, c’est pourquoi
souvent d’autres indicateurs économiques comme la valeur ajoutée sont utilisés ;
- la valeur ajoutée : cette unité économique représente la valeur économique précédente à
laquelle sont ôtées les dépenses intermédiaires finançant les biens et services. Cette mesure
sert directement au calcul du Produit Intérieur Brut (PIB) d’un Etat ;
- l’emploi : cette unité représente les ressources humaines utilisées à la réalisation de l’activité
économique.
Ces trois indicateurs économiques sont évalués à trois niveaux :
- L’impact direct correspond à la valeur ajoutée créée directement par les fournisseurs de biens
et services appartenant au périmètre d’activité du CNC (diminuée des consommations
intermédiaires)
- L’impact indirect est la somme des prestations effectuées par des fournisseurs de biens et
services pour le compte des entreprises des secteurs concernés. L’impact social indirect se
définit par les emplois nécessaires à la réalisation de ces mêmes prestations
- L’impact induit résulte de la totalité des dépenses des employés directs (permanents et
intermittents des secteurs concernés) et indirects (salariés des fournisseurs)
Définition des trois impacts pris en compte dans la mesure du poids économique et
social d’un secteur
Source : BIPE.
6
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
Pour réaliser l’évaluation de l’impact économique et social des secteurs d’activité dans lesquels
évolue le CNC, l’approche par le Tableau d’entrées-sorties (TES), fourni par l’Insee a été
privilégiée. Le TES est un des tableaux des comptes nationaux permettant l’analyse pour
chaque branche d’activité des produits selon l'origine (production nationale ou importations) et
sa destination (consommations intermédiaire et finale, exportations, investissements). Le TES
est un des tableaux des comptes nationaux. Il analyse chacun des produits de la nomenclature
d’activité française (NAF), au niveau de 118 secteurs économiques, selon l'origine des flux
monétaires (production nationale ou importations) et leurs destinations (consommation finale,
exportations, investissements).
Structure générale du tableau d’entrées-sorties
Tableau des
ressources en
produits
(TRP)
=
Tableau des entrées
intermédiaires
(TEI)
+
Tableau des emplois
finals
(TEF)
Compte de production
par branche
(CPB)
Compte d'exploitation
par branche
(CEB)
► 118 secteurs
►Structure de l’activité
►Valeurs monétaire
France 2007
2010
Source : BIPE., INSEE.
Pour chaque produit, le TES établit l'équilibre comptable ressources-emploi :
Production + Importations + Droits de douane + Marges commerciales + TVA grevant les
produits = Consommations intermédiaires + Consommation finale + Investissement (FBCF) +
Exportations + Variation de stocks
Pour chaque branche, le TES établit la valeur ajoutée (brute). Ce tableau permet de préciser les
flux économiques entre les différents secteurs d’activité, les ménages et l’Etat. L’intérêt de cette
méthode est d’identifier les secteurs impactés par le CNC en France. La présente étude repose
sur la valorisation économique et sociale des périmètres d’activité et d’intervention du CNC sur
la période 2010-2012.
En ce qui concerne les données sociales, elles étaient issues jusqu’en 2010 du croisement des
bases Pôle emploi et Audiens ; c’est désormais l’ACOSS qui publie les données sociales sur
lesquelles repose la modélisation du poids socio-économique des périmètres d’activité et
d’intervention du CNC.
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
7
Synthèse
Pour la deuxième année consécutive, le CNC a confié au BIPE la réalisation de l’étude
d’évaluation de l’impact économique et social de son périmètre d’intervention sur les secteurs du
cinéma, de la production audiovisuelle de programmes de stocks, des industries techniques, de
la vidéo physique et en ligne, du jeu vidéo. Cette étude cherche à mesurer les effets macroéconomiques de l’intervention du CNC sur l’économie française. Elle livre des données qui
permettent d’évaluer la valeur économique des secteurs soutenus par le CNC dans le Produit
Intérieur Brut et de les comparer aux autres secteurs de l’économie.
Définition du périmètre d’intervention du CNC
Source : BIPE.
Les secteurs soutenus par le CNC ont une valeur économique équivalente à celle de
l’industrie automobile
Le périmètre d’intervention global (direct, indirect et induit) du CNC est évalué en 2012 à
16,2 Md€ de valeur ajoutée totale. Ainsi, la filière effectivement aidée par le CNC (cinéma,
production audiovisuelle, vidéo physique ou en ligne, jeux vidéo) pèse pour 0,8 % du PIB
français.
Le CNC intervient de manière directe, pour plus de la moitié de ce montant, sur une filière dont
la valeur ajoutée est de 8,5 Md€ en 2012, soit un secteur équivalent à celui de l’industrie
automobile (8,6 Md€ selon l’INSEE). Le CNC intervient directement sur des secteurs dont la
valeur ajoutée est également supérieure à celles de l’industrie pharmaceutique1 (6,4 Md€) ou
encore de la fabrication de textiles, l’industrie de l’habillement, l’industrie du cuir et de la
chaussure (5,3 Md€).
1
Hors commerce de produits pharmaceutiques, d’après l’INSEE.
8
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
Poids économique et social du périmètre d’intervention du CNC en 2012
Valeur ajoutée
Emplois
INDUIT
2,5 Md€
INDIRECT
5,2 Md€
DIRECT
(3) Dépenses des
employés directs et
indirects
23 900
(2) Consommations
intermédiaires des
fournisseurs directs
51 000
(1) Fournisseurs directs de
biens et services entrant
dans le périmètre du CNC
8,5 Md€
16,2 Md€
TOTAL
2012
265 300
340 200
Source : BIPE, d’après Insee, Acoss, Audiens, CNC. La somme des différents impacts peut différer de l’impact global en raison des
arrondis.
Loin de fonctionner en vase clos, les secteurs soutenus par le CNC profitent plus largement à
d’autres secteurs de l’économie nationale qui leur fournissent des produits et prestations. Il
convient également de mesurer également les retombées indirectes et induites liées à ces
secteurs. En effet, de nombreux fournisseurs et sous-traitants sont impliqués indirectement dans
l’activité des secteurs aidés par le CNC, et qui génèrent à leur tour 5,2 Md€ de valeur ajouté
indirecte en France en 2012. Au final, l’ensemble de ces acteurs, directs et indirects, créent un
cycle additionnel de dépenses induites en France à hauteur de 2,5 Md€ essentiellement au
bénéfice des secteurs immobiliers, commerciaux, des services aux particuliers (activités
audiovisuelles, hôtellerie et restauration, autres services culturels) et des services aux
entreprises (principalement entreprises de télécommunication, entreprises de sécurité et
nettoyage, architectures, services administratifs du type comptabilité, conseil). Ainsi, les
secteurs soutenus par le CNC, représentent en 2012 une valeur ajoutée globale de 16,2 Md€.
En 2012, l’ensemble des soutiens financiers attribués par le CNC s’élève à 770,4 M€, soit 4,7 %
de la valeur ajoutée globale du secteur qu’il soutient et 9,1 % de la valeur ajoutée directe. Ainsi
en 2012, lorsque le CNC injecte 1 € dans le secteur qu’il soutient, 21 € de valeur ajoutée directe,
induite ou indirecte sont générés.
Comment ces impacts économiques se traduisent-ils en termes d’emplois ?
Les industries du périmètre d’intervention du CNC génèrent environ 340 200 emplois, soit 1,3 %
de l’emploi en France, intermittents inclus. Si 52 % de l’impact économique global de la filière du
CNC est réalisé directement par les entreprises de ces mêmes industries, le poids social de ces
dernières s’élève à 78 % de l’emploi généré en raison du nombre important d’intermittents. En
effet, les quatre secteurs du cinéma, de la production audiovisuelle, de la vidéo et du jeu vidéo
génèrent 265 300 emplois directs, dont une très grande majorité d’emplois constituée
d’intermittents. Dans les métiers de la production, les intermittents pèsent pour 88 % environ de
la masse salariale en nombre d’emplois. Les emplois directs identifiés précédemment comptent
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
9
pour plus des 3/4 de l’emploi total, car les intermittents sont très nombreux dans la mesure de
l’impact direct. Les emplois restants se composent des emplois nécessaires pour intervenir en
amont de l’activité globale générée par le CNC, ils sont près de 51 000 en 2012, et des emplois
créés pour fournir les biens et services achetés par les acteurs directs et indirects, 23 900 sont
dénombrés en France en 2012.
En emplois Equivalents Temps Plein (ETP), ces 340 200 emplois correspondent à 233 100
emplois ETP.
Près de 75 % de la valeur de la filière mobilisée par l’audiovisuel et le cinéma
Près de 75 % de l’impact global de la filière couverte par le CNC est réalisé par les entreprises
des industries cinématographiques (6,0 Md€) et audiovisuelles (5,9 Md€). Le poids économique
plus faible de la vidéo (1,7 Md€) s’explique par le fait qu’une grande partie de la création et de la
production vidéo est réalisée en amont de la filière, par les industries cinématographiques et
audiovisuelles. Enfin, le jeu vidéo représente un impact global de 2,5 Md€. Cette répartition se
retrouve également sur le front de l’emploi : sur les 340 200 emplois générés par les industries
couvertes par les aides du CNC, le cinéma en compte 123 400, la production audiovisuelle de
stocks 111 600, la vidéo et jeu vidéo respectivement 48 600 et 56 700 emplois.
Poids économique et social du périmètre d’intervention du CNC en 2012
Cinéma
Production
Audiovisuelle
Vidéo
Jeux vidéo
total
poids
production
en VA (%) des branches (M€)
37
14 284,7
Valeur ajoutée
brute (PIB) (M€)
6 031,2
rémunération
des salariés (M€)
2 211,8
emplois
ETP
123 358
64 643
poids
en emplois (%)
36
37
14 049,8
5 932,1
2 175,6
111 582
63 584
33
10
3 733,8
1 669,4
1 528,9
48 584
48 584
14
16
5 329,3
2 521,7
2 188,2
56 686
56 273
17
100
37 397,7
16 154,4
8 104,5
340 210
233 084
100
Source : Analyse BIPE, CNC, Audiens, Acoss, Insee.
Un ticket de cinéma génère une valeur ajoutée de 30 €
Avec une valeur ajoutée de 6,0 Md€, le cinéma est le premier secteur à peser sur le périmètre
d’intervention du CNC. Il contribue en 2012 à hauteur de 37 % de la valeur économique globale
du périmètre d’intervention. En 2012, la fréquentation des salles de cinéma atteint 203,4 millions
d’entrées. Cela signifie que chaque entrée a concouru à hauteur d’environ 30 € de valeur
ajoutée globale du marché, dont plus de 16 € de valeur ajoutée directe. A l’échelle des
spectateurs qui étaient près de 38,0 millions en 2012 à se rendre dans les salles de cinéma, soit
65,1 % de la population, chacun a généré en moyenne une valeur ajoutée globale de 159 €,
dont 85 € de valeur ajoutée directe. Ainsi, pour un ticket de cinéma d’une valeur moyenne de
6,42 € en France en 2012, chaque entrée permet de générer une valeur ajoutée de 30 €, soit
près de 5 fois plus que le montant dépensé initialement.
Le cinéma français : un poids économique deux fois plus important qu’au Royaume Uni
Dans l’économie nationale, le secteur du cinéma participe en valeur ajoutée à hauteur de 0,3 %
du PIB français en 2011, soit 6,7 Md€ au total. La valeur ajoutée directe (3,3 Md€) représente
quant à elle 0,2 % du PIB français. Au Royaume-Uni, selon une étude d’Oxford Economics, le
poids du cinéma s’élève à 1,8 Md€ en valeur ajoutée directe en 2011, soit 0,1 % du PIB
britannique. L’industrie du cinéma en France participe ainsi deux fois plus fortement à
l’économie nationale que ce n’est le cas au Royaume-Uni. Au niveau social, le cinéma en
France participe à la création de 71 900 emplois ETP (correspondant à 130 600 emplois
10
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
générés en 2011), dont 39 000 emplois ETP directs en 2011. Au Royaume-Uni, ce sont
43 900 emplois ETP qui sont directement concernés en 2011. Compte tenu de ces données
macro-économiques, il apparait que la valeur ajoutée directe générée par emploi ETP dans le
cinéma en France (85 600 € par emploi ETP en 2011) est très nettement supérieure à celle
observée au Royaume-Uni (42 000 € par emploi ETP en 2011).
Le cinéma et la télévision au Canada : une contribution de l’emploi ETP moins forte qu’en
France
En France, les secteurs du cinéma et de l’audiovisuel (au sens large) participent en valeur
ajoutée à hauteur de 0,9 % du PIB français en 2012, soit 17,9 Md€2 au total. Au Canada, selon
une étude de Nordicité, le poids des secteurs cinématographiques et audiovisuels s’élève à
15,9 Md€ en valeur ajoutée directe en 2012, soit 1,1 % du PIB canadien. Les secteurs
cinématographique et audiovisuelle génèrent une valeur ajoutée plus importante en France. Au
niveau social, ces mêmes secteurs en France participent à la création de 184 100 emplois ETP
en 2012. Au Canada, ce sont 267 700 emplois ETP qui sont concernés en 2012. Compte tenu
de ces données macro-économiques, il apparait que la valeur ajoutée directe générée par
emploi ETP dans le cinéma et l’audiovisuel en France (97 200 € par emploi ETP en 2012) est
très nettement supérieure à celle observée au Canada (60 400 € par emploi ETP en 2012).
La filière vidéo et jeu vidéo représentent plus de 25 % de la valeur ajoutée du périmètre
d’intervention du CNC
La filière vidéo représente 10 % du poids économique et social du périmètre d’intervention du
CNC, 1,7 Md€ de valeur ajoutée globale en 2012, dont 0,8 Md€ de valeur ajoutée directe.
Enfin, le segment du jeu vidéo représente 16 % du poids économique et social du périmètre
d’intervention du CNC. Il génère 2,5 Md€ de valeur ajoutée globale en 2012, dont 1,3 Md€ de
valeur ajoutée directe. Ce secteur génère 56 700 emplois totaux, dont 44 100 emplois directs.
2
Ces chiffres correspondent au périmètre d’intervention du cinéma, de l’audiovisuel et de la vidéo, avec une petite différence pour
l’audiovisuel, puisqu’ici sont pris en compte les programmes de stocks et de flux, afin de pouvoir faire une comparaison avec l’étude
de Nordicité pour le Canada.
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
11
I.
Impact économique et social du périmètre d’intervention du CNC
Dans cette partie, l’évaluation du périmètre d’intervention du CNC est centrée sur les secteurs
aidés par le Centre. Le graphique ci-dessous présente les différents secteurs concernés.
Définition du périmètre d’intervention du CNC
Source : BIPE.
A.
Ensemble des postes considérés
1. Le cinéma
Le CNC intervient sur toute la chaîne de valeur de la filière cinématographique, en aidant les
acteurs de la création, de la production, de la post-production, de la distribution, de l’exploitation.
Voici dans le détail l’ensemble des postes considérés :
Secteurs effectivement aidés par le CNC :
La création : les activités rassemblées ici correspondent à l’écriture (code NAF 90.03B : Autre
création artistique) et à la création musicale (code NAF 59.20Z : Enregistrement sonore et
édition musicale). Afin d’évaluer précisément la part de la production attribuable aux droits
d’écriture et droits musicaux sur ces deux activités, les chiffres issus du rapport du CNC intitulé
« Les coûts de production des films en 2012 » ont été utilisés.
La production et post-production : l’Insee rassemble dans le TES l’activité de post-production du
cinéma, de l’audiovisuel et de la vidéo (code NAF 59.12Z : Post-production de films
cinématographiques, de vidéos et de programmes de télévision). Cette activité inclut les
industries techniques. Afin d’avoir une clé de répartition entre les trois secteurs, le rapport de la
FICAM intitulé « Guide Focus 2013, le guide des industries techniques de la création » a servi
de base. Aucune hypothèse nécessaire en revanche pour le poste de production puisque cette
activité est entièrement raccrochée au cinéma (code NAF 59.11C : Production de films pour le
cinéma).
12
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
La distribution : l’activité recensée ici par le TES correspond entièrement à l’activité de
distribution de films cinématographiques (code NAF 59.13A : Distribution de films
cinématographiques). Il n’y a donc pas besoin de formuler des hypothèses, 100 % de cette
activité est prise en compte.
L’exploitation : il s’agit de l’activité de projection de films cinématographiques (code NAF
59.14Z : Projection de films cinématographiques).
2. L’audiovisuel
Le CNC intervient en amont de la chaîne de valeur dans la filière audiovisuelle principalement
sur les phases de la production de programmes de stocks.
Secteur effectivement aidé par le CNC :
La création : les activités rassemblées ici correspondent à l’écriture (code NAF 90.03B : Autre
création artistique) et à la création musicale (code NAF 59.20Z : Enregistrement sonore et
édition musicale). La même clé de répartition que pour le cinéma a été prise en compte.
La production et post-production : A l’image du cinéma, le rapport de la FICAM intitulé «Guide
Focus 2013, le guide des industries techniques de la création » a servi de base pour obtenir une
clé de répartition et évaluer la part de post-production réellement attribuable au champ de
l’audiovisuel (codes NAF 59.11A Production de films et programmes pour la télévision &
59.12Z : Post-production de films cinématographiques, de vidéos et de programmes de
télévision). Pour information, ce poste prend en compte les industries techniques.
Secteur non-subventionné mais taxé par le CNC :
L’édition : ce poste réunit toutes les activités d’édition de chaînes de télévision au sens de la
création de « contenus sous forme de grilles de programme de télévision, avant de les diffuser
ou de prendre les dispositions nécessaires à leurs diffusions » d’après la définition de l’Insee
(codes NAF 60.20 A et 60.20B : Edition de chaînes généralistes et thématiques). Ce poste
intègre la télévision de rattrapage.
Secteur non-subventionné par le CNC :
3. La vidéo physique et délinéarisée
Le CNC intervient plutôt en aval de la chaîne de valeur de la vidéo, sur les phases d’édition
dans le but de soutenir ensuite les ventes de vidéos physiques. Il intervient également sur le
segment de la vidéo délinéarisée en amont avec des aides aux détenteurs de catalogues et en
aval auprès des plateformes de VàD.
Secteurs non-subventionnés par le CNC :
La création : l’activité correspond à la création musicale (code NAF 59.20Z : Enregistrement
sonore et édition musicale). Il a été validé de ne pas considérer les aides à l’écriture pour la
vidéo, puisque déjà prise en compte pour le champ du cinéma.
La post-production : est considéré ici l’activité de post-production, et donc les industries
techniques (code NAF 59.12Z : Post-production de films cinématographiques, de vidéos et de
programmes de télévision) puisque la production est déjà prise en compte dans le champ de
production de films cinématographiques, et donc déjà intégrée dans la mesure du poids
économique et social. L’étude de la FICAM a permis de définir la clé de répartition entre cinéma,
audiovisuel et vidéo.
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
13
La commercialisation : ce poste réunit à la fois les ventes de vidéos sur support physique via les
différents circuits de vente, mais aussi la monétisation des vidéos proposées sur Internet par
des plates-formes telles que Youtube ou Dailymotion. L’étude du CNC et de GFK sur « le
marché de la vidéo en 2012 » a été utilisée afin de décomposer les ventes de vidéos selon les
lieux de vente qui représentent des activités différentes et donc des codes NAF différents
(grandes surfaces spécialisées, grandes surfaces alimentaires, internet et autres points de
vente). Pour la valorisation des vidéos disponibles sur Internet, le chiffre d’affaires du marché de
l’e-pub relatif aux vidéos in-stream a été repris (source : étude Capgemini, SRI et UDECAM).
Secteur effectivement aidé par le CNC :
L’édition : cela correspond à l’édition et distribution de films de tous types sur support physique
(code NAF 59.13B : Edition et distribution vidéo). Afin de prendre en compte la vidéo à la
demande sur TVIP, a été utilisé une partie de la production des codes NAF 60.20A et 60.20B
d’édition de chaînes de télévision. Afin de déterminer la part réellement attribuable à la vidéo à
la demande, le rapport s’est appuyé sur l’étude du CNC et GFK « Le marché de la vidéo en
2012 ». Il restait à déterminer la production relative à l’activité d’édition de vidéos à la demande
sur internet, le rapport cité précédemment a servi de base et cette production a été impactée
pour le code NAF 63.11Z : Traitement de données, hébergement et activités connexes.
4. Les jeux vidéo physiques et dématérialisés
Le CNC intervient exclusivement en amont de la filière du jeu vidéo au niveau du
développement, de la réalisation de prototypes ou de la production de jeux destinés à des
supports physiques ou délinéarisés.
Secteurs effectivement aidés par le CNC.
La création : elle concerne la création pour l’écriture de scénario des jeux – game designer
(codes NAF 90.03B : Autre création artistique).
La programmation : ici, elle correspond à l’activité de production des maisons d’édition (code
NAF 62.01Z : Programmation informatique) mais aussi de production au sens des studios de
développement indépendants des sociétés d’édition, donc complémentaire à l’activité de
production des grandes maisons qui combinent les activités de production et d’édition (62.01Z :
Programmation informatique).
L’édition : cette activité correspond à l’édition de jeux électroniques physiques et dématérialisés
(code NAF 58.21Z : Edition de jeux électroniques).
Secteur non-subventionné par le CNC.
La commercialisation : comme pour la vidéo, ce poste réunit à la fois les ventes de jeux vidéo
sur support physique et la valeur du marché des jeux payants en ligne. Le rapport du CNC « Le
marché du jeu vidéo sur support physique en 2012 » a été repris, permettant de décomposer les
ventes de jeux vidéo selon les lieux de distribution. Pour la valorisation du marché des jeux
vidéo en ligne, l’étude du CNC et de GFK « Le marché du jeu vidéo en 2012 » a été considérée,
et l’estimation du marché en 2012 a été utilisée.
14
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
B.
Le périmètre d’intervention du CNC
Le périmètre d’intervention du CNC est évalué en 2012 à 16,2 Md€ de valeur ajoutée totale
(directe + indirecte + induite), dont 8,5 Md€ de valeur ajoutée directe. La production totale est de
37,4 Md€, dont 20,5 Md€ de production directe. La valorisation du périmètre d’intervention du
CNC est de 340 200 emplois totaux, dont 265 300 emplois directs.
Avec un impact économique global ainsi estimé à 16,2 Md€, la filière effectivement aidée par le
CNC pèse pour environ 0,8 % du PIB français. Plus de la moitié de ce montant (8,5 Md€) est
générée par les retombées économiques directes de la filière, à savoir l’activité même des
auteurs, producteurs, distributeurs, exploitants, éditeurs…
Les secteurs fournisseurs et prestataires pour l’activité soutenue par le CNC génèrent en 2012
une valeur ajoutée indirecte de 5,2 Md€. Les activités directes et indirectes ont pour effet de
générer un cycle additionnel de dépenses en France à hauteur de 2,5 Md€.
Poids économique et social du périmètre d’intervention du CNC en 2012
Valeur ajoutée
Emplois
INDUIT
2,5 Md€
INDIRECT
5,2 Md€
DIRECT
(3) Dépenses des
employés directs et
indirects
23 900
(2) Consommations
intermédiaires des
fournisseurs directs
51 000
(1) Fournisseurs directs de
biens et services entrant
dans le périmètre du CNC
8,5 Md€
16,2 Md€
TOTAL
2012
265 300
340 200
Source : BIPE, d’après Insee, Acoss, Audiens, CNC. La somme des différents impacts peut différer de l’impact global en raison des
arrondis.
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
15
Le périmètre d’intervention global (direct, indirect et induit) du CNC est évalué en 2012 à
16,2 Md€ de valeur ajoutée totale. Ainsi, la filière effectivement aidée par le CNC (cinéma,
production audiovisuelle de programmes de stock, vidéo physique ou en ligne, jeux vidéo) pèse
pour 0,8 % du PIB français.
Le CNC intervient de manière directe, pour plus de la moitié de ce montant, sur une filière dont
la valeur ajoutée est de 8,6 Md€ en 2012, soit un secteur équivalent à celui de l’industrie
automobile (8,6 Md€ selon l’INSEE). Ainsi, le CNC intervient directement sur des secteurs dont
la valeur ajoutée est également supérieure à celles de l’industrie pharmaceutique3 (6,4 Md€) ou
encore de la fabrication de textiles, l’industrie de l’habillement, l’industrie du cuir et de la
chaussure l’industrie de l’habillement, l’industrie du cuir et de la chaussure (5,3 Md€).
Comparaison d’impact économique direct: l’activité d’autres secteurs en 2012 (Md€)
Industrie automobile *
8,6
Périmètre d'intervention du CNC
8,5
Industrie pharmaceutique (hors
commercialisation)*
6,4
Fabrication de textiles
5,3
0,0
1,0
2,0
3,0
4,0
5,0
6,0
7,0
8,0
9,0
10,0
* en 2011.
Source : BIPE, INSEE.
3
Hors commerce de produits pharmaceutiques, d’après l’INSEE.
16
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
En 2012, l’ensemble des soutiens du CNC représentent 770,4 M€, soit 4,7 % de la valeur
ajoutée globale du secteur qu’il soutient et 9,1 % de la valeur ajoutée directe. En 2012, lorsque
le CNC injecte 1 € dans le secteur, cela créé 11 € de valeur ajoutée directe, et 10 € de de valeur
ajoutée indirecte et induite. Ainsi, au global pour chaque euro dépensé par le CNC, cela
correspond à une valeur ajoutée de 21 €.
Valeur ajoutée générée par les aides du CNC en 2012
Source : BIPE, d’après Insee, Acoss, Audiens,CNC.
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
17
Poids économique et social du périmètre d’intervention du CNC (M€ et nombre d’emplois)
2010
2011
2012
production
40 358,42
39 530,83
37 397,69
valeur ajoutée
18 108,62
17 040,98
16 154,44
dont rémunération des salariés
9 420,50
10 237,81
8 104,50
dont excédent brut d’exploitation
8 715,63
6 507,23
5 982,50
évolution 2012/2010 (%)
impact économique global
-10,8
impact économique direct
production
22 313,15
20 968,87
20 532,30
valeur ajoutée
9 305,83
8 581,71
8 460,10
dont rémunération des salariés
5 270,26
5 892,77
4 291,84
dont excédent brut d’exploitation
4 320,70
2 728,34
2 722,33
-9,1
impact économique indirect
production
12 084,42
11 499,37
11 207,82
valeur ajoutée
5 554,68
5 304,06
5 166,67
dont rémunération des salariés
2 865,26
2 945,74
2 482,90
dont excédent brut d’exploitation
2 566,33
2 167,50
1 924,05
production
5 960,85
7 062,59
5 657,57
valeur ajoutée
3 248,11
3 155,21
2 527,66
dont rémunération des salariés
1 284,98
1 399,30
1 329,76
dont excédent brut d’exploitation
1 828,60
1 611,39
1 336,12
impact social global
340 900
359 200
340 200
impact social direct
243 100
276 200
265 300
impact social indirect
47 100
52 700
51 000
impact social induit
50 600
30 200
23 900
-7,0
impact économique induit
-22,2
impact social
Source : Analyse BIPE, CNC, Audiens, Acoss, Insee.
18
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
C.
Impact économique et social par secteur
Près de 75 % de l’impact global de la filière couverte par le CNC est réalisé par les entreprises
cinématographiques (6,0 Md€) et audiovisuelles (5,9 Md€).
Le poids économique plus faible de la vidéo (1,7 Md€) s’explique par le fait qu’une grande partie
de la création et de la production vidéo est réalisée en amont de la filière, par les industries
cinématographiques et audiovisuelles. Enfin, le jeu vidéo, fort de ses nombreux champions
nationaux, représente un impact global de 2,5 Md€.
Ce rapport de forces se retrouve aussi sur le front de l’emploi : sur les 340 200 emplois générés
par les industries couvertes par les aides du CNC, le cinéma en compte 123 400, l’audiovisuel
111 600, la vidéo et jeu vidéo apparaissant en retrait avec respectivement 48 600 et
56 700 emplois.
Valeur ajoutée globale par secteur du CNC Emploi
global
par
secteur
en 2012 (Md€)
en 2012 (en nombre d’emplois)
7,0
6,0
6,0
140 000
5,9
CNC
123 400
111 600
120 000
5,0
du
100 000
4,0
80 000
3,0
2,5
1,7
2,0
60 000
48 600
56 700
40 000
1,0
20 000
0,0
0
cinéma
audiovisuel
vidéo
jeux vidéo
cinéma
audiovisuel
vidéo
jeux vidéo
Source : BIPE d’après Insee, Acoss, Audiens, CNC.
Ces impacts se décomposent ensuite selon les effets directs, indirects et induits de manière très
variable d’un secteur à l’autre.
1. Impact économique et social du cinéma
Pour rappel, le CNC intervient sur toute la chaîne de valeur de la filière cinématographique en
aidant les acteurs de la création, de la production, de la poste production, de la distribution, de
l’exploitation, de l’exportation. Il n’y a donc pas de modification de périmètre par rapport au
précédent.
Secteur effectivement aidé par le CNC :
La création, la production et post-production, la distribution, l’exploitation
Secteur non-subventionné par le CNC :
Les recettes publicitaires liées au cinéma ne sont pas prises en compte dans cette estimation.
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
19
La valeur ajoutée totale (directe + indirecte + induite) du cinéma est évaluée à 6,0 Md€ en 2012
dont 3,2 Md€ de valeur ajoutée directe. La production totale du cinéma est de 14,3 Md€ en 2012
dont 8,1 Md€ de production directe. La valorisation sociale du cinéma est de 123 400 emplois
totaux, dont 96 500 emplois directs.
Poids économique et social du cinéma au sens du périmètre d’intervention du CNC en
2012
Valeur ajoutée
0,7 Md€
Emplois
INDUIT
INDIRECT
2,1 Md€
DIRECT
3,2 Md€
6,0 Md€
TOTAL
(3) Dépenses des
employés directs et
indirects
6 700
(2) Consommations
intermédiaires des
fournisseurs directs
20 100
(1) Fournisseurs directs de
biens et services entrant
dans le périmètre du CNC
96 500
123 400
2012
Source : BIPE, d’après Insee, Acoss, Audiens, CNC. La somme des différents impacts peut différer de l’impact global en raison des
arrondis.
Avec une valeur ajoutée de près de 6,0 Md€, le cinéma est le premier secteur à peser sur le
périmètre d’intervention du CNC. Il contribue en 2012 à hauteur de 37 % de la valeur
économique globale du périmètre d’intervention.
En 2012, la fréquentation des salles de cinéma atteint 203,4 millions d’entrées. Cela signifie que
chaque entrée a concouru à hauteur d’environ 30 € de valeur ajoutée globale du marché, dont
plus de 16 € de valeur ajoutée directe. A l’échelle des spectateurs qui étaient près de
38,0 millions en 2012 à se rendre dans les salles de cinéma, soit 65,1 % de la population,
chacun a généré en moyenne une valeur ajoutée globale de 159 €, dont 85 € de valeur ajoutée
directe. Chaque spectateur de cinéma a donc généré en 2012 une valeur ajoutée directe de
85 €.
Ainsi, pour un ticket de cinéma d’une valeur moyenne de 6,42 € en France en 2012, chaque
entrée permet de générer une valeur ajoutée de 30 €, soit près de 5 fois plus que le montant
dépensé initialement.
Dans l’économie nationale, le secteur du cinéma participe en valeur ajoutée à hauteur de 0,3 %
du PIB français en 2011, soit 6,7 Md€ au total. La valeur ajoutée directe (3,3 Md€) représente
quant à elle 0,2 % du PIB. En comparaison, le poids du cinéma pour l’année 2011 au Royaume
Uni s’élevait à 1,8 Md€ en valeur ajoutée directe, soit 0,1 % du PIB britannique (The Economic
20
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
Impact of the UK Film Industry, Oxford Economics, septembre 2012). L’industrie du cinéma en
France participe ainsi deux fois plus fortement à l’économie nationale que ce n’est le cas au
Royaume Uni. Au niveau social, le cinéma participe à la création de 71 900 emplois ETP, dont
39 000 emplois ETP directs. Au Royaume Uni, ce sont 43 900 emplois ETP qui sont directement
concernés en 2011. Compte tenu de ces données macro-économiques, il apparait que la valeur
ajoutée directe générée par emploi dans le cinéma en France (85 600 € par emploi en 2011) est
très nettement supérieure à celle observée au Royaume-Uni (42 000 € par emploi en 2011)
selon Oxford Economics.
L’étude du CNC réalisée en collaboration avec Audiens « l’emploi dans les films
cinématographiques » montre que près de 122 000 intermittents sont employés dans la filière de
la production cinématographique (hors industrie technique) pour une masse salariale de 725 M€
entre 2006 et 2010. Plus des trois quarts des effectifs intermittents sont salariés en tant
qu’artistes interprètes (81,9 %). Ces derniers reçoivent pourtant moins d’un tiers de la masse
salariale totale (32,1 %). Les personnels techniques bénéficiant du statut de cadre représentent
5,3 % des effectifs totaux et mobilisent 36,6 % de la masse salariale globale. Les emplois
techniques non cadres concernent 12,9 % des intermittents employés pour la production de
l’ensemble des films et 31,3 % de la masse salariale.
Sur la période 2006-2010, la production d’un film de fiction emploie en moyenne
387 intermittents dont 289 artistes interprètes (acteurs, premiers rôles, seconds rôles,
figurants,…), soit 72,5 %, 78 techniciens non cadres (19,6 %) et 32 cadres techniques (7,9 %).
En moyenne, 1,09 M€ est consacré à la masse salariale des intermittents sur un film. L’effectif
intermittent moyen s’établit à 376 individus pour les films agréés en 2006, à 430 pour ceux
agréés en 2007, à 411 pour ceux agréés en 2008, à 354 pour ceux agréés en 2009 et à 364
pour ceux agréés en 2010.
En moyenne, plus le devis d’un film est élevé, plus le nombre d’intermittents employés pour sa
production est important. Sur la période 2006-2010, l’effectif intermittent moyen s’établit à 78
individus pour les films à devis inférieur à 1 M€, à 196 individus pour les films dont le devis est
compris entre 1 M€ et 4 M€, à 427 pour les films dont le devis est compris entre 4 M€ et 7 M€, à
588 pour les films dont le devis est compris entre 7 M€ et 15 M€ et à 738 pour les films dont le
devis est supérieur à 15 M€.
Effectif moyen par film selon le devis de production et l’année d’agrément
511
463
559
64
193
71
190
304
576
679
513
193
188
402
200
636
400
39
206
436
600
27
202
421
580
734
800
894
1 021
1 000
78
196
427
588
738
1 200
0
2006
2007
<1M€
2008
1M€-4M€
2009
4M€-7M€
7M€-15M€
2010
ensemble
>15M€
Base : 664 fictions cinématographiques d’initiative française agréées entre 2006 et 2010 et identifiées dans les bases de données
d’Audiens.
Source : CNC - Groupe Audiens
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
21
Poids économique et social du cinéma (M€ et nombre d’emplois)
2010
2011
2012
évolution 2012/2010 (%)
impact économique global
production
17 162,39
15 980,62
14 284,75
valeur ajoutée
7 498,43
6 744,11
6 031,19
dont rémunération des salariés
3 819,47
3 985,71
2 211,77
dont excédent brut d’exploitation
3 753,59
2 675,61
1 856,63
production
9 448,81
8 450,45
8 142,14
valeur ajoutée
3 785,59
3 337,58
3 244,74
dont rémunération des salariés
2 076,18
2 234,44
878,97
dont excédent brut d’exploitation
1 883,33
1 152,40
712,11
production
5 258,92
4 747,99
4 548,35
valeur ajoutée
2 375,28
2 163,59
2 074,17
dont rémunération des salariés
1 214,14
1 200,03
958,09
dont excédent brut d’exploitation
1 117,25
888,42
768,01
production
2 454,66
2 782,19
1 594,26
valeur ajoutée
1 337,56
1 242,94
712,28
dont rémunération des salariés
529,15
551,23
374,72
dont excédent brut d’exploitation
753,01
634,78
376,51
impact social global
112 700
130 600
123 400
impact social direct
72 400
97 700
96 500
impact social indirect
19 500
21 000
20 100
impact social induit
20 900
11 900
6 700
-19,6
impact économique direct
-14,3
impact économique indirect
-12,7
impact économique induit
-46,7
impact social
Source : Analyse BIPE, CNC, Audiens, Acoss, Insee.
22
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
2. Impact économique et social sur la production audiovisuelle
Le CNC intervient en amont de la chaîne de valeur du segment audiovisuel, sur les phases
d’aides à la production de contenus. Un impact ciblé sur les activités réellement aidées par le
CNC est proposé ici. Dans cette optique, les émissions de flux ne sont pas prises en
considération.
Secteur effectivement aidé par le CNC :
La création, la production et post-production : ne sont pris en compte ici que les émissions de
stock. Afin d’obtenir une clé de répartition entre la production des émissions de stock et celles
de flux, l’étude se base sur le rapport de la FICAM intitulé « Focus 2011, le guide des industries
techniques de la création ».
Secteur non-subventionné mais taxé par le CNC :
L’édition : ce poste n’est pas subventionné par le CNC. En effet, le CNC n’a aucun moyen d’agir
sur ce segment de la chaîne de valeur. C’est pourquoi il est retiré du périmètre d’intervention.
Les recettes publicitaires liées à la télévision ne sont pas prises en compte dans cette
estimation.
La filière audiovisuelle génère une valeur ajoutée totale (directe + indirecte + induite) de 5,9 Md€
en 2012 dont 3,2 Md€ de valeur ajoutée directe. Au global, la production totale du secteur
audiovisuel est évaluée à 14,0 Md€ en 2012, dont 8,0 Md€ de production directe. Cette filière
emploie au total 111 600 emplois, dont 85 200 emplois directs.
Poids économique et social de la production audiovisuelle au sens du périmètre
d’intervention du CNC en 2012
Valeur ajoutée
Emplois
INDUIT
0,7 Md€
INDIRECT
2,0 Md€
DIRECT
3,2 Md€
5,9 Md€
TOTAL
(3) Dépenses des
employés directs et
indirects
6 600
(2) Consommations
intermédiaires des
fournisseurs directs
19 800
(1) Fournisseurs directs de
biens et services entrant
dans le périmètre du CNC
85 200
111 600
2012
Source : BIPE, d’après Insee, Acoss, Audiens, CNC. La somme des différents impacts peut différer de l’impact global en raison des
arrondis.
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
23
La production audiovisuelle de programmes de stock seule pèse pour 37 % de la valeur ajoutée
générée par les entreprises relevant du périmètre d’intervention du CNC. Avec le cinéma, c’est
ainsi le secteur qui contribue le plus à leur impact économique.
L’étude du CNC réalisée en collaboration avec Audiens « l’emploi dans la fiction » montre que
plus de 52 300 employés sont déclarés par les entreprises productrices de fiction en 2011, soit
8,9 % de plus qu’en 2010. Après 2009, il s’agit du deuxième plus haut niveau d’emploi depuis la
mise en place de l’étude. Sur la période 2004-2011, les effectifs déclarés par les entreprises
productrices de fiction télévisuelle augmentent en moyenne de 5,7 % par an. L’intermittence
constitue la très grande majorité des emplois. En 2011, elle représente 95,1 % des effectifs
(sans tenir compte de la durée d’activité) : 17,1 % de cadres, 19,3 % de techniciens non cadres
et 58,8 % d’artistes. Depuis 2004, le poids des artistes dans les effectifs a tendance à
augmenter (55,4 % en 2004, 58,8 % en 2011). En 2011, 87,4 % des emplois de cadres
concernent des intermittents tandis que 10,6 % des effectifs non cadres techniques des
entreprises productrices de fiction télévisuelle sont des permanents.
Emploi dans les entreprises de fiction télévisuelle
nombre d'entreprises
1
effectifs
dont permanents
dont intermittents
2
masse salariale (K€)
dont permanents
dont intermittents
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
242
273
292
306
315
328
327
327
35 560 40 649 40 512 48 245 49 250 52 734 48 086 52 372
1 636
1 719
1 923
2 423
2 085
2 418
2 569
2 582
34 071 39 041 38 740 45 985 47 323 50 470 45 648 49 966
215 752 244 002 253 600 280 832 285 092 317 136 305 947 331 331
50 518 56 191 61 880 67 683 73 795 86 657 95 024 93 297
165 234 187 811 191 720 213 149 211 296 230 479 210 923 238 034
1
Un salarié déclaré par plusieurs entreprises la même année n'est compté qu'une seule fois chaque année. Un salarié déclaré en
tant que permanent et intermittent la même année est compté dans chaque catégorie mais une seule fois dans le total.
2
Salaires bruts après abattement pour frais professionnels.
Source : Audiens.
24
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
Selon les données publiées par Audiens dans le cadre de la CPNEFSV (Commission Paritaire
Nationale Emploi Formation Spectacle Vivant), en 2010, plus de 181 000 emplois ont été
dénombré dans le secteur audiovisuel et cinématographique (+1,3 % par rapport à 2009). Entre
2001 et 2011, les effectifs augmentent en moyenne de 1,5 % par an. En 2010, plus des trois
quart (75,4 %) des effectifs employés dans le secteur audiovisuel en France le sont en tant
qu’intermittents.
Effectifs employés dans le secteur audiovisuel et cinématographique
300 000
250 000
200 000
170 069
181 569
184 549
179 234
181 586
130 571
139 205
139 412
133 755
134 147
42 682
45 863
49 437
49 069
51 008
2006
2007
2008
2009
2010
150 000
100 000
50 000
0
permanents
intermittents
Source : Audiens
Base : pour les années 2006 et 2007, entreprises aux codes NAF 221G (Edition d'enregistrements sonores), 921A (Production de
films pour la télévision), 921B (Production de films institutionnels et publicitaires) , 921C (Production de films pour le cinéma), 921D
(Prestations techniques pour le cinéma et la télévision) , 921F (Distribution de films cinématographiques) , 921G (Edition et
distribution vidéo), 921J (Projection de films cinématographiques), 922A (Activités de radio) , 922B Production de programmes de
télévision), 922C (Diffusion de programmes de télévision), 922D (Edition de chaînes généralistes), 922E (Edition de chaînes
thématiques) ou 922F (Distribution de bouquets de programmes de radio et de télévision); à partir de 2008, entreprises aux codes
NAF 5920Z (Enregistrement sonore et édition musicale) ; 6010Z (Édition et diffusion de programmes radio), 5911A (Production de
films et de programmes pour la télévision) ; 6020A (Edition de chaînes généralistes) ; 6020B (Edition de chaînes thématiques) ;
5911B (Production de films institutionnels et publicitaires) , 5911C (Production de films pour le cinéma ), 5912Z (Post-production de
films cinéma, de vidéo et de programmes de TV), 5913A Distribution de films cinématographiques), 5913B Edition et distribution
vidéo ) ou 5914Z (Projection de films cinématographiques).
En cinq ans le nombre d’entreprises du secteur audiovisuel et cinématographique a progressé
de 18,3 % pour atteindre 9 273 en 2010 (soit 3,1 % de plus qu’en 2009).
Nombre d’entreprises du secteur audiovisuel et cinématographique
10 000
9 000
8 636
8 000
7 838
8 178
2006
2007
8 995
9 273
7 000
2008
2009
2010
Source : Audiens
Base : pour les années 2006 et 2007, entreprises aux codes NAF 221G (Edition d'enregistrements sonores), 921A (Production de
films pour la télévision), 921B (Production de films institutionnels et publicitaires) , 921C (Production de films pour le cinéma), 921D
(Prestations techniques pour le cinéma et la télévision) , 921F (Distribution de films cinématographiques) , 921G (Edition et
distribution vidéo), 921J (Projection de films cinématographiques), 922A (Activités de radio) , 922B Production de programmes de
télévision), 922C (Diffusion de programmes de télévision), 922D (Edition de chaînes généralistes), 922E (Edition de chaînes
thématiques) ou 922F (Distribution de bouquets de programmes de radio et de télévision); à partir de 2008, entreprises aux codes
NAF 5920Z (Enregistrement sonore et édition musicale) ; 6010Z (Édition et diffusion de programmes radio), 5911A (Production de
films et de programmes pour la télévision) ; 6020A (Edition de chaînes généralistes) ; 6020B (Edition de chaînes thématiques) ;
5911B (Production de films institutionnels et publicitaires) , 5911C (Production de films pour le cinéma ), 5912Z (Post-production de
films cinéma, de vidéo et de programmes de TV), 5913A Distribution de films cinématographiques), 5913B Edition et distribution
vidéo ) ou 5914Z (Projection de films cinématographiques).
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
25
Poids économique et social de l’audiovisuel (M€ et nombre d’emplois)
2010
2011
2012
évolution 2012/2010 (%)
impact économique global
production
14 499,03
14 936,27
14 049,81
valeur ajoutée
6 335,84
6 303,73
5 932,13
dont rémunération des salariés
3 227,84
3 725,53
2 175,63
dont excédent brut d’exploitation
3 170,95
2 500,81
1 826,15
production
7 982,66
7 898,28
8 008,21
valeur ajoutée
3 199,14
3 119,89
3 191,52
dont rémunération des salariés
1 755,03
2 088,73
864,67
dont excédent brut d’exploitation
1 590,95
1 077,20
700,42
production
4 442,14
4 437,45
4 473,42
valeur ajoutée
2 006,44
2 022,05
2 039,99
dont rémunération des salariés
1 025,67
1 121,56
942,38
943,69
830,28
755,38
production
2 074,23
2 600,54
1 568,18
valeur ajoutée
1 130,26
1 161,79
700,62
dont rémunération des salariés
447,14
515,24
368,59
dont excédent brut d’exploitation
636,31
593,34
370,35
impact social global
99 600
115 200
111 600
impact social direct
65 500
84 400
85 200
impact social indirect
16 500
19 700
19 800
impact social induit
17 600
11 100
6 600
-6,4
impact économique direct
-0,2
impact économique indirect
dont excédent brut d’exploitation
+1,7
impact économique induit
-38,0
impact social
Source : Analyse BIPE, CNC, Audiens, Acoss, Insee.
26
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
3. Impact économique et social de la vidéo physique et délinéarisée
Le CNC intervient plutôt en aval de la chaîne de valeur de la vidéo, sur les phases d’édition
dans le but de soutenir ensuite les ventes de vidéos physiques. Il intervient également sur le
segment de la vidéo délinéarisée en amont avec des aides aux détenteurs de catalogues et en
aval auprès des plateformes de VàD.
Secteur effectivement aidé par le CNC :
L’édition : le CNC soutient l’édition dans le but d’aider la commercialisation des ventes. Seule
l’activité d’édition et de distribution est conservée dans ce nouveau périmètre.
Secteur non-subventionné par le CNC :
La création : cette activité est retirée du champ d’intervention du CNC. En effet, le CNC a pour
vocation de soutenir l’édition et la distribution de vidéos françaises afin d’assurer la diversité
culturelle de vidéos en vente sur le marché.
La post-production : pour les mêmes raisons que la création, le champ production est retiré du
périmètre d’intervention du CNC.
La commercialisation : la commercialisation des vidéos sur support physique étant une fin en soi
dans la mise en place d’aides à l’édition, ce poste est également conservé.
Le secteur de la vidéo physique et délinéarisée génère une valeur ajoutée totale (directe +
indirecte + induite) de 1,7 Md€ en 2012 dont 0,8 Md€ de valeur ajoutée directe. Ce secteur a
une production totale de 3,7 Md€ dont 1,8 Md€ de production directe. Il emploie 48 600 salariés
au total dont 39 500 emplois directs.
Poids économique et social de la vidéo physique et délinéarisée au sens du périmètre
d’intervention du CNC en 2012
Valeur ajoutée
Emplois
INDUIT
0,5 Md€
INDIRECT
0,4 Md€
DIRECT
(3) Dépenses des
employés directs et
indirects
4 400
(2) Consommations
intermédiaires des
fournisseurs directs
4 700
(1) Fournisseurs directs de
biens et services entrant
dans le périmètre du CNC
0,8 Md€
1,7 Md€
TOTAL
39 500
48 600
2012
Source : BIPE, d’après Insee, Acoss, Audiens, CNC. La somme des différents impacts peut différer de l’impact global en raison des
arrondis.
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
27
Poids économique et social de la vidéo (physique et délinéarisée) (M€ et nombre
d’emplois)
2010
2011
2012
production
3 549,12
3 481,88
3 733,79
valeur ajoutée
évolution 2012/2010 (%)
impact économique global
1 695,66
1 556,26
1 669,44
dont rémunération des salariés
906,80
958,22
1 528,94
dont excédent brut d’exploitation
744,58
541,96
1 010,39
-1,5
impact économique direct
production
1 980,36
1 853,50
1 761,19
valeur ajoutée
897,78
796,32
759,04
dont rémunération des salariés
529,01
572,98
1 050,36
dont excédent brut d’exploitation
355,37
202,51
592,29
-15,5
impact économique indirect
production
1 011,24
982,74
931,81
valeur ajoutée
494,09
471,49
445,40
dont rémunération des salariés
257,60
257,33
233,95
dont excédent brut d’exploitation
218,18
192,14
172,30
production
557,52
645,64
1 040,78
valeur ajoutée
303,80
288,44
465,00
dont rémunération des salariés
120,19
127,92
244,63
dont excédent brut d’exploitation
171,03
147,31
245,80
impact social global
59 700
51 200
48 600
impact social direct
50 200
43 400
39 500
impact social indirect
4 700
5 100
4 700
impact social induit
4 700
2 800
4 400
-9,9
impact économique induit
+53,1
impact social
Source : Analyse BIPE, CNC, Audiens, Acoss, Insee.
28
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
4. Impact économique et social du jeu vidéo
Le CNC intervient exclusivement en amont de la filière du jeu vidéo au niveau du
développement, de la réalisation de prototypes ou de la production de jeux destinés à des
supports physiques ou délinéarisés.
Secteur effectivement aidé par le CNC.
La création, la production, l’édition.
Secteur non-subventionné par le CNC.
La commercialisation : les aides aux jeux vidéo ont pour but de soutenir les ventes de jeux
physiques ou dématérialisés, il apparaît donc logique de conserver cette activité dans le
périmètre d’intervention du CNC.
Le secteur du jeu vidéo physique et dématérialisé génère une valeur ajoutée totale (directe +
indirecte + induite) de 2,5 Md€ en 2012 dont 1,3 Md€ de valeur ajoutée directe. Ce secteur
représente une production totale de 5,3 Md€ dont 2,6 Md€ de production directe. Ce secteur
emploie 56 700 au total dont 44 100 emplois directs.
Poids économique et social du jeu vidéo au sens du périmètre d’intervention du CNC en
2012
Valeur ajoutée
Emplois
INDUIT
0,6 Md€
INDIRECT
0,6 Md€
DIRECT
(3) Dépenses des
employés directs et
indirects
6 100
(2) Consommations
intermédiaires des
fournisseurs directs
6 400
(1) Fournisseurs directs de
biens et services entrant
dans le périmètre du CNC
1,3 Md€
2,5 Md€
TOTAL
44 100
56 700
2012
Source : BIPE, d’après Insee, Acoss, Audiens, CNC. La somme des différents impacts peut différer de l’impact global en raison des
arrondis.
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
29
Poids économique et social du jeu vidéo (M€ et nombre d’emplois)
2010
2011
2012
évolution 2012/2010 (%)
impact économique global
production
5 147,88
5 132,06
5 329,34
valeur ajoutée
2 578,69
2 436,88
2 521,67
dont rémunération des salariés
1 466,40
1 568,35
2 188,16
dont excédent brut d’exploitation
1 046,51
788,85
1 289,32
production
2 901,32
2 766,64
2 620,76
valeur ajoutée
1 423,33
1 327,92
1 264,79
dont rémunération des salariés
910,04
996,63
1 497,84
dont excédent brut d’exploitation
491,04
296,23
717,50
-2,2
impact économique direct
-11,1
impact économique indirect
production
1 372,12
1 331,19
1 254,53
valeur ajoutée
678,87
646,92
607,11
dont rémunération des salariés
367,86
366,81
348,48
dont excédent brut d’exploitation
287,22
256,66
228,36
production
874,44
1 034,22
1 454,35
valeur ajoutée
476,49
462,04
649,77
dont rémunération des salariés
188,50
204,91
341,83
dont excédent brut d’exploitation
268,25
235,97
343,47
impact social global
68 900
62 100
56 700
impact social direct
55 000
50 800
44 100
impact social indirect
6 500
7 000
6 400
impact social induit
7 400
4 400
6 100
-10,6
impact économique induit
+36,4
impact social
Source : Analyse BIPE, CNC, Audiens, Acoss, Insee.
30
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
II.
Impact économique et social par métier
Les industries du périmètre d’intervention du CNC peuvent se décomposer en trois principaux
métiers, correspondants au processus de vie d’une œuvre, de sa naissance à sa mise sur le
marché : création / production et post-production / distribution, exploitation et édition.
La création (à savoir l’écriture de scénarios, les enregistrements sonores ou les studios de
développement de jeux vidéo) représente à peine 1 % de la valeur ajoutée globale. En effet,
l’essentiel de la valeur ajoutée est concentrée autour des métiers aval, qui sont également les
plus pourvoyeurs d’emplois. Production, post-production et programmation de jeux concentrent
ainsi 60 % de l’impact économique de la filière, les entreprises de distribution, édition et
exploitation en captant quant à elles 40 %.
Dans les secteurs de la vidéo et du jeu vidéo, c’est la fonction de commercialisation qui mobilise
l’essentiel de la valeur ajoutée (67 % de l’impact économique généré).
Répartition de la valeur ajoutée par industrie Répartition de la valeur ajoutée par métier
et par métier en 2012 (%)
en 2012 (%)
1,0
100,0%
90,0%
80,0%
70,0%
60,0%
50,0%
40,0%
30,0%
20,0%
10,0%
0,0%
31,0
7,0
cinéma
audiovisuel
vidéo
exploitation, commercialisation
61,0
jeux vidéo
création
distribution, édition
production, post-production
production, post-production
distribution, édition
création
exploitation, commercialisation
Source : BIPE d’après Insee, CNC, Acoss, Audiens.
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
31
Ventilation de l’impact économique du périmètre d’intervention du CNC (valeur ajoutée)
CNC – Impact économique 2012
Cinéma
6,0 Md€
Audiovisuel
5,9 Md€
Vidéo
1,7 Md€
Jeux vidéo
2,5 Md€
TOTAL
16,2 Md€
2010
18,1 Md€
Création
0,06 Md€
Création
0,06 Md€
Création
Création
0,01 Md€
0,1 Md€
0,1 Md€
Production
3,4 Md€
Production
5,9 Md€
PostProduction
Programmation
0,6 Md€
9,8 Md€
11,2 Md€
Distribution
0,3 Md€
Edition
Edition
0,5 Md€
Edition
0,4 Md€
1,2 Md€
1,2 Md€
Commercialisation
Commercialisation
1,2 Md€
1,6 Md€
5,1 Md€
5,6 Md€
Exploitation
2,3 Md€
Source : BIPE d’après INSEE, Acoss, Audiens, CNC. La somme des différents impacts peut différer de l’impact global en raison des
arrondis.
Ventilation de l’impact social du périmètre d’intervention du CNC (en emplois)
CNC – Impact social 2012
2010
340 800
Cinéma
123 400
Audiovisuel
111 600
Vidéo
48 600
Jeux vidéo
56 700
TOTAL
340 200
Création
800
Création
800
Création
Création
100
1 600
1 200
emplois
emplois
Production
94 800
Production
110 800
Post-Production
Programmation
5 800
211 400
189 400
emplois
emplois
Distribution
3 000
Edition
Edition
5 100
Edition
4 200
12 300
10 900
emplois
emplois
Commercialisation
Commercialisation
114 800
139 300
43 400
46 600
emplois
emplois
Exploitation
24 800
Source : BIPE d’après INSEE, Acoss, Audiens. La somme des différents impacts peut différer de l’impact global en raison des
arrondis.
32
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
Annexe
Méthodologie du Tableau Entrée-Sortie de l’Insee (TES)
Le TES est un des tableaux des comptes nationaux. Il analyse chacun des produits de la
nomenclature d’activité française (NAF), au niveau de 118 secteurs, selon l'origine des flux
monétaires (production nationale ou importations) et leurs destinations (consommation finale,
exportations, investissements).
Structure générale du tableau d’entrées-sorties
Tableau des
ressources en
produits
(TRP)
=
Tableau des entrées
intermédiaires
(TEI)
Tableau des emplois
finals
(TEF)
+
Compte de production
par branche
(CPB)
Compte d'exploitation
par branche
(CEB)
►
118 secteurs
►Structure
►Valeurs
de l’activité France 2007
monétaires 2012
Source : BIPE., INSEE
Pour chaque produit, le TES établit l'équilibre comptable ressources-emploi :
Production + Importations + Droits de douane + Marges commerciales + TVA grevant les
produits = Consommations intermédiaires + Consommation finale + Investissement (FBCF) +
Exportations + Variation de stocks
Pour chaque branche, le TES établit la valeur ajoutée (brute).
Ce tableau permet de préciser les flux économiques entre les différents secteurs d’activité, les
ménages et l’Etat. Comme illustré dans le tableau ci-dessous dans la matrice verte, le volume
monétaire de consommation d’un secteur « b » (par exemple les activités immobilières) en
produits du secteur « a » (par exemple le transport aérien) peut être quantifié.
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
33
Source : INSEE.
L’intérêt de cette méthode est d’identifier les secteurs impactés par les aides du CNC en France.
Recalage du TES 118 2007 à partir des comptes 2012
Afin de disposer d’une base aussi précise que possible le TES 118 secteurs d’activité de l’année
2007 a été utilisé, c’est le dernier à date de l’étude disposant d’une finesse aussi importante.
Les valeurs étant celle de l’année 2007, le tableau avec les valeurs de production, valeur
ajoutée et consommations intermédiaires 2012 a été actualisé afin de respecter les grands
équilibres économiques de la France en 2012.
En pratique, ont été utilisées les publications en 38 secteurs et recalées chaque case du TES
2007 avec des matrices de passage, en respectant la structure de 118 secteurs quand le
volume global d’un groupe de secteurs devait être réparti sur différents sous-segments.
Données 2010 par
secteur (Insee)
Source : BIPE, INSEE.
34
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
Utilisation des données financières de l’activité des secteurs aidés par le CNC
La difficulté d’utilisation du TES réside dans la définition juste des secteurs aidés par le CNC.
Souvent les activités liées au cinéma ou à l’audiovisuel sont clairement définies et délimitées par
des libellés NAF qui leurs sont propres. C’est le cas par exemple de la production
cinématographique concentrée derrière l’intitulé « Production pour le cinéma », code NAF
59.11C. D’autres fois, la définition de certains secteurs est moins claire, car ne s’arrête pas à la
frontière de l’activité réelle soutenue par le CNC. Prenons l’exemple de la conception des jeux
vidéo : le code NAF qui y correspond est le 58.21Z Edition de jeux électroniques mais aussi le
63.11Z Programmation informatique qui rassemble de nombreux studios de développement
appartenant à l’industrie des jeux vidéo. Le problème posé ici avec ce code NAF est que le
développement de tous les logiciels informatiques au-delà des jeux vidéo est aussi compris
dans ce secteur d’activité NAF. Il faudra donc pour cela faire des hypothèses de la part (en %)
de la programmation de jeux vidéo sur la programmation informatique globale.
Données d’emplois salariés
Les données d’emplois salariés seront directement fournies par la base Acoss pour l’année
2012. Cette base de données est combinée à la base Audiens qui donne le nombre de salariés
permanents et intermittents dans les secteurs de la production (Cinéma, Audiovisuel, Vidéo et
Jeux vidéo). Après un passage du nombre d’intermittents en nombres d’emplois ETP, sur la
base de la masse salariale, ces données permettent d’obtenir l’impact social direct des secteurs
aidés par le CNC.
Source : BIPE, INSEE.
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
35
Application du TES au calcul de l’impact économique et social direct
L’impact économique direct correspond à la somme des valeurs ajoutées de chaque entreprise
appartenant aux secteurs d’intervention ou d’activité du CNC. Après avoir défini les différents
secteurs concernés (lignes impactées du TES), il faut sommer les valeurs ajoutées associées à
chaque secteur pour obtenir l’impact économique direct.
L’impact social direct correspond à la somme des effectifs de chaque secteur, donnés par la
mise en regard des bases d’Acoss et Audiens.
Source : Analyses BIPE, INSEE.
Application du TES au calcul de l’impact économique et social indirect
L’impact économique et social indirect correspond à l’activité des fournisseurs et sous-traitants
des secteurs précédemment cités, c’est-à-dire des secteurs soutenus par le CNC. C’est à
nouveau avec le TES que leurs production et valeur ajoutée a été évaluée. En effet, ont été
modélisées les consommations intermédiaires des entreprises de l’impact direct via le TEI, afin
d’en déduire les fournisseurs des entreprises directes compte tenu de leurs demandes de
consommations intermédiaires (selon la structure France 2007, actualisée).
Source : Analyses BIPE, INSEE.
36
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
Ainsi, les consommations intermédiaires produites ont été évaluées. Il faut ensuite corriger le
volume du taux d’importation qui ne créera pas de valeur économique nationale (via le TRP).
Source : Analyses BIPE, Insee.
Cette démarche permet d’établir un nouveau compte d’exploitation avec en production les
consommations intermédiaires demandées par les entreprises directes et produites localement.
Source : Analyses BIPE, INSEE.
Ce second compte par branche permet de mesurer les différentes composantes économiques
de l’impact indirect.
Pour les calculs de l’impact social indirect, grâce à la rémunération et au nombre d’emplois
affectés à chaque secteur d’activité au niveau national, le niveau moyen de rémunération par
salarié dans un secteur donné peut être évalué. De ce fait, il suffit de définir pour chaque
secteur un rapport (masse salariale) / (chiffre d’affaires). Ainsi, à partir du chiffre d’affaires de
chaque secteur d’activité où consomment les entreprises de l’impact direct, il est possible
d’obtenir une masse salariale qui sera ensuite divisée par le salaire moyen de chaque secteur
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
37
pour obtenir un nombre de salariés, qui est en fait l’impact social indirect. Il convient de rappeler
que seule l’analyse en emplois ETP est retenue dans cette étude.
Application du TES au calcul de l’impact économique et social induit
Cet impact considère les emplois issus des impacts direct et indirect consommant des biens et
services au sein de la région. Les salariés des entreprises considérées pour évaluer l’impact
direct et indirect utilisent leurs revenus comme source de dépenses et créent ainsi un cycle
additionnel de dépenses, qui est l’impact économique induit. Pour les satisfaire en biens et
services, des emplois sont créés, ils forment l’impact social induit.
Pour le calcul de l’impact induit, sont à nouveau utilisés le TES et le compte des ménages
(publié par l’Insee) donnant la transformation d’une rémunération brute en revenu disponible
brut (RDB), ce qui permet de faire le lien avec le Tableau des Emplois Finaux (TEF).
Compte des ménages
Source : Analyses BIPE, INSEE.
En ôtant ensuite le taux d’épargne et les prestations sociales non produites, les consommations
de différents produits des ménages peuvent être estimées.
Cela permet in fine de calculer le flux induit :
- des rémunérations directes (grâce au premier compte par branche),
- des rémunérations indirectes (grâce au second compte par branche).
38
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
Compte des ménages
Source : Analyses BIPE, INSEE.
L’impact social induit se calcule à partir de l’impact économique induit de la même manière que
pour le cas de l’impact social indirect.
Évaluation économique et sociale du périmètre d’intervention du CNC en 2012
39
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