Luzerne - La Chambre d`Agriculture de Charente

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fiche
Fiche Technique régionale bio
Luzerne
Atouts agronomiques
Fixation d’azote très importante, utilisable par les
cultures suivantes (200 kg d’azote pour les 3 ans qui
suivent).
Une culture pluriannuelle nettoyante par la fauche
régulière.
Une tête de rotation unique pour cette plante qui se
plaît particulièrement en sol calcaire.
Un effet de décompactage en profondeur grâce à ses
racines puissantes.
Une culture intéressante pour préparer le passage en
bio.
Choix des parcelles
La luzerne ne supporte pas les sols hydromorphes, si
les racines sont dans l’eau plus de 15 jours. En banche
plate, même la luzerne aura du mal à résister au sec
dans le temps ; mais elle s’en sortira mieux que des
annuelles. En dessous de 6.5 de pH, la luzerne se développe mal, mais on peut la cultiver avec du chaulage et
en inoculant la semence.
Place dans la rotation
Première place dans la rotation, elle est indispensable
dans des terrains à problèmes (salissement, fertilité,
structure). Elle améliorera le fonctionnement du sol.
Prévoir des rotations longues : au moins 6 ans entre 2
luzernes.
On profite de l’effet précédent pendant 3 ans : propreté, décompactage et azote. Le blé profite bien de cette
situation, mais aussi pratiquement toutes les plantes.
•
•
Semer la culture associée plus clair.
Donner priorité à la luzerne pour éviter les pertes
de pieds le premier hiver.
Le semis à l’automne est aussi possible, en août - septembre, dans le sec, en pur, après un faux semis
Profondeur de semis : 1 cm.
Densité de semis : 20 à 25 kg/ha en pur ; 25 kg/ha sous
couvert.
Roulage en sol argileux au semis.
Inoculation
Indispensable en sols acides et en terres sans luzerne
depuis très longtemps
Variété
Dans la région, préférer les variétés flamandes d’indice
de dormance de 4 à 5.5 qui résisteront bien au gel. La
résistance aux nématodes et aux maladies (verticiliose)
est très importante. Les variétés méditerranéennes
supporteront mieux la sécheresse, mais risquent le gel.
Les critères de qualité et de quantité sont à discuter suivant les débouchés (autoconsommation, clients).
Anticipez pour avoir en temps et en heure votre variété.
Associations
Le dactyle 10 kg (ou la fétuque 10 kg ou le brôme 25 kg)
peut se cultiver avec la luzerne à 15 kg/ha pour éviter
le dépeuplement et donc le salissement dans le temps.
Attention certains débouchés exige une culture pure.
Exemple: luzerne pure en déshydratation
Semis - implantation
Objectif : avoir 3 feuilles trifoliées avant les premiers gels.
2 périodes possibles.
L’idéal est le semis au printemps sous couvert d’orge
de printemps, d’avoine de printemps, voire dans une
céréale d’hiver implantée.
• Attention au risque gel pour les semis précoces ; attendre la fin février.
Exportations
N
P205
K2O
CaO
0
7 U/T
28 U/T
30
Fertilisation
Apports possibles de matière organique pauvre en
Fiche Technique régionale bio Luzerne
fiche
azote (fumier, compost) en culture, après une coupe
pour compenser les exportations en phosphore, et
une partie de celles de potasse.
Ennemis de la culture
Sitones : rien à faire
Limaces : Sluxx possible, si risque d’attaque importante (posez des pièges)
Maladies : seul le choix de la variété et la rotation
longue permettent d’éviter les grosses attaques
Cuscute :
Choisir des semences indemnes de cuscute (attention aux semences fermières).
Parvenir à une couverture du sol qui se maintient
dans le temps.
Attention à la récolte (nettoyage des ronds, et de la
faucheuse)
Campagnols : La pose de piquets pouvant servir de
perchoirs à rapaces est assez efficace en cas de ronds
repérés de dégats de rongeurs
Récolte et utilisation de la
luzerne
Stades de récolte :
Rechercher le compromis entre la quantité et la
qualité.
La première coupe doit être la plus précoce possible
mais pas avant le 15 avril (reconstitution des réserves après l’hiver).
Stade optimum : Début bourgeonnement
Pour les variétés flamandes utilisées chez nous, l’intervalle moyen entre exploitation est de 45 jours.
Sur 20 tiges
Stade végétatif
absence totale de boutons floraux
Début bourgeonnement
apparition des boutons floraux, on peut
Désherbage
sentir le bourgeon floral sous les doigts
La luzerne se désherbe principalement par les
fauchages successifs. On peut passer la herse étrille
si besoin quand la plante est bien enracinée, et des
passages de herse lourde sont possibles sur luzerne
de plus d’un an.
Bourgeonnement
4 ont des boutons
en saisissant l’extréminité d’une tige
15 ont des boutons
Début floraison
10 montrent un liseré
violet
Floraison
15 ont des fleurs
épanouies
Irrigation
Un seul apport important après une fauche, plutôt
que plusieurs petits apports, suivant le bilan hydrique.
Récolte
Attention à la compaction du sol, pour maintenir la
vigueur de la luzerne et ses qualités agronomiques
Voir fiche utilisation
Rendement : 7-9 t/ha en sec ; 10-15 t/ha en irrigué
Destruction
Savoir identifier les Stades de la luzerne :
Valeurs :
14 à 29% de Matière Azotée/MS.
Il y a 2 fois plus d’azote dans les feuilles que dans les
tiges et 90% des minéraux s’y trouvent également. Il
est donc indispensable de conserver les feuilles dans
le fourrage !
La valeur azotée est plus importante avec des plantes jeunes et augmente pour les coupes 3 et 4. La
valeur énergétique dépendra plus de la qualité et
des conditions de récolte.
Laisser repartir la luzerne après la dernière fauche
pour augmenter l’azote disponible (60 unités d’azote
supplémentaires), et ne pas broyer avant destruction
pour accélérer le dessèchement de la racine.
Destruction en mars assez facile, avant culture de
printemps.
Destruction 3-4 semaines après une coupe au labour
avec retournement pour remontrer en surface des
horizons assez propres.
Exemples de fourrages et valeurs
/kg MS
%MS
UFL
g PDIN
g PDIE
%MAT
g. P
g. Ca
Fourrage vert 1 cycle début
bourgeonnement
16%
0,83
129
95
20,6
3
16,5
Ensilage 1er cycle début bourgeonnement Préfanné,
coupe fine
35%
0,78
117
71
29,2
3,5
19
85%
0,67
114
94
17,7
2.5
13
er
Foin 2ème cycle, fané au sol par beau temps
Fiche Technique régionale bio Luzerne
Source : tables de l’alimentation des ruminants, INRA 1988
fiche
Méthodes de récolte :
Pâturage : A priori peu adaptée, la luzerne peut toutefois être pâturée en été et automne, avec un fil
avant et arrière pour diminuer le piétinement et la
consommation des repousses.
Affouragement en vert : Un des meilleurs compromis
quantité, valeurs nutritives, coût de la ration. L’équipement mécanique et le temps de travail peuvent être
des freins important à l’utilisation de cette méthode.
Fauche pour enrubannage : Bonne valeur, bonne appétence. Viser 60% de MS. Le coût important (2 X le
prix du foin) est prohibitif. L’enrubannage permet
néanmoins de « sauver » une coupe de foin lorsque
le temps est incertain, notamment pour la première
exploitation. Penser à augmenter le nombre de couches de film par rapport aux graminées à cause des
tiges dures qui peuvent perforer l’emballage. L’utilisation d’un filet au lieu de ficelles diminue parfois le
besoin de film supplémentaire.
Fauche pour le foin : Objectif : Brasser le fourrage le
moins possible, avec délicatesse, pas en pleine chaleur, pour conserver les feuilles et de ne pas enfermer
la rosée dans les andains.
Préférer une faucheuse à conditionneur rouleau
pour faire sécher les tiges en même temps que les
feuilles. Les conditionneurs à fléaux sont à proscrire
ou desserrés et ralentis au maximum. Elargir l’andain
au maximum (ouvrir les déflecteurs).
Faucher à 7 cm de hauteur minimum, de préférence
le matin. Faner le plus tôt possible après la fauche.
Andainer délicatement un soir et presser lorsque le
fourrage n’est plus « craquant » (début de nuit). Les
opérations de récolte se déroulent sur 4 à 5 jours.
Ensilage : fourrage de grande qualité qui permet de
récolter tôt la première coupe. Malheureusement, la
luzerne contient peu de sucre et beaucoup d’azote,
ce qui ne correspond pas aux besoins d’une acidification qui permet de conserver l’ensilage. Il faudra
soit incorporer un conservateur acide agréé, soit récolter un ensilage entre 35 et 40% de MS, donc suffisamment préfané.
Irrigation entre les coupes :
La luzerne a de grand besoin en eau (500mm/TMS)
et elle réagit très bien aux apports d’irrigation. Préférer un seul apport massif après la récolte, 50 mm en
48 h par exemple, plutôt que plusieurs petits apports.
Le sol doit pouvoir absorber cette quantité sans ruisseler, puis sécher pour un bon fonctionnement des
nodosités de la luzerne.
Rendements :
• en sec : 6-8 TMS/ha,
• en irrigué : 8-10 TMS/ha
plus exigeants, l’incorporation de luzerne sous forme
de foin, ensilage ou enrubannage peut s’envisager
jusqu’à :
• 80% de la ration en Caprin
• 50% en bovin viande/Ovin/jument de reproduction
• 40% en bovin lait
En pâturage ou affouragement en vert, ces taux d’utilisation peuvent être supérieurs
Pour améliorer la productivité, la qualité du fourrage et la pérennité :
• Laisser fleurir une fois pour la reconstitution des
réserves dans la racine : de préférence en 2ème
coupe, le stade début floraison suffit,
• Nettoyer le matériel de récolte avant et après le
travail surtout en présence de cuscute.
Les interlocuteurs
de la filière
Jean-Pierre GOURAUD
Coordinateur de la filière
Tél. : 06 30 77 90 12
E-mail : [email protected]
Sébastien BESSONNET
Appui technique élevage - conseil fourrages17
Tél. : 06 07 35 82 12
Julien BERNARDEAU
Appui technique et expérimentation, repérage
des agriculteurs conventionnels à la chambre
d’agriculture 17
Tél. : 06 77 04 51 04
Olivier GUERIN
Appui technique et expérimentation, repérage
des agriculteurs conventionnels à la chambre
d’agriculture 17
Tél. : 06 69 70 08 10
Lise LUCZAK
Appui technique et expérimentation, repérage
des agriculteurs conventionnels à la chambre
d’agriculture 17
Tél. : 06 81 97 50 98
Jérôme TRUTEAU
Technicien productions végétales
Tél. : 06 16 68 11 61
Fiche réalisée
par le réseau :
Avec le soutien de :
Utilisation par les animaux :
Avec de l’orge pour les animaux à viande ou à faible
production laitière ou avec du maïs pour les animaux
Fiche Technique régionale bio Luzerne
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