Aïnaa e music
les miroirs de
musique
Stéphanie Mathieu - scénographe
Après des études d’architecture à l’Ecole Nationale
Supérieure d’Arts et Industries de Strasbourg, Sté-
phanie Mathieu poursuit une formation en scéno-
graphie à l’Ecole Nationale Supérieure de Arts et
Techniques du Théâtre, ENSATT, dont elle sort en
1999.
Depuis, elle collabore régulièrement avec Laurent
Fréchuret au théâtre (Interzone d’après W. Bur-
roughs, L’Uruguayen et la Pyramide de Copi, Calde-
ron de Pasolini, Le roi Lear de Shakespeare, Médée
d’Euripide, l’Opéra de 4 Sous de B. Brecht et Kurt
Weill, Une trop bruyante solitude de B. Hrabal, Ri-
chard 3 de Shakespeare) et à l’Opéra (la Voix hu-
maine de Poulenc et le Château de Barbe-Bleue de
Bartok)
Elle collabore également avec Michel Raskine (Barbe
bleue, espoir des femmes de D. Loher, les Relations de
Claire de D. Loher, Chien et l’Atelier de D. Loher et J.
Genet, Elle est là et cest beau de N. Sarraute, Mère
et Fils de J. Jouanneau, Périclès de Shakespeare aux
Nuits de Fourvière, Me Zo gwin a te zo dour de M.
Dilasser, Juste la n du monde de J-L. Lagarce à la
Comédie Française, Le jeu de l’amour et du hasard de
Marivaux, Le Président de T. Bernhart, Le Triomphe
de l’amour de Marivaux), avec Philippe Delaigue (Le
bonheur des uns, avec le quatuor Debussy, à l’ombre
de P. Salles), avec Anne Courel (à tue-tête d’E. Durif,
le traitement de M. Crimp, Le roi s’amuse de V. Hugo,
Au pont de Pope lick de N.Wallace), avec Emmanuel
Daumas (l’île des esclaves de Marivaux et l’échange
de P. Claudel aux nuits de Fourvière, La tour de la
Défense de Copi) avec Jeanne Béziers (Lilith et Icare
de J. Béziers, Kawa de J. Béziers, Soulomi Rouge de J.
et P. Béziers,Les Précieuses Ridicules de Molière) et
avec le chorégraphe Yuval Pick (Look White Inside,
17 drops)
Aïnaa e music, les miroirs de musique
Direction musicale : Carine Moretton
Scénographie : Stéphanie Mathieu
Regard extérieur : Soudabeh Kia
Musiciens Afghans
Wahid Herawi (Bache Bolbol)
Chant, santur, tablas
Ustad Ramin Saqi Khial Mohammad
Rebab
Ghulam Sakhi Sekhida
Dotar, tambur
Faiz Mohamad
Zerbaghali
Henri Tournier
Flûte bansuri, tula
Musiciens de l’Escarboucle
Carine Moretton
Flûtes, cornemuse
Adrien Reboisson
Chalemies, hautbois, ûtes
Maxime Fiorani
Percussions
Baptiste Romain
Vièle à archet, violon, cornemuse
Romain Falik
Luth, oud
Sara Hamidi
Chant persan d’Iran
Farishta
Chant afghan
Élise Schmitt
Mezzo - soprano (chant occidental)
Pierrre-Yves Binard
Baryton (chant ocidental et persan),
percussions
Concert théâtralisé
Création et tournée 2015 / 2016
Durée : 1h30
Distribution
production : Le Phenix, scène nationale de Va-
lenciennes, l’Institut Français, le ministère de
la culture afghan, Afghan National Institute of
Music
avec l’aide d’Arcadi Ile-de-France / Dispositif
d’accompagnement
aide à la production demandée :DRAC et ré-
gion Ile-de-France, le Théâtre de Fontainebleau
Aïnaa e music, les miroirs de musique
Musique Occidentale
- Chansons d’origines anciennes (Moyen-âge, Re-
naissance) toujours vivantes dans la tradition orale
aujourd’hui ;
- Interprétation d’après les sources anciennes :
chansons de toile, Machaut, Chardavoine, Arcadelt,
Ballard, Roland de Lassus ;
Musique d’Afghanistan
- Chansons traditionnelles : Le choix de pièces se
centre sur les musiques traditionnelles de Hérat et
de Kaboul. Ce sont des musiques connues de tous
en Afghanistan, qui ont souvent été exportées, et
qui sont une tradition vivante, celle qu’a perdu l’Oc-
cident, et dont les musiciens français peuvent s’ins-
pirer pour interpréter leurs répertoires anciens ;
- Improvisations dans le style classique afghan :
pour mettre en valeur la virtuosité, la maîtrise et la
connaissance des maîtres musiciens invités ;
- Ghazals : grands poèmes mis en musique dans le
style Kabouli comme par exemple Beshnaw az ney
ou Shab e Majnoun. Ces chants, qui détiennent une
portée spirituelle, avec des mélodies complexes et
une grande importance du texte, sont à rapprocher
des madrigaux.
Une coopération franco - afghane
La culture Persane et la culture Occidentale ont
énormément de points communs. Ces cultures
séculaires se sont souvent rencontrées, et se sont
influencées réciproquement.
En retrouvant les points communs de ces deux
cultures, nous touchons du doigt leur essence
même, leur raison d’être : la Beauté, cette quête
universelle du beau qui nous unit au monde et nous
approche du sacré.
Le choix des musiques anciennes et traditionnelles
de chacun des deux pays met en lumière le passé
pour mieux vivre le présent et construire l’avenir.
Répertoires
Le dellruba et la viole de gambe : deux instruments
de la même famille. Des hautbois occidentaux qui
jouent le rôle des zourna, un rebab afghan pour un
virelai de Machaut...
Aïnaa e music, les miroirs de musique
La Compagnie de l’Escarboucle a multiplié les projets
avec les musiciens afghans de Hérat. Ainsi, chacun
enrichit le répertoire de l’autre de ses propres orne-
ments, habitudes d’interprétation et techniques de
jeu. En un mot, il se l’approprie, et l’intègre à son
propre langage.
Ces éléments permettent de questionner l’inter-
prétation des répertoires monodiques anciens, et
de proposer des idées nouvelles, dans un langage
musical renouvelé.
Creusant pas à pas leur route entre orient et occi-
dent, les envies musicales s’affinent au long de ce
travail. Elles appellent, pour Aina e music, à un tra-
vail s’ouvrant à de nouveaux répertoires : les survi-
vances de thèmes anciens dans la musique de tradi-
tion vivante française.
La chanson française s’est transmise de génération
en génération. Patrimoine millénaire, ces chansons
ont évolué et se sont transformées au fil des siècles,
et constituent aujourd’hui un répertoire tradition-
nel vivant. Cette part majeure de notre patrimoine
culturel trouve une parenté étonnante et singulière
dans la culture elle aussi millénaire des chants et
musiques d’Afghanistan.
Ce qui rapproche les deux musiques, en premier
lieu, c’est leur rapport intime au chant et au sens
de la poésie qu’il porte. Les deux répertoires sont
joués par les français et par les afghans, ensemble,
pour être dans la rencontre en dépassant la simple
confrontation. Il s’agit de mêler les deux musiques
pour en faire un langage nouveau, pour consti-
tuer des suites musicales dans lesquelles les pièces
afghanes et françaises s’enchevêtrent.
Le langage musical ainsi élaboré, arrive à une cer-
taine maturité. Cette rencontre des répertoires, de-
venue à présent une collaboration sur le long terme,
est à présent suffisamment solide pour s’ouvrir à de
nouvelles formes. Ce parcours permet aujourd’hui
au travail musical de se confronter à la scénographie
et aux questionnements de Stéphanie Mathieu.
De grands tutti exaltés s’alternent avec des soli très
virtuoses et raffinés. Le spectacle est un grand cres-
cendo, jusqu’à un paroxysme final.
Intentions
Les ornements de la ûte baroque répondent à ceux
de la ûte Afghane. Un lai médiéval et une chanson
séculaire persane : des musiques étonnamment sem-
blables. Une chanson médiévale dans laquelle vient se
glisser un naghma afghan...
Aïnaa e music, les miroirs de musique
Intentions scénographiques
Le prolongement physique et visuel du rapproche-
ment musical entre les deux cultures et traditions et
de leur dialogue profond.
Nous cherchons à créer un espace qui puisse être le
lieu de temporalités multiples. C’est un espace ima-
ginaire, qui relie passé et présent, Orient et Occi-
dent.
Nous rêvons d’un espace hybride, qui puisse aussi
se transformer au fil du spectacle. Comme on voit
la lumière évoluer au cours d’une journée, ou au
cours des saisons. Le spectacle commencerait dans
une atmosphère chaude et feutrée, en clair-obscur,
et la musique prenant possession du lieu viendrait
peu à peu révéler l’espace dans ses petits détails.
La transformation serait telle qu’on pourrait chan-
ger de saison au fil du spectacle. (pourquoi pas finir
sous la neige)
Nous cherchons à créer l’atmosphère d’un refuge :
c’est un espace intime mais pas fermé. Un espace
qui entretient toujours l’ambiguité entre le dedans
et le dehors.
Les inspirations
Cet espace pourrait à la fois évoquer les cours in-
térieures des Khanakas soufies (les maisons des
maîtres soufis), comme le jardin intérieur d’un
cloître, et aussi l’intimité feutrée d’un salon, en mê-
lant les signes et les évocations.
L’image d’un verger, en fond de scène, derrière un
tulle, comme prolongement de l’imaginaire et évo-
cation de l’amour courtois viendrait donner à cette
cour intérieure un horizon inattendu et inespéré,
comme la rencontre entre les deux traditions musi-
cales.
Le tulle noir du fond de scène pourra aussi servir à
des projections de gros plans filmés des musiciens.
On cherche ainsi à faire rentrer le spectateur au
cœur même de la cour intérieure, au plus près de la
musique.
A propos de la Khanaka
« C’était un grand jardin où régnait le silence
Ombragé de vieux grands arbres,
Isolés du reste du monde par de hauts murs
Qui l’encerclaient mais ne protégeaient pas
La Khanaka que l’on reconnaît
A ce que la porte demeure ouverte jour et nuit. »
Denise Desjardins, Contre Vents et Années, extrait du
chapitre 18, En Afghanistan
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