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N° 2
LA
COP 21
07. 11. 15
L’histoire de
Nantenaina, 14 ans
Qu’est-ce que
le changement
climatique ?
Pourquoi les
discussions
sont-elles
si longues ?
Quels sont
ses effets ?
Qu’est-ce que
la COP21 ?
Ils agissent
sans at tendre
la COP21
Pour nous écrire : [email protected]
Quiz
L’HISTOIRE
DE NANTENAINA,
14 ANS
Nantenaina a 14 ans et vit dans un petit village
sur l’île de Madagascar, dans l’océan Indien. C’est
l’un des pays les plus pauvres au monde et il est
très touché par le changement climatique.
Nantenaina habite dans une maison traditionnelle
entièrement construite avec une plante qui pousse
beaucoup sur l’île et qui s’appelle l’arbre du
voyageur. Les murs sont fabriqués avec les tiges,
le plancher avec l’écorce et la toiture avec les
feuilles.
Ses parents sont des producteurs de riz, de girofle
et surtout de vanille. Mais à cause du changement
climatique, il fait de plus en plus chaud et il n’y a
pas assez d’eau, ce qui abîme les cultures. Depuis quelques années, il y a aussi de
plus en plus d’inondations et de gros cyclones qui détruisent les champs. L’année
dernière, à cause des inondations, 18 zébus sont morts et de nombreux habitants sont
tombés malades, notamment parce qu’ils ne mangeaient pas assez.
Mais ce qui inquiète le plus Nantenaina, ce sont les cyclones, parce qu’ils ravagent
tout sur leur passage. Sa maison s’est même effondrée lors du passage d’un cyclone
et sa famille a mis une semaine pour la reconstruire. Avec l’aide d’une association,
sa communauté essaie de mieux se prémunir en construisant des maisons plus solides,
des digues ou des abris quand il y a des cyclones.
Nantenaina fait aussi partie d’un groupe de jeunes filles qui sensibilisent leurs
villages au changement climatique. Elle encourage sa communauté à mieux
protéger la forêt. Nantenaina espère qu’un jour son environnement sera à l’abri
des catastrophes naturelles.
Madagascar, pays de Nantenaina
FRANCE
AFRIQUE
MA DAGASCAR
QU’EST-CE QUE
LE CHANGEMENT
CLIMATIQUE ?
Il peut faire très beau un jour et pleuvoir beaucoup le lendemain, mais ce n’est pas ça
qu’on appelle le changement climatique. Quand on parle de l’évolution du temps sur
un jour ou une semaine, on parle de la météo. Le climat, lui, s’observe sur de longues
périodes, d’au moins trente ans.
Et justement, le climat change, petit à
petit. Pourquoi ? Parce qu’il y a trop de gaz
à effet de serre dans l’atmosphère.
A la base, l’effet de serre est un phéno­
mène tout à fait naturel qui permet de
conserver de la chaleur sur la Terre. Grâce
aux gaz à effet de serre, la température
moyenne sur notre planète est de 15 °C.
Sans eux, elle serait de… -18 °C, c’est très
froid ! Sur Mars, par exemple, il fait très froid
parce qu’il n’y a pas beaucoup de gaz à effet
de serre, et sur Vénus très chaud parce qu’il
y en a énormément.
Les gaz à effet de serre les plus importants sont la vapeur d’eau, le dioxyde de
carbone (CO2) et le méthane. Attention, l’effet de serre et la couche d’ozone, ce n’est
pas la même chose : la couche d’ozone nous protège des rayons ultraviolets, qui sont
nocifs pour les êtres vivants.
Le problème, c’est qu’à cause de l’activité humaine, il y a de plus en plus de gaz
à effet de serre autour de la Terre. Ils proviennent surtout de l’utilisation du charbon,
du gaz naturel et du pétrole, qui servent à faire rouler les voitures, les camions,
alimenter les usines en énergie, chauffer les maisons ou les entreprises, ou fabriquer
de l’électricité. Ainsi, plus il y a de voitures qui roulent, par exemple, plus on envoie
de dioxyde de carbone (un des gaz à effet de serre) dans l’atmosphère.
En plus de ça, on détruit trop de forêts en les brûlant, ce qui dégage du dioxyde
de carbone. Et la croissance des arbres sert à absorber une partie des gaz à effet
de serre, un peu comme des éponges. Donc, sans les arbres, il y a encore plus
de gaz à effet de serre.
A force de produire autant de gaz, c’est comme
si on enroulait la Terre dans une deuxième
couverture, alors qu’elle a déjà assez chaud.
L’effet de serre est alors trop fort, c’est ce qui
modifie le climat.
On parle aussi de réchauffement climatique.
Ça n’empêche pas qu’on ait parfois très froid
l’hiver ou qu’il ne fasse pas très beau quand on
part en vacances l’été, puisque le changement
climatique s’observe sur une longue période et
sur l’ensemble de la planète.
Au Brésil, des pans entiers de la forêt amazonienne sont
brûlés par des gens, alors qu’ils n’en ont pas le droit.
A la place, ils veulent mettre des plantations, faire de
l’élevage ou creuser pour trouver des métaux et cailloux
précieux afin de gagner de l’argent. Photo Antonio Scorza. AFP
QUELS SONT
SES EFFETS ?
A cause de l’augmentation des gaz à effet de serre, la température moyenne sur
Terre a grimpé de presque un degré en un siècle. Ça peut paraître peu, mais pour la
planète, ça change beaucoup de choses. Le climat se dérègle : il y a de plus en plus
de vagues de chaleur, de tempêtes et d’inondations. Tout ça peut abîmer ou détruire
les maisons, les champs ou les routes. Certaines personnes sont alors obligées de
quitter l’endroit où elles habitent, pour se mettre à l’abri.
Les neiges fondent et le niveau de la mer augmente
Puisqu’il fait plus chaud, les glaciers fondent plus vite. C’est notamment le cas au
Groenland et dans l’Antarctique. En France, même si ça a beaucoup moins d’impact,
le glacier d’Ossoue, dans les Pyrénées, a perdu plus de la moitié de sa surface en
cent ans. Or, quand la glace fond, elle se transforme en eau, qui coule jusqu’à la mer.
Résultat, le niveau de la mer monte.
À gauche 19e siècle, à droite 20e siècle
Les endroits les plus bas de la planète, comme certaines plages ou certaines îles,
risquent d’être submergés. C’est notamment le cas dans l’océan Pacifique ou l’Indien,
et même en France, en Languedoc-Roussillon.
FRANCE
FRANCE
PAYS-BAS
PAYS-BAS
BEL GIQUE
FRANCE
BEL GIQUE
FRANCE
À gauche 2015, à droite 2100 dans le pire des scénarios
Des animaux et des plantes se déplacent ou sont menacés
Le changement climatique perturbe les animaux. Ceux qui aiment la chaleur voyagent
vers des endroits nouveaux, parce qu’il y fait désormais plus chaud, et ceux qui aiment
le froid sont obligés de quitter leur habitat.
Les chenilles processionnaires du pin sont des insectes qui viennent des
bords de la mer Méditerranée, où il fait chaud. Vu que les températures
augmentent, de plus en plus, on note la présence de cette chenille vers
le nord de la France, dans des régions qui, auparavant, étaient trop
fraîches pour elle. Le problème c’est que, si on la touche, ça gratte, et
ça peut même provoquer des allergies.
Q
uand les manchots empereurs font des bébés, le mâle et la femelle
couvent chacun leur tour l’œuf pendant que l’autre va chercher des
poissons à manger. Mais avec le changement de climat, les poissons
se déplacent. Donc les manchots doivent marcher plus loin et plus
longtemps, et certains n’arrivent pas à revenir auprès de leur famille.
En France, le lézard d’Aurélio, qui vit dans les Pyrénées, aime la fraîcheur.
Mais la zone où il vit se réchauffe, donc il va devoir grimper plus haut
sur les montagnes pour trouver un climat adapté. Or, plus on monte
sur les montagnes, moins il y a de place, donc il sera en compétition
avec d’autres espèces pour pouvoir rester.
D
ans les Alpes, l’orchidée qu’on appelle «orchis nain» vit la même
chose que le lézard d’Aurélio : elle a besoin de fraîcheur et va devoir
s’installer plus haut sur les montagnes.
L’ours polaire mange des phoques pour pouvoir vivre, et les attrape
lorsqu’ils sortent la tête des trous de la banquise. Or, avec le réchauf­
fement climatique, la banquise fond petit à petit et les ours ont de moins
en moins d’espace pour chasser les phoques. Donc pour se nourrir.
l’origine, on trouve le chêne vert dans la région méditerranéenne,
A
mais avec la hausse des températures, les chercheurs disent qu’il
pourrait remonter jusqu’à la Loire.
Les récoltes de nourriture sont moins bonnes
A cause de la sécheresse (manque de pluie) ou des inondations (trop de pluie),
des cultures sont détruites. Dans certaines régions du monde, des gens n’ont ainsi
pas assez à manger. En France, quand l’été est trop sec, on a moins de maïs,
par exemple. Ou alors, et heureusement c’est moins grave, les clémentines perdent
de leur goût et sont moins colorées.
C’est pour limiter le changement climatique et toutes ses conséquences que les pays
vont se réunir à Paris pour la COP21.
QU’EST-CE QUE
LA COP21 ?
On appelle ça la « Conférence des parties » (en anglais, on dit Conference of the Parties).
Elle a lieu tous les ans, et cette année, c’est la 21e fois.
Concrètement, ce sont 195 pays qui se réunissent
à Paris pour discuter et trouver un accord pour
limiter le réchauffement climatique. Beaucoup
de gens qui s’inquiètent pour la planète seront là
aussi, pour encourager les pays à faire des efforts.
Au total, il y aura plus de 40 000 personnes
(soit l’équivalent de 1 600 classes de primaire).
Ces conférences sont de grandes réunions avec plein de
gens qui vont s’exprimer à la tribune. En haut à gauche,
c’était en 1999 en Allemagne, et en-dessous c’était il y
a deux ans. A droite ça se passe l’an dernier à Lima, au
Pérou et le monsieur a l’air de trouver que la réunion est
sacrément longue ! Photos, à gauche, Reuters photos et Janek
Les pays envisagent de changer leurs habitudes
pour réussir à limiter à 2 degrés la hausse des
températures, en produisant moins de gaz à effet
de serre. Sinon, les scientifiques disent que les
conséquences seront irréversibles, c’est-à-dire
qu’on ne pourra plus les annuler.
Skarzynski. AFP, à droite, Enrique Castro-Mendivil. Reuters
Depuis plusieurs mois, les pays commencent
à dire aux autres les efforts qu’ils sont prêts
à faire : ils s’envoient des documents où ils
écrivent des promesses, par exemple, celle de
diminuer leur production de gaz à effet de serre
d’une certaine quantité, avant une date précise.
Pour réussir à tenir ces promesses, il faut
arrêter d’utiliser des énergies qui émettent des
gaz à effet de serre, comme le charbon ou le
pétrole, et les remplacer par des énergies qui
n’en émettent pas, grâce, par exemple, aux
éoliennes, qui produisent de l’électricité avec le
vent, ou aux panneaux solaires, qui transforment
les rayons du soleil en électricité.
800
gigatonnes
531
gigatonnes
Une fois que chacun a dit ce qu’il comptait faire
(parfois beaucoup, parfois pas beaucoup), les
pays essaient de répartir les efforts afin que ce
soit équitable. Mais pour prendre une décision
finale, tout le monde doit être d’accord sur exac­
tement les mêmes choses.
Cette rencontre est particulièrement importante.
Les pays discutent déjà entre eux depuis plu­
sieurs années, sans réussir à se mettre vraiment
d’accord.
Une éolienne à Freigné, dans l’ouest de la France.
Quand le vent souffle, ça fait tourner les hélices et crée
de l’électricité. Photo Jean-Sébastien Evrad. AFP
POURQUOI LES
DISCUSSIONS SONTELLES SI LONGUES ?
Il y a plus de vingt ans, les pays ont enfin reconnu
que le changement climatique existait, et que
l’homme en était responsable. Ils ont décidé que
les pays industrialisés, les plus riches, devaient
agir pour ne pas aller à la catastrophe. Plus tard,
certains, dont la France, ont décidé de faire des
efforts. Mais tous les pays n’ont pas fait ce qu’ils
avaient promis.
C’est en France, à Bordeaux, que se trouve la plus
grande centrale solaire d’Europe, composée
d’immenses panneaux qui captent les rayons du soleil.
Photo Jean-Pierre Muller. AFP
Tout en sachant que le changement climatique
est un problème très important, chaque pays veut
d’abord se développer, afin que tout le monde
puisse avoir un travail et une maison, et améliorer le
confort de ses citoyens. Ça veut dire, par exemple,
avoir du chauffage ou une voiture.
Puisqu’on a l’habitude de fonctionner avec des
énergies qui émettent des gaz à effet de serre,
ça a l’air plus simple de ne rien changer.
Passer aux énergies qui n’en émettent pas,
comme les éoliennes et le solaire, ça demande
beaucoup d’efforts et d’argent d’un seul coup.
Et puis chaque pays est différent : certains ont
du pétrole dans leur sol et le vendent aux autres,
alors ils n’ont pas très envie qu’on arrête de
l’utiliser et essaient de bloquer les discussions.
D’autres ont plus d’usines ou, au contraire, plus
de forêts sur leur territoire.
La Chine produit beaucoup d’électricité en brûlant du
charbon, ce qui produit beaucoup de CO2 et donc
Par ailleurs, quand on vit dans une zone tempérée
beaucoup d’effet de serre. Photo Peter Parks. AFP
comme la France, même si on ressent les effets
du changement climatique, ils ne se voient pas
directement au quotidien, quand on va à l’école ou au travail. Alors, on oublie plus
facilement que c’est important, et les gouvernements préfèrent s’occuper de problèmes
dont on peut voir tout de suite les effets. Le changement climatique reste pour beaucoup
de gens un problème du futur. Mais le futur, ce sont les enfants d’aujourd’hui qui vont y
vivre, alors il faut y penser dès maintenant. Surtout que les gaz à effet de serre restent
très longtemps dans l’atmosphère, certains plus de cent ans ! Enfin, comme c’est un
problème qui concerne toute la planète, chaque pays a tendance à se dire que c’est
au voisin de faire des efforts et que ce qu’il fait est déjà bien. Sans compter que ceux
qui n’ont pas fait ce qu’ils avaient promis ne sont pas punis.
Il y a aussi une différence entre les pays les plus riches, comme la France ou les
Etats-Unis, et les pays plus pauvres, comme l’Inde. Les plus riches ont commencé à
produire plein de gaz depuis longtemps, dès qu’ils ont commencé à avoir des usines
puis des voitures (cela date à peu près de 1870). Les pays plus pauvres, où ces
innovations sont arrivées plus tard, estiment qu’ils ne sont pas autant responsables.
Sauf que pendant longtemps, les pays qui polluaient ne savaient pas quel effet cela
avait sur la planète ! Pour essayer d’équilibrer, les pays ont décidé de se cotiser pour
aider les pays les plus pauvres, mais ils n’ont encore pas tenu leurs promesses et ont
donné une toute petite partie de l’argent promis.
Toutes ces raisons font que lors des réunions précédentes, les pays n’ont pas réussi
à trouver un accord. Pour mettre plus de chances de leur côté, ils ont travaillé depuis
quatre ans pour qu’un accord puisse être signé à Paris.
ILS AGISSENT
SANS ATTENDRE
LA COP21
Les Etats mettent du temps à agir, mais des citoyens, des villes, des territoires, des
entreprises ou des associations se mobilisent déjà depuis plusieurs années pour la
planète. Le P’tit Libé a sélectionné trois exemples :
San Francisco, la ville américaine zéro déchet
SAN
FRANCISCO
ÉTATS-UNIS
Trier les déchets est très important. Quand elles ne sont pas triées, les ordures vont
dans des décharges ou sont brûlées, ce qui dégage des gaz à effet de serre. En plus
de ça, quand on recycle, on économise nos ressources naturelles, ce qui protège
davantage la planète. San Francisco recycle 80 % de ses déchets. C’est un record
et une exception aux Etats-Unis, qui est le deuxième pays le plus pollueur au monde.
En France, certaines personnes trient leurs déchets, mais à San Francisco, c’est
obligatoire pour les habitants, sinon gare aux amendes ! Chaque famille a chez elle trois
poubelles : une verte pour les déchets organiques (biodégradables, comme les restes
de légumes, de fruits ou des plantes à jeter), une bleue pour les déchets recyclables et
une noire pour tout ce qui n’est pas recyclable.
Plus la poubelle noire est pleine, plus les habitants doivent payer pour leurs déchets.
Ils ont donc tout intérêt à utiliser des produits recyclables. Des contrôleurs surveillent !
Les déchets recyclables sont ensuite transformés : le papier et le carton permettent
de fabriquer des boîtes d’œufs, des emballages ou du papier recyclé. Le plastique
permet de fabriquer des sacs, des jouets ou des vêtements, et les bouteilles de
lait permettent même de fabriquer des frisbees ! Les déchets organiques sont, eux,
transformés en compost (un produit naturel que l’on met dans la terre pour mieux
faire pousser les plantes) que la ville revend aux fermes biologiques de la région.
Ce système ne coûte pas cher et crée, en plus, des emplois. La ville a aussi interdit
la vente des bouteilles d’eau en plastique dans la rue. Avec tout cela, San Francisco
espère recycler 100 % de ses déchets d’ici 5 ans.
Pocheco, l’entreprise française écolo
Pocheco est une entreprise écologique implantée à côté
de Lille, qui fabrique 2 milliards d’enveloppes par an. Elle a
POCH EC O
choisi d’avoir une usine qui respecte l’environnement : il y a
des plantes sur le toit, ce qui permet de protéger le bâtiment
de la chaleur et du froid, et de récupérer l’eau de pluie.
L’eau que les plantes ne boivent pas tombe dans des petits
FRANCE
récipients installés dessous et part ensuite dans une cuve
souterraine. Cette eau
sert ensuite à nettoyer
les machines, à tirer
la chasse d’eau des
toilettes ou à arroser le
jardin. Sur le toit, il y a
aussi des panneaux
solaires qui captent les rayons du soleil et les
transforment en électricité.
A l’intérieur de l’usine, tout est aussi écologique.
L’hiver, le bâtiment est chauffé grâce à la chaleur
dégagée par les grosses machines qui fabriquent
les enveloppes. Ce qui permet aussi à l’entreprise
de faire des économies. L’usine utilise plus de
10 000 tonnes de papier par an pour fabriquer les
enveloppes. C’est beaucoup, mais à chaque fois
qu’un arbre est coupé, trois autres sont replantés.
Avec ses plantes sur le toit l’usine Pocheco se fond
dans le décor ! Vu d’en haut on voit aussi à droite les
panneaux solaires qui attrapent les rayons du soleil et
les transforment en électricité. Photo Pocheco.
El Hierro, l’île d’Espagne 100 % autonome
ES PAGNE
MAROC
EL HIERRO
ALGÉRIE
Cette petite île est la première au monde à produire de
l’électricité 100 % renouvelable. Il existe deux types d’énergie
pour produire de l’électricité. Les énergies renouvelables
et les énergies non renouvelables. Le pétrole, le gaz ou
le charbon que nous utilisons beaucoup sont des énergies
fossiles non renouvelables, parce que ce sont des réserves
qui s’épuisent. Un jour, il n’y en aura plus. A l’inverse, le
vent, l’eau ou le soleil sont des énergies renouvelables,
parce qu’elles sont en quantité presque illimitée. On parle
d’énergie éolienne (avec le vent), solaire (avec le soleil) et
hydraulique (avec l’eau). Autre avantage : elles n’émettent
pas, ou peu, de gaz à effet de serre.
Revenons donc à l’île d’El Hierro. Pour produire
de l’électricité 100 % renouvelable, elle utilise une
centrale hydro-éolienne qui fonctionne avec le
vent et l’eau de la mer. Quand le vent souffle fort,
cinq immenses éoliennes tournent et produisent
de l’électricité pour les villes et pour pomper de
l’eau dans la mer qui est stockée dans deux
grands bassins. Quand le vent s’arrête, la réserve
d’eau pompée se vide et alimente une machine qui
utilise la force de l’eau pour produire l’électricité.
Comme ça, quand il n’y a pas assez de vent, l’eau
de mer prend le relais des éoliennes.
Grâce à ce système, elle économise 18 000 tonnes On voit aussi de loin les cinq éoliennes qui produisent
de l’électricité sur l’île d’El Hierro. Tout devant c’est le
(l’équivalent de plus de 2 500 éléphants sur une
bassin dans lequel l’eau de la mer est stocké.
balance !) de dioxyde de carbone (le gaz à effet
Photo Désiree Martin. AFP
de serre dont on a parlé plus haut) ! Et l’île ne
compte pas s’arrêter là. Elle voudrait remplacer toutes ses voitures à essence par des
voitures électriques rechargées grâce aux panneaux solaires.
QUIZ
1. Qu’est-ce que l’effet de serre ?
a. un produit qui fait pousser les plantes plus vite
b. un phénomène naturel qui permet de garder la chaleur sur la planète
c. la buée sur le miroir quand on prend un bain très chaud
2. Quels sont les gaz à effet de serre les plus impor tants ?
a. la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone et le méthane
b. le pétrole, le charbon et l’éolien
c. les pétards et les feux d’artifice
3. Qu’est-ce qui ne produit pas de gaz à effet de serre ?
a. les voitures
b. les rots de vache
c. les cailloux
4. Quelles sont les conséquences du changement climatique ?
a. les chiens perdent leurs poils
b. les voitures tombent en panne
c. il y a plus de vagues de chaleur, de tempêtes et d’inondations
Concept et rédaction : Cécile Bourgneuf, Sophie Gindensperger et Elsa Maudet
Graphisme et illustrations : Emilie Coquard
Développement : Paul Joannon
5. Pourquoi le niveau de la mer monte-t-il ?
a. parce qu’il y a trop de bateaux
b. à cause de la fonte des glaciers
c. parce qu’on ne coupe pas l’eau en faisant la vaisselle
6. Q
uelle conséquence le changement climatique a-t-il
sur la chenille processionnaire ?
a. elle s’installe de plus en plus au nord de la France
b. elle rampe moins vite
c. elle se réfugie dans les maisons
7. Que signifie le «21» de «COP21» ?
a. c’est la COP du XXIe siècle
b. c’est la 21e COP
c. elle concerne 21 pays
8. L
es 195 pays qui vont se retrouver à Paris
doivent trouver un accord pour :
a. limiter à 2 degrés la hausse des températures
b. installer des éoliennes sur la Tour Eiffel
c. limiter à 2 kilomètres le trou dans la couche d’ozone
9. D
ans quelle ville les habitants trient-ils quasiment tous
leurs déchets parce que c’est obligatoire ?
a. San Francisco
b. Paris
c. Pékin
10. Qu’est-ce qu’une énergie renouvelable ?
a. une énergie qui n’émet pas ou peu de gaz à effet de serre
b. quand on recharge son téléphone
c. une bougie allumée
RESSOURCES
Chez moi, on a des solutions pour le climat !
de Philippe Godard, illustré par Guillaume Kashima
(Albin Michel, 2015, 15 €). Dès 8 ans.
A nous l'écologie
de Gilles Halais, illustré par Jacques Azam (Milan, 2015, 8,90 €).
Dès 8 ans.
Sur quelle planète bleue ai-je atterri ?
de Anna Alter avec Hervé Le Treut, illustré par Lucie Maillot
(Editions Le Pommier, 2015, 13,90 €). Dès 7 ans.
Protégeons la planète !
de Jean-Michel Billioud, illustré par Didier Balicevic
(Nathan, 2015, 11,95 €). Dès 6 ans.
L'eldorad'eau
de Sandrine Dumas Roy, illustré par Jérôme Peyrat
(Les Editions du Ricochet, 2013, 14,70 €). Dès 5 ans.
Le climat à petits pas
de Georges Feterman, illustré par Gilles Lerouvillois
(Actes Sud Junior, 2013, 12,70 €). Dès 9 ans.
Une sélection de Coralie Schaub
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