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10eUniversité des CCI - vichy - septembre 2006
Le protocole de Kyoto montre la voie à suivre
De ce point de vue, le protocole de Kyoto constitue une grande avancée. Ce protocole est entré
en vigueur en février 2005. Il a été signé en décembre 1997 et ratifié par 166 pays. Le texte
engage les pays développés à réduire de 5%, par rapport au niveau de 1990, leurs émissions
de gaz à effet de serre en 2010. L’Europe doit ainsi réduire ses émissions de 8 %. Ce système
de marché de permis d’émission est une grande innovation financière et instaure une nouvelle
politique publique concernant le climat. Elle est fondée sur des systèmes d’incitation écono-
mique dans lesquels une valeur va être donnée aux émissions de gaz à effet de serre. Dans
le cadre du mécanisme de développement propre qui constitue une partie du protocole
de Kyoto, plusieurs milliards de dollars sont en train d’être investis dans ces projets grâce
à la valeur donnée au prix du carbone. Nous sommes donc sur le point de basculer d’une éco-
nomie où l’émission des gaz à effet de serre était gratuite à une économie dans laquelle le coût
de cette émission va augmenter. Ce nouveau paramètre sera progressivement intégré par
les acteurs économiques. Si nous gérons correctement ces dispositifs, nous pourrons alors
drainer les masses financières nécessaires pour faire les investissements et les recherches
indispensables en vue de concilier durablement la croissance et le développement économi-
que. Cela étant, la partie n’est pas gagnée. Les Etats-Unis ont signé mais n’ont pas ratifié
ce protocole, d’autres Etats restent frileux dans son application.
La globalisation des risques
appelle à une gouvernance mondiale
Prenons maintenant l’exemple de la gouvernance internationale sur la question
du climat. Nous sommes parvenus à un début de réponse
grâce à la volonté des gouvernants. Le système a fonc-
tionné car une structure internationale regroupant
plusieurs acteurs a été mise en place par l’ONU.
Le GIEC fédère depuis plus de 20 ans les meilleurs
scientifiques. Sans eux, le protocole de Kyoto
n’aurait jamais été signé. Les gouvernements,
les organisations écologiques et les entreprises ont pu,
à partir de cette production de connaissance scientifi-
que, organiser un débat politique. Seul ce travail
en amont a permis d’aboutir à la signature
des accords climatiques. Le développement
durable implique une nouvelle façon de gérer
collectivement ces questions. La mise en place
d’une gouvernance mondiale devient donc essentielle.