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Il est avéré qu’un grand nombre d’entreprises étrangères ne respectent pas une formalité essentielle, 
la  déclaration  préalable auprès  de l’Inspection  du  travail,  qui, seule, permet à  l’administration  d’être 
informée de l’entrée sur le territoire d’une entreprise étrangère. 
Dès lors, sauf opération ponctuelle de contrôle sur chantier, ces entreprises échappent à tout contrôle. 
Certes,  des  documents  attestant  de  la  régularité  de  la  situation  sociale  de  l’entreprise  doivent  être 
fournis par l’entreprise au maître d’ouvrage ou au donneur d’ordre, pour tout contrat d’un montant d’au 
moins  3000  €.  Mais  ces  documents  n’attestent  pas  du  salaire  qui  sera  effectivement  versé,  des 
horaires qui seront effectués, de la réalité et du caractère du suivi médical dans le pays d’origine, de la 
durée des congés payés alloués …etc. 
Dans les secteurs où la main d’œuvre représente une part prépondérante du coût du marché, le non-
respect des salaires minimaux et/ou de la  durée du travail peut suffire à entraîner une différence 
considérable entre les prix que peut proposer une entreprise française, tenue de respecter ces règles 
et une entreprise étrangère, ayant la perception qu’elle peut assez facilement échapper au contrôle. 
 
La concurrence déloyale par la fraude au détachement 
 
Pour pouvoir invoquer la libre prestation de services, l’opération doit répondre à certaines conditions : 
-  la prestation de services doit rester temporaire ;   
-  l’entreprise  établie  à  l’étranger  doit  conserver  une  activité  significative  dans  son  pays 
d’origine. 
En revanche, si l’entreprise entend exercer une activité pérenne en France, elle doit alors ouvrir un 
établissement  secondaire  en  France,  ce  qui  l’oblige  à  assumer  toutes  les  charges  sociales  et 
fiscales  applicables  en  France  et  nécessite  qu’elle  demande  des  autorisations  de  travail  pour  ses 
salariés non européens. 
1.  Or on constate que des entreprises développent en France une activité pérenne, sous couvert 
de  prestation  de  services  et  échappent  ainsi  à  la  plupart  des  règles  fiscales  et  sociales 
applicables  aux  entreprises  établies  en  France,  ce  qui  constitue  en  fait  une  fraude  à 
l’établissement. 
 
2.  Une autre dérive apparaît quand l’entreprise qui opère le détachement n’exerce pas d’activité 
réelle dans le pays d’origine mais constitue ce qu’il est convenu d’appeler une société « boîte 
aux lettres », véritable coquille vide artificielle créée dans le seul but de pouvoir invoquer le 
détachement et la prestation de services pour exercer en toute illégalité une véritable activité 
en France. 
 
3.  Ou bien ces sociétés, sans activité dans le pays d’origine, ne sont créées que pour recruter 
des salariés et les mettre à disposition d’entreprises françaises ou étrangères, sous couvert 
d’un contrat de sous-traitance. 
D’autres dérives sont à signaler, telles que : 
 4. L’ouverture d’un établissement en France, employant quelques salariés, les autres 
salariés effectuant la prestation étant mis à disposition de cet établissement, parfois en 
grand nombre,  par une autre entité de l’entreprise, sans véritable maintien d’un lien avec