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: le flou règne en Wallonie !
Compensation écologique : le flou règne en
Wallonie !
jeudi 26 février 2015, par Virginie Hess
En Wallonie, de nombreux secteurs - éolien, carrier, ZAE, immobilier, des transports, etc. - ont
recours à la compensation écologique sans qu’aucun cadre de référence ne définisse clairement
les modalités de cette pratique. La compensation est donc appliquée au cas par cas et repose en
grande partie sur la bonne volonté des acteurs engagés, ce qui ne garantit pas toujours la
pérennité et la qualité des mesures appliquées.
La compensation écologique se définit comme l’ensemble des mesures de protection, d’amélioration et de
restauration d’éléments de la biodiversité prises en vue de contrebalancer les effets négatifs résiduels
d’un projet sur un écosystème et /ou sur les espèces associées. Elle n’intervient donc qu’en dernier
recours, lorsqu’il n’existe pas d’alternative raisonnable et après que les mesures de prévention et
d’atténuation appropriées aient été mises en œuvre.
L’objectif de ces mesures compensatoires est d’éviter toute perte nette (« no net loss ») voire d’obtenir un
gain net de biodiversité sur le terrain après leur mise en œuvre. C’est le principe d’équivalence
écologique - équivalence entre l’écosystème détruit et l’écosystème reconstitué en termes de composition,
de structure et de fonctions.
Un cadre légal trop abstrait
Divers mécanismes de compensations des impacts résiduels de projets sur la biodiversité sont prévus dans
la Loi sur la Conservation de la nature (LCN) et le Code wallon de l’aménagement du territoire
(CWATUPE). Ils découlent essentiellement du droit européen, et plus précisément de la Directive «
Habitat » qui protège les sites Natura 2000 et les espèces d’intérêt communautaire, et de la Directive
2004/35/CE sur la responsabilité environnementale.
Mais aucune disposition concrète ne traduit ni n’organise l’application de ces principes sur le terrain
wallon. A titre d’exemple, il n’existe toujours aucun Arrêtés d’application de l’Art 29&2 de la LCN
définissant les contours et modalités de mise en œuvre des mesures compensatoires en zone Natura 2000.
Un tel texte permettrait pourtant de donner des lignes directrices et des priorités afin de cadrer et
d’objectiver la compensation. Aucune disposition de la Loi de la Conservation de la nature n’organise non
plus la compensation dans le cadre de la dérogation aux mesures de protection des espèces d’intérêt
communautaire.
Il résulte de ce flou juridique une série de problèmes dans l’application des mesures compensatoires sur le
terrain : tendance de certains promoteurs à confondre atténuation et compensation, absence de suivi des
mesures engagées, efficacité de la compensation non garantie, tensions entre acteurs, etc.
L’ensemble des secteurs concernés (associatif, carrier, éolien, bureaux d’études, etc.) revendique