Il s’agit d’une grosseur (boule ou bosse) fréquente, parfaitement bénigne,
qui s’est développée au niveau du poignet, de la paume de la main ou
d’un doigt.
Cette grosseur est tendue, plus ou moins mobile et parfois douloureuse à
l’appui ou dans certains mouvements. Elle est remplie d’un liquide qu’on
appelle le liquide synovial. Ce liquide gélatineux est produit par la membrane
synoviale qui enveloppe l’articulation ou les tendons. Il joue le rôle de lubriant,
comme l’huile dans le moteur de la voiture.
Pourquoi cette boule au poignet ou à la main ?
Les différents kystes du poignet et de la main
Quels sont les signes ?
Quels sont les examens complémentaires utiles ?
Quelle est l’évolution d’un kyste synovial ?
Comment traite-t-on le kyste synovial sans opérer ?
Qu’est-ce qu’un kyste synovial ?
Pour diverses raisons, la membrane synoviale peut former des “poches” qui sont
remplies par ce liquide synovial qui continue à être sécrété. L’apparition de cette
poche peut être brutale à l’occasion d’un traumatisme ou d’un faux mouvement,
ou sans cause évidente. La taille du kyste est variable de quelques millimètres à
plusieurs centimètres. Quelle que soit sa taille, il reste bénin et sans danger. Il peut
grossir ou diminuer jusqu’à disparaître tout seul (25% des cas). Le kyste est plus
fréquent chez la jeune femme aux articulations souples (hyperlaxe).
1. Le kyste au dos (ou à l’arrière) du poignet : c’est la localisation la plus fréquente.
2. Le “carpe bossu” est une bosse osseuse située à l’arrière de la main causée par
l’arthrose de la base des métacarpiens. Cette arthrose peut être accompagnée
d’un kyste et elle peut occasionner un claquement comme un ressort du tendon
extenseur de l’index.
3. Le kyste de la gouttière du pouls situé à l’avant du poignet (l’endroit où l’on prend
le pouls, du côté du pouce).
4. Le kyste mucoïde des doigts : il survient le plus fréquemment sur l’index et le
majeur. Il est situé à l’extrémité du doigt à proximité de l’ongle et il est souvent le
signe d’un vieillissement de l’articulation avec laquelle il communique directement
(arthrose). Il est principalement observé après l’âge de 40 ans et il est plus fréquent
chez les femmes que chez les hommes. Il peut s’accompagner d’une déformation de
l’ongle qui est la conséquence de l’écrasement de la matrice par le kyste.
4. Le kyste de la poulie des tendons, situé dans la paume de la main à la base du
doigt. Il est généralement ferme, de la taille d’un petit pois et douloureux quand vous
tenez des objets étroits, comme un volant ou une poignée de valise.
Certains kystes ne sont pas visibles ni palpables mais peuvent causer des douleurs
qui paraissent inexpliquées. Ils sont seulement visibles avec des examens spécialisés.
La douleur est le motif
de consultation le plus
fréquent. Elle va de la
simple gène jusqu’à des
douleurs importantes
dans les mouvements
(au poignet) ou dans la
saisie des objets (au
niveau de la main et
des doigts). L’apparition
d’une grosseur au
poignet, dans la paume
de la main ou au doigt,
peut inquiéter le patient
et motiver la consultation.
Elle est imprévisible. Un kyste synovial sur quatre disparaît spontanément dans les
6 mois qui suivent son apparition. Le plus souvent, le kyste augmente de volume
avec une gêne fonctionnelle et esthétique. Il a tendance à régresser au repos et
réapparaît lors d’un effort (sport, charges lourdes…). En l’absence de traitement, le
kyste synovial du poignet nit par disparaître au bout de quelques années. Ces
kystes ne sont pas cancéreux et ne se propagent pas. C’est pourquoi il n’y a pas
d’intervention chirurgicale de principe.
En cas d’absence de gêne, aucun
traitement n’est indispensable.
L’immobilisation de l’articulation pendant
la nuit (attelle nocturne) peut réduire la
taille du kyste et soulager la douleur
par diminution de la sécrétion du liquide
synovial.
La ponction-aspiration consiste à piquer
dans le kyste et à le vider en aspirant le
liquide synovial avec une seringue. Elle
n’entraine la guérison dénitive que dans
30% des cas. J’utilise cette ponction en
consultation sous anesthésie locale.
La radiographie :
permet de vérier l’existence ou non de
lésions osseuses (arthrose par exemple).
L’échographie :
conrme qu’il s’agit d’une “poche”
liquidienne et indique la position du
kyste par rapport au tendon, à l’artère
et à l’articulation, pour guider au mieux
l’intervention chirurgicale. Elle aide aussi
au diagnostic des kystes douloureux de
très petit volume.
Kyste poignet.indd 2 23/02/2017 16:07:47