n’est cependant que la manifestation apparente du syn-
drome : le plus souvent, l’OMA associée est uniquement
découverte par l’examen systématique des tympans, qui
est donc essentiel au diagnostic. Il faut néanmoins noter
que les signes évocateurs d’otites (otalgies, irritabilité,
insomnie) peuvent parfois être au premier plan dans le
SOC. L’examen attentif de l’angle interne des yeux révèle
alors la conjonctivite, ou l’interrogatoire des parents ap-
prend que l’enfant avait les yeux collés et des sécrétions
oculaires purulentes le matin même au réveil, ou lors des
jours précédents.
Proportion d’otites s’accompagnant
d’une conjonctivite
Plusieurs études permettent de préciser cette propor-
tion ; elle est importante : 16 % (intervalle de confiance à
95 % : 15 %-19 %) [6, 7]. Si on considère qu’environ 1/3
des otites sont liées à Hi et que cette espèce bactérienne
est impliquée dans 80 % des SOC, on peut en déduire que
plus d’un tiers des otites à H. influenzae peuvent être
diagnostiquées grâce à cette association. Une large utili-
sation du vaccin pneumococcique conjugué va modifier
la répartition des germes pathogènes dans les otites en
accroissant relativement la part des infections à Hi [8, 9],
ce qui suggère une possible augmentation des cas de SOC.
Bactériologie du syndrome
otite-conjonctivite
De nombreuses études ont étudié les bactéries isolées
soit de prélèvements conjonctivaux, soit de pus auricu-
laire, soit des deux prélèvements à la fois [1-6, 10-12].
Dans toutes ces études, Hi est toujours la première bacté-
rie isolée, représentant 60 à 90 % des cas. Chaque fois que
Hi était isolé à la fois de l’oreille et de l’œil, les profils
PFGE et les génotypages des souches ont montré un lien
génétique entre les couples d’isolats chez un même pa-
tient [6, 10]. La flore rhinopharyngée des patients présen-
tant un SOC a aussi été étudiée : 80 % des patients sont
porteurs d’H. influenzae [13].
La quasi-totalité des souches de Hi retrouvées dans les
différentes études étaient non typables. La deuxième bac-
térie isolée est S. pneumoniae (5 à 20 % des cas) [6].
Souvent ces pneumocoques sont isolés en même temps
qu’un Hi et il s’agit fréquemment aussi de souches non
typables.
Résistance aux antibiotiques
En France, la résistance de Hi aux bêtalactamines est
en augmentation constante, qu’elle soit due à une produc-
tion de bêtalactamases ou à des modifications des PLP
3A/3B, observées respectivement chez 33,8 % (45,8 %
des souches d’otites) et 18,9 % des souches (dans 2/3 des
cas en l’absence de sécrétion de bêtalactamases) lors de
l’étude du collectif 2001 du Centre National de Référence
des H. influenzae [14]. Les céphalosporines de troisième
génération gardent des CMI basses vis-à-vis de ces sou-
ches résistantes par modifications des PLP alors que les
CMI de l’amoxicilline (sans ou avec l’acide clavulanique)
augmentent sensiblement. Lors de la dernière étude réali-
sée en France sur le SOC, un taux élevé (53 %) de résis-
tances de Hi par production de bêtalactamases avait aussi
été mis en évidence [6].
Conclusion
La présence d’une conjonctivite purulente chez un
jeune enfant doit faire examiner systématiquement les
tympans car une otite est fréquemment associée.
L’association d’une conjonctivite et d’une otite oriente
l’antibiothérapie vers une molécule active sur Hi. La résis-
tance des souches de Hi par modification des PLP étant
devenue un phénomène significatif en France, la prescrip-
tion de cefpodoxime devrait être privilégiée.
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mt pédiatrie, vol. 10, n° 3, mai-juin 2007 173
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