n°08 - 26 avril 2017 En bref : Blé et triticale : point sur les maladies Orge : stratégie de protection Colza : surveillez les charançons des siliques et les pucerons cendrés Maïs : stratégies de désherbage Sorgho : une alternative en conditions limitantes Protéagineux Prairies : Bulletin pousse de l’herbe Information sur les produits commerciaux Réunion, manifestation Blé et triticale : point sur les maladies Stades de développement Une majorité des parcelles est à dernière feuille sortie (entre dernière feuille pointante et dernière feuille étalée). Les stades varient de 3 nœuds pour les semis tardifs à gonflement pour les plus précoces. Stade dernière feuille Source : Arvalis – Institut du Végétal Septoriose Le temps sec et froid de ces derniers jours a continué de limiter le développement de la septoriose. Ainsi les dernières feuilles sorties sont indemnes de symptômes. Avec le retour des pluies, cette maladie reste à surveiller même si elle est peu préoccupante pour le moment. Notre préco’ Pour les blés et triticales qui sont à dernière feuille étalée et plus : une intervention visant les maladies du feuillage est possible. Pour les blés et triticales qui sont à dernière feuille pointante (DFP) : attendre que la dernière feuille soit complètement étalée pour intervenir. Ce stade devrait être atteint la semaine prochaine. Pour les blés et triticales à 3 nœuds et moins : attendre et surveiller l’arrivée de la septoriose sur la F4 définitive (protection des 3 dernières feuilles). Exemple de programmes pour une application unique à dernière feuille étalée (DFE) : Il est possible d’intervenir avec Fandango S (1,2 L/Ha). Les SDHI* comme Elatus Plus (0,75 L/Ha), Adexar (0,8 - 1,2 L/Ha), Keynote (1,5 L/Ha) ou Aviator Xpro (1 L/Ha) peuvent aussi être utilisés. * Afin de limiter les risques de développement de résistance de la septoriose, limiter à une seule application par saison quelle que soit la dose. Oïdium Il est observé sur feuilles et tiges. Quelle que soit la variété, le risque est faible si l’oïdium reste cantonné aux tiges. Il faut être particulièrement vigilant pour les parcelles où l’oïdium est monté sur feuilles. Période de risque À partir du stade « épi 1 cm ». Seuils de risque Variétés sensibles : présence de plus de 20% de F3, F2 ou F1 déployées atteintes sur au moins 5 % de la surface foliaire. Variétés tolérantes : présence de plus de 50% de F3, F2 ou F1 déployées atteintes sur au moins 5 % de la surface foliaire. Rouille jaune Des cas de rouille jaune sont toujours signalés. Les variétés sensibles sont à surveiller ainsi que les parcelles arrivant en fin de couverture du premier traitement fongicide. Le seuil de risque est atteint en présence des premières pustules dans la parcelle (cf Sur le champ n°7). Rouille brune Au sein de notre réseau, aucun symptôme de rouille brune n’est présent. Contrairement à la rouille jaune, cette maladie est moins explosive mais demande un suivi de son évolution afin de justifier un traitement. Page 1 Gestion de l’azote Les dernières pluies significatives remontent à près d’un mois (autour du 23 mars). Les apports effectués après cette date ne sont que très partiellement valorisés (5 à 10% au mieux) et sont en grande partie encore présents dans le sol (environ 70% de la quantité apportée si solution azotée – 85% si ammonitrate) mais non assimilables par les plantes. Cet azote sera accessible aux plantes dès les prochaines pluies significatives et il convient d’en tenir compte pour le(s) prochain(s) apport(s). Azote pour le rendement : En tenant compte du délai de valorisation de l’azote (besoin de 15-20 mm de pluie), un apport d’engrais azoté ayant lieu jusqu’à gonflement peut encore se valoriser en rendement et ce d’autant plus s’il est sous forme ammonitrate (forme plus efficiente). Azote pour la qualité : C’est à partir de dernière feuille pointante-étalée que l’on peut commencer à positionner son apport qualité et ce jusqu’au stade sortie des barbes pour avoir un effet à la fois sur le rendement et la protéine. Dans tous les cas, il faut attendre que les prévisions météo confirment de prochaines pluies significatives (15 à 20 mm) pour effectuer un apport. Orge : stratégie de protection Stades de développement Les stades évoluent très vite et varient de dernière feuille pointante à sortie des barbes. L’état sanitaire est très correct. Point sur les maladies Dans notre réseau, l’helminthosporiose a été observée sans toutefois atteindre des niveaux explosifs. La surveillance reste de mise. Pour bien adapter le traitement à la situation au champ, un tour des parcelles s’impose pour apNotre préco’ précier par soi-même le niveau d’infestation selon la variété cultivée et la maladie dominante. Pour les orges saines qui n’ont pas encore été protégées, un seul passage positionné à dernière feuille étalée – sortie des barbes suffira (cf Sur le champ n°7). Colza : surveiller les charançons des siliques et les pucerons cendrés Stades de développement Les stades oscillent globalement entre G2 (les 10 premières siliques ont une longueur comprise entre 2 et 4 cm) et G3 (les 10 premières siliques ont une longueur supérieure à 4 cm). Charançons des siliques Ce coléoptère reste peu piégé dans la cuvette jaune et il est parfois observé en bordure de parcelles. Il convient donc de rester vigilant et de poursuivre la surveillance dans les cuvettes ainsi que les observations du ravageur dans la parcelle. Période de risque À partir de G2. Seuils de risque 1 charançon pour 2 plantes en moyenne à l’intérieur du champ. Pucerons cendrés Les pucerons cendrés sont observés en bordure de quelques parcelles du département. Leur présence n’est pas inquiétante tant qu’on ne dépasse pas les 2 colonies de pucerons/m². Les auxiliaires comme les coccinelles et les syrphes ont une bonne efficacité sur ces ravageurs et ils sont déjà très présents. Colonie de pucerons cendrés sur tige Source : CA 49 N’oubliez pas que le colza se traite en dehors des périodes de butinage et que vous ne devez en aucun cas faire le mélange insecticides-triazoles. Les abeilles butinent, protégeons les ! Respectez les bonnes pratiques phytosanitaires (fiche des bonnes pratiques : cliquez ici) 1. Les traitements insecticides et/ou acaricides sont interdits, sur toutes les cultures visitées par les abeilles et autres insectes pollinisateurs, pendant les périodes de floraison et de production d'exsudats. 2. Par dérogation, certains insecticides et acaricides peuvent être utilisés, en dehors de la présence des abeilles, s'ils ont fait l'objet d'une évaluation adaptée ayant conclu à un risque acceptable. Leur autorisation comporte alors une mention spécifique "emploi autorisé durant la floraison et/ou au cours des périodes de production d'exsudats, en dehors de la présence des abeilles". 3. Il ne faut appliquer un traitement sur les cultures que si nécessaire et veiller à respecter scrupuleusement les conditions d’emploi associées à l’usage du produit, mentionnées sur la brochure technique (ou l’étiquette) livrée avec l’emballage de la spécialité commerciale autorisée. 4. Afin d’assurer la pollinisation des cultures, de nombreuses ruches sont en place dans ou à proximité des parcelles en fleurs. Il faut veiller à informer le voisinage de la présence de ruches. Les traitements fongicides et insecticides qui sont appliqués sur ces parcelles, mais aussi dans les parcelles voisines, peuvent avoir un effet toxique pour les abeilles et autres insectes pollinisateurs. Il faut éviter toute dérive lors des traitements phytosanitaires . Page 2 Maïs : stratégies de désherbage Stades de développement Les semis sont toujours en cours. Les premières parcelles semées sont à 2 feuilles. Stratégies de désherbage L’efficacité des produits de pré-levée dépend largement de l’humidité du sol (15 mm dans les 8 jours). Traiter juste après le semis peut permettre de profiter de l’humidité du lit de semence. En conditions sèches, il est préférable d’opter pour une stratégie de post-levée précoce. Eviter les sols trop motteux ; éviter de traiter par forte température (volatilisation). - Cas des parcelles levées : lorsque c’est possible, privilégier un passage de herse étrille ou de houe rotative dès 1 à 2 feuilles plutôt qu’un désherbage chimique de post-levée précoce ; celui-ci risque d’être peu sélectif du maïs et provoquer de graves problèmes de phytotoxicité sur la culture. Si toutefois un désherbage chimique est envisagé, adapter la dose au stade des adventices. A 2-3 feuilles du maïs, si présence d’adventices difficiles type renouées, préférer Callisto (0,3-0,4 L/Ha) + Pampa (0,3-0,4 L/Ha) + Peak (8 g/Ha) ; Monsoon Active (1 L/ha). Un rattrapage sera nécessaire au stade 5-6 feuilles avec Elumis (0,5 L/Ha) ; Callisto (0,3-0,5 L/Ha) + Pampa (0,3-0,5L/Ha) ; Auxo (0,5 L/Ha) + Pampa (0,3-0,5 L/Ha). - Cas des parcelles non encore levées : avec de bonnes conditions d’humidité de sol, privilégier dans les situations de présence d’adventices difficiles les stratégies de prélevée + post-levée (cf Sur le champ n°7). La stratégie de désherbage associant traitement chimique de post-levée puis binage sera particulièrement intéressante pour gérer les adventices. Sorgho : une alternative en conditions limitantes Comme d’autres départements, le Maine-et-Loire soufre d’un fort déficit hydrique. En conditions limitantes (réserves d’eau faibles, quotas d’irrigation), la prudence est de rigueur. Dans un premier temps, il faut favoriser les cultures déjà implantées et qui sont bien parties (cultures d’automne comme les céréales et les protéagineux). Pour les implantations de printemps, il peut être judicieux de remplacer une partie du maïs par du sorgho. Ce dernier, moins gourmand en eau, sera plus efficient que le maïs en situation de non-irrigation. Pour de l’ensilage, préférer le sorgho sucrier BMR dont la valeur alimentaire sera optimisée dès 20% de matière sèche (bonne digestibilité et valeur énergétique supérieure au maïs). Pour consulter la fiche Anjou Culture (janvier 2011) : cliquer ici. Source : CA49 Protéagineux Stades de développement Les stades des parcelles de pois de printemps vont de 3 feuilles à 9 feuilles visibles ou plus. Une majorité des parcelles de pois de printemps sont à 9 feuilles ou plus visibles. Les protéagineux d’hiver sont en début ou pleine floraison. Risque ravageurs : Les parcelles sont sorties de la période de risque pour les thrips et les sitones. Par contre, les premiers pucerons verts du pois font leur apparition sur pois. Pucerons verts du pois : Ils sont pour le moment présents en faible nombre sur pois de printemps (moins de 5 individus par plante) et la période de risque n’est pas encore atteinte. Il faut rester vigilant et surveiller leur arrivée et leur multiplication. Les pucerons peuvent provoquer des dégâts directs : le puceron se nourrit de la sève de la plante et l’affaiblie. Le nombre de gousses et le poids de mille grains peuvent être impactés. Ils peuvent aussi provoquer des dégâts indirects du fait du miellat qu’ils produisent. Ce miellat permet le développement de champignons saprophytes limitant la surface photosynthétique. Les pucerons peuvent aussi transmettre des virus à la plante. Période de risque De début floraison à fin du stade limite d’avortement. Seuils de risque 10 pucerons par plante. Pucerons verts du pois Source : CAPDL Surveiller à partir de début floraison jusqu’à fin floraison + 2-3 semaines (virement au jaune). Placer une feuille blanche rigide sous la végétation et secouer les tiges. Les pucerons se laissent tomber. Répéter l'opération plusieurs fois. Intervenir avant que les colonies ne soient trop bien installées. L’absence de solutions efficaces sur protéagineux fleuris doit inciter à surveiller les populations avant la floraison. En présence de pucerons, intervenir à partir de 10 pucerons par plante. - Karaté K (1,25 L/Ha) est à utiliser impérativement avant floraison car il ne dispose pas de la mention abeilles. Notre préco’ - Les pyréthrinoïdes : utiliser impérativement les produits disposant de la mention abeille en floraison ou production d’exsudats (Magéos MD à 0,08 L/Ha ou Décis Protech à 0,42 L/Ha). Page 3 Risque maladies En protéagineux de printemps, la surveillance commence en général à partir de la floraison. Les premières maladies sont à surveiller en protéagineux d’hiver. Les conditions du mois d’avril n’ont pas été très favorables au développement des maladies. Ascochytose et botrytis Il faut surveiller l’évolution de la maladie en particulier avec les pluies annoncées pour ces joursci et l’approche de la période de risque. Notre préco’ Sur pois d’hiver et féverole d’hiver, la décision d’intervenir se prend au moment de la floraison. Un traitement peut être réalisé au moment de la floraison puis 10 à 15 jours après si des symptômes sont encore visibles. Intervenir en T1 avec Amistar (0,3 L/Ha) + Banko 500 (1,5 L/Ha). Ascochytose (pois) Source : CAPDL Prairies : Bulletin pousse de l’herbe Le dernier bulletin pousse de l’herbe est disponible gratuitement sur notre site internet : cliquez ici. Informations sur les produits commerciaux cités NOM COMMERCIAL MATIERE ACTIVE ZNT Adexar fluxapyroxad (62,5 g/L) + époxiconazole (62,5 g/L) 5m Amistar azoxystrobine (250 g/L) 5m Aviator Xpro bixafen (75 g/L) + prothioconazole (150 g/L) 5m Auxo bromoxynil octanoate (262 g/L) + isoxadifen éthyl (25 g/L) + tembotrione (50 g/L) 5m Banko 500 chlorothalonil (500 g/L) 20 m Callisto mésotrione (100 g/L) 5m Décis Protech deltaméthrine (15 g/L) 20 m Elatus Plus benzovindiflupyr (100 g/L) nicosulfuron (30 g/L) + mésotrione (75 g/L) prothioconazole (100 g/L) + fluoxastrobine (50 g/L) 5m Elumis Fandango S 5m 20 m Karaté K lambda-cyhalothrine (5 g/L) + pyrimicarbe (100 g/L) 5m Keynote fluopyram (65 g/L) + bixafen (65 g/L) + prothioconazole (130 g/L) 5m Magéos MD alphamétrine (15 %) 5m Monsoon Active thiencarbendazone-éthyl (10 g/L) + foramsulfuron (30 g/L) 20 m Pampa nicosulfuron (40 g/L) 20 m Peak prosulfuron (75 %) 5m Page 4 Réunion, manifestation Soirée débat : « La vie cachée du sol » - Un sol vivant pour une production de qualité Le Mardi 16 mai à partir de 20h15 À Thouarcé (Salle de la communauté de communes) Soirée organisée par : Au programme : Projection d’un documentaire : « Voyage sous nos Pieds » © ARTE France–TRANSPARENCES PRODUCTIONS – 2015 LES ZEDITIONS – NATURE DISTRIBUTION INTERNATIONALE – ZED Débat Présentation d’analyses de sol innovantes sur l’activité biologique des sols Gratuit Inscription obligatoire au 02 41 96 75 36 ou [email protected] Du 15 au 19 mai 2017 : collectes de déchets agricoles en Maine-et-Loire (49) De nombreux sites sont ouverts cette semaine pour collecter les emballages vides de produits phytosanitaires, big-bag et sacs d’engrais, big-bag de semences et de plants de pomme de terre et sacs de semences en papier. Retrouvez les sites de collecte, ce que deviennent les déchets agricoles recyclés, comment contribuer à la valorisation des déchets agricoles ainsi que toutes les consignes à respecter dans le document en téléchargement ici. Contact : Yoann CORVAISIER - Tél. 02 41 96 75 79 Dates des prochains Bouts de champ Désherbage mécanique - lundi 29 mai, 14 h 00 à Challain la Potherie Blé tendre, choix variétal - mardi 30 mai, 10 h 30 à la Pouëze Fertilisation et protéine de blé - mardi 6 juin, 10 h 00 à Chavagnes = Techniques alternatives = Absence de techniques alternatives Base d’observations et périmètre concerné par le conseil sur des parcelles en zone géographique du Maine-et-Loire et sur le Bulletin de santé du végétal consultable gratuitement sur http://www.draaf.pays-de-la-loire.agriculture.gouv.fr Bulletin de Santé du Végétal : si vous souhaitez recevoir gratuitement les Bulletin de Santé du Végétal par mail, inscrivez-vous sur le site web de la Chambre régionale d’agriculture : http://www.agrilianet.com/vegetal/surveillance-biologique-du-territoire.html Agrément : La Chambre d'agriculture de Maine-et-Loire est agréée par le Ministère en charge de l'agriculture pour son activité de conseil indépendant à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques sous le numéro IF01762, dans le cadre de l'agrément multi-sites porté par l'APCA. Contacts et équipe de rédaction : Aude Brachet, Damien Dutertre, Samuel Guis, Florence Léon, Innocent Pambou Chambre d’agriculture de Maine-et-Loire – Equipe Agronomie Angers : 02 41 96 75 36 - CRDABV : 02 41 96 76 50 – CRDALS : 02 41 96 75 20 CRDAM : 02 41 96 77 00 – CRATEAS : 02 41 96 76 20 CASDAR Retrouvez-nous sur le site de la Chambre d’agriculture de Maine-et-Loire : www.pays-de-la-loire.services-proagri.fr SUP.COM.DOC.n°2.09.03.12 Page 5