Offre de stage en agro-écologie - 2005
Sujet du stage:
Etude de l'impact de l'agroforesterie sur les pucerons des céréales et leurs ennemis naturels
Présentation
La lutte biologique par conservation, sous-entendu de la biodiversité, encore appelée lutte biologique par
gestion des habitats, est une approche novatrice de la protection des cultures visant à étudier puis à
favoriser par des aménagements de type paysagers et agricoles, les ennemis naturels des ravageurs. Etant
donné la présence de linéaires d'arbres dans une parcelle agroforestière (arbres qui modifient déjà le
contexte écologique de la parcelle ne serait-ce que sur le plan micro-climatique), il est envisageable de
disposer des fleurs entre les arbres en lieu et place de la végétation spontanée. Celle-ci est en
l'occurrence, à Restinclières, essentiellement composée de graminées dont on a tout lieu de penser
qu'elles peuvent favoriser les pucerons en automne et début d'hiver (notamment la folle-avoine
Avena
fatua
). La présence de fleurs attire évidemment les insectes floricoles dont font partie bon nombre
d'auxiliaires des cultures à une phase de leur cycle. C'est le cas des Diptères Syrphidés adultes qui
viennent y chercher les ressources trophiques indispensables à leurs déplacements importants et à la
maturation ovocytaire. Leurs larves quant à elles sont justement des prédateurs de première importance
des pucerons.
Il existe une bibliographie importante sur ces questions, y compris concernant les syrphes, mais
a priori
aucune ayant étudié la dynamique pucerons-auxiliaires aphidiphages, particulièrement syrphes, en
parcelles agroforestières.
Résultats antérieurs
En 2004, une première saison de suivi des pucerons et de leurs antagonistes a été menée par une stagiaire
de l'ENSAM (Emmanuelle Conte). Les principaux résultats ont montré une abondance accrue des
aphides en parcelles agroforestières (probablement due, en partie, à la présence des bandes herbeuses sur
les linéaires d'arbres, composées entre autres d'espèces appréciées par
Sitobion avenae
:
Avena fatua
)
mais aussi une communauté d'aphidiphages (hyménoptères parasitoïdes, coccinelles, syrphes)
proportionnellement plus importante encore dans ces mêmes parcelles agroforestières. Le rapport
auxiliaires/pucerons a ainsi été plus important dans les parcelles agroforestières que dans les parcelles
normales, notamment au moment du pic de pullulation.
Méthode
Mars 2005 : semis des bandes de fleurs
Mars à juin 2005 : suivi de la dynamique des insectes
La dynamique des coccinelles, des syrphes et des hyménoptères parasitoïdes (au travers des pucerons
momifiés) sera à nouveau suivie tant au sein des parcelles agroforestières que des parcelles normales.
Pour chacune de ces deux catégories, un système en blocs avec répétitions sera mis en place pour tester
l'effet de l'introduction de bandes fleuries par rapport à des zones témoins.
Le choix des espèces de fleurs à installer doit encore faire l'objet d'une réflexion, qui concernera les
espèces classiquement choisies dans ces expérimentations : phacélie, bourrache, soucis, sarrasin… Ce
choix tiendra compte des potentialités de développement sous climat méditerranéen, de la date de
floraison et bien sûr de la disponibilité en graines…