Diapositive 1 - Mairie de Laval

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Johan Palmstruch invente le billet de banque
Présentation : qui est Johan Palmstruch ?
I) L’innovation de Palmstruch
1 Les contraintes de la monnaie avant le billet
2 Qu’est ce qu’un billet de banque ?
3 Le billet : heurts et bonheurs
II) Comment contrôler cette innovation ?
1 Les banques centrales, filles du billet
2 Quand la monnaie se dématérialise
3 Quand la monnaie se crée
Conclusion : l’histoire et l’actualité
Présentation : qui est Johan Palmstruch ?
Johan Palmstruch est né à Riga (Lettonie) en 1611 et il est mort à
Stockholm en 1671.
Il commence sa carrière de banquier par…une banqueroute à
Amsterdam en 1639, ce qui lui vaut un séjour en prison pour
insolvabilité.
Il émigre en Suède en 1647 et devient en 1649 membre du conseil
national du commerce et l’un des conseillers économiques de la reine
Christine puis de son successeur Charles X Gustav.
En 1656 il fonde la Banque de Stockholm. En 1660, devant la pénurie
de monnaie métal consécutive à la guerre de 30 ans, il propose une
réforme monétaire au nouveau roi Charles XI.
En 1661 il crée ce qui va devenir le 1° billet de banque officiel en
Europe. En 1666 il généralise cette « trouvaille » en émettant les
« Palmstruchers ».
I)L’innovation de Palmstruch
Il est difficile de dire en réalité que ce fut Palmstruch qui le 1° inventa
le billet : les chinois en particulier y avaient pensé avant lui et Marco
Polo en avait ramené des exemplaires de ses voyages.
Mais on doit bien à Palmstruch la 1° généralisation de la circulation
des billets en Europe, puis dans le monde.
Et on lui doit donc probablement la révolution monétaire la plus
importante de l’histoire.
1 Les contraintes de la monnaie avant le billet
Avant la généralisation du billet, seule la monnaie métal existait
officiellement. D’abord pesée jusque vers 800 avant notre ère, elle fut
ensuite comptée jusqu’à l’antiquité.
Le fait de compter la monnaie signifie que l’on divisait les lingots
d’or, d’argent (ou de métal moins noble) en pièces de poids
différents, donc de valeur différente.
Cette monnaie comptée posait déjà un problème : comment être
vraiment sûr de la valeur des pièces et de leur teneur en métal ?
Dés la fin de l’antiquité, on va se mettre alors à frapper la monnaie,
c’est-à-dire à garantir sa valeur par un sceau.
Bien entendu, le privilège de « battre monnaie » était extraordinaire
puisque celui qui possédait ce privilège pouvait alors fixer assez
librement la valeur des pièces.
On comprend donc que les rois, seigneurs et Eglise se soient
entretués pour obtenir ce privilège.
En France ce privilège royal définitif date de Philippe Le Bel (12681314). Et pour garantir la valeur de sa monnaie nouvelle il n’hésita pas
à piller l’or des banquiers de l’époque : les Templiers et les juifs.
Mais cette innovation ne va pas mettre fin au problème essentiel que
posait la monnaie à cette époque : sa rareté qui ralentissait l’activité
économique.
Le denier frappé à la masse de Philippe Le Bel
Depuis la nuit des temps, la monnaie était en effet soumise à une
contradiction (et elle l’est toujours) :
- trop rare, elle inspire confiance puisque la rareté est gage de
valeur : c’est le cas de l’or, puis de l’argent.
- mais cette rareté ne permet pas aux achats de se faire : la
production est alors limitée et la prospérité économique est soumise
aux aléas des découvertes monétaires et des conquêtes coloniales de
l’époque.
Certes, des formes de monnaie papier existaient depuis le XIII°
siècle et les banques lombardes : mais il ne s’agissait que d’un papier
certifiant un dépôt, en un lieu, de monnaie métal.
Arrivé dans un autre lieu, on pouvait retirer la monnaie métal en
échange du papier, et contre le paiement d’un intérêt.
Il ne s’agissait donc pas d’une monnaie nouvelle, mais d’un simple
substitut à la monnaie métal.
2 Qu’est ce qu’un billet de banque ?
Jusqu’au milieu du XVII° siècle, quand on voulait faire un emprunt,
il fallait qu’il y eut au préalable un dépôt à terme en monnaie métal.
Le prêt pouvait se faire en monnaie papier, mais pas dans une
quantité supérieure au dépôt métal.
La grande idée de Palmstruch est alors simple et géniale : en 1661 il
décide de prêter plus de monnaie papier qu’il n’y a de monnaie
métal.
Il fait un pari très simple : si tout ceux qui disposent de monnaie
papier ne viennent pas retirer en même temps l’équivalent en
monnaie métal, ils auront confiance dans cette monnaie, d’où le nom
de cette monnaie : la monnaie fiduciaire (du latin fiducia : la
confiance).
Et comme en effet à chaque fois que quelqu’un vient échanger ses
billets contre de la monnaie métal, on lui fait cet échange pourquoi
alors s’inquiéter ?
Il faut bien sûr éviter les contrefaçons de billets : on va alors
multiplier les signatures, les qualités de papiers, les sceaux de la
Banque royale…
La confiance dans cette nouvelle monnaie repose aussi sur son
acceptation comme moyen de paiement, ce qui n’était pas du tout
obligatoire. Mais le papier présentait le grand avantage d’être
beaucoup plus pratique à manipuler (et à dissimuler).
Il faut dire qu’à l’époque, en Suède, la monnaie métal la plus utilisée
était une plaque de cuivre pouvant peser plus de 19 kilos pour valoir
l’équivalent de 10 Dalers d’argent, ou 3 kilos pour deux Dalers…
Il fallait donc également que les commerçants soient persuadés qu’ils
pourront à leur tour échanger leurs billets contre de la monnaie
métal, et sans intérêts à verser.
De son côté, le percepteur des impôts se mit à accepter les billets
comme moyen de règlement des taxes et impôts. Sans le dire, la
monnaie papier prit donc cours légal progressivement.
Le 1° billet de la Banque de France : 1802
Le seul problème, et de taille, c’est qu’on risquait alors de passer de
la pénurie monétaire à l’abondance, puisque rien n’était plus facile
pour une banque que de créer cette monnaie papier.
Pour contrecarrer cette tentation bancaire de créer sans limite de la
monnaie papier on décida au départ que seuls les déposants initiaux
pourraient obtenir des crédits en monnaie papier.
Mais dans la pratique, cette règle fut abandonnée dés 1667 pour une
raison simple : comme les billets se mettaient à circuler de plus en
plus rapidement, il devint impossible de connaître le déposant initial.
La Banque de Suède ne résista pas à la tentation de créer trop de
papier monnaie et en 1668 elle fit faillite devant son incapacité à
satisfaire les retraits en monnaie métal.
Elle fut alors remplacée par la Banque des états du Royaume qui
deviendra plus tard la banque centrale de Suède.
3 Le billet : heurts et bonheurs
En France, les billets commencèrent à apparaître et à se développer
avec le financier John Law en 1716 quand il fonda la Banque générale.
Mais on le sait, Law et le Régent de France oublièrent très vite la
prudence initiale et créèrent beaucoup trop de billets, déclenchant la
fameuse banqueroute en Juillet 1720. Ce qui fâcha pendant
longtemps les français avec cette monnaie.
En 1791, la Révolution française, à court de monnaie métal, décida de
renouveler l’expérience en créant les assignats dont la valeur était
gagée sur les biens nationaux.
Mais comme Law, les révolutionnaires allaient émettre trop de
monnaie papier, et au fur et à mesure que l’émission augmentait, la
valeur des billets diminuait : on passait alors de la pénurie de
monnaie à l’inflation de monnaie, et en suivant à l’inflation tout
court.
On pourrait penser que ces échecs successifs en France (et ailleurs)
allaient condamner le billet, trop facile à émettre.
En réalité, il n’en fut rien, pour deux raisons :
- d’une part, nous allons le voir, parce que l’on va trouver la
parade à la trop forte émission de monnaie en ne confiant cette
capacité d’émettre qu’à une seule banque.
- d’autre part parce que l’on rentrait au XIX° siècle dans l’ère
des grandes découvertes industrielles qui ne pouvaient plus être
financées par la seule monnaie métal.
En Angleterre en particulier, l’essor de l’agriculture, puis du rail,
nécessitait de très abondants capitaux (d’autant plus que l’Angleterre
était menacée de pénurie monétaire à la suite des guerres
Napoléoniennes).
Le seul usage de la monnaie métal devenait un obstacle au
développement économique et industriel, alors même que ce
développement pouvait garantir la valeur de la monnaie créée.
Tout au long du XIX° donc la monnaie
progressivement le statut de « vraie » monnaie.
papier
acquit
Le billet prend peu à peu « cours légal », ce qui veut dire que les
agents économiques ne peuvent plus refuser d’être payés en billets.
Ce fut réalisé en France en 1850 (et en 1812 au Royaume-Uni).
Puis le billet prendra cours forcé : cela signifie qu’on ne peut plus
exiger un remboursement en métal de son dépôt en billet.
En France, il faudra attendre 1914 pour que le billet prenne cours
forcé puis définitivement en 1939.
La concordance avec les guerres n’est pas fortuite : pour financer
l’effort de guerre, le gouvernement français se met en effet à émettre
de plus en plus de billet de banque, dont la conversion or ou argent
devient impossible.
A titre d’exemple, en 1913, il y avait l’équivalent de 5.7 milliards de
Francs en billets en circulation, et en 1918 30.2 milliards.
II) Comment contrôler cette innovation ?
Si Johan Palmstruch n’est pas « l’inventeur » du billet de banque, on
peut donc tout de même lui attribuer le mérite de sa généralisation.
Et c’est tout de même lui qui a « libéré » l’humanité et l’économie de
la contrainte de la monnaie métal.
Mais bien entendu, nous l’avons vu, s’est posée très rapidement la
question du contrôle de cette innovation : le billet, c’est un peu
comme la boîte de Pandore : on passe très facilement de la rareté
monétaire à son excessive abondance.
1 Les banques centrales, filles du billet
La parade au risque d’abondance monétaire fut très rapidement
trouvée par les Anglais : ils décidèrent dés 1694 de confier le contrôle
de l’émission des billets à une seule banque : la Banque d’Angleterre,
qui était une banque privée.
La plupart des pays suivit, mais plus tard, tout au long du XIX° :
c’est Bonaparte qui institua la Banque de France en 1800. Quelque
part, ce retard pris par les autres pays allait donner un avantage
décisif à l’Angleterre dans la solidité de sa monnaie.
Un nouveau problème se pose alors : qui doit contrôler ces banques
qui vont peu à peu devenir les Banques centrales ? Deux conceptions
s’affrontent, et elles sont toujours d’actualité :
- la conception anglaise (mais aussi hollandaise, suisse,
allemande…) : la monnaie doit être à l’abri des décisions politiques :
la Banque centrale doit gérer la monnaie en toute indépendance pour
garantir sa stabilité : c’est pour cette raison qu’elles resteront si
longtemps privées.
- la conception française et catholique (mais aussi, de plus en
plus américaine) : il appartient au pouvoir politique de se servir de la
monnaie au mieux des intérêts du pays : la Banque centrale doit être
soumise au pouvoir politique même si elle est privée.
Pour renforcer ce statut de Banque centrale, gardienne ou de la
stabilité monétaire ou des intérêts économiques du pays, deux autres
innovations vont voir le jour :
- elles obtiennent à partir du milieu du XIX° siècle en
Angleterre et en France le monopole de l’émission de billets qui
devient alors de la « monnaie Banque centrale » : si les autres
banques veulent se procurer cette monnaie, elles doivent donc en
passer par la Banque centrale.
- les Banques centrales deviennent « prêteuses en dernier
ressort » : elles ont alors un pouvoir de création monétaire illimité
pour sauver une banque de la faillite.
Remarque : la Banque centrale européenne n’a pas (encore ?) acquis
ce statut.
Nous voyons donc bien que les Banques centrales, leurs politiques et
leurs rapports au pouvoir sont bien nées de l’innovation de Johan
Palmstruch.
2 Quand la monnaie se dématérialise
L’innovation de Palmstruch a donc surtout consisté à s’affranchir de
la contrainte de la monnaie métal. A la suite de cette innovation le
processus de dématérialisation de la monnaie allait se poursuivre.
Il va se développer une nouvelle pratique : celle de la monnaie
scripturale : le chèque. Celui-ci était déjà connu bien avant, mais son
usage se répand en Europe :
- d’abord en Angleterre, à partir de 1742, en réponse au
monopole de l’émission de billets de la Banque d’Angleterre. Les
banques de second rang substituent alors au billet un nouveau
moyen de paiement : le chèque comme moyen d’utiliser plus
librement les sommes déposées sur les dépôts à vue et à terme.
- en France c’est en 1826 que les premiers chèques sont émis
par la Banque de France, et en 1865 qu’ils prennent définitivement
leur forme actuelle.
La monnaie va alors se dématérialiser de plus en plus, c’est-à-dire
qu’à l’occasion des paiements nous utilisons de moins en moins de
monnaie matérielle, qu’elle soit sous forme fiduciaire (billets) ou
divisionnaire (pièces de métal).
La monnaie devient progressivement un simple jeu d’écritures (d’où
le nom de monnaie scripturale) : ce qui compte, c’est ce qui écrit sur
un compte, pas l’aspect matériel de la monnaie.
Ce processus va entrainer trois conséquences :
- il renforce très nettement le rôle des Banques centrales
comme instrument de contrôle de la création monétaire : celle-ci est
en effet de plus en plus simple : il s’agit d’un simple jeu d’écritures.
- il renforce la nécessité de la confiance : depuis que nous ne
voyons plus la monnaie (et de moins en moins du fait de son aspect
électronique) nous avons (paradoxalement ?) de plus en plus besoin
d’avoir confiance dans cette monnaie. Nous verrons un peu plus tard
les risques d’une perte de confiance.
Décomposition de la masse monétaire M1, c’est-à-dire de sa
conception la plus restrictive (la plus liquide)
Il s’agit cette fois de la Masse monétaire M2 : M1 + les dépôts à
terme (comptes sur livrets pour l’essentiel) : on appelle ces dépôts à
terme de la « quasi monnaie »
Décomposition de la masse monétaire française en
Février 2014 : 2033 milliards € (Source : Banque de
France)
Pièces et billets;
187; 9%
Dépôts à vue;
618; 30%
Dépôts à terme;
1228; 61%
La masse monétaire de la zone euro en Février 2014
: 9917,8 milliards €
Pièces et billets;
828; 8%
Dépôts à terme;
4424,6; 45%
Dépôts à vue;
4665,2; 47%
- la comparaison entre la France et la zone euro nous permet
de comprendre une 3° conséquence de la dématérialisation de la
monnaie : l’usage social de la monnaie : les peuples n’ont pas le
même rapport aux formes monétaires : certains sont plus attachés
que d’autres à son aspect matériel.
Dans beaucoup de pays, la monnaie matérielle reste la pratique la
plus courante. En France, nous sommes l’un des pays à avoir le plus
dématérialisé notre monnaie, ce qui peut nous sembler paradoxal, vu
l’histoire de nos soubresauts monétaires.
3 Quand la monnaie se crée
Avant Palmstruch, la création monétaire ne pouvait reposer que sur
deux principes :
- soit on trouvait des mines d’or ou d’argent (ou alors on allait
piller les pays qui possédait cet or ou cet argent)
- soit « on » (c’est-à-dire le pouvoir royal ) pratiquait
l’altération des monnaies : on mettait de moins en moins d’or ou
d’argent dans les pièces.
Avec Palmstruch, la création monétaire se simplifie grandement : il
suffit démettre des billets en échange d’une reconnaissance de
dettes.
Ce processus s’est poursuivi : aujourd’hui la source principale de la
création monétaire sont les « concours à l’économie », c’est-à-dire les
prêts accordés aux acteurs économiques, par un simple jeu
d’écritures. L’image de la « planche à billets » est sympathique, mais
fausse.
Les circonstances de la création monétaire en France
Source : Banque de France : Stat-info Décembre 2013
Ce point est important : il signifie donc que l’on prête aux acteurs,
privés comme publics, un argent dont on ne dispose pas réellement.
Tout repose alors sur la capacité des acteurs à rembourser.
Bien entendu, puisque la monnaie se crée à l’occasion des prêts à
l’économie, elle se détruit quand les prêts sont remboursés.
Mais au total, dans tous les pays, et depuis Palmstruch pour
l’essentiel, il y a plus de monnaie qui se crée que de monnaie qui se
PIB
détruit : c’est l’image de la baignoire.
On comprend alors que le but principal des Banques centrales est
d’éviter que la baignoire déborde : si c’est le cas, cela veut dire que
l’on crée trop de monnaie par rapport aux capacités productives du
pays (le PIB) : c’est ce que l’on appelle l’inflation : la hausse des prix.
Mais il faut éviter un autre risque : que la baignoire se vide, c’est-àdire la pénurie monétaire : on ne crée plus alors assez de monnaie
pour dynamiser l’activité économique. C’est alors l’inverse : la
déflation.
L’un des grands mérites de Palmstruch aura été de comprendre,
peut-être avant d’autres, que la monnaie peut entretenir une
dynamique économique qui accroit la confiance que l’on peut avoir
en elle.
La création monétaire entraine l’augmentation de l’activité
économique, la création d’emplois et de revenus, donc la puissance
économique qui vient alors servir de gage à la monnaie.
C’est exactement la politique actuelle des Etats-Unis.
Conclusion : l’histoire et l’actualité
Les problèmes posés par l’innovation de Palmstruch sont donc
toujours d’actualité :
- quel doit être le statut de la Banque centrale qui a le pouvoir
de contrôler la monnaie ? C’est toujours la question qui peut se poser
pour la BCE, surtout si on compare son statut avec celui de la
Réserve fédérale américaine.
- quelle doit être la politique monétaire suivie ?
•une politique qui ne joue que sur la stabilité de la monnaie, sur sa
rareté relative ? Ceci augmente la confiance dans la monnaie : c’est
bon pour l’épargnant, mais c’est moins bon pour le travailleur.
•ou alors une politique monétaire plus expansive qui augmente la
masse monétaire, facilite l’emprunt et l’activité économique, au
risque de voir sa valeur s’éroder : c’est alors bon pour l’emploi, mais
beaucoup moins pour l’épargnant.
Palmstruch a donc libéré l’homme et l’économie de la vieille
contrainte de la monnaie métal, et en ce faisant il a participé au vaste
mouvement de pacification des relations internationales : la
puissance des pays s’exprime aujourd’hui davantage par leur
puissance économique et monétaire que par leur puissance militaire
(même si cela n’est pas incompatible).
Ceci dit, la « guerre des monnaies » a donc assez largement remplacé
la guerre tout court. C’est un élément à la fois positif, mais également
contraignant, puisque les pays les plus puissants peuvent dicter leur
loi monétaire aux autres.
C’est bien ce que disait M James Connally (secrétaire d’état au trésor
américain) en 1971 : « le dollar est notre monnaie, mais c’est votre
problème ».
Reste à dire que dans une guerre monétaire, comme dans toutes les
guerres, l’isolement est rarement une vertu, surtout face à plus
puissant : mieux vaut rester avec ses alliés. C’est le principe même de
l’euro.
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