Le rôle du secteur informel dans l`intégration régionale

Le Rôle du ‘’Secteur Informel’’ dans l’intégration régionale en Afrique
Résumé
La littérature présente le secteur informel comme une économie résultant de la défaillance en
matière de règlementations de l’Etat, et donc des pressions (fiscales et autres) doivent être
exercées en vue de son « recadrage » de la part de l’Etat central. Mais, les observations
empiriques, surtout dans le cas des pays de l’Asie et d’Afrique Subsaharienne peignent un tout
autre tableau de la situation du monde informel.
Bien souvent, l’on fait l’hypothèse que le secteur informel se développe en opposition à la
politique économique et sociale du gouvernement (qui pour sa part est incapable de la
maîtriser), et il est le plus souvent présenté comme un facteur limitant la croissance, pour un
niveau de pression fiscale et réglementaire donné.
Or, l’exemple du dynamisme et de la performance du secteur informel dans l’ASEAN nous a
montré combien de fois la compréhension et la maîtrise du fonctionnement du secteur in formel
peut conduire à des effets d’entrainement en amont et en aval du développement économique et
social des pays. Ce cas intéressant des pays de l’ASEAN est édifiant à tout point de vue. Dans
certains pays, de l’ASEAN, le secteur informel constitue un facteur d'intégration de la
population active sur la base d'un potentiel de petites entreprises dont les responsables qualifiés
ont des comportements d'entrepreneurs dynamiques.
La situation des pays de l’Afrique Subsaharienne, qui disposent déjà de certaines bases
intéressantes, peut leur permettre très tôt d’emprunter l’exemple des pays de l’ASEAN, à
condition que certains progrès soient réalisés.
Le présent papier fait tout d’abord l’état des lieux du secteur informel dans certains pays de
l’Afrique, puis présente ensuite la réalité de ce secteur telle qu’il se présente dans les pays de
l’ASEAN, pour enfin réaliser une inférence aux Etats de l’Afrique ; en insistant sur le fait que
le secteur informel se situe au cœur d'un contexte macro-économique l'on retrouve l'État, le
marché, les acteurs et au cœur d'un processus de régionalisation qui concerne les pays des
zones économiques concernées.
Mots clef : Secteur informel, Afrique Subsaharienne, Régionalisation, Développement
Rôle du ‘’secteur informel’’ en Afrique
Abstract
The literature shows the informal sector as an economy who result on government failure to regulate,
and when much pressure (tax and another) must be used in case to he’s control by the central
government. But, the empirical observation, especially the case of Asian and African sub-Saharan
country, shows another board of informal sector situation.
Most of the time, the hypothesis is that the informal sector grows in opposition of government economic
and social politic (as far as he’s concerned is unable to control that), and he is often show as a factor
who limited economic growth, for some level of tax and regulation.
Now, the example of the performance and the dynamism of the informal sector in ASEAN country
shows us how many the comprehension and the control of informal sector can lead to the entrainment
effect upstream and downstream the economic and social development of countries. This interesting
case of ASEAN countries is edifying for all. In some ASEAN country, the informal sector constitutes an
integration factor of active population on basis in small and medium-sized businesses, whose managers
qualified, have dynamic manager behaviors.
The situation in African sub-Saharan country, which has some interesting bases, can allow them earlier
to take ASEAN country example, on condition that certain progress be realize.
This paper, first, presents the situation of informal sector in some African countries, second presents the
informal sector as he is in ASEAN countries, and finishes to show how the informal sector in African
countries can take example on this case, to insist to precise that the informal sector is on the heard of
macro-economy context when is the State, the market, the actors, and on the heard of regionalization
process who concern the countries of economic area minded.
Key words: Informal sector;
African Sub-Saharan; Regionalization; Development
Introduction
L’inexorable marche des pays vers une ‘’société de consommation de masse’’ passe par une
complexification des différentes structures qui les composent. Cette complexification suppose
aussi que certaines composantes de ces structures échappent au comportement ‘’normal’’ défini
et approuvé par le pays.
Dans les pays africains, les problèmes inhérents à cette ‘’marche’’ sont d’autant plus cruciaux
que le secteur informel, l’une des plus importantes composantes de leurs économies n’a jamais
réellement occupé la place qui est la sienne.
En général, le secteur informel, renvoie le plus souvent à une réalité traduisant un ensemble de
petits producteurs inorganisés et qui opèrent en marge de l’économie moderne. Dans la plupart
Rôle du ‘’secteur informel’’ en Afrique
des pays (surtout développés), l’importance et le rôle du secteur informel sont mineurs. Les
législations et les règle du jeu de la production et du commerce sont telles que peu de places
sont réservées à la pratique de l’économie que l’Etat ne contrôle pas.
Mais, dans les pays d’Afrique la alité est tout autre. Elle l’est davantage si l’on s’intéresse de
plus près au cas des pays d’Afrique au sud du Sahara.
En effet, dans les pays de l’Afrique de l’Ouest, le dynamisme du secteur informel contraste
avec l’atrophie du secteur moderne. De plus, dans ces pays, de petits exploitants coexistent
avec des réseaux bien structurés et d’autres entreprises qu’on pourrait qualifiées de « gros
informel », c'est-à-dire celles qui sont politiquement bien connectées.
Le secteur informel occupe une position centrale dans le processus de croissance et de
développement économique de l’Afrique. Mais cette position, quand elle n’est pas bien
comprise, est tout simplement marginalisée ou mal exploitée, pour en faire un atout plutôt,
qu’un motif de répression et de tentatives d’anéantissement remarquées dans ces pays.
Dans cet article, nous nous sommes intéressés à la compréhension du secteur informel en
Afrique, en vue d’en tirer différents enseignements pour qu’il puisse jouer un rôle déterminant
dans le processus d’intégration des pays africains.
Après une présentation du secteur informel en Afrique, nous allons analyser son rôle dans le
processus d’intégration régionale en Afrique (comparaison faite à d’autres exemples tirés
d’autres régions du monde).
1. Présentation du secteur informel en Afrique
Nous allons faire cette présentation en nous intéressant aux réalités que présente le secteur dans
quelques régions significatives d’Afrique. Nous allons d’abord procéder à une définition de
secteur informel, ensuite passer à la présentation du secteur informel en Afrique
a. Définition et compréhension du secteur informel africain
Le concept du «secteur informel» a fait l'objet de diverses interprétations depuis sa mise en
place par l’Organisation Internationale du Travail (OIT) dans les années 1970 le cadre de son
«Programme mondial pour l'emploi". Depuis, ce concept a fait l'objet d’une évolution, et il est
notable qu’il n'existe pas de définition unique de «secteur informel».
Plusieurs théories ont été créées sur les origines et sur les caractéristiques du secteur informel et
de «l'informalité» par définition, relatif à la discipline de recherche le sujet a été abordé, par
exemple l'économie, la sociologie, des statistiques, le droit etc. La caractérisation du secteur
informel s’appuie souvent sur les activités et les relations de travail, les modes d'emploi etc.
Il existe plusieurs définitions du concept de secteur informel. Deux nous paraissent pertinentes :
Primo: le secteur informel est l'ensemble des activités économiques qui se réalisent en
marge de législation pénale, sociale et fiscale ou qui échappent a la Comptabilité
Nationale.
Rôle du ‘’secteur informel’’ en Afrique
Secundo: le secteur informel est l'ensemble des activités qui échappent à la politique
économique et sociale, et donc a toute régulation de l'Etat.
Dans tous les cas, les deux définitions se rejoignent car elles soulignent l'idée de fraude.
En générale, on peut dire que le «secteur informel» se réfère à l'activité économique en dehors
de la réglementation étatique.
Paradoxalement, ce secteur censé se soustraire du contrôle de l'Etat fonctionne allègrement au
vu et au su de tous. Complaisance ? Ambiguïté de l'Etat ? Des trois secteurs connus (primaire,
secondaire, tertiaire), dans quelle catégorie classer l'informel dans la mesure toutes les
activités des trois secteurs y sont représentées ?
Dans presque tous les pays en développement, le secteur informel se compose d’un large
segment du marché du travail caractérisé par des faibles niveaux de capital, des faibles
compétences, de la difficulté à accéder aux marchés organisés et à la technologie, les revenus
faibles et instables ainsi que des mauvaises et imprévisibles conditions de travail.
En outre, le secteur informel doit être clairement démarqué des activités économiques illégales
telles que le commerce des drogues, le crime organisé ou le marché noir.
En regard des parts d’économie qui sont considérées comme «secteur informel», ils existent des
différences considérables entre les pays, les gions et au sein de nombreux métiers et les
limites entre les entreprises et activités formelles et informelles ne sont pas toujours clairement
définis. En outre, le secteur informel ne se limite pas aux zones urbaines parce qu’il existe aussi
en milieu rural.
Malgré ces différences, plusieurs traits typiques ont été identifiés pour le secteur informel
1
:
Le manque de protection juridique pour les travailleurs en matière de services sociaux et du
travail ;
• L'accès limité aux marchés réglementés et aux subventions ;
• Les frais d'intérêt élevés pour les prêts conduisant aux coûts d'investissement élevés ;
• Généralement, la propriété personnelle et celle d’entreprise ne sont pas séparées ;
• L’organisation se repose sur la famille, sur les relations ethniques et / ou religieuse ;
• Les contrats ne sont pas conclus par écrit ;
• Le nombre élevé des travailleurs féminins ;
• Le travail des enfants ;
• Le profit est souvent consommé directement, donc rarement réinvesti.
En générale, dans le secteur informel, la production de subsistance et les parts officielles ou
réglementés de l'économie d'un pays sont interdépendants. Le secteur informel n'est pas
informel tel qu’on le pense, puisque les codes de conduite entre les travailleurs, les
entrepreneurs, les clients et les fournisseurs sont communs et il est souvent difficile de faire la
distinction entre les activités formelles et informelles.
1
OIT, cf. overwien, 2007, p.9
Rôle du ‘’secteur informel’’ en Afrique
Ainsi, l'idée selon laquelle les activités du secteur informel sont cessairement extra-légales
ou illégales est à relativiser. Ce résultat signifie alors une possibilité en même temps de travail
formel et informel.
En Afrique occidentale, il est généralement reconnu que le tissu industriel est essentiellement
constitué d'un grand nombre de micro, petites et moyennes entreprises opérant dans le secteur
informel».
Comme dans la majorité des pays du continent et d'autres régions en développement, le secteur
informel dans l'Afrique occidentale est généralement considéré comme une partie importante
des économies des pays respectifs, qui est dû surtout à cause de sa taille:
Le secteur informel est estimé d’absorber 61% de la population urbaine active en Afrique
2
,
c’est pourquoi il est un point important dans l’économie nationale, car il est une source de
revenu, de travail ainsi qu’une stabilité sociale.
Pour cela, les entreprises informelles doivent être incluses dans les agendas et programmes des
gouvernements et des associations professionnelles de manière plus intense.
Il n'existe pas de statistiques précises sur les innombrables petites entreprises, des ateliers et
magasins etc., qui constituent le secteur informel dans la région. Cependant, elles sont
généralement réputées d’avoir la fonction d’incubateur du développement des entreprises et de
la création d'emplois.
On estime que le secteur informel en Afrique représente 93% des emplois créés dans les années
1990
3
.
Le secteur informel en Afrique, comme dans d'autres parties du monde en développement, a été
considéré comme un peu accidentel, un résultat temporaire de la transition vers une économie
moderne.
Le fardeau de la colonisation, la performance économique déficiente pendant la phase
postcoloniale et des politiques incohérentes concernant les «ajustement structurel» a conduit à
la marginalisation et l'appauvrissement d'un nombre de personnes qui ont eu recours à des
moyens alternatives en vue de créer des revenus de subsistance. Cette situation s’est encore
aggravée par «l’héritage colonial d'exclusion».
Souvent les cadres réglementaires dans les pays africains constituent également des obstacles
créés par l’état pour ceux qui travaillent dans le secteur informel.
Contrairement à la croyance commune, la non formalisation de l'économie en Afrique est en
fait croissante, et il y a plusieurs raisons pour cela :
Au cours des années 1990, les économies africaines rencontraient un ralentissement général qui
a conduit à une pauvreté croissante. Le fardeau d’une dette extérieure élevée- qui avait triplé
entre 1980 et 1996 - a abouti à 25% du PIB et consommé par l'amortissement de la dette. Cela
2
Maldonado, 1999, cf. Kanté, 2002, p.1
3
Ibid., p10
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