
Rôle du ‘’secteur informel’’ en Afrique
Secundo: le secteur informel est l'ensemble des activités qui échappent à la politique
économique et sociale, et donc a toute régulation de l'Etat.
Dans tous les cas, les deux définitions se rejoignent car elles soulignent l'idée de fraude.
En générale, on peut dire que le «secteur informel» se réfère à l'activité économique en dehors
de la réglementation étatique.
Paradoxalement, ce secteur censé se soustraire du contrôle de l'Etat fonctionne allègrement au
vu et au su de tous. Complaisance ? Ambiguïté de l'Etat ? Des trois secteurs connus (primaire,
secondaire, tertiaire), dans quelle catégorie classer l'informel dans la mesure où toutes les
activités des trois secteurs y sont représentées ?
Dans presque tous les pays en développement, le secteur informel se compose d’un large
segment du marché du travail caractérisé par des faibles niveaux de capital, des faibles
compétences, de la difficulté à accéder aux marchés organisés et à la technologie, les revenus
faibles et instables ainsi que des mauvaises et imprévisibles conditions de travail.
En outre, le secteur informel doit être clairement démarqué des activités économiques illégales
telles que le commerce des drogues, le crime organisé ou le marché noir.
En regard des parts d’économie qui sont considérées comme «secteur informel», ils existent des
différences considérables entre les pays, les régions et au sein de nombreux métiers et les
limites entre les entreprises et activités formelles et informelles ne sont pas toujours clairement
définis. En outre, le secteur informel ne se limite pas aux zones urbaines parce qu’il existe aussi
en milieu rural.
Malgré ces différences, plusieurs traits typiques ont été identifiés pour le secteur informel
1
:
• Le manque de protection juridique pour les travailleurs en matière de services sociaux et du
travail ;
• L'accès limité aux marchés réglementés et aux subventions ;
• Les frais d'intérêt élevés pour les prêts conduisant aux coûts d'investissement élevés ;
• Généralement, la propriété personnelle et celle d’entreprise ne sont pas séparées ;
• L’organisation se repose sur la famille, sur les relations ethniques et / ou religieuse ;
• Les contrats ne sont pas conclus par écrit ;
• Le nombre élevé des travailleurs féminins ;
• Le travail des enfants ;
• Le profit est souvent consommé directement, donc rarement réinvesti.
En générale, dans le secteur informel, la production de subsistance et les parts officielles ou
réglementés de l'économie d'un pays sont interdépendants. Le secteur informel n'est pas
informel tel qu’on le pense, puisque les codes de conduite entre les travailleurs, les
entrepreneurs, les clients et les fournisseurs sont communs et il est souvent difficile de faire la
distinction entre les activités formelles et informelles.
1
OIT, cf. overwien, 2007, p.9