Plan Climat du Grand Troyes : Et les ours polaires boufferont le plancton au fond des mers
Ils n'ont peur de rien, nos élus du Grand Troyes. Pas même du ridicule qui les guette en
votant un Plan Climat inefficace et aux allures d'usine à gaz.
Il faut d'abord rappeler que le Grand Troyes n'est pas précurseur. En effet, depuis la loi de juillet 2011, chaque
collectivité de plus de 50 000 habitants a l'obligation de mettre en place un PCET [1]. L'objectif de ce document est
double : Atténuer, c'est à dire réduire nos émissions de Gaz à effet de serre et s'adapter aux conséquences
prévisibles du changement climatique.
Pour le Grand Troyes, ce document de 323 pages, excusez du peu, a été adopté en juin dernier à l'unanimité. Inutile
de croire que les élus, tous cumulards par nature, aient pu lire les 323 pages de cette bible au milieu des dizaines
d'autres rapports [2]. Peu importe, bêtes et disciplinés, nos représentants ont tous voté, comme un seul homme, cet
imbuvable document qui, recyclé, pourra toujours servir à caler une bibliothèque branlante.
Il y a pourtant à redire sur le contenu de ce machin. Passons vite sur les 50 premières pages. Elles décrivent la
situation du Grand Troyes et les principaux secteurs qui contribuent aux émissions de GES. On y enfonce les portes
ouvertes, on y répète ce qu'on connaît maintenant par coeur, et sans beaucoup de surprise, on y apprend que
l'habitat, l'industrie et les transports sont les plus gros émetteurs de GES.
Passons également vite sur l'élaboration de ce plan qui se voulait « participative ». Les rédacteurs ont d'ailleurs
l'honnêteté d'écrire, à propos des réunions publiques organisées qu'elles « n'ont pas mobilisé les foules et ont été
considérées comme un échec » [3]. C'est le moins que l'on puisse dire. Entre un forum sur internet qui n'a pas
généré 10 contributions et des réunions publiques où les fonctionnaires et élus du Grand Troyes étaient plus
nombreux que le public, ce sont plusieurs dizaines de milliers d'euros (40 000 euros pour le seul forum climat
organisé en novembre 2012) dépensés en pur perte.
Malgré les mots pompeux de ce rapport : « co-construction », « large concertation », pas la peine de rêver. La
réalisation de ce PCET est aussi participative qu'une décision du politburo. Ce sont encore et toujours les mêmes
acteurs, essentiellement les élus et fonctionnaires qui ont contribué à pondre ce machin. Et comme les chiens ne
font pas des chats, nos amis ont, comme ils savent si bien le faire, inventer une belle usine à gaz.
Une belle usine à gaz écrite en volapük
<dl class='spip_document_7727 spip_documents spip_documents_left' style='float:left;'> <a
href="http://www.grand-troyes.fr/fileadmin/pdf/DELIBERATIONS_CC/DELIB_CC_2706013_-B/77_Adoption_du_plan
_climat_energie_territorial_du_Grand_Troyes_volets_attenuation_et_adaptation.pdf" title='PDF - '
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Pourtant, les choses démarrent plutôt bien. Avec l'ambition nécessaire pour faire face à l'urgence climatique, le
Grand Troyes déclare vouloir réduire de 20 % ses émissions de GES d'ici 6 ans. Dans le détail, cela implique une
baisse des émissions de moitié dans l'agriculture, de 24 % dans l'habitat et les transports, de 35 % dans l'industrie et
de 12 % dans le tertiaire [4]. Un beau challenge. Le p'tit souci, c'est que les mesures proposées sont à des
années-lumières de cette ambition. Autrement dit, pour marcher sur la Lune, les élus du Grand Troyes suggèrent de
faire des avions en papier. Mais de beaux avions ! Des avions emballés dans un jargon politico-technocratique du
plus bel effet. Ainsi, nous dit-on, les actions se déclineront autour de 5 grandes priorités :
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