Un coup d’œil au paysage
nancier et économique de ces
derniers jours nous donne plusieurs
signes qu’une augmentation du taux
d’ination est imminente. En mai, le
taux d’ination du Canada était de
3,9 % au-dessus du niveau de l’an
dernier - la plus forte augmentation
en près de 10 ans. Le prix du
pétrole brut demeure élevé. Au Canada
l’augmentation du salaire horaire sur
douze mois, a bondi en avril et en mai
comparativement au taux d’il y a un an.
Bien qu’ils aient atteint leur plus haut
niveau, les rendements des obligations
du Canada sur 10 ans sont environ
50 points au-dessus de leur niveau
de la mi-mars. Même si la croissance
économique a ralenti considérablement
cette année - une tendance qui devrait
diminuer les pressions inationnistes -
la Banque du Canada a indiqué qu’elle
s’inquiétait autant de l’éventualité
d’une hausse du taux d’ination que de
la croissance économique plus faible.
Aux États-Unis, l’indice des prix à
la consommation (l’IPC) se situe à
3,6 % au-dessus des niveaux de l’an
passé, le marché du travail continue
d’être très contingenté et le rendement
des obligations a également augmenté.
Devrions-nous changer nos attentes -
et nos décisions de placements - et
retourner à la mentalité des années 70
et 80 lorsque l’ination élevée était un
facteur permanent de la vie?
Parce que l’ination élevée affecte
les décisions des investisseurs, le fait
de garder à l’œil le taux d’ination
pour le présent et pour l’avenir, est une
partie importante pour toute stratégie
d’investissement. Il y a plusieurs
raisons d’envisager que vers la n
de cette année, le taux d’ination
« supérieur » (l’augmentation de l’IPC
total) chutera près du taux actuel de
2,0 % du taux d’ination « de base »
(l’augmentation de l’IPC, excluant les
prix de l’énergie et de l’alimentation).
Le fait que l’ination « supérieure »
a été plus élevée que l’ination « de
base » pendant plus d’un an a causé
une certaine confusion. Après tout,
pourquoi parler du bon comportement
du taux d’ination de base, car
nous avons tous besoin de ressources
énergétiques et d’alimentation? La
réponse est que les prix des ressources
énergétiques et de l’alimentation sont
souvent très volatiles - ils varient plus
que les prix de la plupart des autres
biens et services. Il est donc utile de
jeter un coup d’œil aux autres prix
an d’obtenir une meilleure idée de la
tendance sous-jacente aux changements
de prix. Cela est particulièrement
important pour les banques centrales,
telles que la Banque du Canada
et la Réserve fédérale américaine.
Lorsqu’elles appliquent leur « politique »
des taux d’intérêt - le taux de la banque,
dans le cas de la Banque du Canada et
du taux des fonds fédéraux dans
le cas de la Réserve fédérale - le
changement a un impact énorme sur
l’économie. Les banques centrales ne
veulent pas réagir à un changement
du prix des ressources énergétiques et
de l’alimentation, si ce changement est
temporaire ou s’il n’affectera pas un
certain nombre d’autres prix.
Ce que nous avons vu lors des
dernières années sont des taux
d’ination à la hausse, selon l’IPC total,
alors que le taux de l’ination de base
sur douze mois est demeuré tout près
de 2,0 % au Canada et de 2,5 % aux
É.-U. Presque toutes les augmentations
rapides des taux dans l’IPC total ont
été causées par l’augmentation des
prix des ressources énergétiques - plus
particulièrement du pétrole brut (qui a
engendré une augmentation du prix des
produits pétroliers, comme l’essence
et le mazout) et le gaz naturel.
Les sociétés gazières et pétrolières
ont fait subir aux consommateurs ces
augmentations - nous payons tous le
gros prix pour ces produits. La plupart
des sociétés, indirectement dans le
secteur des ressources énergétiques,
n’ont pas relégué leurs augmentations
des coûts des ressources énergétiques
sous la forme de prix plus élevés
Devrions-nous nous inquiéter de
l’ination?
Parce qu’un taux d’ination
élevé affecte les décisions
des investisseurs, le fait de
garder à l’œil le taux
d’ination pour le présent
et pour l’avenir, est une
partie importante pour toute
stratégie d’investissement.
Perspective économique
~ 2 ~
Peter Drake
Économiste adjoint
Groupe Financier Banque TD
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1996 1997 1998 1999 2000 2001*
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Inflation des prix à la consommation
(IPC) des Canadiens
IPC de base:
excl. alim. et ress. énerg.
IPC: Tous les items
* Données les plus récentes : mai 2001
Source : Statistique Canada, TD Economics