L`éducation et la personne humaine - Croire

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FICHE DE LECTURE
L’éducation et
la personne humaine
L
e 28 octobre 1965, le Pape Paul VI a
promulgué le texte final de la Déclaration sur
l’éducation chrétienne (Gravissimum educationis
momentum) que les Pères de Vatican II avaient
voté (2 290 voix pour et 35 contre) le même
jour. Nous présentons ici le texte intégral de
cette Déclaration qui, depuis le Concile, a
toujours été pour l’Église catholique un
document de référence pour toute réflexion sur
la vision chrétienne de l’éducation.
RÉSUMÉ
A
ppelée à assurer le développement de la personne
humaine, l’Église collabore avec tous ceux qui
promeuvent les droits de l’homme à l’éducation.
En même temps, elle répond aux besoins des chrétiens
qui désirent une éducation qui leur permette de vivre
pleinement le don de la foi et de rendre témoignage
de l’espérance qui est en eux.
Le lieu privilégié de cette éducation est la famille et les
parents sont les principaux éducateurs. Mais l’aide de
la société civile et, dans le cas des familles chrétiennes,
de l’Église, est indispensable. L’Église remplit sa mission
éducative par divers moyens : la catéchèse, les divers
mouvements d’Église et surtout les écoles catholiques,
lesquelles jouent un rôle capital dans la formation
culturelle, civique, morale et religieuse des jeunes.
Cet engagement de l’Église s’exerce à tous les niveaux
(jusqu’à l’université) et dans tous les domaines.
PERSPECTIVES
L
es Pères du Concile ont discuté le schéma sur
l’éducation pendant la troisième session, du 17 au 19
novembre 1964. Le texte final a été remanié pour
répondre aux réactions des Pères qui voulaient tenir
compte du fait que la majorité des jeunes ne
fréquentaient pas d’écoles catholiques et que l’école
n’était pas le seul moyen d’éducation. La Déclaration
finalement votée reste sur un plan général et laisse aux
Conférences épiscopales la tâche de réaliser les
adaptations aux conditions de chaque région.
Traduction française de la Déclaration publiée dans Concile
œcuménique Vatican II : Constitutions, Décrets, Déclarations,
Éditions du Centurion, 1967. Titre de Questions actuelles.
Préambule
L’extrême importance de l’éducation dans
la vie de l’homme et son influence toujours
croissante sur le développement de la
société moderne sont pour le Concile œcuménique l’objet d’une réflexion attentive.
En vérité, les conditions d’existence d’aujourd’hui rendent à la fois plus aisées et plus
urgentes la formation des jeunes ainsi que
l’éducation permanente des adultes. Les
hommes, en effet, dans une conscience aiguë
de leur dignité et de leur responsabilité,
souhaitent participer chaque jour plus activement à la vie sociale, surtout à la vie économique et politique. Les merveilleux progrès
de la technique et de la recherche scientifique, les nouveaux moyens de communication sociale, leur donnent la possibilité dans
le moment où ils jouissent de loisirs accrus,
d’accéder plus aisément au patrimoine culturel et spirituel de l’humanité, et de s’enrichir
mutuellement grâce aux relations plus
étroites qui existent entre les groupes et
entre les peuples eux-mêmes.
Aussi s’efforce-t-on partout de favoriser
toujours plus l’éducation ; les droits primordiaux de l’homme à l’éducation, spécialement
ceux des enfants et des parents, sont reconnus et les documents officiels en font état
[voir encadré, p. 7]. Devant la croissance
rapide du nombre des élèves, on multiplie de
toutes parts et on perfectionne les écoles, on
crée d’autres institutions éducatives. Des
expériences nouvelles développent les méthodes d’éducation et d’enseignement. Des
efforts de grande valeur sont accomplis pour
procurer ces biens à tous les hommes,
quoiqu’un grand nombre d’enfants et de
jeunes ne reçoivent même pas encore une
instruction élémentaire et que tant d’autres
soient privés de l’éducation véritable qui développe à la fois la vérité et la charité.
Septembre 1998 • 5
Tous les hommes de n’importe
quelle race, âge ou condition,
possèdent un droit
inaliénable à une éducation
qui réponde à leur vocation.
Mais, pour s’acquitter de la mission que lui a
confiée le Seigneur qui l’a fondée, d’annoncer
à tous les hommes le mystère du salut et de
tout édifier dans le Christ, notre sainte Mère
l’Église doit prendre soin de la totalité de la
vie de l’homme y compris de ses préoccupations terrestres, dans la mesure où elles sont
liées à sa vocation surnaturelle. Elle a donc un
rôle à jouer dans le progrès et le développement de l’éducation. C’est pourquoi le Concile
proclame certains principes fondamentaux de
l’éducation chrétienne, spécialement en ce
qui touche la vie scolaire. Une commission
spéciale devra, après le Concile, les développer plus en détail. Les Conférences épiscopales auront à en faire l’application en tenant
compte des circonstances locales. (•)
Droit universel à l’éducation
1. Tous les hommes de n’importe quelle
race, âge ou condition, possèdent, en tant
qu’ils jouissent de la dignité de personne, un
droit inaliénable à une éducation qui réponde
à leur vocation propre, soit conforme à leur
tempérament, à la différence des sexes, à la
(•) En France,
culture et aux traditions nationales, en même
l’exemple le plus temps qu’ouverte aux échanges fraternels
récent de cette
avec les autres peuples pour favoriser l’unité
« application »
aux circonstances véritable et la paix dans le monde. Le but que
poursuit la véritable éducation est de former
locales des
principes
la personne humaine dans la perspective de
de l’éducation
sa fin la plus haute et du bien des groupes
chrétienne est le
dont l’homme est membre et au service desStatut de
quels s’exercera son activité d’adulte.
l’enseignement
Il faut donc, en tenant compte du progrès
catholique,
promulgué
des sciences psychologique, pédagogique et
dans sa forme
didactique, aider les enfants et les jeunes
définitive
gens à développer harmonieusement leur aple 11 mars 1996
titudes physiques, morales, intellectuelles, à
(voir plus loin,
acquérir graduellement un sens plus aigu de
p. 21-25).
leur responsabilité, dans l’effort soutenu pour
6 • Questions actuelles
bien conduire leur vie personnelle et la
conquête de la vraie liberté, en surmontant
courageusement et généreusement tous les
obstacles. Qu’ils bénéficient d’une éducation
sexuelle à la fois positive et prudente au fur
et à mesure qu’ils grandissent. De plus, qu’ils
soient formés à la vie sociale de telle sorte
que, convenablement initiés aux techniques
appropriées et indispensables, ils deviennent
capables de s’insérer activement dans les
groupes qui constituent la communauté humaine, de s’ouvrir au dialogue avec autrui et
d’apporter de bon cœur leur contribution à la
réalisation du bien commun.
De même, le Concile proclame le droit pour
les enfants et les jeunes gens d’être incités à
apprécier sainement les valeurs morales avec
une conscience droite et à les embrasser dans
une adhésion personnelle, et, tout autant, à
connaître et aimer Dieu plus parfaitement.
Aussi, demande-t-il instamment à tous ceux
qui gouvernent les peuples ou dirigent l’éducation de faire en sorte que jamais la jeunesse
ne soit privée de ce droit sacré. Il exhorte les
fils de l’Église à travailler généreusement
dans tous les secteurs de l’éducation, spécialement pour hâter la diffusion des bienfaits
d’une éducation et d’une instruction convenables, pour tous, dans le monde entier.
L’éducation chrétienne
2. Devenus créatures nouvelles, en renaissant de l’eau et de l’Esprit-Saint, appelés
enfants de Dieu et l’étant en vérité, tous les
chrétiens ont doit à une éducation chrétienne.
Celle-ci ne vise pas seulement à assurer la
maturité ci-dessus décrite de la personne
humaine, mais principalement à ce que les baptisés, introduits pas à pas dans la connaissance
du mystère du salut, deviennent chaque jour
plus conscients de ce don de la foi qu’ils ont
reçu, apprennent à adorer Dieu le Père en esprit et en vérité (cf. Jn 4, 23) avant tout dans
l’action liturgique, soient transformés de façon
à mener leur vie personnelle selon l’homme
nouveau dans la justice et la sainteté de la vérité (Ep 4, 22-24) et qu’ainsi constituant cet
homme parfait, dans la force de l’âge, qui réalise la plénitude du Christ (cf. Ep 4, 13), ils apportent leur contribution à la croissance du
Corps mystique. Qu’en outre, conscients de
leur vocation, ils prennent l’habitude aussi bien
de rendre témoignage à l’espérance qui est en
eux (cf. 1 P 3, 15) que d’aider à la transformation chrétienne du monde, par quoi les valeurs
naturelles, reprises et intégrées dans la perspective totale de l’homme racheté par le
Christ, contribuent au bien de toute la société.
C’est pourquoi le Concile rappelle aux pasteurs des âmes le grave devoir qui est le leur
de tout faire pour que tous les fidèles bénéficient de cette éducation chrétienne, surtout
les jeunes qui sont l’espérance de l’Église. (•)
Les responsables de l’éducation
3. Les parents, parce qu’ils ont donné la vie
à leurs enfants, ont la très grave obligation de
les élever et, à ce titre, doivent être reconnus
comme leurs premiers et principaux éducateurs. Le rôle éducatif des parents est d’une
telle importance que, en cas de défaillance de
leur part, il peut difficilement être suppléé.
C’est aux parents, en effet, de créer une atmosphère familiale, animée par l’amour et le
respect envers Dieu et les hommes, telle
qu’elle favorise l’éducation totale, personnelle
et sociale, de leurs enfants. La famille est
donc la première école des vertus sociales
nécessaires à toute société. Mais c’est surtout dans la famille chrétienne, riche des
grâces et des exigences du sacrement de mariage, que dès leur plus jeune âge les enfants
doivent, conformément à la foi reçue au baptême, apprendre à découvrir Dieu et à l’honorer ainsi qu’à aimer le prochain ; c’est là qu’ils
font la première expérience de l’Église et de
l’authentique vie humaine en société ; c’est
par la famille qu’ils sont peu à peu introduits
dans la communauté des hommes et dans la
peuple de Dieu. Que les parents mesurent
donc bien l’importance d’une famille vraiment
chrétienne dans la vie et le progrès du peuple
de Dieu lui-même.
La tâche de dispenser l’éducation qui revient en premier lieu à la famille, requiert
l’aide de toute la société. Outre les droits des
parents et ceux des éducateurs à qui ils
confient une partie de leur tâche, des responsabilités et des droits précis reviennent à la
société civile en tant qu’il lui appartient d’or-
(•) Cette
expression,
employée par
les Pères du
Concile, a été
reprise maintes
fois dans les
documents de
l’Église sur la
pastorale de la
jeunesse et par
Jean-Paul II lors
des Journées
mondiales de la
jeunesse. (Voir,
« La jeunesse :
l’espérance de
l’Église »,
Questions
actuelles [hors
série n° 7 de la
Documentation
catholique)],
février 1997.)
LE DROIT UNIVERSEL À L’ÉDUCATION
Nous présentons ici des
extraits de la Déclaration
universelle des droits de
l’homme et de la Déclaration
des droits de l’enfant
(adoptées par l’assemblée
générale des Nations Unies
le 10 décembre 1948 et le
20 novembre 1960) qui
affirment toutes les deux le
droit universel à l’éducation :
Déclaration des droits
de l’homme
Article 16 :
1. Toute personne a droit à
l’éducation. L’éducation doit
être gratuite, au moins en ce
qui concerne l’enseignement
élémentaire et fondamental.
L’enseignement technique
et professionnel doit être
généralisé ; l’accès aux études
supérieures doit être ouvert en
pleine égalité à tous en fonction
de leur mérite.
2. L’éducation doit viser au
plein épanouissement de
la personnalité humaine et
au renforcement du respect
des droits de l’homme et
des libertés fondamentales.
Elle doit favoriser la
compréhension, la tolérance et
l’amitié entre toutes les nations
et tous les groupes raciaux
ou religieux, ainsi que le
développement des activités
des Nations Unies pour le
maintien de la paix.
3. Les parents ont, par priorité,
le droit de choisir le genre
d’éducation à donner à leurs
enfants.
Déclaration des droits
de l’enfant
Principe VII :
L’enfant a droit à une
éducation qui doit être gratuite
et obligatoire au moins aux
niveaux élémentaires. Il doit
bénéficier d’une éducation qui
contribue à sa culture générale
et lui permette, dans des
conditions d’égalité des
chances, de développer
ses facultés, son jugement
personnel et son sens des
responsabilités morales
et sociales, et de devenir un
membre utile de la société.
L’intérêt supérieur de l’enfant
doit être le guide de ceux
qui ont la responsabilité de son
éducation et de son orientation ;
cette responsabilité incombe en
priorité à ses parents.
L’enfant doit avoir toutes
possibilités de se livrer à
des jeux et à des activités
récréatives, qui doivent être
orientés vers les fins visées par
l’éducation ; la société et les
pouvoirs publics doivent
s’efforcer de favoriser la
jouissance de ce droit.
Septembre 1998 • 7
(•) Le document
officiel le plus
récent qui
développe ces
thèmes est
« L’école
catholique au
seuil du
troisième
millénaire »
(lettre de la
Congrégation
pour l’Éducation
catholique datée
de décembre
1997) dont nous
présentons un
extrait plus loin,
p. 33-38.
ganiser ce qui est nécessaire au bien commun
temporel. Elle a, entre autres tâches, à promouvoir l’éducation de la jeunesse de multiples manières. Elle garantit les devoirs et
les droits des parents et d’autres personnes
qui jouent un rôle dans l’éducation ; elle leur
fournit son aide dans ce but. Selon le principe
de subsidiarité, en cas de défaillance des
parents ou à défaut d’initiatives d’autres
groupements, c’est à la société civile, compte
tenu cependant des désirs des parents, d’assurer l’éducation. En outre, dans la mesure
où le bien commun le demande, elle fonde ses
écoles et institutions éducatives propres.
Les tâches éducatives concernent enfin, à un
titre tout particulier, l’Église : non seulement
parce que, déjà, en tant que société également
humaine, il faut lui reconnaître une compétence dans le domaine de l’éducation, mais surtout parce qu’elle a pour fonction d’annoncer
aux hommes la voie du salut, de communiquer
aux croyants la vie du Christ et de les aider par
une attention constante à atteindre le plein
épanouissement de cette vie du Christ. À ses
enfants, l’Église est donc tenue, comme Mère,
d’assurer l’éducation qui inspirera toute leur
vie de l’esprit du Christ ; en même temps elle
s’offre à travailler avec tous les hommes pour
promouvoir la personne humaine dans sa perfection, ainsi que pour assurer le bien de la société terrestre et la construction d’un monde
toujours plus humain. (•)
Moyens variés au service
de l’éducation chrétienne
4. Dans l’accomplissement de sa mission
éducative, l’Église, soucieuse d’utiliser tous
les moyens appropriés, se préoccupe en particulier de ceux qui lui sont propres. Le premier est la formation catéchétique qui éclaire
et fortifie la foi, nourrit la vie selon l’esprit du
Christ, achemine à la participation active et
consciente au mystère liturgique et incite à
l’action apostolique. Mais l’Église fait grand
cas des autres moyens éducatifs qui appartiennent au patrimoine commun de l’humanité et peuvent beaucoup pour cultiver les
esprits et former les hommes ; elle s’efforce
de les pénétrer de son esprit et de les porter
à un niveau supérieur. Ce sont notamment
les moyens de communication sociale, les
multiples organismes qui ont pour objet le
développement du corps et de l’esprit, les mouvements de jeunesse et surtout les écoles.
LA VISÉE DE L’ÉDUCATION SELON L’ONU
Le 20 novembre 1989, l’ONU
a adopté la Convention sur
les droits de l’enfant. Les
signataires de ce document,
dont la France, acceptent et
affirment les visées de
l’éducation qui y sont
exprimées dans l’article 29 :
1. Les États parties conviennent
que l’éducation de l’enfant doit
viser à :
a) Favoriser l’épanouissement
de la personnalité de l’enfant
et le développement de ses
dons et de ses aptitudes
mentales et physiques, dans
toute la mesure de leurs
potentialités ;
b) Inculquer à l’enfant le
respect des droits de l’homme
et des libertés fondamentales,
et des principes consacrés dans
la Charte des Nations Unies ;
c) Inculquer à l’enfant le
respect de ses parents, de son
identité, de sa langue et de ses
valeurs culturelles, ainsi que le
respect des valeurs nationales
du pays dans lequel il vit,
du pays duquel il peut être
originaire et des civilisations
différentes de la sienne ;
d) Préparer l’enfant à assumer
les responsabilités de la vie
dans une société libre, dans un
esprit de compréhension, de
paix, de tolérance, d’égalité
entre les sexes et d’amitié entre
tous les peuples et groupes
ethniques, nationaux et
religieux, et avec les personnes
d’origine autochtone ;
8 • Questions actuelles
e) Inculquer à l’enfant le
respect du milieu naturel.
2. Aucune disposition du
présent article (…) ne sera
interprétée d’une manière qui
porte atteinte à la liberté des
personnes physiques ou
morales de créer et de diriger
des établissements
d’enseignement, à condition
que les principes énoncés
au paragraphe 1 du présent
article soient respectés et que
l’éducation dispensée dans
ces établissements soit
conforme aux normes
minimales que l’État aura
prescrites.
Pour le texte intégral de cette Convention,
voir DC 1990, n° 2000, p. 167-176.
Importance de l’école
5. Entre tous les moyens d’éducation,
l’école revêt une importance particulière ; elle
est spécialement, en vertu de sa mission, le
lieu de développement assidu des facultés
intellectuelles ; en même temps elle exerce le
jugement, elle introduit au patrimoine culturel hérité des générations passées, elle promeut le sens des valeurs, elle prépare à la vie
professionnelle, elle fait naître entre les
élèves de caractère et d’origine sociale différents un esprit de camaraderie qui forme à
la compréhension mutuelle. De plus, elle
constitue comme un centre où se rencontrent
pour partager les responsabilités de son
fonctionnement et de son progrès, familles,
maîtres, groupements de tous genres créés
pour le développement de la vie culturelle,
civique et religieuse, la société civile et enfin,
toute la communauté humaine.
C’est encore le rôle de l’État
de veiller à ce que tous
les citoyens parviennent
à participer véritablement
à la culture.
Devoirs et droits des parents
6. Les droits et devoirs, premiers et inaliénables, d’éduquer leurs enfants reviennent
aux parents. (•) Ils doivent donc jouir d’une
liberté véritable dans le choix de l’école. Les
pouvoirs publics, dont le rôle est de protéger
et de défendre les libertés des citoyens,
doivent veiller à la justice distributive en
répartissant l’aide des fonds publics de telle
sorte que les parents puissent jouir d’une
authentique liberté dans le choix de l’école de
leurs enfants selon leur conscience.
C’est encore le rôle de l’État de veiller à
ce que tous les citoyens parviennent à participer véritablement à la culture et soient
préparés comme il se doit à l’exercice des
devoirs et des droits du citoyen. L’État doit
donc garantir le droit des enfants à une éducation scolaire adéquate, veiller à la capacité
des maîtres, au niveau des études, ainsi qu’à
la santé des élèves, et d’une façon générale
développer l’ensemble du système scolaire
sans perdre de vue le principe de subsidiarité, donc, en excluant n’importe quel monopole scolaire. Tout monopole de ce genre est,
en effet, opposé aux droits innés de la
personne humaine, au progrès et à la diffusion de la culture elle-même, à la concorde
entre les citoyens, enfin au pluralisme
qui est aujourd’hui la règle dans un grand
nombre de sociétés.
Éducation morale et religieuse
à l’école
7. En outre, dans la conscience qu’elle a du
très grave devoir de veiller assidûment à
l’éducation morale et religieuse de tous ses
enfants, l’Église se doit d’être présente, avec
une affection et une aide toute particulière,
aux très nombreux enfants qui ne sont pas
élèves dans les écoles catholiques. Elle assure cette présence à la fois par le témoignage de vie de leurs professeurs et directeurs (••), l’action apostolique de leurs
camarades et surtout par le ministère des
prêtres et des laïcs qui leur transmettent la
doctrine du salut avec des méthodes adaptées
à leur âge et aux circonstances, et les aident
spirituellement par toutes sortes d’initiatives,
suivant les circonstances de temps et de lieu.
Mais aux parents, elle rappelle le grave
devoir qui leur incombe de faire en sorte, au
besoin d’exiger, que leurs enfants puissent
bénéficier de ces secours et progresser dans
leur formation chrétienne au rythme de leur
formation profane. Aussi, l’Église félicitet-elle les autorités et les sociétés civiles qui,
compte tenu du caractère pluraliste de
la société moderne, soucieuses du droit à
la liberté religieuse, aident les familles à assurer à leurs enfants dans toutes les écoles
une éducation conforme à leurs propres principes moraux et religieux.
Le Concile exhorte donc les chrétiens, qu’il
s’agisse de découvrir des méthodes pédagogiques et une meilleure organisation des
études, ou bien de former des maîtres capables
d’éduquer convenablement les jeunes, à offrir
spontanément leur concours et, surtout par les
associations de parents, à suivre et à soutenir
tout le travail de l’école, en particulier, l’éducation morale qui doit y être donnée.
Septembre 1998 • 9
(•) Sur ce droit
(et devoir) des
parent, voir
surtout les
encadrés aux
pages 7 et 16 et
l’extrait de
Familiaris
consortio sur
« le ministère
éducatif des
parents »,
présenté plus
loin, p. 14-19.
(••) Sur
l’importance que
l’Église accorde à
ce témoignage,
cf. « Le laïc
catholique,
témoin de la foi
dans l’école, sa
manière de vivre
cette identité et
sa formation »
(voir « Pour aller
plus loin »,
p. 38).
(•) Pour une
présentation de
ces diverses
associations,
voir Guide de
l’apostolat
des laïcs :
mouvements,
associations et
communautés
d’Église, guide
réalisé par la
Conférence
des évêques
de France avec
le concours de
la Croix, 1997.
(••) Voir canon
800 du nouveau
Code de droit
canonique. Pour
l’ensemble des
canons les plus
importants
relatifs à
l’éducation
catholique (can.
793-806), voir
les annexes au
Statut de
l’enseignement
catholique
publié par
le Comité
national de
l’enseignement
catholique (ECD
210, avril 1996,
p. 25-26); voir
aussi encadré
p. 24.
Les écoles catholiques
8. La présence de l’Église dans le domaine
scolaire se manifeste à un titre particulier par
l’école catholique. Tout autant que les autres
écoles, celle-ci poursuit des fins culturelles et
la formation humaine des jeunes. Ce qui lui
appartient en propre, c’est de créer pour la
communauté scolaire une atmosphère animée
d’un esprit évangélique de liberté et de charité,
d’aider les adolescents à développer leur personnalité en faisant en même temps croître
cette créature nouvelle qu’ils sont devenus par
le baptême, et finalement d’ordonner toute la
culture humaine à l’annonce du salut de telle
sorte que la connaissance graduelle que les
élèves acquièrent du monde, de la vie et de
l’homme, soit illuminée par la foi. C’est ainsi
que l’école catholique, en s’ouvrant comme il
convient au progrès du monde moderne, forme
les élèves à travailler efficacement au bien de
la cité terrestre. En même temps, elle les prépare à travailler à l’extension du royaume de
Dieu de sorte qu’en s’exerçant à une vie
exemplaire et apostolique, ils deviennent
comme un ferment de salut pour l’humanité.
L’école catholique revêt une importance
considérable dans les circonstances où nous
sommes, puisqu’elle peut être tellement utile
à l’accomplissement de la mission du peuple de
Dieu et servir au dialogue entre l’Église et la
communauté des hommes, à l’avantage de
l’une et de l’autre. Aussi, le Concile proclamet-il à nouveau le droit de l’Église, déjà affirmé
dans maint document de magistère, de fonder
et de diriger des écoles de tous ordres et de
tous degrés. Il rappelle que l’exercice de ce
droit importe au premier chef à la liberté de
conscience, à la garantie des droits des parents
ainsi qu’au progrès de la culture elle-même.
Mais que les maîtres n’oublient pas : c’est
d’eux avant tout qu’il dépend que l’école
catholique soit en mesure de réaliser ses buts
et ses desseins. Qu’on les prépare donc avec
une sollicitude toute particulière à acquérir
les connaissances tant profanes que religieuses qui soient sanctionnées par des
diplômes appropriés ainsi qu’un savoir-faire
pédagogique en accord avec les découvertes
modernes. Que la charité les unisse entre
eux et avec leurs élèves, qu’ils soient tout
pénétrés d’esprit apostolique pour rendre
témoignage, par leur vie autant que par leur
enseignement, au Maître unique, le Christ.
Qu’ils travaillent en collaboration, surtout
avec les parents ; qu’en union avec ceux-ci,
ils sachent tenir compte dans toute l’éducation de la différence des sexes et de la vocation particulière attribuée à l’homme et à la
femme, par la Providence divine, dans la
famille et la société. Qu’ils s’appliquent à
éveiller l’agir personnel des élèves et, après
que ceux-ci auront terminé leurs études,
qu’ils continuent à rester proches d’eux par
leur conseils et leur amitié, ainsi que par des
associations spécialisées, toutes pénétrées du
véritable esprit de l’Église. (•) La fonction enseignante ainsi conçue, le Concile le déclare,
est un apostolat au sens propre du mot, tout à
fait adapté en même temps que nécessaire
à notre époque; c’est aussi un authentique service rendu à la société. Le Concile rappelle aux
parents catholiques le devoir de confier leurs
enfants, où et quand ils le peuvent, à des écoles
catholiques, le devoir de soutenir celles-ci
selon leurs ressources et de collaborer avec
elles pour le bien de leurs enfants. (••)
LES ÉCOLES CATHOLIQUES À TRAVERS LE MONDE
écoles
élèves
maternelles inscrits
Afrique
7 436
646 220
Les Amériques
14 322
1 042 096
Asie
8 941
1 327 000
Europe
23 648
1 901 339
Océanie
553
33 876
Total :
54 900
4 950 531
écoles
élèves
écoles
élèves
primaires
inscrits
secondaires inscrits
27 688
9 356 360
5 611
1 701 705
23 121
7 198 309
9 126
3 603 740
13 271
4 539 571
7 791
4 134 499
18 454
3 607 573
10 132
3 459 202
2 509
544 087
689
333 288
85 043 25 245 900
33 349 13 232 434
(Chiffres indicatifs pour l’année scolaire 1995-1996. Source : Annuaire statistique de l’Église, 1995.)
10 • Questions actuelles
Les différentes sortes d’écoles
catholiques
9. Que toutes les écoles qui, d’une façon ou
d’une autre, dépendent de l’Église, se rapprochent de leur mieux de cet idéal bien que,
en fonction des circonstances locales, elles
puissent revêtir des formes diverses. Les
écoles qui, spécialement dans les territoires
des jeunes Églises, accueillent même des
élèves non catholiques, sont assurément très
chères à l’Église.
Dans la fondation et l’organisation des
écoles catholiques, il faut d’ailleurs avoir
égard aux nécessités de l’évolution de notre
temps. Aussi, tout en continuant à s’intéresser aux écoles primaires et aux collèges d’enseignement secondaire, qui constituent la
base de l’éducation, on doit se préoccuper de
celles qui réclament à un titre particulier les
circonstances actuelles. Telles sont les écoles
techniques et professionnelles, les instituts
pour l’alphabétisation des adultes ainsi que,
avec l’accroissement de l’aide sociale, les
établissements spécialisés pour l’enfance
inadaptée, les écoles normales qui préparent
les maîtres à donner l’instruction religieuse
ou d’autres formes d’éducation.
Dans la fondation et
l’organisation des écoles
catholiques, il faut d’ailleurs
avoir égard aux nécessités de
l’évolution de notre temps.
Ce Concile invite avec force les pasteurs et
tous les fidèles à n’épargner aucun sacrifice
pour aider les écoles catholiques à remplir
chaque jour plus fidèlement leur tâche et
d’abord à répondre aux besoins de ceux qui
sont dépourvus de ressources financières ou
privés de l’affection et du soutien d’une famille
ou encore de ceux qui sont étrangers à la foi.
Facultés et universités catholiques
10. Quant aux écoles supérieures et surtout
aux universités et facultés, l’Église les entoure
d’un soin vigilant. Bien plus, dans celles qui
dépendent de son autorité, elle entend que, par
une organisation rationnelle, on travaille dans
chaque discipline selon les principes et la
QU’EST-CE QU’UNE UNIVERSITÉ CATHOLIQUE ?
La Constitution apostolique
« L’université catholique :
au service de la culture, de
la société et de l’Église »
(Ex corde ecclesiae) décrit
l’université catholique de la
manière suivante :
Chaque université catholique,
en tant qu’université, est une
communauté académique qui,
de manière rigoureuse et
critique, contribue à la
sauvegarde et au
développement de la dignité
humaine et de l’héritage culturel
grâce à la recherche, à
l’enseignement et aux différents
services offerts aux
communautés locales,
nationales et internationales.
Elle jouit de l’autonomie
institutionnelle qui est nécessaire
à l’exercice efficace de ses
fonctions et qui garantit à ses
membres la liberté académique
tout en respectant les droits de
l’individu et de la communauté,
dans les limites des exigences
de la vérité et du bien commun.
Puisque l’objectif d’une
université catholique est
d’assurer sous une forme
institutionnelle une présence
chrétienne dans le monde
universitaire face aux grands
problèmes de la société et
de la culture, elle doit posséder,
en tant que catholique,
les carctéristiques suivantes :
1) Une inspiration chrétienne,
de la part non seulement des
individus mais aussi de la
Communauté universitaire en
tant que telle ;
2) Une réflexion continuelle,
à la lumière de la foi catholique,
sur les acquisitions incessantes
de la connaissance humaine,
auxquelles elle cherche
à apporter une contribution
par ses propres recherches ;
3) La fidélité au message
chrétien tel qu’il est présenté par
l’Église ;
4) Un engagement institutionnel
au service du Peuple de Dieu et
de la famille humaine en
marche vers la fin
transcendante qui donne son
sens à la vie.
Ex corde ecclesiae, 12-13. Pour le texte intégral, voir DC 1990, n° 2015, p. 934-945.
Septembre 1998 • 11
(•) Voir l’encadré
sur la Mission
étudiante
catholique, p. 42.
méthode particuliers à celle-ci et avec la liberté propre à la recherche scientifique, de
manière à en acquérir progressivement une
plus profonde maîtrise. Les problèmes nouveaux et les recherches suscitées par le progrès du monde moderne seront étudiés très
soigneusement. On saisira plus profondément
ÉDUCATION, CULTURE ET MORALITÉ
Lors de sa visite à l’UNESCO le 2 juin 1980, le
Pape Jean-Paul II a souligné l’importance de la
tâche éducative de la culture et du lien étroit qui
existe entre l’éducation, la culture et la moralité :
(…) La tâche première et essentielle de la culture en
général, et aussi de toute culture, est l’éducation.
L’éducation consiste en effet à ce que l’homme
devienne toujours plus homme, qu’il puisse « être »
davantage et pas seulement qu’il puisse « avoir »
davantage, et que par conséquent, à travers tout ce
qu’il « a », tout ce qu’il « possède », il sache de plus en
plus pleinement être homme. Pour cela il faut que
l’homme sache « être plus » non seulement « avec les
autres », mais aussi « pour les autres ». L’éducation a
une importance fondamentale pour la formation des
rapports inter-humains et sociaux. Ici aussi, j’aborde un
ensemble d’axiomes sur le terrain duquel les traditions
du christianisme issues de l’Évangile rencontrent
l’expérience éducative de tant d’hommes bien disposés
et profondément sages, si nombreux dans tous les
siècles de l’histoire. Ils ne manquent pas non plus,
à notre époque, ces hommes qui se révèlent grands,
simplement par leur humanité qu’ils savent partager
avec les autres, en particulier avec les jeunes. En même
temps, les symptômes des crises de tous genres
auxquelles succombent les milieux et les sociétés par
ailleurs mieux pourvus – crises qui affectent avant tout
les jeunes générations – témoignent à l’envi que
l’œuvre de l’éducation de l’homme ne s’accomplit pas
seulement à l’aide des institutions, à l’aide des moyens
organisés et matériels, fussent-ils excellents. Ils
manifestent aussi que le plus important est toujours
l’homme, l’homme et son autorité morale qui provient
de la vérité de ses principes et de la conformité de ses
actions avec ces principes. (…)
Il n’y a pas de doute que le fait culturel premier et
fondamental est l’homme spirituellement mûr, c’està-dire l’homme pleinement éduqué, l’homme
capable de s’éduquer lui-même et d’éduquer les
autres. Il n’y a pas de doute non plus que la
dimension première et fondamentale de la culture est
la saine moralité : la culture morale. (…)
Pour le texte intégral de ce discours, voir DC 1980, n° 1788, p. 603-609.
12 • Questions actuelles
comment la foi et la raison s’unissent pour atteindre l’unique vérité. Ce faisant, on ne fera
que suivre la voie ouverte par les docteurs de
l’Église et spécialement par saint Thomas. De
la sorte, se réalisera comme une présence publique, durable et universelle, de la pensée
chrétienne dans tout l’effort intellectuel vers la
plus haute culture ; et les étudiants de ces instituts seront formés à devenir des hommes
éminents par leur science, prêts à assumer les
plus lourdes tâches dans la société, en même
temps que témoins de la foi dans le monde.
Dans les universités catholiques qui sont
dépourvues de faculté de théologie, il y aura
un institut ou une chaire de théologie où l’on
dispensera un enseignement adapté également aux étudiants laïcs. Comme les sciences
progressent surtout grâce à des recherches
spécialisées d’une plus grande portée scientifique, que les universités et facultés catholiques entretiennent très largement des instituts dont le but premier soit de promouvoir
la recherche scientifique.
Le Concile recommande instamment de développer des universités et facultés catholiques
opportunément réparties dans les différentes
parties du monde : qu’elles brillent moins par
leur nombre que par la valeur de leur enseignement ; et que l’accès en soit facilité aux étudiants qui donnent davantage d’espérances,
même s’ils sont de condition modeste, surtout
s’ils sont originaires des jeunes nations.
Puisque le sort de la société et de l’Église
elle-même est étroitement lié aux progrès des
jeunes qui poursuivent des études supérieures, les pasteurs de l’Église ne doivent pas
seulement prendre soin sans réserves de la vie
spirituelle des étudiants des universités catholiques, mais, soucieux de la formation spirituelle de tous leurs fils, ils se préoccuperont,
toutes consultations prises entre évêques, de
fonder aussi auprès des universités non catholiques, des foyers et des centres universitaires
catholiques où des prêtres, des religieux et des
laïcs, spécialement choisis et préparés, offrent
en permanence à la jeunesse universitaire une
assistance spirituelle et intellectuelle. (•) Les
jeunes gens les plus doués des universités catholiques ou des autres universités, s’ils montrent des aptitudes pour l’enseignement et la
recherche, seront aidés avec une attention
spéciale. On les incitera à devenir professeurs.
Le besoin de coordination
12. La coopération, chaque jour plus nécessaire et plus effective au plan des diocèses, des
nations et entre les nations, ne s’impose pas
moins dans le domaine scolaire. Aussi doit-on
mettre tous ses soins à établir au mieux cette
coordination entre les écoles catholiques et à
développer entre elles et les autres écoles la
collaboration que requiert le bien commun de
l’humanité tout entière.
Cette coordination plus poussée et cette
mise en commun des efforts procureront, surtout au niveau des instituts supérieurs, des
fruits plus abondants. Que dans toutes les universités les diverses facultés s’entraident donc
autant que le permet leur spécialité; bien plus,
que les universités elles-mêmes s’entendent
mutuellement pour unir leurs activités en organisant ensemble des congrès internationaux,
en se répartissant les secteurs de la recherche
scientifique, en se communiquant leurs découvertes, en échangeant pour quelque temps
leurs professeurs, en développant enfin tout ce
qui peut favoriser une collaboration accrue. (•)
Conclusion
Le Concile exhorte instamment les jeunes
à prendre conscience de la valeur éminente
de la fonction enseignante et à être prêts à
l’assumer avec courage et générosité surtout
dans les régions où le manque de maîtres met
en péril l’éducation de la jeunesse.
Le Concile exprime sa profonde gratitude
envers les prêtres, religieux, religieuses et
laïcs qui, en esprit de renoncement évangélique, s’adonnent à l’œuvre excellente entre
toutes de l’éducation et de l’enseignement
dans les écoles de tous les genres et de tous
les niveaux ; il les encourage à persévérer généreusement dans la tâche entreprise et à
s’efforcer d’exceller par leur souci d’inspirer
aux élèves l’esprit du Christ, par leur valeur
pédagogique et par l’étude des sciences, de
sorte qu’ils aident non seulement l’Église à se
renouveler de l’intérieur mais qu’ils accroissent et servent sa présence bienfaisante au
monde d’aujourd’hui, plus spécialement dans
le domaine de la culture.
■
P O U R A L L E R P L U S LO I N
Les facultés de théologie
11. L’Église attend énormément de l’activité
des facultés de sciences sacrées. C’est à elles,
en effet, qu’elle confie la charge de préparer
leurs propres élèves, non seulement au ministère sacerdotal, mais surtout à l’enseignement
dans les chaires d’études supérieures ecclésiastiques ou encore au travail personnel de la
recherche scientifique ou enfin aux tâches les
plus exigeantes de l’apostolat intellectuel. C’est
également le rôle de ces facultés d’étudier plus
profondément les domaines des différentes
sciences sacrées afin d’acquérir une intelligence chaque jour plus pénétrante de la révélation sacrée, d’ouvrir plus largement l’accès
au patrimoine de sagesse chrétienne légué par
nos aînés, de promouvoir le dialogue avec nos
frères séparés et avec les non-chrétiens, et de
fournir enfin une réponse adéquate aux questions posées par le progrès des sciences.
C’est pourquoi les facultés ecclésiastiques
réviseront opportunément leurs constitutions
et développeront intensément les sciences sacrées et celles qui leurs sont connexes ; en
utilisant les méthodes et les moyens les plus
modernes, elles formeront leurs étudiants aux
recherches plus poussées.
(•) En ce qui
concerne la
coordination au
niveau de
l’éducation
supérieure, voir
l’encadré p. 41.
Pour mieux comprendre comment la Déclaration
sur l’éducation a été élaborée, voir :
• « Les travaux du Concile : l’éducation chrétienne »,
(interventions des Pères du Concile lors du débat sur le
schéma), DC 1965, n° 1441, col. 223-245 ;
• « L’éducation chrétienne », dans Vatican II : chronique
de la troisième session, Antoine Wenger, Éditions du
Centurion, 1965, p. 213-217.
Quelques documents du Pape Jean-Paul II
sur l’éducation chrétienne :
• « Le centenaire de la mort de saint Jean Bosco, l’ami
des jeunes ». Dans cette lettre apostolique au Recteur
majeur des Salésiens Jean-Paul II donne une synthèse
des grands principes de l’éducation chrétienne (DC
1988, n° 1958, p. 288-294) ;
(Le pape s’exprime très souvent sur l’éducation lors de
ses discours aux supérieur(e)s des Instituts religieux
consacrés à l’éducation, ses visites apostoliques, les
visites Ad limina… : voir les tables générales annuelles
ou quinquennales de la DC et « 6 ans de la vie de
l’Église », le CD-ROM de la DC.)
• « Lettre aux Familles », rendue publique en février
1994 à l’occasion de la célébration de l’Année de la
famille (DC 1994, n° 2090, p. 251-276).
• « Éduquez les jeunes jusqu’à leur maturité humaine et
chrétienne », discours de Jean-Paul II au Congrès
mondial de l’Office international de l’enseignement
catholique (DC 1994, n° 2092, p. 354-355).
Septembre 1998 • 13
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