8• Questions actuelles
ganiser ce qui est nécessaire au bien commun
temporel. Elle a, entre autres tâches, à pro-
mouvoir l’éducation de la jeunesse de mul-
tiples manières. Elle garantit les devoirs et
les droits des parents et d’autres personnes
qui jouent un rôle dans l’éducation; elle leur
fournit son aide dans ce but. Selon le principe
de subsidiarité, en cas de défaillance des
parents ou à défaut d’initiatives d’autres
groupements, c’est à la société civile, compte
tenu cependant des désirs des parents, d’as-
surer l’éducation. En outre, dans la mesure
où le bien commun le demande, elle fonde ses
écoles et institutions éducatives propres.
Les tâches éducatives concernent enfin, à un
titre tout particulier, l’Église : non seulement
parce que, déjà, en tant que société également
humaine, il faut lui reconnaître une compé-
tence dans le domaine de l’éducation, mais sur-
tout parce qu’elle a pour fonction d’annoncer
aux hommes la voie du salut, de communiquer
aux croyants la vie du Christ et de les aider par
une attention constante à atteindre le plein
épanouissement de cette vie du Christ. Àses
enfants, l’Église est donc tenue, comme Mère,
d’assurer l’éducation qui inspirera toute leur
vie de l’esprit du Christ; en même temps elle
s’offre à travailler avec tous les hommes pour
promouvoir la personne humaine dans sa per-
fection, ainsi que pour assurer le bien de la so-
ciété terrestre et la construction d’un monde
toujours plus humain. (•)
Moyens variés au service
de l’éducation chrétienne
4. Dans l’accomplissement de sa mission
éducative, l’Église, soucieuse d’utiliser tous
les moyens appropriés, se préoccupe en par-
ticulier de ceux qui lui sont propres. Le pre-
mier est la formation catéchétique qui éclaire
et fortifie la foi, nourrit la vie selon l’esprit du
Christ, achemine à la participation active et
consciente au mystère liturgique et incite à
l’action apostolique. Mais l’Église fait grand
cas des autres moyens éducatifs qui appar-
tiennent au patrimoine commun de l’huma-
nité et peuvent beaucoup pour cultiver les
esprits et former les hommes; elle s’efforce
de les pénétrer de son esprit et de les porter
à un niveau supérieur. Ce sont notamment
les moyens de communication sociale, les
multiples organismes qui ont pour objet le
développement du corps et de l’esprit, les mou-
vements de jeunesse et surtout les écoles.
(•) Le document
officiel le plus
récent qui
développe ces
thèmes est
« L’école
catholique au
seuil du
troisième
millénaire »
(lettre de la
Congrégation
pour l’Éducation
catholique datée
de décembre
1997) dont nous
présentons un
extrait plus loin,
p. 33-38.
Le 20 novembre 1989, l’ONU
a adopté la Convention sur
les droits de l’enfant. Les
signataires de ce document,
dont la France, acceptent et
affirment les visées de
l’éducation qui y sont
exprimées dans l’article 29 :
1. Les États parties conviennent
que l’éducation de l’enfant doit
viser à :
a) Favoriser l’épanouissement
de la personnalité de l’enfant
et le développement de ses
dons et de ses aptitudes
mentales et physiques, dans
toute la mesure de leurs
potentialités;
b) Inculquer à l’enfant le
respect des droits de l’homme
et des libertés fondamentales,
et des principes consacrés dans
la Charte des Nations Unies;
c) Inculquer à l’enfant le
respect de ses parents, de son
identité, de sa langue et de ses
valeurs culturelles, ainsi que le
respect des valeurs nationales
du pays dans lequel il vit,
du pays duquel il peut être
originaire et des civilisations
différentes de la sienne;
d) Préparer l’enfant à assumer
les responsabilités de la vie
dans une société libre, dans un
esprit de compréhension, de
paix, de tolérance, d’égalité
entre les sexes et d’amitié entre
tous les peuples et groupes
ethniques, nationaux et
religieux, et avec les personnes
d’origine autochtone;
e) Inculquer à l’enfant le
respect du milieu naturel.
2. Aucune disposition du
présent article (…) ne sera
interprétée d’une manière qui
porte atteinte à la liberté des
personnes physiques ou
morales de créer et de diriger
des établissements
d’enseignement, à condition
que les principes énoncés
au paragraphe 1 du présent
article soient respectés et que
l’éducation dispensée dans
ces établissements soit
conforme aux normes
minimales que l’État aura
prescrites.
Pour le texte intégral de cette Convention,
voir DC 1990, n°2000, p. 167-176.
LA VISÉE DE L’ÉDUCATION SELON L’ONU