•Janvier 1943 : En ce début d’année,
10 000 Juifs sont astreints au travail dans
des usines dans toute l’Allemagne. • Les 27
derniers Juifs de Bilgoraj, en Pologne, sont
chassés de leur cachette et massacrés.
•Près de 870 enfants, infirmes, médecins
et infirmières des Pays-Bas sont envoyés à
Auschwitz. • Une victoire militaire rempor-
tée par les Soviétiques sur le Don astreint
au travail 50 000 Juifs hongrois sur le front
Est ; plus de 40 000 sont tués au combat
entre forces allemandes et soviétiques. Plu-
sieurs milliers d’autres sont faits
prisonniers et maltraités et par les
Soviétiques et par les prisonniers de
guerre de l’Axe.
• Une circulaire SS sur l’application des
peines de mort dans les camps d’extermi-
nation enjoint que les exécutions par pen-
daison soient réalisées par des prisonniers
désignés qui recevront trois cigarettes.
•Les membres de la Résistance juive du
ghetto de Varsovie commencent à se scin-
der en 22 groupes. Ils construisent abris et
bunkers, et même des tunnels conduisant
à la partie non juive de la ville. • Moshé
Fish et Leva Gilchik, des Juifs qui, en
juillet 1942, avaient constitué un groupe
de partisans dans les forêts des environs
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1943 • MORT ET RÉSISTANCE
Dans le ghetto de Varsovie, un tra-
vailleur retire de la rue un corps
décharné. En janvier 1943, les Alle-
mands entreprirent une nouvelle
déportation à partir du ghetto. Pour la
première fois, les Juifs résistèrent avec
force, utilisant quelques rares armes
pour combattre les Allemands dans
les rues et dans les immeubles du
ghetto. Ces accrochages remontaient
le moral et permettaient d’acquérir
une expérience indispensable pour la
lutte décisive qui allait commencer
quelques mois plus tard.
Des enfants vêtus de loques atten-
dent devant un mur en briques du
ghetto de Varsovie. Durant l’hiver
1942-43, les conditions dans le
ghetto furent abominables. Les tuyau-
teries gelaient et les eaux d’égout se
déversaient dans les rues. Le typhus
faisait rage dans l’ensemble du
ghetto et les rations de famine préle-
vaient un lourd tribut sur la population
juive. Plus de 5 000 personnes mou-
raient chaque mois, et ceux qui s’ac-
crochaient à la vie étaient dans un
état lamentable.
« Rues pleines, pleines… Vendant.
Mendiant. Pleurant. Affamés. »
—Jan Karski, témoin du ghetto de Varsovie
Des prisonniers détenus à
Dachau travaillent dans une usine
d’armements voisine. Peut-être un
tiers des travailleurs du camp
étaient Juifs ; les autres étaient des
dissidents politiques, des ecclésias-
tiques, des Tsiganes, des Témoins
de Jéhovah, des homosexuels et
des prisonniers de guerre
soviétiques. L’exploitation du travail
servile et l’intensification de l’effort
de guerre contribuèrent à la crois-
sance du camp. Dachau compta
par la suite 36 camps annexes qui
exploitaient le travail de 37 000
prisonniers. L’immense majorité tra-
vaillait dans la production d’arme-
ments.