LES TROUBLES ANXIEUX

publicité
LES TROUBLES ANXIEUX
I. INTRODUCTION
* Définition : Les troubles anxieux regroupent des troubles qui partagent
 les caractéristiques d’une peur et d’une anxiété excessive
 et des perturbations comportementales qui leurs sont associées.
* Les troubles anxieux diffèrent de la peur ou de l’anxiété
 présente dans le développement normal : La peur ou l’anxiété est excessive et persistante au-delà des périodes
développementales appropriées.
 transitoire souvent induite par le stress par son caractère persistant.
 Les sujets atteint de troubles anxieux surestiment habituellement le danger dans les situations qu’ils craignent ou
évitent.
* Les troubles anxieux se distinguent les uns des autres par :
 le type d’objet
 ou le type de situations qui induisent la peur, l’anxiété
 ou le comportement d’évitement et le raisonnement cognitif associé.
* Epidémio
Les troubles anxieux sont courants dans la pratique clinique et sont associés à une comorbidité élevée et sont
extrêmement invalidants
II. ETUDE SEMIOLOGIQUE DES TROUBLES ANXIEUX
Manifestations aigues
Attaque de panique
Anxiété
TAG
Manifestations
subaigues
Les troubles phobiques
N. BENAMEUR - 2015/2016
1
III. ETIOLOGIES
II. CLINIQUE
DEF
A/ ATTAQUE DE PANIQUE
Attaque de panique = Episode aigu d’anxiété, à début brutal, dont les symptômes vont
atteindre, en qqs min, une intensité maximale.
A/ Signes physiques (au 1er plan ++)
 Sensation de striction épigastrique, , douleurs abdominales.
 Douleurs thoraciques, tachycardie, dyspnée, ,dysphagie
 Sensations vertigineuses, tremblements, sueurs,
B/ Modifications sensorielles (50% des cas), accompagnent les crises les plus intenses :
 Dépersonnalisation, déréalisation
 Sensation de perte des repères ou de l’équilibre,
C/ Au niveau comportemental, le sentiment d’urgence amène souvent le patient à arrêter ses activités en cours
et éventuellement à fuir la situation dans laquelle il se trouve pour chercher de l’isolement, la fraicheur, l’air ou
pour bénéficier de la réassurance d’un tiers moins qu’il ne se rende à l’hôpital ou chez un médecin.
Rq ! Parfois dès les premières crises, une symptomatologie anxieuse moins intense mais plus permanente, va se
développer : Elle se focalise svt sur la crainte de voir se produire de nouvelles crises et prend alors le nom
d’anxiété anticipatoire : une seule crise peut infléchir durablement les habitudes du patient :
Attente permanente du retour d’une nouvelle crise, autotests pour voir si ça va, consulter ou prendre des
médicaments avec svt des comportements d’évitement.
Le tout sera à l’origine d’une augmentation globale du niveau de tension.
Quasiment toutes les pathologies psychiatriques peuvent se compliquer de crises d’angoisse :
1. Troubles
 Les névroses structurées (phobiques, obsessionnelles, hystériques ou post traumatique)
psychiatriques
 Les troubles psychotiques (schizophrénie, bouffée délirante aiguë, manie), dépressions.
Dans les psychoses, le risque de raptus anxieux est plus important.
2. Origine
 Intoxications aiguës : alcool, cannabis, cocaïne, hallucinogènes, amphétamines, CO et CO2
toxique ou
 Sevrage de certaines médicaments et toxiques : BZD, Barbituriques, Opiacés, Alcool
iatrogène
 Traitements : théophylline, CTC, antidépresseurs, L-dopa, caféine, dérivés nitrés,
anticholinergiques.
 Confusion mentale (perplexité anxieuse)
 Maladies cardiovasculaires : IDM, angor, troubles du rythme, OAP, HTA
 Pathologies respiratoires : Asthme, EP
3. Origine
 Maladies neurologiques : épilepsie temporale, crise migraineuse, maladie de Ménière,
organique
accident ischémique transitoire ;
 Pathologies endocriniennes : Hypoglycémie, phéochromocytome, hyperthyroïdie,
hypoparathyroïdie, maladie de Cushing ;
 Autres : pancréatite, hémorragie interne, réactions anaphylactiques , porphyrie.
4. Réaction à
 objectivement difficile (décès, agression, accident…)
une situation
 subjectivement difficile (déménagement, mariage, paternité…)
B/ TROUBLE ANXIEUX GENERALISE (TAG)
DESCRIPTION CLINIQUE


Elle se présente comme une inquiétude et des soucis excessifs concernant les faits de la vie quotidienne
Elle est constituée par :
 un état de tension intérieure pénible
 une attitude de doute
 un sentiment d’insécurité durable avec menace imprécise.
 Les thèmes principaux sont généralement : la famille, l’argent, le travail.
 Les cognitions sont souvent centrées sur la probabilité exagérément élevée d’être confronté à des
événements négatifs : L’attention se focalise préférentiellement sur les informations menaçantes.
 Cette hypervigilance permanente entraîne :
 Une fatigabilité importante, avec parfois de l’irritabilité
 Des signes somatiques : tachycardie modérée, tension musculaire importante avec des cervicalgies, des
douleurs rachidiennes et des céphalées, des symptômes digestifs.
 Il peut en résulter une hyperactivité permanente avec fatigue secondaire.
 Les difficultés de concentration, les troubles mnésiques portant sur les faits récents,
 Perturbation du sommeil : difficultés d’endormissement, un sommeil interrompu ou un sommeil agité
et non satisfaisant. Cette insomnie nocturne va majorer la fatigabilité diurne.
N. BENAMEUR - 2015/2016
2
b) Anxiété sociale
c) Phobies simples ou spécifiques
II. CLASSIFICATION
a) Agoraphobie
I. DEFINITION
C/ TROUBLES PHOBIQUES
Une phobie se caractérise par un certain nombre de critères :
1. Une peur intense pouvant aller jusqu’à l’attaque de panique
2. Peur est souvent incontrôlable.
3. Elle entraine des évitements des objets ou des situations phobogènes
4. Si le patient doit se confronter la souffrance est extrême.
5. La peur provoque un handicap, lié à l’anticipation anxieuse des situations et aux évitements
6. Elles ne mettent pas la vie en danger mais peuvent dégrader la qualité de vie.
* Définition : Anxiété liée au fait de se retrouver dans des endroits ou des situations dont il serait
difficile au sujet en cas dde s’en échapper en cas de survenue d’un malaise, d’une attaque de panique
=> Cela regroupe donc des endroits très variés tels la foule, les files d’attentes, les magasins, les
transports en communs, les grands espaces découverts (campagne, montagne...).
* Symptomatologie :
1. Plus classiquement, l’agoraphobie va survenir suite à des AP,
2. Développement d’une anxiété anticipatoire se focalisant sur la crainte permanente de voir survenir
de manière inopinée de nouvelles crises
3. L’évitement progressif de ces situations peut être source d’un handicap important : limitation de la
conduite automobile ; peur d’être seul ; évitement de la foule et/ou des endroits clos ; abandon des
activités sportives ; crainte des transports en commun...
* Spectre de l’anxiété sociale : du « normal » au pathologique
1. Timidité (manque d’assurance et de hardiesse dans les rapports avec autrui)
2. Trac (angoisse irraisonnée au moment de paraître en public ou de subir une épreuve)
3. Phobie sociale
* Définition : C’est l’association dans des proportions variables, chez un individu placé dans une
situation sociale donnée de :
 manifestations anxieuses,
 pensées négatives quant à sa valeur personnelle
 sa compétence sociale et d’un comportement d’inhibition et d’évitement.
* La caractéristique majeure de la phobie sociale est une « peur marquée et persistante des situations
sociales, dans lesquelles un sentiment de gêne peut survenir ».
=> L’idée d’être confronté à de telles situations favorise :
 une importante anxiété anticipatoire, par crainte d’agir d’une façon humiliante
 des symptômes somatiques qui sont au premier plan : tremblements, fébrilité, sensations
d’étouffement, tachycardie, sécheresse de la bouche…).
* Une classification en 04 grands types de situation a pu être proposée, en 1992 :
1. Prise de parole et interactions formelles : cours, conférences, réunions
2. Prise de parole et interactions informelles : être présenté à des personnes inconnues, prendre un
repas avec des non-intimes, être invité à une soirée où l’on ne connaît personne
3. Affirmation de soi : exprimer son désaccord, son mécontentement, refuser, faire une demande,
donner son avis, répondre à des reproches…
4. Observation par les autres : effectuer une tâche, manger, boire, marcher… sous le regard d’autrui
* Définition : Elles consistent en une peur persistante et excessive d’un objet ou d’une situation
spécifique : L’exposition au stimulus anxiogène, ou sa simple évocation ou anticipation, provoquent
presque toujours une réponse immédiate d’anxiété pouvant être très intense et se rapprocher d’une
réelle attaque de panique.
Cette anxiété s’accompagne généralement d’évitements.
* Les classifications actuelles reconnaissent cinq types de phobies spécifiques :
1. Type animal (et qui débute classiquement durant l’enfance)
2. Type environnement naturel : orages, hauteurs, eau ;
3. Type sang-injection-accident : ce type est souvent caractérisé par une réponse vasovagale intense
pouvant entraîner des syncopes, contrairement aux autres types qui entraînent plutôt une
stimulation sympathique ;
4. Type situationnel : transports publics, tunnels, ponts, ascenseurs, avions, conduite, endroits clos ;
5. Autres types : situations qui pourraient conduire à un étouffement, au fait de vomir ou de
contracter une maladie, phobie de l’espace.
N. BENAMEUR - 2015/2016
3
III. PRISE EN CHARGE
1. Recherche + TRT des comorbidités psychiatriques et addictologiques sont indispensables !
2. Information sur le trouble anxieux (nature, fréquence, manifestations) et les différents TRT est délivrée.
3. Mesures hygiéno-diététiques doivent être conseillées :
 Respecter une quantité suffisante de sommeil
 Equilibre alimentaire,
 Tempérance vis-à-vis de l’alcool, du café, du tabac et autres drogues,
 Activité physique régulière
4. Chimiothérapie
 Antidépresseur (en 1ère intention)
- Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (venlafaxine) peuvent être prescrits en
1ère intention pour le TAG, le trouble d’anxiété sociale, et le trouble panique
Rq ! Exception faite de la phobie spécifique dans laquelle aucun TRT n’a fait la preuve de son efficacité)
 Anxiolytiques (benzodiazépine) peuvent être indiqués lorsqu’un contrôle rapide est crucial.
5. Une psychothérapie non structurée d’accompagnement, de soutien, une écoute attentive et des conseils à court
terme sont systématiques.
6. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont à privilégier
 La thérapie d’exposition (exposition progressive au stimulus phobogène) est indiquée dans le trouble panique,
l’anxiété sociale et la phobie spécifique,
 La thérapie d’affirmation de soi dans l’anxiété sociale,
 La relaxation ainsi que la régulation ventilatoire dans le trouble panique.
Référence
Dr Bouras : Troubles anxieux.
N. BENAMEUR - 2015/2016
4
Téléchargement