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Canada (1))
Animaux :
Les études récentes montrent que la contamination par le méthylmercure affecte les systèmes
endocriniens et reproducteurs de populations de poissons et d’oiseaux prédateurs, compromettant leur
reproduction. La contamination d’oiseaux et de mammifères atteint des niveaux de toxicité entraînant des
problèmes neurologique et la mort dans certains endroits (Madison, 2006). On a établi une corrélation
entre les concentrations de mercure dans le sang et les niveaux des espèces prédatrices. Une enquête
sur la concentration de mercure dans les huards dans cinq régions des États-Unis et du Canada indique
que les concentrations de mercure dans le sang augmentent quand on se déplace de l'ouest vers l'est, et
que l'on trouve les niveaux les plus élevés dans la partie du sud-est du Canada. On pense que des
niveaux élevés de mercure nuisent à la reproduction du huard et sont également à l'origine des problèmes
de croissance. Ces problèmes entraînent inévitablement une augmentation du taux de mortalité et une
diminution du taux de natalité et, par conséquent, une réduction de leur population naturelle.
De plus, on a trouvé du mercure dans des mammifères prédateurs comme la loutre du centre-sud de
l'Ontario. On estime que les niveaux élevés de mercure trouvés dans la loutre pourraient conduire à une
mortalité précoce en raison de la toxicité et des modifications du comportement.La gravité des effets
toxiques est liée au degré d'exposition, et peut varier d'une déficience légère à l'infécondité ou la mort.
(Environnement Canada (1).
Des études sur différents animaux dont la panthère de Floride montrent une forte probabilité que le
mercure, en association avec d’autres contaminants (PCB, organochlorés, famille du DDE...), joue un rôle
dans des problèmes de reproduction, d’immunosuppression, et de perturbation endocrinienne.
(Facemyre, C.F., 1995)
Des études en laboratoire sur des rats montrent que l’exposition conjointe au méthylmercure et aux PCBs
affecte certaines fonctions motrices, et diminue la secrétion de certaines hormones thyroïdiennes de la
génération dont les mères ont été exposées. (Roegge, C.S., 2005)
Humains :
L’exposition via les amalgames dentaires ne semble pas être, actuellement, considérée comme un
danger pour la santé humaine : « Les dernières observations n'indiquent pas que le mercure, sous forme
d'amalgame, présente un risque pour la santé humaine de la population en général » (Environnement
Canada, 2007). Des revues d’études récentes ne montrent pas d’effets visibles sur la santé de
l’exposition au mercure par les amalgames dentaires. (Brownawell AM, 2005), mais certains auteurs
insistent sur l’hypothèse que le mercure des amalgames participe à l’exposition au méthylmercure ingéré
(Björnberg, K.A., 2006).
L’exposition alimentaire au méthylmercure chez les adultes, incluant de faibles doses, peut engendrer des
troubles neurologiques (déficit dans la motricité fine, la coordination, l’attention, la mémoire verbale), ce
qui a été étudié sur différentes populations à travers le monde (Lebel et al., 1996 ; Dolbec, J., 2000 ;
Yokoo, E.M., 2003 ; Carta, P., 2003).
L’exposition occupationnelle de travailleurs aux vapeurs de mercure inorganique aurait un lien avec de
possibles perturbations dans les secrétions thyroïdiennes et sexuelles, mais toutes les études ne
concordent pas (Mc Gregor, A.J., 1991 ; Barragard, L., 1994).
Les populations les plus susceptibles d’avoir des problèmes reliés à l’ingestion alimentaire à faible dose
de mercure sont les femmes enceintes et les foetus, ainsi que les enfants :
Le mercure passe dans le sang du cordon et tend à s’accumuler dans le foetus ; l’enfant allaité reçoit
aussi du mercure par le lait maternel. (Björnberg, K.A., 2005)
Les effets négatifs de l’exposition foetale au mercure sur le développement neuromoteur, visuel et
cognitif des enfants via l’alimentation maternelle ont été observés chez des populations mangeant
beaucoup de poissons, en particulier chez les enfants Inuits au Canada, et dans bien d’autres pays